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« Le temps que ça durera.
Le leitmotiv de notre aventure éphémère.
Le temps que ça durera.
Et ça a duré six jours. Six putains de jours. Si courts et pourtant si intenses. Six jours pendant lesquels j’ai arrêté de me cacher, de faire semblant. Pour être moi-même, entièrement. Six jours pour craquer pour un gosse de dix-neuf ans. Pour revivre enfin.
Le temps que ça durera.
Ce temps est à présent écoulé, le sable retombé au fond du sablier sans que nous n’ayons rien pu faire pour l’arrêter. »
Afficher en entierJ’estime être un type plutôt cool. Constamment d’humeur égale. Je m’énerve rarement et essaie toujours de me tempérer. Mais pas ce matin. Non. Ce matin, mon sang bout dans mes veines. Qu’ils aillent tous se faire foutre. Ils me gonflent, tous autant qu’ils sont. Olivia pour m’avoir raccroché à la figure sans même essayer de comprendre mon point de vue, et Kane pour sa susceptibilité mal placée.
Franchement, je n’estime pas nécessaire de m’excuser, tout compte fait. Non, je suis surtout tenté de le confronter et lui dire d’arrêter de prendre la mouche pour rien. C’est dingue ça, il est censé être le plus mature de nous deux, et pour le moment, j’ai l’impression d’avoir affaire à un gamin.
Je termine rapidement mon petit déjeuner, récupère la vaisselle et le rejoins d’un bon pas dans la cuisine. Il se tient adossé contre le comptoir, une tasse de café entre ses deux grandes mains. Il doit en être au moins à son troisième de la matinée, ce qui expliquerait peut-être qu’il se soit énervé si rapidement. Ouais, trop facile.
— Tu vas passer la journée à faire la tête ? Il cligne des yeux sous mon ton agacé.
— Pardon ?
— Tu m’as parfaitement entendu.
Afficher en entierJe me laisse tomber contre lui et niche mon visage dans le creux de son cou. Je respire à fond le mélange de son odeur et sueur, je le respire jusqu'à finir ivre de lui.
Afficher en entier« — Cooper ? Qui est Cooper ?
Bon sang. J’ai parlé de lui sans réfléchir, parce qu’il est constamment dans ma tête et refuse de s’en aller.
— C’est... merde. C’est compliqué.
— Vraiment ? Ou est-ce toi qui as décidé de tout rendre compliqué ?
Ma mère me connaît trop bien. J’ignore quoi leur répondre, j’ignore quoi leur dire à son sujet. Je meurs d’envie de leur parler de lui. De son sourire, de sa fraîcheur, de sa voix, de son foutu accent new-yorkais, de sa curiosité, de sa passion, de ses putain de bonshommes en pain d’épices. De la manière dont je me sens lorsqu’il est là. De nos soirées au chalet, moi en train de lire, lui d’étudier, du sentiment de paix que je ressens quand il est près de moi, me donnant l’impression d’être à ma place. Mais tout ça n’a pas d’importance, parce que la seule réponse qui me vient à l’esprit est :
— C’est un type d’à peine vingt ans qui a débarqué et a tout foutu sens dessus dessous. »
Afficher en entierParce que même si c'est tordu, même s'il est bien trop jeune pour moi, Cooper éveille certains désirs que je pensais avoir annihilés.
Afficher en entier- Montre-moi, Kane. Montre-moi comment ça peut être, toi et moi.
Afficher en entierParfois, aucun mot n’est assez puissant pour hurler notre peine et notre cœur abîmé. Parfois, tout ce qu’on souhaite, c’est se rouler en boule et oublier. Tout oublier. Se calfeutrer au plus profond de nous-même et ne plus rien ressentir. Pour ne plus avoir mal. Pour ne plus souffrir.
Afficher en entierUn cœur qui se brise. Le mien. J'entends les morceaux s'éparpiller.
Afficher en entierIl m'observe, le visage fermé. Encore une personne blessée à cause de moi, un dommage collatéral de ma vie, de ma sexualité refoulée. Combien d'autres en feront les frais ? Quand est-ce qu'arrivera l'électrochoc ? Celui dont j'ai besoin pour lâcher prise et me lancer ?
Afficher en entier- Quant à ce qu'il s'est passé l'autre soir, Cooper... Ne sois pas mal à l'aise. Et si tu n'en as pas eu assez, si tu souhaites explorer un peu plus profondément cette facette de ta sexualité, n'hésite pas.
Je frissonne à ces quelques mots lâchés d'une voix sensuelle et accompagnés d'un clin d'oeil. Alors qu'il se retourne et s'éloigne, je reste planté là, un peu ahuri, un peu pantelant, à me demander s'il était sérieux ou s'il voulait juste se foutre de moi.
Pour être honnête, j'ignore encore vers quel choix se porte ma préférence. Est-ce que j'ai le droit de commencer à sérieusement paniquer ?
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