Extraits

" There are monsters in the sea...."

Il m'a trouvée dans une constellation.

Il y a des monstres dans la mer.

J'ai appris il y a des années que j'ai le droit de faire ca. De chercher de petits espaces pour moi-même, et d'imaginer que je suis seule. Les gens sont trop pour moi, parfois. Les amis, les connaissances, les ennemis, les inconnus - ça n'a pas d'importance, ils forment une foule indifférenciée. Même s'ils sont de l'autre côté de la pièce, ça reste une foule. Je songe : Je suis ici. Je vais bien.

Puis je me permets d'écouter de nouveau la conversation et de me laisser glisser lentement dedans.

Il y a un petit monstre dans mon cerveau qui contrôle le doute.

Le doute en lui même est une chose stupide. Il n'a ni sentiments, ni sensations, il est aveugle et traîne une longue chaîne bien lourde. Le monstre, en revanche, est intelligent. Il surveille tout et quand je suis totalement sûre de moi, il délivre le doute et le laisse courir en liberté. Et même quand je sais qu'il arrive, je ne peux pas le stopper.

- C'est tellement tranquille.

- Tranquille, hein ? Tu n'as pas entendu ? Il y a des monstres dans la mer.

Je deviens particulièrement consciente de tous mes membres, de la rapidité de mon souffle, et de chaque tressaillement de mes lèvres et de mes doigts. Ça m'aide à arrêter de penser à ce que je fais de travers. Ce n'est pas trop. Je n'ai pas perdu le contrôle.

Je suis là. Il est là.

Ce ne sont pas des monstres. Ce sont des gens.

Nos histoires ont des vies qui leur sont propres - il ne tient qu'à nous qu'elles signifient quelque chose.

Je n'ai pas arrêté de parler exprès. C'est arrivé comme ça.