Extraits

N'oublie jamais : celui qui croit savoir n'apprend plus.

"La vie est une question.

La voie du marchombre est tout à la fois

La réponse du savant et celle du poète. "

Jilano Alhuïn

"Ellana sut à cet instant qu'une porte s'ouvrait sur une voie nouvelle. La voie qu'elle attendait depuis sa naissance. Les six morts gravés dans le bois s'incrustaient dans son coeur et son esprit comme six flèches fichée au plus profond d'elle-même."

"La voie du marchombre évite les notions de bien et de mal. Seule compte la liberté."

- Tu n'as pas réussi n'est ce pas ?

- À lui enseigner mesure et humilité ? Non. Sur ce point là j'admets un échec complet.

Sayanel : Je ne peux m'attarder, mais avant de partir, j'aimerais savoir si tu as trouvé la réponse à ta question. Celle qui te tracasse depuis notre rencontre avec les Raïs.

Ellana : Il y a deux réponses à cette question, comme à toutes les questions. Celle du savant et celle du poète. J'ai une idée pour celle du savant.

-Je t'écoute.

-On s'attache aux gens parce qu'on a peur d'être seul et cette peur est plus forte que la crainte de les perdre.

-Tu crois cela ?

-Je ne sais pas. J'attends de découvrir la réponse du poète pour me faire une opinion. Elle est souvent plus difficile à trouver.

-Je peux te donner un indice.

Marchombre.

-Dis, Ouk. A ton avis, où est-elle à cet instant, notre petite Ipiu ?

-Il y a deux réponses à ta question, comme à toutes les questions. Tu le sais bien, Pil. Laquelle veux-tu entendre en premier ?

-Celle du savant, si tu es d'accord.

-Comme tu veux. Je dirai que notre petite humaine est dans une grande cité pleine de bruits et de gens, qu'on lui manque terriblement mais qu'elle est aussi heureuse de vivre parmi les humains.

-Et celle du poète ?

-Ipiu est partie pour répondre à l'appel de son cœur. Dans d'autres lieux, vers d'autres êtres vivants, elle cherche la réponse à la question qu'elle se pose depuis longtemps.

Qui est-elle vraiment ?

-C'était juste une idée qui m'est passé par la tête.

-Laisse tes idées où elles sont, Heirmag, contente toi d'obéir ! Et presse-toi de reprendre en main ta bande de sales mômes ! Je vais finir par me lasser !

-J'ai déjà réglé quelques comptes. Pour le moment, ils se terrent parce qu'ils ont peur mais ce n'est qu'une question de jours. Je vais les remettre au travail.

-Et la fille ?

-Elle a disparu.

-FAUX, HEIRMAG ! JE SUIS ICI ! On ne bouge pas !

-Que veux-tu, gamine ?

-LUI !

-Ce garçon fait désormais partie de ma bande.T'en prendre à lui revient à me déclarer la guerre. En as-tu conscience ?

-Je m'en fiche complêtement.

_ Sais-tu ce que sont les Marchombres?

_ Non.

_ Regarde. Celui qui comprend la poésie des Marchombres à accès à leur âme. Et peut à son tour arpenter la voie. Sayanel aurait souhaité te prendre comme élève, mais il a déjà Nillem. De mon côté, j'avais juré de ne plus guider personne mais je ne peux ignorer la force qui émane de toi. La décision doit toutefois rester tienne.

_ Quelle décision?

_ Les Marchombres arpentent une voie qui leur est propre, pavée d'absolu, périlleuse et solitaire, une voie sans retour. Rares sont ceux qui s'y lancent. Elle ne t'apportera ni richesse ni consécration, elle t'offrira en revanche un trésor que les les hommes ont oublié ta liberté. Si tu le désires, je peux accompagner tes premiers pas. Trois ans.

_ Que voulez-vous dire?

_ C'est la durée de ton apprentissage. Le prix à payer. Trois années que tu m'offres de ton plein gré. Trois années impitoyables qui te forgeront, parfois dans la douleur, souvent dans le doute, toujours dans la difficulté. Trois années durant lesquelles tu me devras une obéissance absolue, sans autre échappatoire que la mort!

_ Si je deviens votre élève, vous serez mon maître, non? Je n'aime guère l'idée d'avoir un maître, je me suis juré de ne jamais dépendre de personne.

_ Alors considère que je suis là pour t'aider à tenir ta promesse.