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Comment se pouvait-il que des existences changent si radicalement, soient détruites et que les rues et les immeubles restent les mêmes?
Afficher en entierC’est dans mon adolescence que j’ai senti les premiers appels de la France, une fascination insidieuse qui grandissait à mesure que le temps passait. pourquoi la France ? Pourquoi Paris ? La langue française m’avait toujours attirée. Je la trouvais plus douce, plus sensuelle que l’allemand, l’espagnol ou l’italien..
Quand j’ai découvert Paris pour la 1ère fois, ce sont ses contrastes qui m’ont ensorcelée. Les quartiers rudes et populaires me parlaient autant que les quartiers haussmanniens. Je voulais tout savoir de ses paradoxes, de ses secrets, de ses surprises. J’ai mis vingt ans à me fondre dans cet univers, mais j’y suis parvenue.
Afficher en entier« Dans la vie douce et protégée d’avant, qui semblait à présent si lointaine, la fillette aurait cru sa mère. Elle croyait tout ce que disait sa mère. Mais dans ce monde nouveau et cruel, la fillette semblait plus grande, plus mûre. Elle avait la sensation d’être plus âgée que sa mère. Elle était sûre que les autres femmes disaient la vérité. Elle savait que les rumeurs étaient fondées. Elle ignorait en revanche, comment expliquer cela à sa mère. Sa mère, qui était devenue une enfant. »
Afficher en entier« Des enfants avaient déjà quitté le camp, escortés par les policiers. Elle les avait suivis du regard, frêles créatures en haillons au crâne lisse. Où les emmenait-on ? Etait-ce loin ? Allaient-ils rejoindre les mères et les mères ? Elle en doutait. Rachel aussi en doutait. Si tout le monde devait aller au même endroit, pourquoi la police avait-elle séparés les parents des enfants ? Pourquoi tant de souffrance, tant de douleur ? C’est parce qu’ils nous haïssent lui avait dit Rachel de sa drôle de voix éraillée. Ils détestent les Juifs. Pourquoi cette haine ? elle n’avait jamais haï personne dans sa vie, à l’exception d’un institutrice »
Afficher en entierQuelques enfants, en effet, se sont échappés de Beaune-la-Rolande et ont été recueillis par des fermiers des alentours. D'autres, beaucoup plus jeunes que Sarah, ont été déportés sans qu'on puisse vraiment enregistrer leurs identités.
Afficher en entierLes yeux de la fillette ne se remettaient pas des horreurs de la nuit. Ils en avaient trop vu. Peu avant l'aube, la femme enceinte avait donné prématurément naissance à un enfant mort-né.La fillette avait été témoin des hurlements, et des larmes.
Afficher en entierLa gare d'Orléans était agitée et bruyante. Une vraie fourmilière, grouillante d'uniformes gris. Sarah se rapprocha du vieux couple. Elle ne voulait pas montrer qu'elle avait peur. Si elle avait pu s'en tirer jusque-là, cela devait vouloir dire qu'il y avait encore de l'espoir. De l'espoir à Paris. Il fallait qu'elle soit courageuse et forte. "Si on te demande quelque chose" murmura Jules, tandis qu'il faisait la queue pour les billets", tu es notre petite-fille et tu t'appelles Stéphanie Dufaure. Tes cheveux sont tondus parce que tu as attrappé des poux à l'école.
Afficher en entierDeux familles liées par la mort et un secret. Deux familles liées par le chagrin
Afficher en entierPersonne n'avait voulu lui dire. Personne n'avait voulu lui expliquer. Elle détestait qu'on la traite comme un bébé. Elle détestait qu'on baisse le ton quand elle entrait dans la pièce.
S'ils lui avaient dit, s'ils lui avaient dit tout ce qu'ils savaient, cela aurait-il rendu les choses plus faciles aujourd'hui?
Afficher en entierIl y avait un mois de cela, sa mère avait cousu les étoiles sur tous leurs vêtements. Sauf sur ceux de son petit frère. Quelque temps auparavant, leurs cartes d'identité avaient été tamponnées des mots "juif" ou "juive". Puis il y eut tout un tas de choses qu'ils ne furent plus autorisés à faire. Jouer dans le square. faire de la bicyclette. Aller au cinéma. Au théâtre. Au restaurant. A la piscine. Emprunter des livres à la bibliothèque.
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