Commentaires de livres faits par Ellea
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Je regardais fixement le téléphone dans sa main et son expression du genre, je fais tout ce que je peux. Si je lui avais dit que j avais besoin qu elle raccroche direct, elle l'aurait fait. Je le savais. Je savais aussi qu elle ferait n importe quoi pour s'assurer que ni les Maggies ni Dylan ne me fassent du mal. Et je savais que je pouvais lui faire confiance pour tout. Mais peut-être que je n'étais simplement pas prête, finalement. Pas encore. Pas avant que je comprenne ce qu il y avait à raconter.
- Ça peut attendre, ai-je répondu.
- Tu es sûre ? C'est ton moment à toi, pas le leur.
- Je sais, maman. »
Et c était très important qu elle ait dit ça. C était capital.
- Je suis sûre.
« Amelia n'a pas sauté. «
Kate ferma convulsivement les yeux. Non, elle avait forcément mal lu. Ça ne pouvait pas être ça. Elle serra encore plus fort les paupières avant de se décider à les rouvrir. Lorsqu elle regarda de nouveau l'écran, le message était toujours là. Amelia n'a pas sauté. Elle le lut encore trois fois, les mots restaient les mêmes. Son cœur battait à tout rompre quand elle déposa délicatement son portable au centre de son bureau. Puis elle recula lentement son fauteuil à roulettes de façon à pouvoir étudier le texto à bonne distance.
Une seule pensée lui venait à l'esprit : S'il vous plaît. S'il vous plaît ne me faites pas ça. S'il vous plaît ne me torturez pas. »
- Comment arrivez-vous à rester si svelte, ma chère ? » lui avait demandé une charmante vieille dame l'autre jour à la pharmacie.
C'est simple, aurait voulu répondre Kate. Je suis déjà morte.
Pourquoi ne se dépêchaient-ils pas ? Pourquoi l'ambulance restait-elle plantée là ? Où étaient donc tous les gyrophares ?
- Il le faut. J ai besoin de la voir. J ai besoin d'elle. Où est-elle ?
Kate aurait dû courir. Elle en était sûre. Il fallait qu elle aille très loin, là où personne ne pourrait rien lui annoncer. Mais, au lieu de ça, elle sombrait, glissant jusqu au trottoir dur et froid. Elle resta prostrée là, les genoux contre la poitrine, la bouche pressée fort sur les genoux, comme en vue d'un atterrissage catastrophe. Cours, se disait-elle, cours. Mais il était trop tard. Et pendant un ultime moment interminable, il n'y eut que le bruit des battements de son cœur. La pression de son mince pantalon moulant.
- Votre fille, Amelia...
- À t’entendre, mon ange, Franck m’a l’air d’un sale type.
- Non, mon chéri, il n’était pas un sale type… Franck était un monstre…
- Noah…
- Non. Laisse-moi finir, s’il te plaît. Dès que je suis dans ton sillage, j’ai l’impression que quelque chose me pousse vers toi. Je ne suis pas de taille à lutter contre elle. J’éprouve le besoin irrépressible de te protéger et de te guérir de tes blessures…
Il s’arrête, déglutit difficilement, et se rapproche doucement de moi. Je suis suspendue à ses lèvres, mon regard plongé dans le sien.
- Quoi que tu aies traversé par le passé, je veux être celui qui t’aide à te reconstruire, l’épaule sur laquelle tu puisses enfin te reposer.
Il lâche ma main et, délicatement, caresse mon visage du bout des doigts.
- Ne me repousse pas, Cassandra, laisse-moi entrer…
Noah est sincère, et je suis à ce point bouleversée par ses paroles que je ne peux prononcer un mot. Nous laissons place au silence. À ce stade, les mots deviennent superflus. Je vois dans les yeux de Noah qu’il me comprend. Il caresse affectueusement mes cheveux, puis pose sa main sur ma joue, et je love mon visage contre elle.
Elle cache des secrets, j’en suis convaincu. Elle semble brisée par la vie et terrifiée dès qu’elle est coincée dans une pièce, seule avec un homme. Je ne sais pas qui est l’enfoiré qui lui a fait du mal, mais je jure que si je l’avais devant moi à cet instant, il en baverait tant qu’il appellerait sa mère !
Je décide de la laisser dormir encore un peu, et vais prendre une douche pour détendre mes muscles endoloris par notre voyage.
Je me lève du canapé et je me jette dans les bras musclés de mon grand frère qui manque de renverser sa bière. Il éclate de rire et me rend mon étreinte.
- Il va falloir qu’un jour, tu arrêtes de porter mon fardeau à ma place, Matt. Tu ne peux pas changer le passé et t’en vouloir pour des événements dont tu ignorais l’existence. Je crois qu’il est temps pour moi de me reconstruire, et pour toi… de te trouver une amoureuse ! dis-je en lui pinçant le bras et en m’écartant de lui.
- Aïe ! dit-il en riant. Allez, viens, allons regarder la fin de ta série.
Dans des moments comme ceux-là, j’ai besoin de faire diversion en sortant une bêtise, ou en taquinant mon frère. Je ne veux pas encore pleurer dans ses bras. Je le fais déjà bien assez souvent en le réveillant chaque nuit avec mes hurlements…
- Tu ne devineras jamais ce qui vient de se passer pendant que tu faisais tes photocopies ?
- Ben, accouche ! Je ne vais pas me tuer à chercher si tu penses que je ne trouverai pas !
- Pffff ! Parfois, t’es vraiment nulle comme copine. Enfin, c’est un tel scoop que je ne pouvais pas attendre une seconde de plus pour te le dire.
- Vas-y raconte, tu m’intéresses !
- Beckham vient de virer Madame Pimbêche !
- Quoi ?!?
- Je ne sais ce qu’ils se sont dit, toujours est-il que Madame Pimbêche est en train de ranger ses affaires dans un carton et que Beckham est remonté un max ! Mince, le voilà. Je file reprendre mon poste. Je ne veux pas être la prochaine à dégager !
Barbara repart aussi vite qu’elle est arrivée. Noah Beckham passe devant moi, me sourit, puis disparaît dans le couloir. Pour quelqu’un d’énervé, il me semble plutôt cool. Ce type est vraiment une énigme…
— Vous êtes toujours aussi stressée, Mademoiselle Lacour ? me demande Noah Beckham.
— Euh… Non, mais vous avez le chic pour me surprendre quand je suis plongée dans mes pensées.
— Ah oui ? Vous êtes plongée dans vos pensées plutôt que dans votre travail ?
Je m’empourpre immédiatement. Je veux lui répondre quelque chose, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je suis parfaitement ridicule !
— Rassurez-vous, Cassandra, je vous taquine. Je sais très bien que faire les photocopies pour Cathy n’est pas vraiment gratifiant, mais ne vous inquiétez pas, bientôt tout cela va changer.
Et sans me laisser le temps de lui répondre quoi que ce soit, il dépose ma tasse de café à côté de la photocopieuse et se dirige vers le bureau de ma chef… Mais c’est quoi, ce délire ?!?
Pourquoi maman ne vient-elle pas m’aider ? Elle n’entend pas que je pleure ? Que j’ai besoin d’elle ? Pourtant, les mamans sont censées protéger leur enfant, non ? Alors pourquoi maman ne vient pas ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
***
— Chut, calme-toi, ma puce. Tu as encore fait un cauchemar.
Je lève les yeux vers mon frère, Mattéo, qui s’occupe de moi depuis maintenant douze ans. Presque toutes les nuits, je le réveille avec mes cauchemars, et, à chaque fois, il me prend tout contre lui et me berce jusqu’à ce que je me calme.
— Je suis désolée, Matt. Je t’ai encore réveillé, dis-je tristement.
— Tu n’as pas à être désolée, ma puce. C’est moi qui le suis
Elle en était à son quatrième essai, le cinquième avec mon père. Moi, je ne le compte pas. Peut-on considérer qu’avoir été unis au milieu du désert, par un quasi-inconnu rencontré sur une aire de repos, est un vrai mariage ? Aux yeux de ma mère, oui. Mais ma mère change de mari comme d’autres changent de couleur de cheveux. Par ennui, par paresse ou parce qu’elle s’imagine que le prochain va enfin lui apporter ce qu’elle cherche. Quand j’étais petite et que j’étais encore curieuse, je lui avais demandé comment ils s’étaient rencontrés. Ma mère avait soupiré, puis avait balayé la question d’un petit geste de la main : « Oh, Julie, c’étaient les années 1970, tu sais... »
– Tu te trompes. Ça fait longtemps que je l’ai perdu.
Elle me regarda, une expression de compréhension tranquille sur le visage.
– Peut-être pas, malgré tout, déclara-t-elle doucement.
– Lisa...
– Non, écoute-moi !
Elle fixa la route un instant, puis se tourna de nouveau vers moi.
– Peut-être que tu l’as enfoui très profondément, tu vois ? Si profondément que, quand tu l’as cherché, tu ne l’as pas trouvé. Perdu, c’est pour toujours, mais enfoui... C’est toujours là, quelque part. Mais pas où tu le crois.
Je vis alors, dans une sorte de brume, les visages des mecs que j’avais eus, au propre ou au figuré. Ils défilaient les uns après les autres, comme les pages de mon vieux carnet de rendez-vous Barbie, et leurs traits flous se fondaient les uns aux autres. Je réalisai qu’ils se ressemblaient tous. Ils avaient tous de jolis visages, de beaux corps et un certain nombre des qualités que j’avais listées dans ma tête. Je les avais toujours approchés avec méthode, histoire d’être sûre, avant de faire le moindre pas, qu’ils correspondaient bien au profil.
– À part, bien sûr...
– Si, rétorquai-je en grattant le bord de la table. Parce qu’au moins, tu ne te mets pas en danger. C’est toi qui décides de ton cœur, et personne d’autre.
Elle prit le temps de réfléchir sérieusement, puis répondit :
– C’est vrai que j’ai souffert. Assez souvent. Mais j’ai aimé et j’ai été aimée. Et ça, ce n’est pas rien. C’est même l’essentiel, à mon avis. C’est ce que je te disais, tout à l’heure. Au final, l’amour aura eu la première place dans ma vie. Les problèmes, les divorces, la tristesse... Oui, aussi, mais ce sont des détails, ça ne compte pas...
– Moi, je pense qu’il faut se protéger, rétorquai-je. On ne peut pas s’exposer, rester sans défense !
– Non, reconnut-elle d’un air grave. Mais tenir les gens à distance et se priver d’amour, ça ne rend pas fort. Au contraire. Parce que c’est de la peur.
– Peur de quoi ?
– De prendre un risque, répondit-elle simplement. Le risque que des choses arrivent, le risque de se laisser emporter... Mais le risque, c’est la vie. Refuser d’essayer, par peur, c’est du gaspillage. D’accord, j’ai fait des erreurs, beaucoup même, mais je n’ai pas de regrets. Parce qu’au moins, je ne suis pas restée sur le bord de la route, à me demander ce que vivre veut dire.
Je restai figée sur la deuxième marche.
– Je ne comprends pas.
– Qu’est-ce que tu ne comprends pas ?
– Tout.
Il haussa les épaules, éteignit la dernière lumière de la cuisine, puis me frôla en montant l’escalier.
– Ne t’inquiète pas. Un jour, tu comprendras.
– Ho ! lançai-je à Roger, tu ne lui parles pas comme ça !
– Julie, chérie, donne-moi tes clefs, déclara ma mère en me touchant le bras. D’accord ?
– Toi... commença Roger en pointant le doigt vers moi.
Je fixai son gros doigt. Tout le reste (Lisa, ma mère en train de supplier, l’odeur de cette nuit d’été) disparut.
– ... tu as besoin d’apprendre le respect, ma petite !
– Julie... murmura Lisa dans un souffle.
– Et toi, répliquai-je, tu as besoin d’apprendre à respecter ma mère. Tout est de ta faute et tu le sais très bien. Tu as oublié tes clefs, tu t’es retrouvé bloqué dehors. Point final.
Je n’étais pas vraiment sûre de ce qu’elle voulait dire. Certes, j’avais beaucoup de points communs avec elle, mais rien qui puisse me rendre fière. Si mes parents avaient vieilli ensemble, qu’ils soient devenus, avec le temps, de vieux hippies qui font la vaisselle en chantant des chansons contestataires, j’aurais sans doute été différente. Si j’avais eu, sous mes yeux, la preuve vivante que l’amour existe, et ce dont il est capable, peut-être aurais-je pu y croire. Mais j’avais passé trop de temps de ma vie à observer des couples se faire et se défaire. Alors, oui, je comprenais. Mais j’aurais parfois aimé ne pas comprendre. Ne pas du tout comprendre.
J’avais l’impression qu’il posait la main sur mon cœur.
– La question, commença Marion, c’est : lui as-tu déjà sorti Le Discours ?
– Non, rétorqua Chloé. La question, c’est : as-tu déjà couché avec lui ?
Elles se tournèrent vers moi. Leur curiosité n’avait rien d’indiscret : on se confiait toujours ce genre de choses, ou alors on les devinait. Mais là, j’hésitais. Ce qui était troublant.
– Non, dis-je finalement.
Quelqu’un retint sa respiration (sous le choc), puis ce fut le silence.
– Ouah ! s’exclama Lisa. T’es vraiment mordue !
– Tu parles, dis-je, sans la contredire vraiment (ce qui provoqua un nouveau silence, et un nouvel échange de regards).
Il se releva en grimaçant et vint s’asseoir sur le lit, puis il passa le bras autour de mes épaules et m’attira vers lui. On resta un instant sans rien faire, sans rien dire, les yeux dans les yeux. Et soudain, dans un flash, une bribe de souvenir me revint. C’était comme une photo, un instantané : une fille et un garçon debout devant une cabine téléphonique. La fille se cachait les yeux avec la main. Le garçon se tenait près d’elle et la regardait. Il lui parlait doucement. Soudain, la fille faisait un pas en avant et s’effondrait contre sa poitrine. Il lui caressait les cheveux.
Donc, c’était moi. Peut-être l’avais-je toujours su et peut-être était-ce pour cela que j’avais fui. Je ne montre jamais ma faiblesse, je n’ai pas besoin qu’on m’aide. Et s’il avait été comme les autres, s’il m’avait laissée partir, tout aurait été plus simple. J’aurais pu l’oublier, le garder au fond de mon cœur, bien caché, là où personne ne pouvait l’y trouver.
Ce fut la goutte de trop. Je me mis à pleurer. J’étais furieuse contre moimême, mais je ne pouvais plus m’arrêter. Les seules fois où je m’autorisais à me montrer si faible, c’était chez moi, dans mon dressing, quand je regardais les étoiles et que j’écoutais la voix de mon père. J’aurais tellement aimé qu’il soit là. Je savais, pourtant, que c’était stupide, qu’il ne pouvait pas me sauver, puisqu’il ne me connaissait même pas. Et puis, il l’avait dit lui-même, dans la chanson : Je t’abandonnerai.
– Julie, reprit Damien de sa voix calme.
Il ne me touchait pas, mais sa voix était très proche, très douce.
– Tout va bien. Ne pleure pas.
– Mon problème ?
– Tu m’as envoyée dans le mur, connard !
Il cligna des yeux.
– Mon Dieu, quel langage...
Je le dévisageai. Toi, mon pote, tu ne tombes vraiment pas le bon jour...
– En fait, reprit-il, comme si on était en train de discuter météo ou politique internationale, je t’ai vue dans le hall. J’étais à côté du présentoir de pneus...
Mon regard devait être chargé comme une mitraillette. Mais il continua.
– Et alors, tout à coup, j’ai pensé qu’on avait quelque chose en commun. Une sorte de chimie naturelle, si tu veux. Et j’ai senti qu’il allait nous arriver quelque chose de fou. A tous les deux. Qu’on était faits l’un pour l’autre, d’une certaine façon.
Elle en était à son quatrième essai, le cinquième avec mon père. Moi, je ne le compte pas. Peut-on considérer qu’avoir été unis au milieu du désert, par un quasi-inconnu rencontré sur une aire de repos, est un vrai mariage ? Aux yeux de ma mère, oui. Mais ma mère change de mari comme d’autres changent de couleur de cheveux. Par ennui, par paresse ou parce qu’elle s’imagine que le prochain va enfin lui apporter ce qu’elle cherche. Quand j’étais petite et que j’étais encore curieuse, je lui avais demandé comment ils s’étaient rencontrés. Ma mère avait soupiré, puis avait balayé la question d’un petit geste de la main : « Oh, Julie, c’étaient les années 1970, tu sais... »
With a huff, I turned back to Trish. “Please tell your brother that if he doesn't give me my waffle back, I'm going to tell Kylie he's terrible in bed.”
I was pleased when Jase nearly choked on his mouthful of waffle at my words. Trish almost choked as well on her juice, but that was because she was laughing.
When he took one step closer to me and my back was suddenly pressed up against the wall once more, that's when I knew things were getting a little out of hand. We weren't supposed to be going this far. I mean, that wasn't exactly the plan, was it? I couldn't remember if it was or not, because my brain had gone numb right along with my body.
- Écoute, je sais ce que ça représente, surtout maintenant que j'ai Lola. Mais...
- Tu penses que je devrais laisser tomber. Que si quelqu'un a tué Amelia, je devrais le laisser s'en tirer ? »
Seth secoua la tête d'un air grave. Il avait mis une sourdine à son répondant habituel.
Ce que je dis, c'est que toi, tu devrais te laisser t'en tirer, murmura-t-il. Rien de tout ça ne pourra ressusciter Amelia et ça risque de te faire péter un câble. Imagine que tu apprennes quelque chose de terriblement flippant sur son compte et celui de ce fameux Woodhouse, mais qui n'a rien à voir avec la cause de sa mort ? Alors quoi ? Je dis simplement qu Amelia aussi voudrait que tu prennes soin de toi. Moi, je le veux. »