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Émilie tentait de repérer son amie quand, au beau milieu du brouhaha ambiant, des rires retinrent son attention. Elle suivit des yeux les regards goguenards et eut tôt fait de comprendre la nature des quolibets à la ronde. Un haut-le-cœur lui brûla la gorge. « Ces gens n’ont de noble que le titre, ma parole ! » À quelques pas de Jeanne-Antoinette, son masque gris perle gisait piteusement à ses pieds. À la seule vue des traits de la marquise ravagés par l’anxiété, chacun alentour avait deviné qui portait le costume bleu ciel qui effleurait la robe de la princesse de Rohan. Assis sur une banquette, Louis XV échangeait avec la princesse une galante conversation sans s’occuper des états d’âme de sa favorite.

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« Le billet tira une grimace amère au souverain. Plongé dans un recueillement profond, il se prit à caresser le papier que la duchesse de Beaumont avait tenu entre ses doigts. Si, en rendant sa liberté au duc, il se dédisait de la condition qu’il avait posée, il ne passerait pour versatile qu’aux yeux des Beaumont qui, satisfaits, ne lui reprocheraient guère ce changement d’avis. En outre, le séjour du duc à la Bastille avait assez assouvi le désir de vengeance du comte de Charolais. À vrai dire, ce dernier n’en demandait pas tant. Fort de cette certitude, Louis XV décida de briser les chaînes qui entravaient le mari de celle qu’il aimait. Il s’assit face au bureau, sur lequel le rejoignit incontinent l’un de ses compagnons, un tigré aux poils courts. Il prit une plume qu’il trempa dans l’encre fraîche, repoussa gentiment le chat qui s’était étalé de tout son long sur le papier et commença à rédiger l’ordre de libération. Le félin persévéra en sautant sur les genoux de son maître pour s’y rouler en boule tandis que, les sourcils froncés par la concentration, Louis XV posait les mots sur le papier.

Au moment de signer, son cœur se serra d’un sentiment dont il aurait voulu avoir honte. Il déplora cette faculté poussée à l’extrême qu’il possédait de se voir tel qu’il était, avec ses qualités et ses défauts. Cette faiblesse qui le tenaillait, cette incapacité à se détacher de la seule femme qui, parce que la vie était parfois mal faite, ne voulait pas de lui, était peut-être la pire de ses imperfections. Elle l’avilissait. Par moment, il ne se reconnaissait plus.»

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Madame du Hausset vint au-devant d’Emilie qui reçut comme un coup de poignard au fond du ventre. La fidèle chambrière avait grise mine, et ses yeux rougis ôtaient tout espoir. Cette fois, c’était la fin. Même si elle s’y attendait depuis longtemps, ce fut le cœur meurtri qu’Emilie gagna la chambre où son amie était prête à jeter son dernier et brillant éclat.

Ne supportant plus la position allongée, Jeanne-Antoinette était assise sur une veilleuse. Quand elle aperçut la duchesse, elle sourit d’une façon qui, un fugace instant, lui redonna vie. De voir cette figure cadavérique illuminée par une résurgence de souffle fit se rappeler à Emilie ce même visage, sublime et plein de vie, au début des années 1740, lorsqu’elles s’étaient rencontrées. Était-il possible que la vie fût passée si vite ? Sans mot dire, elle s’empara de la main de son amie et de l’autre lui fit signe, un doigt sur la bouche, de ne pas parler. Elle savait que chacune de ses respirations la faisait suffoquer. Leur dialogue fut silencieux. Par le regard, Emilie disait à Jeanne-Antoinette qu’elle serait près d’elle jusqu’à la fin. Pour Jeanne-Antoinette, l’amitié fidèle et à toute épreuve d’Emilie serait l’une des dernières douceurs de son existence. Les yeux verts de son amie l’apaisaient, la chaleur de sa main dans la sienne la sécurisait. Elle baissa les paupières. Elle endurait la douleur avec courage et résignation. Emilie le savait, sa dignité devant la mort en imposerait à tous, même à la famille royale. Une autre opinion d’elle se ferait jour ; ce serait sa dernière victoire après que les froides ombres de la nuit éternelle l’auraient emportée.

Le cœur d’Emilie se serra un peu plus. Elle songea qu’en perdant la vie, son amie allait lui ravir une partie de son être. Depuis leur rencontre, leurs destinées n’avaient cessé d’être mêlées. Jeanne-Antoinette allait laisser un vide immense derrière elle. Leur attachement de plus de vingt ans avait été la grande amitié de son existence, l’unique. Elle étreignit un peu plus fort la main de Jeanne-Antoinette. De voir la vie quitter le corps de cette amie chère lui fit revivre leur rencontre, puis comment, peu à peu, elle lui était devenue indispensable. Cela avait commencé après que Jeanne-Antoinette avait été choisie par le roi comme favorite.

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