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Ce qui, au-delà des cloisons de soie, devait être un après-midi passa sans qu’Emmanuelle eût le temps de faire rien d’autre que de croquer des pâtisseries, boire du thé, feuilleter, sans le lire, un magazine que l’hôtesse lui avait prêté (elle refusa d’en accepter un second, pour ne pas être distraite de la nouveauté de « voler »).

Un peu plus tard, on installa devant elle une petite table et on lui servit, dans des récipients de formes insolites, des plats nombreux et difficiles à identifier. Un quart de champagne était fixé dans une cavité du plateau et Emmanuelle s’en servit des rasades dans une flûte miniature. Cette dînette lui parut durer des heures, mais elle n’avait pas hâte qu’elle s’achevât, tant la découverte de ce jeu lui plaisait. Il y eut des desserts multiples, du café dans des tasses de poupées et des liqueurs dans des verres immenses. Lorsqu’on vint enlever les tables, Emmanuelle avait acquis la certitude de bien profiter de son aventure, de savourer la douceur de la vie.

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Bientôt, elle a suffisamment oublié les enfants et l’homme pour qu’émerge la sensation d’agacement qui, depuis un moment, flottait entre les eaux de sa conscience, lui gâtant en partie le plaisir du départ : l’hôtesse, profitant du mouvement qu’ont créé les arrivants, s’est éloignée et Emmanuelle aperçoit, par l’entrebâillement du rideau, sa hanche bleue pressée contre un voyageur invisible. Elle s’en veut de sa jalousie, essaye de détourner les yeux. Une phrase venue d’elle ne sait où rôde dans sa tête sur un air de plain-chant désolé : « Dans la solitude et dans l’abandon. » Elle secoue l’obsession, ses cheveux noirs fouettent ses joues, coulent sur son visage… Mais la jeune Anglaise se redresse ; elle se tourne vers l’arrière de l’appareil ; elle apparaît entre les draperies, dont elle écarte des deux mains les jambes paresseuses ; elle est auprès d’Emmanuelle.

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Emmanuelle est heureuse que l’hôtesse soit jeune et que ses yeux soient pareils aux siens – semés de minces copeaux d’or.

La cabine, l’entend-elle dire, est la dernière de l’avion, la plus proche de l’empennage. Cette place exposerait Emmanuelle à des secousses dans tout autre appareil, mais (et la voix de la jeune fille s’infléchit d’orgueil), à bord de la Licorne envolée, le confort est partout le même – du moins (se reprend-elle) dans les cabines de luxe, car, évidemment, les passagers de la classe touriste ne bénéficient ni d’autant d’espace autour d’eux, ni de sièges aussi doux, ni de l’intimité des rideaux de velours entre chaque rangée de fauteuils.

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Emmanuelle prend à Londres l’avion qui doit la conduire à Bangkok. L’odeur de cuir neuf, semblable à celle que conservent, après des années d’usage, les autos britanniques, l’épaisseur et le silence des moquettes, un éclairage d’un autre monde sont d’abord tout ce qu’elle peut saisir de ce décor où elle pénètre pour la première fois.

Elle ne comprend pas ce que lui dit l’homme souriant qui la guide ; pourtant, elle ne s’en inquiète pas. Peut-être son cœur bat-il plus vite, mais ce n’est pas d’appréhension – à peine de dépaysement. L’uniforme bleu, les marques d’attention, l’autorité du personnel chargé de l’accueillir et de l’initier, tout concourt à l’installer dans un sentiment de sécurité et d’euphorie. Les rites qu’on lui a fait accomplir, devant des guichets dont elle n’a même pas cherché à percer le mystère, elle sait qu’ils avaient pour objet de lui donner accès à l’univers qui va être le sien pendant douze heures de sa vie : un univers avec ses lois différentes des codes connus, plus contraignantes aussi, mais, par là même, plus délectables peut-être. Cette architecture de métal ailé, courbe et close sur le transparent début d’après-midi de l’été anglais, montre leur borne à la fois aux gestes usuels et à la volonté. Au qui-vive de la liberté succèdent les loisirs et les quiétudes de la sujétion.

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