Extraits

Je me suis demandé si être adulte ressemblait à ça : avoir brusquement besoin de ses parents et devoir se débrouiller tout seul parce qu'ils sont désormais hors de portée.

Oliver a disparu un vendredi après la classe, il y a dix ans, alors qu'on n'était qu'au CE1, à un âge où les choses dérisoires nous semblent super importantes et les choses importantes, dérisoires.

C'est toujours plus facile de parler dans le noir, quand on ne voit pas le visage de l'autre. Ça permet de ne pas s'inquiéter de sa réaction. Il suffit de... parler.

Je suis quelqu'un de très sympa. Je suis sympa avec tous ceux qui méritent ma sympathie.

Les gens du coin sont tolérants tant qu'il n'y a rien à tolérer.

Il a passé le bras autour de mes genoux et j'ai fourré les mains dans la capuche de son sweat-shirt. On est restés longtemps pelotonnés comme ça en silence, à écouter les vagues, les cris des mouettes et le ronronnement lointain de la circulation << Le monde continue à tourner même quand on voudrait qu'il s'arrête, ai-je pensé. Surtout dans ces moments-là. >>

- Drew, je vais lui parler. À toi de voir si tu m'aides ou si tu me laisse me ridiculiser.

- OK... a-t-il soupiré.

- Bon, de quoi je lui parle ?

- Tu lui dis bonjour...

- Ouais...

- Et tu lui demandes s'il aurait besoin de tes cours...

- Ça roule.

- Et tu lui propose de lui rouler une pelle.

- OK. Je... DREW !

-Je ne suis pas enceinte ! ai-je répété. C'est comme ca qu'on lance des rumeurs atroces! Vous parlez, à vous deux, c'est pire que le téléphone arabe !

-A ce soir ?

-Tout à fait. On sera ceux qui "apportent la salade". Tu ne peux pas nous rater.

-C'est une BLAGUE ou quoi ? a-t-il crié en passant la tête à l'extérieur. Le panneau dit de S'ARRETER ! Pas de S'ENDORMIR !

-Moi qui croyait que l'amour, ca faisait baisser la tension artérielle... ai-je signalé tandis qu'il se rasseyait.