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« Nous appelons le changement. De force. Lorsque les enfants de la Terre sont ainsi traités, sans respect, nous ne pouvons plus rester docilement à observer sans rien faire, telle Ève la traitre.Nous supprimerons les abattoirs, les boucheries, les laboratoires d’animaux jusqu’à ce qu’il n’en existe plus, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun moyen d’acheter de la chair sanguinaire. Arrêtez de tuer et de voler les animaux. Arrêtez de saccager la Terre. »
Afficher en entier- Pour vivre ? je m'écrie presque, moi-même surprise par l'élan inattendu de ma voix. On ne vit pas, on survit. Le monde ne tient que par instinct de survie, rien d'autre. C'est de la pure survivance.
[Maïa]
Afficher en entierOn nie les neuf mois antérieurs à l'accouchement et le compteur est réinitialisé à zéro. Mais avant le zéro, en réalité, il y a toute la série de moins. Moins un, moins deux, moins l'infini ... il y a une infinité d’émotions et de vies qu'on se précipite à nous faire oublier.
[Maïa]
Afficher en entierJe les observe dans le désordre de la boutique défraîchie et quelque chose s’ébranle en moi, un sentiment ambigu d’effroi mêlé à une totale incompréhension. Je devine qu’une vérité sombre m’est cachée. Je ne suis plus sûre, tout à coup, de vouloir grandir ou même de le pouvoir.
Une seule certitude fait jour lentement dans mon esprit: j’allais affronter le Rite de Passage à dix ans au lieu des seize définis selon les règles. C'est de cela dont ils parlent sans le nommer.
Un silence lourd et pesant emplit l’espace poussiéreux. Mes yeux circulent entre les deux êtres qui ont toujours été présents pour moi. Noa, le regard plein de rage et de déception. Grand-père, immobilisé dans une posture de lassitude profonde et d’une infinie tristesse.
Afficher en entierJ’ai l’impression que ma vie passée au Laos n'est qu'un long rêve qui s’efface peu à peu. Les traits de grand-père se gomment et se transforment, sous mes souvenirs infidèles. Parfois je me retourne dans la rue croyant entendre le grain de sa voix.
Je vis maintenant dans un monde si différent qu'il rend mon passé irréel comme un songe né de mon imaginaire. Je n’ai personne pour en partager le souvenir. Personne n’en parle. Dans les films, les héros osent poser des questions, interroger, espionner, frapper et tuer si nécessaire pour obtenir une réponse. Mais dans la vraie vie, on ose à peine aborder le sujet qui nous tient le plus à cœur. Je n’ai pas l’étoffe d’une héroïne. Le destin ou l’ironie du sort m’a apporté une réponse, celle du père. Et je me suis retrouvée du jour au lendemain dans cette famille. Dans ma famille.
Afficher en entierJe suis divisée.
Une partie de moi est attirée par la force magnétique d'Arnaud, un sentiment physique et épidermique, presque douloureux si je tente d'y résister, et s'il est trop près de moi. L'autre partie, qui prend sa source dans quelque chose de plus profond, plus spirituel, m'appelle depuis toujours, depuis ma naissance. C'est un appel qui augmente à chaque minute, qui me pousse dans un gouffre inconnu, quelque chose d'étrangement cellulaire et moléculaire, inscrit dans mon ADN.
Le choix est-il une illusion dans nos misérables vies?
...
Je me dirige alors vers le chemin qui est le mien, prédestiné depuis toujours, saisie par son aura quasi mystique. Le mystère est plus fort que tout.
Afficher en entierJe deviens eau. Tel un filet d’eau, je me laisse aspirer, lentement, à travers les journées et les aspérités. Je suis dans un long conduit sombre où parfois des bruits métalliques résonnent autour de moi, essayant vainement de m’éveiller d’un profond cauchemar. Enfermée dans un brouillard vaporeux et cotonneux, rien ne m’atteint. Puis subrepticement je deviens une eau morte, sans vie, sans force, sans volonté. Sans rêve et sans but.
Afficher en entierC'est la vie. Elle suce notre sang comme un vampire affamé pour se nourrir de toute notre énergie. Elle nous ravage, elle nous dévaste jusqu'à la dernière parcelle de lumière. Jamais plus je ne serai cette petite fille qui part chercher l'eau de la pluie pour célébrer la beauté du monde. Une ombre a voilé la terre de ses ailes immenses et dévoré l'innocence d'un enfant.
Afficher en entierOn se croise et décroise comme les cordes de l'univers. Mais toujours, nous sommes intriqués.
Pour l'amour, le temps et l'espace n'existent pas, encore moins la mort.
Afficher en entierLa bouche à demi ouverte j’aspire son haleine chaude et le sol se dérobe sous mes pieds. Je sens l’eau s’agiter dans mon corps, monter, chauffer, ses molécules bouillir, se dérouler puis exploser en vagues déferlantes. Je souffle, asphyxiée, cherchant l’air, le vent, le frais pour atténuer ce tsunami de sens. Il me retient par la taille, me presse ardemment contre lui, nos lèvres toutes proches, et j’ai l’étrange sensation vertigineuse d’être en lévitation.
C'est comme un baiser suspendu qui s'éternise de naître. Un non baiser. Irrépressible. Insupportable.
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