Extraits

Elles sont réveillées par un coup de canon. Ann bondit hors de la couchette, et le livre de Shakespeare tombe à terre. Près d'elle, Lissa se met à hurler et Ann rengaine sa dague, qu'elle ne se souvient même pas avoir sortie, avant de prendre instinctivement la fillette dans ses bras.

Toujours hurlante, Lissa s'agrippe à elle de ses petites mains, essayant même de l'escalader, comme pour rentrer en elle, et Ann s'entend soudain chuchoter à tort et à travers d'une voix apaisante en lui caressant le dos.

- Je suis Annys Blackson, murmure-t-elle, et à mesure que les mots quittent ses lèvres, elle les mesure pleinement. Je suis une Blackson. Je me moque de beaucoup de choses. Je me moque des bals et du qu'en-dira-t-on. Mais je ne me moque pas de ça.....

Elle pointe le menton vers Lissa, vers les esclaves.

- Je suis la nièce de mon oncle, la fille de mes parents. Si l'argent ne doit servir qu'à une chose, que ce soit à ça, murmure-t-elle.

Et si tu me reprends ton amour à cause de cela......Son coeur se broie dans sa poitrine, et elle ferme les yeux pour lui masquer sa douleur.