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Puis, comme tous les jours, on escalada la barricade. Sauf que cette fois, nous n'étions pas de patrouille... Nous ne reviendrions jamais. Je m'engouffrai dans les tunnels et me mis à courir de toutes mes forces. Je fonçai jusqu'à ce qu'un pont de côté m'empêche d'avancer. Del m'attrapa et me secoua, comme pour me réveiller.
-Trèfle! s'écria-t-il. Comment veux-tu que l'on survive en gardant ce rythme ?
Je pouffai et sanglotai en même temps:
-Tu es stupide ou quoi ? On ne va pas survire, quoi qu'il arrive !
Afficher en entier"Un jeune couple avait prévu de s'y installer après son mariage mais, entre-temps, la fille était morte, emportée par une maladie. Fou de chagrin, le garçon avait quitté la ville et s'était engouffrée dans la forêt sans une seule arme. Comme s'il leur avait demandé de le tuer, m'avait raconté Mme Oaks. Parfois, l'amour nous fait faire des choses étranges. Moi, je trouvais horrible que l'amour nous rende faible au point de ne pas être capable de survivre."
Afficher en entier_ Et si tu restais? murmura Pearl. Oh! J'aimerais tellement que tu t'installes ici, avec moi... Je suis sûre que ton père t'aurait interdit de me laisser seule!
Il y avait quelque chose qui ne sonnait pas juste, chez elle. Je ne la sentais pas du tout. Et, cette fois-ci, ce n'était pas de la jalousie. On aurait dit que la solitude l'avait rendue un peu folle...
_ Tu t'en es très bien sortie jusqu'à aujourd'hui, remarqua Del. Et je ne peux pas rester, Trèfle a besoin de moi.
Je serrais les dents. Je ne voulais pas de sa pitié! Avec Tegan à mes côtés et mes talents de Chasseuse, je m'en sortirais très bien.
_ Je n'ai fais que survivre! enchaîna-t-elle. ça ne veut pas dire que je vais bien! Je me sens tellement seule, Semyon...
_ Ne m'appelle pas comme ça! rétorqua-t-il. Semyon est mort. Je ne suis plus le même à présent. Et, pour ce qui est de Trèfle, je n'ai pas été assez clair: je refuse de vivre sans elle!
Mon cœur fit un bond dans ma poitrine.
Afficher en entierIl s'installa à mes côtés, enveloppa mes épaules avec sa couverture et laissa son bras sur mon dos. J'étais épuisée, mais pas au point de me laisser faire:
_ Tu n'as pas le droit de me toucher!
_ Détends-toi un peu. Tu as froid et tu as peur, je ne fais que te réconforter. Ne t’inquiètes pas, je ne vais pas te faire un môme dans la nuit.
Afficher en entierDes larmes dévalaient mes joues tandis que Twist cautérisait ma peau. Les unes après les autres, les cicatrices apparurent, témoins de ma force, gages de ma capacité à surmonter les horreurs que je rencontrerais dans les tunnels. J’étais enfin prête. J’avais passé ma vie à m’entraîner, et je savais manier aussi bien le couteau que la massue. Le moindre morceau de nourriture me rappelait que ce serait un jour à mon tour de nourrir les mômes.
Ce jour était arrivé. Fille15 était morte.
Longue vie à Trèfle.
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Afficher en entierQuand nous étions mômes, les Aînés nous répétaient sans cesse qu’un équilibre mal maîtrisé conduirait à notre perte. Et nous les croyions, parce que nous en avions eu la preuve : d’autres enclaves avaient fini par disparaître à cause de leurs règles trop laxistes. Certains avaient mal contrôlé les naissances, et étaient morts de faim. D’autres n’avaient pas suivi les procédures d’hygiène, et les maladies les avaient décimés. Ici, les lois avaient une vraie raison d’être. Elles nous sauvaient la vie.
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Afficher en entierLes douches étaient vides. Tant mieux. Les filles passaient leur temps à se comparer les unes aux autres, et je détestais ça. Pour ma part, mon corps était une machine, rien de plus. Je me contentais de l’entretenir pour qu’elle fonctionne.
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Afficher en entier"Peu à peu, je dis au revoir à mon monde. Le seul que je connaissais." P149
Afficher en entier« Je ne pouvais plus lui reprocher ce qu'il avait fait à Del. Je lui avais demandé de mettre le passé de côté, il fallait que je fasse la même chose.
- Et les tiennes ? lui renvoyai-je. Et la peinture ?
- Ce n'est pas de la peinture, répondit-il. C'est de l'encre.
- Comme celle qu'ils utilisaient pour écrire dans les livres ?
- Sûrement, oui. On marque les cicatrices avec une aiguille trempée dans l'encre. Ça définit notre rang.
- C'était douloureux ?
- Oui. Et toi ?
- Moi aussi. »
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