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(Nikki & Jack).
- Dis-moi, Becks. Tu ne m'as pas complètement oublié dans l'Enfernité, si ?
- Non.
N'était-ce pas évident sur mon visage ? Qu'il avait été le seul à demeurer dans ma mémoire ? Mes souvenirs de Jack auraient dû être gravés sur ma peau à cette heure, pour que le monde entier les voie.
- Bien. Les amis se parlent. Les amis s'entraident.
J'ai acquiescé.
- Les amis ne dévorent pas l'âme de leurs amis.
J'ai souri.
- Message reçu !
- Je peux te poser une question ?
- Bien sûr.
- Pourquoi as-tu décidé de me révéler la vérité, en fin de compte ?
J'ai suivi du doigt le rebord de ma tasse.
- C'est sans doute un détail, mais Cole tient beaucoup à m'éloigner de toi en particulier. Je voulais voir sa réaction, pour essayer de connaître la raison de son attitude.
Il a grimacé.
- Je la connais.
- Ah bon ?
- Il est amoureux de toi.
- Il n'est pas amoureux, ai-je répondu en plissant le front. Il n'en est pas capable.
Jack s'est penché.
- Fais-moi confiance, Becks. Je sais mieux que personne distinguer chez quelqu'un les signes d'amour pour toi. Et il t'aime.
Afficher en entier- Je te hais.
Cole s'est contenté d'un petit sourire narquois.
- La haine. Un sentiment extrême. Si voisin de l'amour.
Afficher en entier(Nikki & Cole).
- Quoi ? Qu'est-ce que tu veux ?
- Toi, Nik.
Cole a respiré à pleins poumons.
- C'est toi que je veux. Que nous montions sur le trône ou non. Je te veux dans ma vie, et la seule solution est que tu deviennes comme moi. nous avons partagé un coeur, Nik.
Il a pointé son doigt vers ma poitrine.
- Ton coeur est en moi maintenant.
- Pas mon coeur, ai-je rectifié. Certaines de mes émotions seulement.
- C'est pareil. Il m'appartient. Et donc je t'appartiens.
J'ai refermé les yeux, mais je ne lui ai pas résisté. J'étais lasse de perdre tous ceux qui m'étaient chers. Lasse d'être seule.
- Nous étions ainsi à une époque, Nik.
Il s'est penché davantage et, s'il n'y avait pas de contact physique, je sentais la charge émotive entre nous. Je savais que j'aurais dû m'écarter, mais mon idiot de corps m'a trahie. Mes bras et mes jambes voulaient de nouveau s'enlacer à ceux de Cole. Ces cent années dans l'Enfernité nous avaient modelés, nos corps avaient mémorisé comment ils devaient s'assembler.
Afficher en entier- Laisse-moi tranquille, Cole. J'ai beau être liée aux Tunnels, je ne suis plus liée à toi. Tu n'as aucun pouvoir sur moi.
- Tu ne soupçonnes pas ce que je peux faire, a-t-il répliqué.
Je me suis penchée vers lui et j'ai murmuré :
- J'ai vécu cent ans avec toi. Je sais exactement ce que tu peux faire.
- Savais-tu que je pouvais encore me repaître de toi ?
D'un geste trop prompt pour que je l'arrête, il m'a saisi la nuque, amenée jusqu'à lui et donné un baiser. Pendant une minute, je n'ai pas opposé de résistance. Pendant une minute, je l'ai laissé voler mes douleurs les plus profondes. Dans ma tête, le désespoir a remplacé la raison. Cole a semblé étonné que je ne recule pas, et il a rouvert les yeux une seconde pour scruter mon visage. Je n'ai pas bougé, et il m'a donné un nouveau baiser.
La minute s'est prolongée. Par le contact de ses lèvres, il m'a ôté mes doutes, mes peurs, ma mauvaise conscience. Je me suis sentie bien pour la première fois depuis des jours. Cole pouvait me protéger des souffrances de ce monde et, durant ces instants, j'ai voulu l'accompagner.
Afficher en entierIl m'a serré le bras plus fort et, lorsqu'il a repris la parole, sa voix tremblait :
- Becks. Je me suis effondré quand tu as disparu. Julia m'a sauvé de la noyade et je la chérirai toujours pour ce qu'elle a fait. Mais si j'étais avec elle, ce serait de l'hypocrisie.
Il a grimacé.
- Elle me l'a dit elle-même, juste avant que je parte avec Will. Elle le savait.
Jack a écarté les mèches qui me dissimulaient les yeux et le front.
- Elle savait... quoi ? ai-je dit d'une voix presque inaudible.
- Ça a toujours été toi, Becks. Et ça le restera. Même si le temps passe.
Afficher en entierJack se courba et me demanda:
- Dis moi, mon amie. Peut-il y avoir plus entre nous?
Je regardai mes pieds:
- Entre nous, il peut tout y avoir.
Afficher en entier(Nikki & Jack).
- Becks. Je me suis effondré quand tu as disparu. Julia m'a sauvé de la noyade et je la chérirai toujours pour ce qu'elle a fait. Mais si j'étais avec elle, ce serait de l'hypocrisie.
Il a grimacé.
- Elle me l'a dit elle-même, juste avant que je parte avec Will. Elle le savait.
Jack a écarté les mèches qui me dissimulaient les yeux et le front.
- Elle savait... quoi ? ai-je dit d'une voix presque inaudible.
- ça a toujours été toi, Becks. Et ça le restera. Même si le temps passe.
Il a détourné son regard.
- Même si tes sentiments changent. Tu le sais, n'est-ce pas ?
J'ai secoué la tête avec lenteur. J'avais très envie de le croire, mais je n'osais pas.
- Comment fais-tu pour l'ignorer ? Tout le monde le voit.
Sa main a glissé le long de mon bras et m'a saisi les doigts, les attirant sur ses genoux, les caressant. Les contemplant.
- Tu te rappelles la première année de lycée ? Quand Bozeman t'a invitée à la fête de printemps ?
Bozeman. Un footballeur qui jouait en attaque et avait deux ans de plus que moi. Il se prénommait Zachary, mais depuis l'école primaire on n'employait plus que son patronyme. J'avais été étonnée qu'il connaisse mon prénom, et encore plus qu'il m'invite à danser.
- Bien sûr que je me rappelle. Tu es venu avec moi pour lui donner la réponse.
Nous avions laissé une bouteille de Coca de deux litres et un mot disant "j'adorerais aller à la fête avec toi", appuyé sur la sonnette et filé. Bozeman avait la réputation d'avoir les mains baladeuses, mais il n'avait rien essayé avec moi. En réalité, il m'avait à peine touchée, même pendant la danse. Et il ne m'avait plus jamais invitée. Ni même parlé, d'ailleurs. Bizarre.
- Oui, écoute, je ne te l'ai pas dit, mais Bozeman m'a demandé l'autorisation.
- Pourquoi ?
- Parce que mes sentiments à ton égard étaient évidents pour tout le monde, sauf pour toi. Et le soir du Coca sur le seuil de sa porte... après t'avoir ramenée, j'ai rendu visite à Bozeman.
Ses joues ont rosi et il a baissé les yeux.
- Et ensuite ?
- En bref, j'ai annulé mon autorisation. Je n'avais pas mesuré à quel point elle m'ennuierait.
Son regard a croisé le mien.
J'en étais réduite à imaginer la discussion entre Jack et Bozeman, qui était deux fois plus large que lui.
- Ne te fâche pas, m'a dit Jack.
Comme si j'allais me fâcher après tout ce que nous avions traversé.
- Je... je te raconte cet épisode parce qu'il faut que tu saches ceci : ça a toujours été toi. Et ce sera toujours toi.
A ce moment-là, j'ai senti le fossé qui séparait ma relation avec Jack des rapports factices que j'avais avec Cole. Jack était réel. Cole était une drogue, artificielle et illusoire. Ma réceptivité involontaire était fabriquée dans l'Enfernité par une puissance qui n'aurait jamais dû exister.
Jack était vrai. Tangible.
- Tu comprends maintenant, Becks ?
Jack a entortillé une de mes longues mèches autour de son doigt et nous sommes restés silencieux pendant que la spirale se déroulait.
- Tu n'as pas tourné la page ?
Il a eu un petit rire.
- J'ai des souvenirs inoubliables : luttes du haut d'un châtaignier, parties de poker, excursions de minuit et bals de Noël... C'est toujours toi. Il n'y a jamais eu que toi. Je t'aime.
Afficher en entier-Tu n'étais pas au réfectoire aujourd'hui,dit Jack, arrivant derrière moi près de mon casier.Julia m'a expliqué que tu ne viens jamais à la cafétéria le mercredi.
J'essayai de calmer l'afflux de sang à mes joues avant de me tourner vers lui.Mon penchant pour Jack devenait ridicule.Bientôt il me rendrait muette.Le simple fait que Jack remarquait,pour la première fois, mon absence au réfectoire ne signifiait rien.
Je tâchai de garder un ton léger.
-Hum,vous avez eu une conversation très bizarre, tous les deux!
-Oh oui
Jack se mit à marcher près de moi et nous suivîmes le couloir d'un pas plus lent que les autres lycéens.
-Elle m'a dit que tu évites la cafétéria le mercredi et que tu m'aimes bien.
Je poussai une exclamation étouffé qui me surprit moi-même et je m'arrêtai net.
Julia,je vais te tuer,pensai-je.
-Alors,c'est vrai ?demanda Jack.
Je l'entendais à peine,avec le tumulte des vagues dans mes oreilles.Je commençai à me détourner,gênée,mais il se plaça face à moi et je fus obligée de le regarder.
-C'est vrai?demanda-t-il de nouveau.
-Oui.Je déteste les hot dogs du mercredi,alors je ne vais pas au réfectoire.C'est vrai.
-Je ne parlais pas de ça,Becks.
-Je sais.
-Dis-moi.C'est vrai?Tu m'aimes...bien ?
Je voulus rouler les yeux,mais m'en trouvai incapable.Je me contentai d'observer le plafond.
-Tu le sais,que je t'aime bien.Tu es un de mes meilleurs amis.
-Amis, a répété Jack
-Bien sûr.
-Nous sommes de bons amis?
Je hochai la tête.
-Plus que des amis ?
Je ne répondis pas.Je ne bougeai pas.Jack avança le bras vers ma main et me tira très doucement les doigts.Le geste était infime;si je l'avais pas senti,je ne l'aurais pas vu.
Jack se courba et me demande:
-Dis-moi,mon amies.Peut-il avoir plus entre nous?
Je regardai mes pieds:
-Entre nous,il peut tout y avoir.
Afficher en entierLa nuit.
Ma chambre, alors que le sommeil me gagne.
Toutes les nuits,jack est avec moi.
Il s'allonge sur le côté dans mon lit et cale sa tête contre mon oreiller. J'imite sa position. Il pose sa maison sur la mienne. Je la vois, mais ne la sens pas. Nous avons découvert il y a longtemps que nous ne pouvons pas nous toucher, m^me dans nos rêves. Je suis un fantôme pour lui tout comme il est un fantômes pour moi. Nous sommes très proches et immensément loin à la fois.
Il ne sait pas où il va quand il n'est pas avec moi. Il croit qu'il n'existe plus d'ailleurs que dans mes rêves.
Je crois qu'il a raison. Et je lui dit de tenir bon. Je ne cesserai jamais de rêver de lui.
Je le trouverai.
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