Extraits

Puis, à la surprise générale, Hils attira Ennek dans une étreinte ferme, assortie d'un baiser rapide et féroce. Miner prit un air plus amusé qu'embêté, mais ensuite Hils l'attira également contre lui pour l'embrasser avec tout autant d'intensité. Après quoi, il recula dans l'entrebâillement de la porte, tout sourire.

- Je ne pouvais pas vous laisser partir, ni l'un ni l'autre, sans le faire au moins une fois.

Miner enfouit le nez dans les boucles de son amant, au niveau de la nuque. Comme toujours, il sentait la mer, une odeur de sel et de vie.

— Tu es la seule chose que j’aie réussi à sauver sur cette terre, murmura Ennek.

Miner ne sut pas comment lui répondre.

— Avant, j’avais une vie des plus ennuyeuses. Je buvais, je naviguais. Je buvais encore. Personne n’essayait de… de m’utiliser ou de me tuer. Je n’avais pas d’autre responsabilité qu’envers moi-même. Et encore.

— Tu aimerais retourner à cette époque ? demanda Miner à voix basse.

— Non. Je n’étais pas heureux, Mine.

— L’es-tu, à présent ?

Miner désigna le bas de la colline, là où les attendait les dieux seuls savaient quoi.

— Pas à cet instant précis.

Ennek sourit.

— J’étais par contre assez heureux ce matin, quand on s’est réveillés et que…

Miner lui donna un petit coup dans l’épaule.

— C’n’est pas ce que je voulais dire.

— Je… Depuis que je t’ai rencontré, j’ai eu des aperçus de ce qu’est le bonheur. Entre les moments où nous avons été capturés et ceux où nous avons souffert, j’ai eu de vrais moments de bonheur. Comme des rayons de soleil qui traverseraient de brèves éclaircies entre les nuages.