Extraits

C'est marrant que tu parles de pouvoir sur l'autre. Je pense que tu en as toujours eu plus sur moi que l'inverse. À bien y réfléchir, tu as régi sur ma vie, Mia.

(Extrait donné par l'auteure sur Facebook)

Qu’est-ce que j’ai à prouver ? Que je me sens bien dans ma vie ? Que je suis libre et guérie de lui ? Il est des plaies qui ne se referment jamais. Chaque nuit, mon subconscient veille à jeter du sel dessus, empêchant tout espoir de cicatrisation.

Prends-moi, m’invite-t-elle en une supplique.

Je prendrai tout ce que tu voudras me donner, mon ange.

Je me positionne à l’entrée de sa merveille, retiens mon souffle. La seconde d’après, je suis plantée au fond de son corps. L’étau autour de mes poumons se desserre, je respire enfin. Sa peau est brûlante contre la mienne, laissant nos deux âmes se retrouver pour fusionner. Mia enfouit son visage contre mon cou et se met à pleurer.

— Ne pleure pas…

— Continue.

Je m’exécute, la pilonnant comme un possédé. 

Un vieux monsieur comme toi qui pourrait glisser, ce n’est pas prudent. Laisse-moi t’accompagner.

Son sourire s’étiole aussitôt.

— Pétasse.

Puis sans crier gare, il encercle mes jambes de ses bras et me balance sur son épaule.

— Tu vas voir un peu, ce qu’il va te faire le papi…

J’éclate de rire en hurlant que je veux redescendre. Il est bien plus fort que moi, ce n’est pas juste ! Bon, j’avoue qu’une fois de plus la vue de son fessier parfait n’est pas dégueu.

La colère remplace la nostalgie. Sentiment brut. Violent. Infini. Je serre les dents, presse les tubes de couleurs sur ma palette pour en extraire les nuances comme mes poumons se compriment dans ma poitrine.

J’ai envie de hurler combien je le hais pour ce qu’il a fait.

Je gerbe des couleurs au gré de mes émotions, avec la rage et le ressentiment qui me dévorent. Je crois que je crie, parfois.