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Mirsky se demandait comment le puits d'accès serait défendu, et ce qu'ils trouveraient de l'autre côté. Les détails étaient d'une précision irritante, alors que le plan d'ensemble demeurait flou. On ne leur avait dit que le strict minimum nécessaire à l'accomplissement de leur mission.
Jamais auparavant un objectif en orbite n'avait fait l'objet d'un assaut.
Il n'existait aucun moyen de savoir, ni même de prévoir ce qui pouvait tourner mal.
Aucun soldat, de toute manière, ne devait s'attendre à survivre à une bataille.
Afficher en entierRétrospectivement, il semble tout à fait logique qu'une arme soit utilisée, du moment qu'elle est inventée. Mais nous avons trop tendance à oublier l'aveuglement et l'obscurantisme des dernières années du XXe et des premières du XXIe, qui faisaient considérer les moyens de destruction les plus effroyables comme des remparts de protection et prétendre que l'horreur d'Armageddon était une dissuasion qu'aucune société saine d'esprit ne se serait risquée à transgresser.
Afficher en entierPréface :
Cette anticipation démentie de notre auteur conduit à s'interroger sur la dimension prospective de la Science-Fiction, et sur la persistance de son intérêt même lorsque la vision est démentie par le déroulement de l'histoire. C'est une vieille question posée dès les premiers romans de Wells et ses essais prospectifs. Elle a été profondément renouvelée par les romans “réalistes” de John Brunner, l'Orbite déchiquetée, Tous à Zanzibar , Sur l'onde de choc et Le troupeau aveugle .
En plus d'un sens, le public y a répondu en continuant à lire avec enthousiasme des œuvres qui avaient, apparemment, perdu leur actualité. Le Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne a toujours des lecteurs, tout comme les Premiers hommes dans la Lune de Wells. Sous certaines conditions de présentation, une intrigue spéculative demeure passionnante comme si son lecteur pouvait se remettre dans les conditions d'ignorance qui rendaient possible l'énigme originelle. Peut-être s'agit-il même là d'un des traits importants de la Science-Fiction. Elle ne serait pas spéculation à partir d'un savoir, un au-delà du savoir positif en somme, comme affectent de s'en indigner certains scientifiques à propos de ses facilités, ou une ébauche de métaphysique comme s'en félicitent quelques philosophes. Mais elle serait un problème soulevé dans un cadre à peu près consistant et à laquelle l'auteur donne une ou plusieurs réponses à peu près logiques dans ce cadre. Sa vraisemblance est plus interne que contextuelle. Si le lecteur admet le problème, il va s'intéresser à la démarche de l'auteur dans l'exposition de ses propositions de réponse, allant jusqu'à faire abstraction de ses connaissances antérieures et admettant ce qui, en temps normal, lui aurait paru absolument inadmissible. Dans le cas d'un problème simple comme celui du voyage interstellaire, la question n'est donc pas de savoir si la solution proposée par l'auteur respecte ou non les limitations relativistes ni comment il les tourne ; elle n'est pas non plus tellement d'accepter que le voyage interstellaire soit possible sans trop s'inquiéter de ses moyens et d'explorer quelles en seraient les conséquences, ce qui est la définition la plus souvent donnée de la Science-Fiction ; mais elle est de voir quelle dramaturgie, quel style, l'auteur va adopter pour faire accepter sa solution.
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