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- Et le p*dé, comme tu dis, il va rejoindre son mec, parce qu'il a été trop con de le laisser partir à cause de vos conneries d'attardés. Les gars.
[...] C'était le coming out le plus rapide de l'univers.
Afficher en entier– Eliott, soufflé-je en espérant faire cesser son offensive . Tu ferais bien de partir. Je fais n’importe quoi quand tu es dans les parages et je n’arrive pas à gérer ça. OK ?
Afficher en entier« – Tu t’excuses de quoi ? D’être gay ?
Il rigole.
– Je m’excuse, moi, d’être hétérosexuel ? Non. Alors pourquoi toi, tu devrais t’excuser de ça ? Je m’en fous, ça ne change strictement rien pour moi. »
Afficher en entierTout le monde devrait pouvoir s'exprimer, être ce qu'il veut, être avec la personne avec laquelle il veut être. Qui sont ces gens pour se permettre de juger ? Ils ne sont pas plus important que les autres.
Afficher en entierQue Roselyne ait compris toute seule, je peux accepter. Qu'elle puisse m'en vouloir de ne pas le lui avoir dit, je peux comprendre. Qu'elle en parle à sa meilleure amie parce qu'elle a besoin de soutien, c'est humain. Mais que les gars de l'équipe l'apprennent, ça, je ne peux pas. Pas maintenant. Pas alors que je ne suis pas avec eux. Pas alors que je n'ai pas décidé de le faire moi-même. C'est mon moment, mon aveu. C'est ma vie.
Afficher en entier- Le jugement, les regards désobligeant, les insultes. Tout ce qu'implique l'intolérance à l'homosexualité. Personne ne devrait avoir à se justifier. On ne choisit pas d'aimer, et encore moins qui aimer.
Afficher en entier– T’es en retard, me dit l’entraîneur Brooks, sans aucune salutation.
– Je sais, j’en suis sincèrement désolé. J’ai eu un problème de voiture, elle ne démarre plus. Je suis venu en skate.
De nouveau, j’entends quelques rires derrière moi, mais n’y prête pas attention. C’est toujours comme ça dans l’équipe, dès qu’il y a une occasion pour se marrer, il y a du monde au portillon. Pour le coup, je sais que ma situation peut paraître comique, surtout lorsque l’on n’est pas concerné. Moi elle ne me fait pas vraiment rire.
– Tu penses que ça va vite se régler ? me demande le coach d’un air compréhensif.
– Je n’en ai aucune idée. Mon père l’amène au garage lundi.
– Donc jusqu’à ce que tu la récupères tu vas te déplacer en skate ?
J’acquiesce et il me sonde, inquiet. Son regard dérive jusqu’à ma jambe puis remonte vers mon visage.
– Le bus ne passe pas devant chez toi ?
– Si. Je m’arrangerai pour le prendre.
Je me mords la joue, à regret. Tant pis pour les horaires, c’est sûrement plus raisonnable pour mon genou. Il lance les feuilles qu’il tenait dans la main sur la machine à sa droite puis croise les bras tout en réfléchissant.
– Le 281 ?
Je baisse la tête sur Roy, qui s’est redressé.
– Ouais, réponds-je au joueur.
– Un de nous peut sûrement passer te prendre et te ramener, propose Louis plus loin, comprenant instinctivement que le bus n’est pas la meilleure solution. Il y en a bien un qui est dans ton coin.
Tout le monde semble avoir cessé son exercice pour écouter la conversation que j’ai avec le coach. D’un coup, je me sens gêné à l’idée de savoir que mes problèmes de transport sont exposés de la sorte devant toute l’équipe.
– Ça va être trop compliqué, je n’ai pas envie d’être un boulet !
Je feins un rire amusé, alors que je suis juste dépité par la situation.
– Pas plus que si tu prends le 281, renchérit Louis. Ce bus est une plaie !
– Je sais.
J’attrape une des feuilles d’exercice que Brooks me tend. Je la zieute un moment, espérant que la conversation s’achève ainsi et que j’arrête d’être au centre de toute cette attention. J’en entends quelques-uns chercher à apporter leur pierre à l’édifice et trouver une solution à mon problème. Sauf qu’au fond, la solution, je la connais, et elle ne m’est pas favorable. Je préfère encore me taper trois heures de bus…
Je vois mes deux meilleurs amis s’approcher, abandonnant leurs enchaînements.
– Je vais venir te chercher, se dévoue Josh. Ça ne me dérange pas. Je passe déjà prendre l’autre imbécile tous les matins.
Il claque amicalement Logan dans le dos, qui le pousse en se marrant. Ils sont pratiquement voisins et font du covoiturage depuis que Joshua a eu son permis.
– Un de plus ou un de moins…
La plupart des gars se mettent à rire, et je les imite de bon cœur cette fois. Je vois qu’ils ont envie de m’aider, pourtant je sais que ça leur coûterait de faire le trajet. La ville est grande, et nous n’habitons vraiment pas au même endroit.
– Mais, Darek, tu ne passes pas devant chez Holden pour rentrer ?
Putain !
Je lève la tête en direction d’Adam, une moue de contrariété plaquée sur le visage, alors qu’il examine Darek.
– Si, ajoute Roy sans laisser au principal concerné le temps de dire quoi que ce soit.
– Mais oui, t’habites aussi à l’ouest de Bomont, déclare soudainement Josh à l’intention de Darek. Ça sera carrément plus pratique !
Du regard, je fusille mon meilleur ami, qui s’est tourné vers notre capitaine.
– Ah bah, voilà, c’est parfait !
Le quarterback frappe dans ses mains, fier d’avoir réussi à régler mon problème. Il glisse une œillade satisfaite à Roy tout en prenant le soin d’éviter Darek, qui n’a encore rien dit. Je me sens terriblement mal à l’aise face à la tournure des événements et je n’ose rien ajouter. Merde, c’était justement la situation à laquelle j’espérais échapper. Darek et moi, seuls dans une voiture.
– Prescott, c’est OK pour toi ? demande alors le coach, qui attend comme tout le monde que notre capitaine se manifeste.
Pris de court, il me jette un coup d’œil rapide avant de finalement lâcher :
– Si c’est nécessaire.
La question à dix mille dollars est et restera : pourquoi je me suis levé ce matin, déjà ?
Afficher en entierJ'ai le cœur qui se serre. Si on m'avait dit il y a quelques moi que ma relation avec lui allait prendre ce chemin,jamais je n'y aurait cru . Nous avons considérablement avancé depuis septembre. J'en suis vraiment heureux. Je ne veux même pas quitter cette chambre. J'ai envi de rester ici, à contempler Darek faiblement éclairé par les rayons du soleil qui traversent les rideaux nu et allongé sur mon lit, à peine recouvert par mon drap. Je le fixe, pour tenter de graver cette image dans ma tête, comme si j'étais en train de rêve et que, en passant la porte, tout allait s'évaporer.
Afficher en entier– Darek. Ne fuis pas. Pas encore une fois, s’il te plaît.
– J’ai besoin de… J’ai besoin que tu t’en ailles.
Comme si j’étais un animal apeuré, il encercle avec précaution mon corps de ses bras musclés. Enveloppé à la fois par sa chaleur et son odeur boisée, je suis incapable de réfléchir correctement. Nous faisons quasiment la même taille ; pourtant, positionné comme il est, il me surplombe, ce qui m’oblige à lever les yeux vers lui. Ancrant mon regard dans le vert du sien.
Tout mon corps se raidit et un truc explose dans ma poitrine.
Afficher en entierPas un mot ne s’élève dans la salle ; pourtant, je peux aisément imaginer chaque pensée acerbe traverser la tête de certains des gars présents et je me sens terriblement mal à l’aise. J’ai cette désagréable sensation d’être un vieux chewing-gum dégueulasse laissé sur une semelle de chaussure. Le truc dont tu as envie de te débarrasser sans trop savoir comment.
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