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    Il se baissa pour brancher la lampe parcheminée, et les voyelles, les consonnes, dansèrent sur les murs. Des lettres projetées vinrent épouser les pleins et les déliés du corps de Cheryl. Il s’allongea près d’elle pour lire les noms posés sur ses seins, déchiffrer les verbes collés sur ses épaules, les articles nichés entre ses cuisses. Il songea furtivement à Léa Bargane, puis ils sombrèrent dans un monde sans mots. Le soleil ras du matin avait effacé les graffiti de la nuit. Cheryl prit l’abat-jour dans ses mains, l’approcha de son visage pour essayer de deviner ce qui était inscrit. Quand toutes les syllabes furent ordonnées, elle réveilla le Poulpe

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   La réponse, « Plutôt, c’est ma bagnole », fut couverte par le fracas que fit le capot en se refermant sur le crâne et les mains des deux mécaniciens sauvages. Ils s’enfuirent en couinant et en l’abreuvant d’injures qui concernaient au moins les dix générations d’invertis, mâles et femelles, censées avoir précédé la naissance du Poulpe. Il n’en avait pas terminé avec les pièges : le yorkshire, dissimulé sous un des sièges du salon de coiffure, lui enserra la jambe au passage et se mit à limer en tirant la langue.

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   Gabriel avait tué son heure et demie d’avance en allant à Bellecour. Dans une voie minuscule adjacente à la rue Victor-Hugo, il était tombé sur une librairie dont la devanture était consacrée à tous les bouquins disponibles sur l’affaire du rendez-vous de Caluire et ses différents protagonistes. Il y avait là, sans ordre apparent, les livres des Aubrac comme ceux de René Hardy, une biographie du banquier nazi Genoux, les études de Cordier et celles de Chauvy. Il avait feuilleté le gros volume signé Pierre Péan qui confortait la thèse d’une trahison de Hardy, et s’était attardé sur celui de Jacques Baynac qui attribuait, lui, l’arrestation de Jean Moulin à une tragique série d’approximations dans le respect des consignes de sécurité du réseau. Il ressortit avec Premier Combat en poche, tout surpris d’avoir acheté un livre des éditions de Minuit préfacé par le général de Gaulle. Peut-être Pierre Floric avait-il trouvé son exemplaire au même endroit, avant d’aller mourir à Caluire… L’avertissement du général ne comportait qu’une vingtaine de lignes brèves, en gros caractères, mais les mots qu’il croyait surannés éveillèrent en lui des sentiments qu’il ne se connaissait pas

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Non, de ce côté-là, il était tout ce qu’il y a de plus classique… Son problème, c’est qu’il avait la frousse des ponts. Impossible de lui faire traverser la moindre passerelle sans qu’il risque la syncope. Quand on était en voiture, il me passait le volant et se calait à l’arrière, bien au milieu du siège, pour ne pas apercevoir les berges… D’Ainay à l’île Barbe, il y en a au moins vingt-cinq sur les deux fleuves, et je ne compte pas les passages aériens de La Part-Dieu… D’ailleurs ils ont commencé à les démolir. Au début, c’est marrant on a l’impression de ne pas vivre comme tout le monde, mais au bout d’un an, on se lasse des détours, c’est clair !

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 C’est terrible ce qui est arrivé à Pierre, mais je vous ai dit que j’étais pressée. Je comprends que vous ayez envie de vous confier à quelqu’un qui l’a bien connu, mais je n’ai vraiment pas le temps aujourd’hui. On peut se revoir… Vous restez combien de temps à Lyon ?             Gabriel regarda machinalement sa montre.             — J’ai un train dans deux heures, à Perrache… Je voulais simplement savoir si, au cours des semaines qui ont précédé sa mort, vous vous étiez doutée de quelque chose… Quand on vit avec quelqu’un, on est attentif à des détails qui paraissent anodines aux autres…             Elle s’était relevée et arpentait la pièce en tirant sur sa cigarette

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        L’entrée, vaste comme une salle d’attente, ouvrait sur un véritable studio de danse au sol parqueté, aux murs couverts de miroirs dans lesquels se reflétait, en échos, la silhouette élancée de Léa Bargane. Les glaces multiplièrent le geste qu’elle fit pour lui indiquer l’emplacement d’un canapé. Il se laissa absorber par le moelleux du cuir tandis qu’elle se posait sur l’accoudoir d’un fauteuil assorti en croisant ses jambes. Il était évident que tout homme normalement constitué avait envie de forcer le mystère d’une telle beauté, mais Gabriel se demandait ce qu’une pareille créature recherchait dans une liaison avec un petit prof d’histoire chargé de famille et de cours. Il se fit la réflexion que des dizaines d’habitués du Pied de Porc devaient se poser la même question en le voyant au bras de Cheryl, et cela suffit à effacer ses doutes

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Gabriel fit une halte dans les allées du cimetière de Loyasse. Les murs du fort plongeaient la tombe de Floric dans l’ombre, et il attribua à la fraîcheur des lieux le frisson qui lui parcourut l’échine quand il lut sa propre date de naissance gravée dans le granit. Pierre n’aura pas quarante ans en l’an 2000… Et tandis qu’il marchait vers la pointe de la presqu’île en se répétant cette phrase, « Pierre n’aura pas quarante ans en l’an 2000 », c’est à son avenir qu’il songeait. La maîtresse de Floric habitait dans le quartier d’Ainay. Il fallait s’arrêter avant la proue de la ville, là où confluent les eaux du Rhône et de la Saône, ne pas pousser vers la gare Perrache et les prisons, ces quartiers froids et sales où même les aurores de printemps ne donnent pas envie d’être heureux. L’immeuble s’élevait au milieu d’un dédale de ruelles et de places minuscules abritées des voitures. Cossu, il prenait appui sur des arcades voûtées. Gabriel glissa son passe dans la serrure de l’interphone. De larges ouvertures, percées dans le mur extérieur de l’escalier de pierre blanche, permettaient lors de l’ascension, de découvrir une abbaye aux volets verts hermétiquement clos. Au dernier étage, une discrète plaque de cuivre vissée sous une sonnette en bakélite était gravée au nom de celle qu’il était venu voir : Léa Bargane. Son pouce pressa le bouton. La porte s’ouvrit immédiatement sur une jeune femme en boléro et mini-jupe, dont le sourire se figea pour laisser place à une moue tout aussi séduisante

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  En un éclair, Gabriel revit les dizaines de photos de suicidés sadomasochistes dont Vergeat faisait la collection et qu’il lui montrait avec délectation chaque fois que le Poulpe échouait dans ses filets. L’inspecteur ne manquait jamais de souligner que plus de la moitié de ses sujets ne cherchaient qu’à se donner un supplément de plaisir, et que la grande mort les avait saisis dans la petite. Il grimaça en visualisant les liens comprimant les chairs boursouflées, en suivant les arabesques de chanvre sur les ventres, les seins, les parties génitales. Sans le savoir, Zill le rassura

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Tu devrais venir plus souvent dans la région… C’est un ancien commissaire des Renseignements généraux du cinquième arrondissement. Il y a une dizaine d’années, il assurait la protection rapprochée d’un opposant au régime d’apartheid installé dans un local de l’Archevêché, et son protégé s’est fait dessouder… Rigalouche a été mis en cause assez sérieusement pour faute professionnelle, d’autant qu’en sous-main il fricotait avec les bas du Front. Puis l’enquête s’est perdue dans les sables. Il s’est reconverti dans la viande froide.             — Tu fais confiance à un type pareil ?             — Non, je l’écoute et je filtre son discours avec ma grille de lecture. Le suicide ne fait aucun doute : Floric s’est même rendu dans la maison de la place Gouailhardou avec la corde dont il s’est servi pour se pendre. Une cordelette de nylon tressé arrachée à la tringle à rideaux de sa chambre d’hôtel

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Je suis au courant pour Floric… On se croisait de temps à autre. La presse locale a fait le silence sur son geste : un historien ça s’occupe normalement de l’Histoire sans en faire ! Je ne publie jamais de nécro dans le Sapeur, mais tu as vu, pour lui j’ai dérogé à mes principes… Et aussi pour emmerder le microcosme… Il t’a envoyé une lettre avant de faire le grand saut ? Parce qu’ici, il n’a rien laissé.             Gabriel décapsula la Schneider-Pils et approcha le goulot de ses lèvres

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