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Extrait

Extrait ajouté par CrystalM 2020-11-28T22:00:15+01:00

Chapitre 1

Shad

Poughkeepsie, New York, 30 juin 2017

Les yeux fixés sur cette saloperie de plafond couvert de lambris, je compte pour la dixième fois les étoiles phosphorescentes que les anciens proprios du van ont collées là. Ou leurs enfants, peut-être. C’est un truc de gosse ce genre de déco kitsch. Je reconnais que ça me plaisait bien au début : les avantages de la belle étoile sans les inconvénients. Mais, après un mois sur la route, quand je veux voir la Voie lactée, je me contente de sortir. Ce qui m’arrive assez souvent.

Les vingt-six premières années de ma vie m’avaient fait oublier que les astres existent, que la terre n’est pas la seule planète dans l’univers, et surtout qu’elle ne tourne pas autour de mon nombril. S’en rendre compte au bord du lac Michigan, une nuit de juin, c’est déstabilisant. Et surtout pathétique.

Je glisse dans une semi-torpeur. Mes paupières se ferment, je me repasse les images de l’Hudson River State Hospital que j’ai mitraillé de mon Leica SL aujourd’hui : l’imposante façade de brique qui semble avoir résisté aux années et à l’abandon, les sièges parfaitement alignés de l’auditorium, son piano aux touches manquantes, la chapelle dans laquelle il ne vaut mieux pas se recueillir sous peine de passer à travers le plancher, les dizaines de lits à armature métallique qui paraissent attendre que leurs occupants reviennent se coucher. Ce sentiment que le temps s’est arrêté, c’est ce que je préfère quand j’explore un lieu déserté par l’homme, dans lequel la nature a bien souvent repris ses droits.

Quand j’essaie d’ouvrir les yeux, mon plafond de bois s’est transformé en mur de brique rouge. Peut-être que je dors déjà, après tout. Un mouvement sur ma droite me tire du sommeil en sursaut. La fille que j’ai ramenée hier soir a dû bouger. Encore une des habitudes de merde de mon ancienne vie. Les bonnes résolutions monacales de mon début de road trip n’ont pas tenu longtemps. J’ai fini par lâcher prise quand je me suis rendu compte que je ne cherchais pas l’absolution, juste à me pardonner à moi-même.

Dans un soupir, Meghan se colle à moi. Ou Melissa, peut-être. C’est pour ça que je devrais m’astreindre à ne pas les ramener dans le van. Le connard que je suis n’arrive même pas à se souvenir de leur prénom. Évidemment, comparé à l’ordure que j’ai pu être par le passé, il y a du progrès.

La jambe de la brune élancée, avec laquelle j’ai tout juste échangé quelques mots dans un bar étudiant de l’université Vassar, se pose sur moi et frotte inconsciemment mon bas-ventre. Je l’observe. Si elle émergeait, on pourrait profiter tous les deux. L’idée de la réveiller me traverse l’esprit, mais je la chasse instantanément. Ma montre affiche 3 heures du matin, elle ne dort que depuis deux heures à peine. Je ne suis pas un saint, mais j’ai quand même assez de respect pour lui foutre la paix. De toute façon, si je veux reprendre la route demain, je ferais mieux d’essayer de retrouver ce sommeil qui semble me fuir.

Une nouvelle étape m’attend à Newark. La vieille prison y est un passage obligé pour le fan d’urbex que je suis. Et ensuite ? Baltimore, probablement. Je devrais y être pour le 4 juillet, en espérant y dénicher un motel libre. Ça fait un bail que je n’ai pas dormi dans un vrai lit.

Voilà un mois que je parcours les routes en essayant de capter l’insaisissable à travers mon objectif. En m’efforçant de trouver qui je suis. Heureusement, le pays est grand, car je sens que le voyage va être long.

Source : kobo.com

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