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Le 1er mai dans l’Oklahoma, c’est l’époque des tornades géantes. À vrai dire, elles sillonnent les Grandes Plaines toute l’année, mais le printemps est le moment où elles sont le plus spectaculaires, atteignant plusieurs kilomètres de diamètre et créant des tourbillons au sein desquels le vent peut atteindre 1000 km/h, projetant des millions de tonnes de poussière et de débris jusqu’à dix kilomètres de hauteur. Dommage qu’il n’y ait personne pour voir ça.
Afficher en entierIls n'ont pas d'avenir, ne veulent pas en avoir, ni même y songer. Ils considèrent comme vaine et oiseuse toute spéculation sur un futur quel qu'il soit. Ils vivent dans un éternel présent plutôt morne, dans une fête sans fin ni fun, sans surprises, sans découvertes, sans rien apprendre, sans même le prétexte d'une quelconque célébration, sans autre motif que d'oublier le temps qui passe et -surtout- le temps qu'il fait. Ils n'ont rien à se dire, rien à sourire, rien à souffrir, rien à s'offrir hormis leurs corps encore juvénile et leurs âmes mises à nu parfois, au profond d'une ivresse ou d'une défonce un peu rude. Bée alors l'angoissant abîme, le vide terrifiant d'un no future absolu, inéluctable. Car tous sont persuadés qu'ils sont la dernière génération, celle que la Terre, dans un ultime accès de colère, balaiera de sa surface.
Afficher en entierSi, dans les Lofoten ou le long des côtes montagneuses et découpées de la Norvège, la montée du niveau de la mer est plus ou moins une vue de l'esprit, ici, dans les basses terres du Danemark et de l'Allemagne du Nord, elle prend toute l'ampleur de la désolation. Il n'en reste que des chapelets d'îles, où subsiste peut-être un reliquat de population blotti dans des hameaux reconstitués, ou bien il n'y a plus personne, rien ne pouvant résister aux assauts furieux de la mer. [...] En tout cas le Skagerrak n'existe plus, ou du moins n'est plus un détroit : la Mer du Nord et la Baltique mêlent leurs flots brunâtres et tumultueux, pollués par tout ce qui y est englouti, où nulle forme de vie n'est venue remplacer l'ancienne, désormais ensevelie sous la boue des hauts-fonds.
Afficher en entierÇa fait longtemps qu'il n'y a plus ni printemps ni automne, des saisons qu'elle a connu dans sa jeunesse, même si elles étaient déjà réduites à une peau de chagrin.
Maintenant c'est "la saison de la canicule" et "la saison des tempêtes". Ce qui n’empêche pas qu'il y ait des tempêtes au milieu de la canicule, ou des périodes de canicule entre deux tempêtes...
Afficher en entierLeçon numéro quatre, jeune homme : personne n'est maudit pour ce qu'il fait, ni béni non plus du reste. Nous sommes totalement responsables de nos actes de et de leurs conséquences. Si tu brûles ta maison, c'est ta seule et entière faute si tu ne peux plus y habiter. Si c'est une tornade qui la détruit, ce n'est pas de chance pour toi, mais la tornade n'avait rien contre toi personnellement : elle ne faisait que passer par là, et ta maison se trouvait juste au mauvais endroit. En revanche, si tu crées un sanctuaire, un havre de paix qui permet à un certain nombre d'animaux de vivre et prospérer dans les meilleures conditions possibles, alors la nature te le rendra d'une façon ou d'une autre : tu vas contribuer à rétablir un écosystème qui, indirectement, profitera à ton jardin. Ton action bénéfique aura des conséquences bénéfiques, pour toi et l'environnement dont tu fais partie. Tu comprends, Fernando ?
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