Extraits

Et la petite fille dit au loup:

- Comme tu as un grand coeur.

- C'est seulement ma colère.

Alors elle dit:

- Comme tu as une grande colère.

- C'est pour te cacher mon coeur.

Un artisan solitaire, pâle et voûté, qui était capable, avec ses yeux clairs comme le verre, de confectionner des larmes de cristal.

Les gens allaient chez lui et lui demandaient d’être capable de pleurer, d’éprouver une once de sentiments, par ce que ce sont dans les larmes que se cachent l’amour et la compassion.

Elles sont l’extension la plus intime de l’âme,

Ce qui , plus que la joie ou le bonheur, nous fait sentir humains.

Et l’artisan les contentait : il enfilait ses larmes dans leurs yeux, avec tout ce qu’elles recelaient, et les gens se mettaient à pleurer : de rage , de désespoir, de douleur et d’angoisse.

C’étaient des passions déchirantes , des illusions et des larmes, tellement de larmes.

L’artisan contaminait un monde pur, il le teintait des sentiments les plus intimes et les plus éprouvants.

Parce que ce sont dans les larmes que se cachent l'amour et la compassion. Elles sont l'extension la plus intime de l'âme. Ce qui, plus que la joie ou le bonheur, nous fait sentir vraiment humain

Peut être que notre plus grande peur est d'accepter que quelqu'un puisse sincèrement nous aimer pour ce que nous sommes.

J’avais toujours été claire comme de l’eau de roche et lui sombre comme un océan aux abysses inexplorés.

Je pleurai dans ses bras. Je me laissai aller. Et dans cette étreinte désespérée, dans ce ciel que je pouvais finalement toucher, j'entendis mon cœur lui avouer ce que je n'avais jamais eu le courage de dire à haute voix :

- Tu es ma fin heureuse, Anna.

« Certains poisons n’ont pas d'antidote. Ils pénètrent ton âme, ils t’étourdissent avec leur odeur et ils ont les plus beaux yeux que tu as jamais vus. Et pour eux, il n’existe aucun remède. »

Dans sa coquille, [l'escargot] est en sécurité. C'est sa maison, son refuge, son unique abri. Mais, si elle devait se fêler, ou se casser ... les éclats s'encastreraient à l'intérieur et finiraient par le tuer. Il n'aurait aucun moyen d'échapper à une mort certaine. C'est triste, tu ne trouves pas ? murmurai-je, un peu amère. Ce qui le protège est aussi ce qui peut lui faire le plus de mal.

Je courus dans une forêt de frissons. Je marchai entre les pages, sur un chemin de papier. J'avais passé toute ma vie à le fuir. J'avais prié pour échapper à la condamnation de ses yeux. Mais il n'y avait pas d'issue. Ils brillaient comme des étoiles. Et ils illuminaient un sentier...qui menait vers l'inconnu

“ - Ne me touche pas. Jamais.

- Sinon ?

- Sinon... je ne m’arrête pas.”

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