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"Tess avait trente-sept ans, Mathieu quarante-six. Ils avaient trop d’expérience l’un et l’autre pour tomber tête baissée dans le piège de la vie commune, aussi restèrent-ils chacun dans leur appartement. Mais ils partageaient la plupart de leurs nuits en se rendant des visites mutuelles."
Afficher en entierN'était-il pas grand temps d'oublier les griefs d'enfance ? Mathieu n'ignorait-il pas ses trois frères pour les punir d'une indifférence dont il avait souffert ? Leur mère était responsable de leurs mauvais rapports, ayant toujours encouragé les trois aînés à faire bande à part et à tenir le petit dernier à distance. Mais aujourd'hui, ne pouvaient-ils pas, tous les quatre, effacer le passé pour reformer une famille ?
Afficher en entierAvec un peu de recul, le long épisode de sa dépression lui semblait aussi terrifiant qu'énigmatique. Avoir pu se retrouver un beau matin dans un tel état d'épuisement moral et physique demeurait inexplicable.
En conséquence, il se méfiait de lui-même, se surveillait, s'obligeait à manger, à dormir, à ne plus se vouer corps et âme à la librairie en s'imposant des horaires normaux, enfin à chasser le souvenir obsédant de Tess.
Afficher en entierEn rencontrant Mathieu, Tess avait trouvé le guide idéal pour mieux connaître et apprécier les trésors de cette ville qu'il adorait et dont il connaissait tous les recoins.
Afficher en entier"César prétendait ne pas craindre la mort, mais bien sûr il était bleu de peur en réalisant qu’il avait brûlé sa vie par tous les bouts et que son heure ne tarderait plus à sonner. Pas un instant il ne regrettait d’avoir mené une folle existence mais déplorait seulement qu’elle ait pu passer si vite. À soixante-quinze ans, il jouait toujours, le poker lui procurant le grand frisson qui était sa drogue. Il parlait avec lyrisme de ces parties nocturnes organisées dans des tripots secrets. Bien plus que l’appât du gain, il recherchait sa dose d’adrénaline."
Afficher en entier"Il y a des moments, dans l’existence, où on a besoin de faire le vide, de remettre les compteurs à zéro."
Afficher en entier"Jusqu’ici, j’avais cru que l’expression : « Je n’en peux plus » était une simple constatation sans conséquence, voire une pause. Mais pas du tout. Maintenant, j’ai la vision très concrète de la goutte d’eau faisant déborder le vase. Le mien est plein, impossible d’y ajouter le moindre truc, quelle que soit ma volonté. D’ailleurs, je n’en ai plus."
Afficher en entier"Un type capable de monter tout seul une affaire pareille ne s’écroule pas un beau matin sans raison."
Afficher en entier"Mais avant ce burn-out, allait-il bien ?
N’avait-il pas seulement la tête dans le guidon, pédalant à l’assaut d’une côte sans fin ?
Il avait stoppé de force, et depuis, il restait anéanti sur le bord du chemin."
Afficher en entier"Et puis un beau matin : plus rien.
Ressort cassé sans raison.
Je me suis levé en pensant que le mieux serait d’entrer dans la mer pour m’y noyer."
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