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Je ne m'efforce pas de faire d'elle une homo. Je ne dissimule pas mon homosexualité pour qu'elle devienne une adulte hétéro. Mais elle peut voir qu'il y a de nombreuses orientations et maintes façons d'être. Espérons que lorsqu'elle sera adulte nous vivrons dans une société où les dichotomies homo-hétéro et homme-femme ne seront pas si importantes. Où les gens pourront simplement être ce qui leur paraît le plus naturel, là où ils sont le plus à leur aise.
Afficher en entierMais tu peux aussi voir les choses ainsi : dresse une liste du genre de vie que tu veux (ne te mine pas avec des "je ne pourrai pas, je n'y arriverai pas" ou autre - contente-toi de lister honnêtement ce que tu veux, sans te demander si ça paraît irréaliste ou pas). Ensuite : dégage des priorités. Selon toi, qu'est-ce que tu désires le plus ? Quels sont les objectifs qui te paraissent les plus réalistes, les plus faciles à atteindre ? Quelles étapes seraient nécessaires pour les réaliser ? Est-ce que passer par ces différentes étapes sera quelque chose que tu apprécieras ?
Par la méditation, la réflexion ou autre, trouve le moyen d'atteindre cet endroit en toi qui peut observer sans juger. Si tu éprouves de la jalousie, si tu te sens déprimée ou coupable, essaye de te concentrer sur ce que ton corps ressent. Où commence la sensation physique ? As-tu par exemple l'estomac qui se noue ? Si tu remarques que tu es critique avec toi-même, alors essaye de t'observer le faire sans porter de jugement de valeur, positif ou négatif.
Afficher en entierJe l’appelais Eddie Body. J’avais quatre ans et le langage était mon terrain de jeu. « Eddie Body, c’est pas n’importe qui ! Eddie Body, c’est pas n’importe qui ! » répétais-je, me délectant de la proximité des sons. Eddie Body était le nouveau petit copain de papa, sa première relation sérieuse depuis qu’on avait emménagé à San Francisco, en 1974. J’avais trouvé toutes sortes d’hommes, au matin, dans le lit de mon père – des beaux, des marrants, presque toujours grands, maigres et jeunes. Mais c’était différent avec Ed. C’est le seul dont j’aie été proche. C’est le seul dont je me souvienne. Nous avons vécu avec lui pendant six mois. Je l’adorais.
Eddie Body, gamin de vingt-deux ans originaire du nord de l’État de New York, avait emménagé à San Francisco pour fuir sa femme enceinte, Mary Ann. Il avait fait de l’œil à mon père, un après-midi, lors d’une partie d’échecs au Panhandle Park. Peu après, Ed emménageait dans notre quatre pièces victorien, à quelques pâtés de maisons de Haight Street.
Afficher en entierElle voulait « sauver les enfants ». Au printemps 1977, une certaine Anita Bryant, promotrice du jus d'orange de Floride, se fit connaître de toute l'Amérique en s'opposant publiquement à un arrêté des droits civils visant à interdire la discrimination contre les homosexuels, femmes et hommes, dans le comté de Miami-Dade. Des lois similaires avaient été votées dans tout le pays. Miami était néanmoins la première ville du Sud à prendre une telle initiative, et Anita Bryant, une chrétienne évangélique mère de quatre enfants, était prête à tout pour que cela n'ait pas lieu. Dans des spots publicitaires à la télé, elle comparait l'esprit sain et bon enfant de la Rose Parade aux danses mi-nues du défilé de la Gay Pride à San Francisco. Bryant développait l'argument selon lequel les avancées de la communauté homosexuelle en matière de droits attaquaient les valeurs américaines et constituaient une menace pour les enfants. Dans des annonces publiées dans la presse, elle expliquait sa position : « Ce que ces gens veulent vraiment, tapi derrière un obscur jargon juridique, c'est le droit de suggérer à nos enfants qu'il existe un autre mode de vie acceptable… Je mènerai une croisade comme jamais notre pays n'en a connu pour que cela cesse.
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