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Je voulais désespérément croire en l’éternité des mouvements du cœur, au triomphe de l’amour sur les atteintes du temps. Il y avait en moi un jeune homme romantique qui aurait souhaité n’éprouver que des sentiments inusables, un jeune homme qui vomissait les mœurs de ses parents. Voilà pourquoi à dix-neuf ans je m’étais juré de ne jamais regarder qu’une seule femme. Laure avait su me séduire à ce moment-là. Ce serait donc elle mon épouse, jusqu’à ce que mort s’ensuive ; et au diable mes instincts. Je fréquentais à l’époque un petit hôtel de la côte normande tenu par mon mentor, Monsieur Ti, un vieillard insolite
Afficher en entierTu vois, je voudrais que notre histoire soit aussi parfaite que ce film, qu’on sorte de bons mots dix fois par jour, qu’on aille jamais aux chiottes, que tu sois toujours vêtue comme une reine, maquillé sublimement du matin jusqu’au soir, bien éclairé en permanence et que même nos engueulades aient du style. Je t’adore trop pour vivre notre amour. Tu as raison d’aimer le cinéma. Le montage, ça sauve tout. Un coup de ciseaux et les longueurs sautent, hop ! On ne garde que le meilleur. Et puis il y a la musique. Mais dans la vraie vie… Je te parie qu’à la fin du film, Bogart va embrasser Katherine Hepburn ? Eh bien, nous ne commettrons jamais cette sottise. Nous ne sommes peut-être pas des personnages de cinéma mais nous deux on aura que le meilleur. Je te le jure. Les baisers, il faut les rêver, les attendre,… eh bien, moi, je ne veux pas que l’enchantement passe
Afficher en entierDans la cuisine, nos rapports se maintinrent à une température modérée. Sa séduction me paniquait. Si elle me plaisait, je détestais qu’elle vînt troubler la quiétude dans laquelle je m’étais enfermé avec Laure. Mon aversion pour l’Alexandre inconstant qu’elle réveillait en moi était totale. Je ne voulais à aucun prix me laisser guider par les chromosomes de mes parents. Avec le secours de ma volonté, je réussis à me composer un visage calme
Afficher en entierFanfan avait un front diaphane et un teint transparent qui lui interdisaient de dissimuler ses sentiments ; et je voyais bien que ceux qui se dessinaient sur son visage ne m’étaient pas contraires. Tout de suite, une exquise ambiguïté s’était insinuée dans notre conversation à laquelle elle semblait prendre un plaisir qui n’avait rien d’innocent. Dans ces circonstances inattendues, au milieu de la nuit, notre rencontre tenait du merveilleux
Afficher en entierMais j’étais sûr avec elle d’échapper au déterminisme de mon sang. Qu’elle crût au couple m’aiderait à y croire davantage et à effacer toute légèreté en moi. Pour mieux verrouiller mon nouveau personnage, je devins un apôtre de la fidélité. Nous nous installâmes à Paris dans un studio qui jouxtait l’appartement de ma mère et projetâmes de nous enchaîner légalement l’été suivant. Mon père moquait mon goût pour les sentiments indéfectibles et me rappelait souvent, avec des regards par lesquels il me narguait, que j’étais son fils et que je n’échapperais pas aux gènes qu’il m’avait légués. Quand il m’irritait trop, je lui jetais à la figure qu’il était usé, que j’avais détourné dans mes veines toute la sève de notre famille, tout l’héritage de Robinson Crusoé
Afficher en entierLa passion à perpétuité, c'est une idée d'adolescent.
La passion n'a pas grand chose à voir avec l'amour.
Afficher en entierMoi, je ne veux pas que l'enchantement passe.
Afficher en entierQui dit que je suis fou, ne l'a jamais été d'amour.
Afficher en entierLa passion à perpétuité, c'est une idée d'adolescent. La passion n'a pas grand chose à voir avec l'amour.
Afficher en entierFanfan n'était pas de ces femmes tout en creux qui désespèrent la main. Elle possédait des modelés pleins et ronds, sans qu'on pût l'accuser de s'être laissé envahir par l'embonpoint. (...) Elle était le charme poussé à son comble mais sans l'assurance teinté de suffisance qui va souvent avec la beauté lorsqu'elle est surprenante.
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