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– Bon sang de bon dieu, je suis bien content d’avoir fini. Geoff entra dans la cuisine d’un pas raide, et accrocha son chapeau au crochet fait pour, près de la porte. Je vous jure, j’ai bien dû ensemencer la moitié du county de Mason dans la semaine.
Ses jambes et le bas de son dos lui faisaient mal, mais il continuait de bouger, pour éviter les crampes.Len se leva pour lui apporter une tasse de café.
– Tu as très bien fait. Après la pluie la semaine dernière, j’ai cru qu’on n’arriverait pas à tout planter à temps, mais tu as réussi. Geoff ébaucha le geste de s’asseoir, puis se ravisa.
– Je me sens comme si j’avais le siège du tracteur collé aux fesses, mais j’ai tout fini.
Afficher en entier– Tu peux toujours venir me voir. J’aimerais bien te voir chevaucher. Raine à cheval, quelle image.
– Chevaucher quoi ? Je ne chevauche qu’une seule chose, tu le sais bien.
– Si tu n’es jamais monté à cheval, tu ne sais pas ce que tu rates. Une tonne et demi de muscles chauds et trépidants entre tes cuisses. Que demander de plus ?Ils ricanèrent à cœur joie.
Afficher en entier-Elijah. Geoff utilisait rarement son nom en entier, et Eli se tourna pour le regarder droit dans les yeux. Je ne t'aime pas parce que je te trouve beau... Je te trouve beau parce que je t'aime.
Afficher en entierDis donc, je ne peux pas ne pas te demander, t'as rencontré des cowboys sexy? Comme on en voit sur les calendriers, ce genre là.
Geoff ricana.
- Non. Je n'ai pas vraiment rencontré de mec du tout, d'ailleurs. Les seuls types ici sont ceux qui bossent pour moi, et la plupart sont mariés. De toute façon, je n'ai pas eu le temps.
C'était vrai. Ses journées commençaient très tôt, et à l'heure du coucher il était epuisé.
- Tu dis que la plupart sont mariés. Mais qu'en est-il des autres?
On pouvait faire confiance à Raine pour noter le moindre détail.
Geoff entendit la télévision se mettre en route au salon: Len regardait une sitcome, et les rires en boîte parvenaient jusqu'au bureau.
- Raine, bon dieu, tu voudrais pas non plus que je pioche dans le lycéen?
- Et ce gars que tu as découvert dans ton écurie, qui dormais dans le foin? Il n'avait pas l'air si jeune que ça.
- Eli?
- Il est bien majeur, n'est-ce pas? Il est mignon?
- Geoff allait lui répondre quand une étincelle se produit sous son crâne. Eli était mignon, c'est vrai... Il était même... Geoff détourna ses pensées. Il ne fallait pas qu'il envisage Eli de cette façon.
- Alors? Raine persista.
Geoff refusait catégoriquement de s'avancer sur ce terrain.
- Raine, Eli est Amish. Il espérait que Raine entendrait à quel point l'idée même était ridicule, et qu'il lâcherait le morceau.
- Tu veux dire Amish... AMISH, les vrais qui ont des carrioles à cheval et tout?
Geoff ne pût se retenir de rire. Le ton incrédule de Raine était à se tordre. Pour un type comme Raine, qui n'aurait pas su vivre sans son téléphone portable, son micro-onde, ses jeux vidéos et toute sorte d'autres gadgets électroniques, l'idée même de se passer de tout ça évoquait un enfer sans non.
- Oui, Amish "pas d'électricité pas de voiture pas de télé".
- Bon, d'accord il est un peu handicapé au niveau électronique, mais est-ce qu'il est mignon?
Afficher en entier– Il y a un truc que tu devrais venir voir.
Geoff était dubitatif, mais il suivit Bosselé qui traversa la cour, entra dans l’écurie et alla jusqu’à la dernière stalle, de laquelle dépassait une paire de bottes noires. Il jeta un œil dans la stalle et fut surpris d’y voir une paire de jambes, et, en se penchant, la silhouette d’un garçon endormi. Il faisait encore très sombre dans l’écurie, la faible lumière de l’aube entrant par les fenêtres et la porte ouverte, mais c’était assez pour que Geoff note qu’il ne s’agissait pas d’un garçon ordinaire. Après son visage endormi, il remarqua le pantalon noir qui dépassait du manteau, noir aussi, qui lui tenait lieu de couverture, et le chapeau à large bord, noir, qu’il avait soigneusement posé sur la mangeoire vide. Mais que pouvait bien faire un jeune homme Amish à dormir dans son écurie ?
Geoff n’eut pas le temps de s’attarder sur la question car quelques secondes plus tard, le garçon ouvrit les yeux, et ils s’emplirent immédiatement de peur. Il fut debout d’un bond et s’enfuit en courant dans la cour comme un lapin de garenne. Bosselé jeta un regard à Geoff et lui courut après, mais Geoff le rappela.
– J’y vais. Toi, tu te mets au travail.
Bosselé acquiesça, et Geoff ramassa le chapeau et les bottes avant de sortir. Le soleil se levait à peine, et il aperçut le jeune homme, debout au bord de la route, qui regardait en direction de l’écurie.
Geoff se dirigea lentement vers lui, agissant avec lui comme avec un cheval effrayé, évitant les gestes soudain.
– Tu as oublié tes bottes et ton chapeau.
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