Extraits

— Ça n’a pas été huit jours sans rien, répond Noah. Il m’a fallu tout ce temps pour atteindre le point de non-retour. Même le porno ne me soulage pas. C’est toi que ma queue veut, apparemment. J’ai essayé de lui dire non, mais elle n’écoute jamais.

— C’est mignon. Je pense. Quoique ça m’inquiète que tu parles à ta queue.

— Ce n’est un problème que si elle répond.

- À quelle heure est la séance photo ? demandé-je.

- Dès qu’on amarre.

Je flâne sur le balcon. Nous bougeons toujours, mais si je penche la tête aussi bas que je le peux sans tomber, je vois la terre ferme au loin.

- Je vais prendre une douche, annoncé-je. Et me toucher tant que j’y suis. À moins que…

Je laisse tomber mon boxer sur le sol et mon sexe jaillit, pointant vers mon estomac.

- … tu veuilles te joindre à moi ?

Je n’ai aucune idée de ce que je fais. Est-ce que je veux qu’il dise oui ou est-ce que je le taquine ? Je ne sais pas. Me connaissant, je ne fais que le charrier, mais je ne sais pas si je l’admettrais s’il accepte mon offre.

- Non, merci, ça ira.

Arf. Aucune réaction de sa part. Mon regard descend le long de son ventre ferme jusqu’à la tente dans les draps. Bon, d’accord, j’ai eu une réaction physique de sa part, mais il ne mord pas à l’hameçon.

- OK, mais tu devrais peut-être te soulager aussi parce qu’on va être en sous-vêtements la plupart de la journée, huilés et à se frotter l’un contre l’autre. Tu veux que ton érection apparaisse dans un magazine ?

- Tu ne me fais toujours aucun effet alors ça ira.

- On y croit, dis-je en toussant.

- Ce n’est qu’une réaction physique. Tu ouvres la bouche et c’est terminé.

Il essaie de cacher son sourire suffisant.

- Eh, en fait je suis voyant et je savais que tu allais avoir besoin de moi aujourd'hui, reprends-je.

- Ouais, on va dire ça et ignorer que c'est ta queue qui t'as amené ici.

- Bon d'accord, peut-être que c'est ma queue, la voyante.

- Et tes boules, elles sont en cristal ?

“Matt soupire.

– Je t’ai déjà dit que je ne me considère pas vierge. Il s’agit uniquement d’essayer quelque chose de nouveau. Je n’ai pas besoin de romance ou d’amour, je ne suis pas une adolescente le jour du bal de promo.

– Ne te dévalorise pas, tu serais canon en robe de soirée.”

Il y a quelque chose d’innocent et pur chez Matt, ce qui est hilarant si on considère sa carrure musclée de footballeur et sa centaine de kilos. Je veux lui montrer de nouvelles choses. Je veux lui montrer comme ça peut être bon avec la bonne personne. Pas quelqu’un pour la vie – je ne peux pas être celui-là pour lui – mais quelqu’un avec qui il peut être lui-même. Je suis la dernière personne qui le jugerait.

C’est la fin, alors je fais ce que je fais de mieux. Je laisse Matt partir et prétends ne pas mourir intérieurement.

- Ce n'était pas si mal, hein ?

- Ce n'était pas horrible, mais il a fallu être sociable. Avec des gens. C'est dur d'être sociable avec des gens.

[...] Noah doit avoir un déficit de l'attention parce que lui demander de se concentrer, c'est comme essayer d'apprendre à un chat à ne pas être un connard.

“Je m’étrangle et crache ma bière.

– Et pourquoi donc ?

– Je ne te fais pas des avances, bouffon.

– Je suis pratiquement certain que le fait que tu me demandes de t’embrasser signifie le contraire.”

— Arf, fait Matt en se mordant le poing. J’adorerais être peau contre peau avec toi, mais je n’ai pas ramené de lubrifiant. Bah ouais, camp d’entraînement. Je ne pensais pas avoir beaucoup de temps pour me toucher.

— Un échantillon de crème hydratante de l’hôtel ? demandé-je, et la lamentation dans ma voix est difficile à cacher.

— Berk, je ne vais pas mettre ce truc bon marché sur moi.

— Oh, désolé, majesté. Je ne m’étais pas rendu compte que vous étiez un connaisseur en lotion pour les mains.