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Tout le monde a quelqu'un sur le Mur.
Même si vous croyez n'être que peu concerné par les événements violents qui ont changé le monde au cours de l'été 2014, vous avez quelqu'un sur le Mur. Peut-être un cousin, un vieil ami de famille, ou simplement quelqu'un que vous n'avez vu qu'une fois, à la télévision : peu importe, ils sont des vôtres. Ils vous appartiennent. Ils sont morts pour que vous puissiez rester bien tranquillement à l'abri chez vous, entre vos quatre petits murs, et regarder les mots d'une journaliste blasée de vingt-deux ans défiler sur l'écran de votre ordinateur. Prenez la peine d'y réfléchir un moment. Ils sont MORTS pour vous.
Maintenant, réfléchissez à la vie que vous menez et dites-moi : est-ce que ça en valait la peine?
Extraits d’Âmes sensibles s'abstenir,
blog de Georgina Mason, le 16 Mai 2039.
Afficher en entierOn ne peut pas tuer la vérité.
GEORGIA MASON
Afficher en entier"Nous sommes l'opium du peuple du nouveau millénaire : nous vous informons, nous vous distrayons, et nous vous donnons même la possibilité de vous évader quand la vérité devient trop dure à supporter
Extrait d'Âmes sensibles s'abstenir,
blog de Georgia Mason, le 6 août 2039
Afficher en entierCartes postales du Mur
"Est-ce que ça en valait la peine? Est-ce que vous en avez retiré ce que vous espériez?" Si vous me posiez cette question maintenant, je vous répondrais "non", parce qu'il n'y a pas d'autre réponse possible.
Alors, je suppose que je ne peux que me réjouir que personne ne me le demande.
De toute façon, on ne pose jamais les bonnes questions.
Shaun Mason
Afficher en entierNotre histoire débute comme se sont terminées d'innombrables histoires ces vingt-six dernières années : avec un idiot (mon frère Shaun, en l'occurrence) qui n'a rien trouvé de mieux que de taquiner un zombie avec un bâton pour voir ce que ça fait. Comme si on ne savait pas déjà comment réagit un zombie agacé : il se retourne, il vous mord et vous devenez la créature que vous asticotiez. Ça n'a rien de surprenant. Plus depuis une bonne vingtaine d'années. Et si on veut chipoter, même à l'époque, on ne peut pas dire que ça a surpris grand monde.
Quand les premiers infectés sont apparus (précédés par des cris annonçant le retour des morts et l'avènement du Jugement dernier), ils se sont comportés exactement comme les films d'horreur nous l'avaient montré pendant des décennies. Sauf que, cette fois, ça arrivait pour de bon.
L'épidémie s'est déclarée sans prévenir. Du jour au lendemain, les morts ont commencé à se lever et à attaquer tout ce qui se trouvait à leur portée. Tout le monde a été très troublé, sauf les infectés, bien sûr, qui ne risquaient plus d'être perturbés par grand-chose. Passé le choc initial, la population a cédé à la panique, ce qui n'a eu pour effet que de propager l'infection, et les attaques se sont multipliées. Tout ça pour en arriver où, en cet âge éclairé, vingt-six ans après le Jour des Morts ? A un abruti qui taquine un zombie avec un bâton, ce qui nous ramène à mon frère et à la raison pour laquelle il ne connaîtra pas une vie longue et épanouissante.
- Hé, Georgia, t'as vu ça ! cria-t-il, donnant un autre petit coup de sa crosse de hockey dans la poitrine du zombie.
Ce dernier gémit faiblement, agitant les bras dans sa direction, mais sans succès. Apparemment, il était à un stade de réplication virale avancée depuis pas mal de temps et il n'avait plus la force ni la dextérité suffisante pour arracher la crosse des mains de Shaun. Je dois reconnaître au moins une chose : Shaun est assez malin pour ne pas harceler de près les infectés tout neufs.
- On joue à «Trois petits chats» !
- Arrête de contrarier les gens du coin et remonte sur la moto, répondis-je en lui lançant un regard furieux derrière mes lunettes de soleil.
Son camarade de jeu actuel était peut-être malade au point d'être proche de la mort (la seconde, définitive celle-là), mais rien n'empêchait une meute en meilleure forme de rôder dans le coin. Santa Cruz est située en territoire zombie. Personne ne s'y aventure, à moins d'être suicidaire, stupide, ou les deux à la fois. Parfois, j'ai moi-même du mal à décider laquelle de ces options s'applique à Shaun.
- Pas le temps de discuter ! Je me fais un nouvel ami !
- Shaun Phillip Mason, tu viens poser tes fesses sur cette moto immédiatement, ou je jure devant Dieu que je pars sans toi.
Shaun regarda autour de lui, les yeux brillant d'un soudain intérêt alors qu'il plantait la lame de sa crosse dans la poitrine du zombie afin de le tenir à distance.
-Vraiment ? Tu ferais ça pour moi ? Parce que «Ma soeur m'a abandonné en territoire zombie sans moyen de transport» ferait un super article.
- À titre posthume, peut-être, répliquai-je d'un ton cassant. Maintenant, monte sur cette foutue moto !
- Une minute ! répondit-il en riant, et il se retourna vers son ami gémissant.
En y réfléchissant, c'est à ce moment-là que tout est parti en vrille.
Afficher en entierAujourd'hui, plus personne n'a de rhume ou de cancer. Le seul problème, ce sont les morts-vivants.
Afficher en entierMon père ne nous a toujours donné qu'un conseil concernant l'utilisation des munitions face aux zombies, et il me l'a suffisamment répété pour que je le retienne : quand il ne te reste qu'une seule balle et que tu penses n'avoir aucune chance de t'en sortir, garde-la pour toi. C'est la meilleure solution.
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