Extraits

- Retirer votre érection de mon épaule.

- Veuillez m'excuser, Sarah Jones. Mais c'est votre faute.

- Pardon ?

Il se pencha et s'appuya sur le bureau, le visage pratiquement collé au mien.

- Vous m'aviez fait une promesse.

- Quel est le rapport avec votre frotti-frotta ? Et de quelle promesse parlez-vous ?

- Vous m'aviez promis de ne plus m'ignorer.

- Je ne vous ignore pas.

- Bien sûr que si. Et quand vous êtes froide et distante, ça m'exite.

— J'ai quitté Sindy.

— Et alors ?

— Je voulais te le dire.

— Je ne vois pas en quoi ça me concerne. Et surtout, ne t'avise pas de me dire que c'est pour moi que tu l'as quittée parce que je ne t'ai jamais rien demandé.

— Ok.

— Bien. Tu veux me dire autre chose ?

— Je ne veux plus jouer.

— Ok, parfait. Moi non plus.

— Je veux te faire l'amour.

Je m'appuyai sur le mur pour éviter de tomber sur les fesses.

— Je croyais qu'on était d'accord, qu'on ne voulait plus jouer?

— C'est exactement de ça que je te parle.

— Tu me parles de cul ! Tu me parles de me sauter encore une fois!

— Non, tu ne m'écoutes pas.

Il s'approcha et me prit les mains. Cette fois, je ne me dégageai pas, je commençais à comprendre ce qu'il voulait dire et donc à flipper bien comme il faut. J'étais un peu en état de choc.

— J'ai quitté Sindy et je veux quitter mon poste, parce que je veux être avec toi.

Je secouai la tête, espérant qu'il allait me dire "Mais non je déconne ! Ah ah ah je t'ai bien eue !

Allons plutôt tirer un coup pour nous détendre." Mais non, il attendait une réponse.

— Je ne suis pas amoureuse de toi.

— Je ne t'aime pas non plus.

— Ah. Alors pourquoi voudrais-tu être avec moi ?

— Parce que j'ai envie d'être avec toi, j'ai envie de te faire l'amour dans un lit, j'ai envie que tu sois la seule.

— Oh, ben… Ça ressemble drôlement à de l'amour ça !

— Non, j'ai juste envie qu'on ait une relation officielle et exclusive.

— Pourquoi ?

— Parce que je ne veux pas que tu sois avec un autre.

— Et vous, tout va bien ?

— Je crois que Lila me drague.

— Sans blague… Et alors ?

— Et alors ?

— Heu oui, je répète : et alors ? Vous ne vous faites jamais draguer ?

— Si, mais depuis que je me suis fait draguer par une bombe en boîte l'autre soir, les autres filles me semblent sans saveur.

— Ah. Ben, tant mieux pour vous.

— Sarah ?

— Oui ?

— Je parle de vous.

De moi ? La bombe c'est moi ? Wouhou ! Il y avait donc bien une justice en ce bas-monde ! Mon mini-moi dans ma tête lança un poing victorieux dans les airs. J'étais une bombe et Lila-la-morue pouvait aller ranger son postérieur aguicheur dans des gaines de grand-mère ! Attendez, j'oubliais Barbie dans l'équation… Forcément, ça remettait les choses à leur place. Mon sourire s'effaça et je remis de l'ordre dans mes feuilles.

ilovethehost.overblog.com

— Plus vous m'ignorez, plus vous m'excitez, Sarah Jones.

— Vous n'en avez pas eu assez avec Barbie ?

— Barbie ?

— Votre blondasse !

Il mordilla un peu plus fort et, encore une fois, j'étais à la merci de mes réactions charnelles. Mon corps trahissait mes convictions, je n'étais absolument plus crédible. Mais franchement, avec sa langue qui ne cessait de caresser mon lobe, la troisième guerre mondiale pouvait bien démarrer, c'était le cadet de mes soucis.

— Vous êtes jalouse, Sarah Jones ?

— Non, Alessandro, je m'inquiète juste de savoir si je dois faire des dépistages de MST !

Pieux mensonge, ça venait à peine de m'effleurer l'esprit : pile à l'heure pour me sortir de cette situation ! Je m'étonnais d'ailleurs d'avoir été si insouciante. Ce type me rendait complètement dingue, dans tous les sens du terme !

— Je me protège avec elle.

— Et pourquoi pas avec moi ?

— Parce que vous méritez ce qu'il y a de plus charnel, Sarah Jones. Un préservatif entre nous gâcherait tout.

— OK.

Hein ? C'était ça ma réponse ? OK ? Mais j'avais perdu la tête ? Oui, je l'avais perdue dès l'instant ou je m'étais frottée à lui en boîte, répandant mes phéromones partout sur son corps… Je trouvai le courage de le repousser doucement.

— Reprenez votre poste, Alessandro.

— Si vous continuez à m'appeler comme ça, ne vous étonnez pas que je vous coince avant la fin de la journée, Sarah Jones.

Après le déjeuner, Lila-la-morue, habillée comme une pute au rabais, se pointa à notre bureau. C'était donc bien la journée des traînées.

-Bonjour, Sarah, Sandro...

Elle roula le "r" de son prénom d'une façon tout à fait aguicheuse. Je voyais très bien où elle voulait en venir cette petite truie (oui, toutes les insultes animalières allaient y passer).

Je fermai les yeux et l'imitai silencieusement d'une moue moqueuse. Oui, parfois j'avais des réactions de gamine de cinq ans. Mais il me tapait vraiment sur les nerfs à toujours rester impassible. J'avais envie de le secouer comme un prunier (puis de le foutre à poil et de le chevaucher façon rodéo, hi-ha !) ! Il s'approcha de moi pour poser la feuille sur mon bureau et je sentis… Ok, ça n'allait pas du tout.