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Extrait ajouté par fanfan50 2015-09-01T11:30:34+02:00

Etagères & sauvagerie

"Certes, disait Philippe, lorsqu'on les interroge sur leurs goûts culturels, 95 % d'entre elles désignent Desperate Housewives comme leur série préférée, mais sans qu'on puisse comprendre si c'est pour le côté confitures et femmes au foyer ou pour le côté désespoir."

De manière équivalente, on s'est parfois étonné que Tolstoï ait eu tendance à promouvoir comme idéal de vie une existence campagnarde où les tâches domestiques sont le centre d'intérêt principal, une vie déprimante de desperate housewife, où tester une nouvelle recette de confitures de framboises est le summum de l'excitation. Des critiques littéraires furent dépités que le bonheur du mariage se retrouve incarné, à la fin de Guerre et Paix, par une Natacha négligée, ménagère féconde et élargie s'inquiétant constamment de l'état des couches de ses bébés. De plus, cette passion de Tolstoï pour l'organisation ménagère était aux antipodes de ce qu'avait été l'homme quelques années auparavant, lui qui pouvait passer une semaine à festoyer sauvagement, et qui, lorsqu'il séjournait chez Tourgueniev à Saint-Pétersbourg, ne rentrait qu'au petit matin, les yeux rougis et les vêtements froissés après avoir nocé toute la nuit. On voyait mal le rapport entre ces nuits frénétiques et la conservation des confitures. Là pourtant, le mécanisme est simple : on saisit sa sauvagerie, on la presse, on la réduit, on lui donne une forme domestique. Et plus vous possédez de sauvagerie, plus vous pressez, plus votre étagère à confitures sera remplie. (p. 88/89)

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Extrait ajouté par Caroline 2014-01-03T18:03:09+01:00

"A un moment donné, la plupart d'entre nous parvinrent à la conclusion qu'il faudrait supprimer le service militaire, institution vieillotte qui ne coïncidait plus avec notre état d'esprit.Il y eut un consensus là-dessus, tous les garçons du pays avaient déjà pris l'habitude de se faire réformer ; ils se sentaient inaptes à la conscription, se trouvaient de gros défauts, des maladies mentales, des addictions. De leur côté, les militaires ne voulaient plus d'eux non plus, ils n'en pouvaient plus de supporter cette bande de bras cassés. Le service militaire avait été utile à une époque où des poitrines devaient être opposées à d'autres poitrines. Alors qu'à présent les armes récentes, lance-projectiles à détonateurs téléguidés, blindés amphibies évoluant en atmosphère contaminée, ne peuvent plus êtres confiées à des amateurs. Ces armes ultrasophistiquées font constamment apparaître notre incompétence, nous nous sentons nouilles".

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Extrait ajouté par Caroline 2014-01-03T18:02:50+01:00

"J’ai noté quelques subtilités récentes de la technologie pour nous rendre dépendants, augmenter indéfiniment les surfaces d’échanges. (…) Et en face, j’ai noté comment notre sauvagerie entre dans les vêtements qu’on lui a fabriqués, (…) comment s’y prend notre sauvagerie (…) quand la dose d’interpénétration géopolitique devient démesurément encombrante".

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Extrait ajouté par Caroline 2014-01-03T18:02:29+01:00

"Au fil des années, à force de les voir passer chaque nuit dans mes rêves, j’ai associé ces quatre jambes sauvages et familières à ce qui, dans l’amour, est de l’ordre de la forêt abrupte et nécessite un isolement vertical, des arbres hauts, un lac…

Et puis aussi, au fil des années, voyant nuit après nuit ces jambes passées dans mes rêves, je leur ai évidemment aggloméré d’autres choses encore. Au fur et à mesure j’ai aggloméré à ces jambes la manière que nous avons d’être intraitables, notre précieuse réserve de récalcitrant, notre répulsion pour le monde social. J’ai cristallisé dans ces jambes, dans cette nature silencieuse et ce lac, notre violence qui ne veut pas se restreindre, notre irrationnel primitif qui pouffe et qui ricane, notre corps qui ne veut pas mourir, ne veut pas obéir, notre itinérant qui ne veut pas vivre en société, ne veut pas se plier aux lois, refuse de payer la taxe de séjour.

[...]

Il y a en nous une tension poétique, un désir féerique d’exister seuls dans l’absolu, de vivre isolés, à deux ou en micro-unités, environnés de nature ; bref, tout ce genre de sentiments qu’on pourrait appeler belles jambes sèches, musclées, récalcitrantes, qui la nuit nous claironnent le rappel".

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Extrait ajouté par Caroline 2014-01-03T18:02:03+01:00

"Les hackers ont souffert des campagnes de presse qui les décrivent comme des délinquants. Alors qu'un hacker est tout le contraire, un hacker est un bricoleur génial, quelqu'un de formidable qui comprend un procédé technique ultracompliqué. Le hacker enchante autrui par son perfectionnisme, sa compréhension intime du système ; il refuse de se laisser aliéner par les applications techniques, et d'être soumis, comme 99% de l'humanité, aux machines, aux interfaces et aux vendeurs de licences. Il veut rester libre".

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Extrait ajouté par Caroline 2014-01-03T18:01:45+01:00

"D’après Wilbourne des Palmiers sauvages, l’intransigeance est aussitôt laminée par le retour en société et par le monde moderne. Mais dressant mon inventaire, j’ai eu l’impression plutôt que cette intransigeance, qu’il s’agisse d’amour, de violence, de relation directe à l’absolu, se retrouvait simplement dissimulée derrière une cloison, pliée, temporairement compressée, et toujours prête à ressortir dans sa totalité, avec son immense sourire, avec sa démence".

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Extrait ajouté par Caroline 2014-01-03T18:01:31+01:00

"Bien sûr, ils étaient encore petits, ils n'étaient qu'à l'école primaire ; aussi ils ne tenaient pas longtemps avec les analyses vraiment prises de tête, ils avaient tout le temps envie de déconner. Certains jours où ils avaient du mal à anticiper le marché, ils disaient : "Quel après-midi pourri ! Si ça continue, je vais devoir vendre un de mes apparts à Cannes pour renflouer mes comptes de trading !" Ils avaient besoin de se défouler, même s'ils avaient conscience que le sujet était grave, même si quelques fois ils étaient soucieux et demandaient à la maîtresse : "Maîtresse, le but des banquiers, c'est de ruiner tout le monde ou quoi ?" - Juste les petits comme toi, répondait la maîtresse. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Et eux ils doivent se faire de gros bénéfs. En plus, expliquait la maîtresse, ils peuvent te fourguer les produits merdiques qu'ils ont inventés et travailler avec des infos privilégiées en utilisant leurs fonds propres. Donc on peut pas lutter... c'est comme ça."

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Extrait ajouté par Caroline 2014-01-03T18:01:08+01:00

"Bien sûr, les traders ne sont pas naïfs, ce sont des gens cultivés de trente et un ans. Ils adorent James Ellroy, ont lu passionnément Kafka et le journal d’Anaïs Nin durant leurs études".

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Extrait ajouté par Caroline 2014-01-03T18:00:51+01:00

"Un jour où Linus avait beaucoup travaillé à l'architecture informatique, il tomba en transe et eut la vision de ce grand et beau Pingouin en train de déguster un poisson assis sur la banquise. Le Pingouin symbolisait le système d'exploitation qu'allait bientôt créer le jeune chercheur finlandais, et le poisson avalé représentait les codes trop complexes et les licences payantes. Le rêve de Linus signifiait que le grand Pingouin allait chasser et dévorer tout ce qui est trop compliqué, bidon et source de plantage. Il devait capturer l'ensemble des codes qui se tortillent comme des spaghettis, qui sont infesté de créatures dégradantes ou entravés par des licences inquiétantes et dangereuses. Le pingouin était serein sur la banquise, il n'aimait pas les emplois rémunérés, préférant qu'on se lève à n'importe quelle heure pour coder et qu'à d'autres moments, on laisse tomber pour jouer en réseau ou sortir faire un tour. Le Pingouin aimait les logiciels simples, astucieux, efficaces, gratuits. Depuis sa lointaine banquise des années 90, le Pingouin continuait de veiller sur l'esprit hacker, le copyleft et l'approche ludique du code".

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