Extraits

"Ma mère avait pour habitude de dire que quand on voit la détresse, il ne faut pas l'ignorer, sinon, si un jour on se retrouve soi-même dans une situation désespérée, on ne sait pas comment faire pour demander de l'aide."

"- Comment peux-tu donner raison à Stan ? C'est incroyable. Elle hausse les épaules. - C'est Stan. Je deviens toute rouge, je le sens. Et de fureur. - Ça veut dire quoi, c'est Stan ? T'arrêtes de prendre sa défense, oui ? C'est un branleur, un empêcheur de tourner en rond, un sombre guignol immature et chiant, les jours où les cons voleront, il sera chef d'escadrille, qu'il aille jouer aux billes sur l'autoroute et que Dieu maudisse son trou du cul !"

Qu'est ce qu'une petite nana comme moi pouvait bien faire pour l'aider, hum ? Rien. Cela va de soi. Mais qu'est ce que la fille stupide que j'étais a fait ?

Eh ben... elle leur a jeté des cailloux. De tous petits cailloux. Et ça les a bien énervés.

Tome 5

“Je pivote tout doucement, et un sourire carnassier étire ce qui reste de ma tronche.

Un magnifique greffier vient de sauter sur le couvercle de la poubelle. Un bon gros matou, bien replet, qui me regarde avec une superbe indifférence. Je ne sais pas de quelle marque il s’agit, j’ai jamais pu blairer les chats. Je sais juste que ce doit être une espèce genre ronron à sa mémère friquée, le modèle aussi large que haut, avec la gueule écrasée et un regard d’enculé qui t’attaque les arpions en traître si tu as le malheur de marcher pieds nus devant l’armoire sous laquelle il s’est planqué.”

Es-tu en train de suggérer ce que je comprends que tu me suggères ?

Celui dont je venais de boire la vie n'était qu'un volcan sur le point de rentrer en éruption.

J'adore la tête qu'elle tire !

Mais on ne peut pas lui enlever ça : elle arrive toujours à prendre le dessus par une pirouette ou une réplique bien sentie, même si au fond d'elle, elle fait de l'huile à force de serrer les miches. Elle a du cran, la môme.

Je me lève posément, puis avec une lenteur tout étudiée, je m'arrache le couteau de la tête. Je tique en voyant les morceaux de peau et de cartilage accrochés à la lame. Ça va encore me coûter une blinde chez l'esthéticienne, ces conneries.

- Qu'est-ce qu'elle a votre peau ? Vous êtes malade ?

- Non. Je suis mort.

Je me raidis, et, sur le coup, je suis incapable de savoir s'il est sérieux ou non. Même s'il faut bien admettre qu'il a vraiment une tête de déterré.

- T'as déjà entendu parler des zombies, petite ?

Summum du ridicule : je cligne des paupières. Plusieurs fois.

- Euh... Attendez... Vous êtes un zombie ?

- Pur jus.

Je le considère avec attention. Il a l'air sérieux.

On ne m'aura décidément rien épargné. Rien.

J'ai songé avec amertume que son unique objectif n'avait jamais dévié:récupérer mon père. Rien d'autre. Moi, je pouvais bien crever ici!