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Réfléchir, c'est commencer à désobéir.
Lire, c'est se préparer à livrer bataille.
Afficher en entierJ'aurais pu écrire ce livre toute seule mais je sais que personne ne se risquerait à publier les écrits d'une Féline. Vous, vous êtes un homme. Vous connaissez des éditeurs. Peut-être que l'un d'entre eux sera assez fou ou courageux pour publier votre texte. Peut-être qu'il se retrouvera un jour dans les librairies, puis entre les mains d'une lectrice ou d'un lecteur qui réalisera que nous ne sommes pas si différentes. C'est à ça que servent les livres. À ouvrir les yeux des hommes, et, avec un peu de chance, leur cœur.
Afficher en entierUn jour, j’ai lu que la vérité est toujours confisquée par les plus forts.
C’est faux. Elle appartient à ceux capables d’imposer le silence.
Afficher en entierC'est à ça que servent les livres. À ouvrir les yeux des hommes, et, avec un peu de chance, leur cœur.
Afficher en entierMais dans ce monde, être soi, c'est déjà beaucoup. Être soi est un acte de résistance. Le premier de tous, peut-être.
Afficher en entierEt vous le savez, les exemples sont nombreux dans l'histoire : ce que l'homme ne comprend pas, souvent il le détruit.
Afficher en entierCe n'est pas mon histoire que vous écrivez.
Non, c'est la nôtre.
La nôtre.
Afficher en entierNous redécouvrions ce que l’homme avait toujours essayé de domestiquer chez lui. L’empathie naturelle. Un lien direct et viscéral avec des forces invisibles mais pourtant bien présentes. Nos cœurs étaient des sismographes. Des mécanismes de précision. Un rien et nous pouvions fondre, jaillir ou nous écrouler. Nous étions dures, tranchantes, sensibles, émotives, sans concessions.
Afficher en entierIls avaient une façon de présenter les choses qui faisait que l’inacceptable devenait tout à coup parfaitement logique et naturel. Ils se servaient de la parole comme ces prestidigitateurs qui trompent le monde en changeant d’un coup de baguette magique la couleur des fleurs d’un bouquet. Les « mesures de protection » n’étaient rien d’autre qu’un fichage systématique, les réfugiées devenaient des « migrantes » et les « camps humanitaires » étaient tout simplement des prisons à ciel ouvert.
Afficher en entierMes doigts ont glissé sur mon corps.
Ce corps que je ne reconnaissais plus.
La course de mes doigts s'arrêtait sur les cicatrices.
Sur ces étranges bourrelets de chair qui barraient ma peau.
Je n'avais presque plus mal mais ces cicatrices étaient comme un journal de bord de la douleur.
Malgré tout ce que m'avait dit le chirurgien, je savais qu'elles seraient toujours là. Gravées à tout jamais. Des lignes qu'on ne pouvait effacer. Indélébiles.
J'ai forcé mes doigts à continuer leur chemin.
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