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Fête des mères



Description ajoutée par ninanina 2009-09-09T16:30:20+02:00

Résumé

« Les années qui ont suivi son départ, nous lui avons souhaité une bonne fête des Mères par téléphone. Camille, ma petite sœur, était en classe de maternelle. Elle s’appliquait de tout son cœur pour colorier et décorer la carte sur laquelle était écrit le compliment. elle me le récitait des dizaines de fois avant le jour J, me faisant à moi le baiser qui devait normalement ponctuer la récitation. J’appelais la première – privilège de l’âge – puis, après les congratulations d’usage, passais le combiné à Camille. Je vois et j’entends encore cette fillette de six ans, avec sa carte à la main, qui récitait dans le téléphone noir ce qu’elle avait mis toute une semaine à mémoriser. »

Sobre et sans apprêt – nul étalage ou déballage –, ce roman essaie de transcrire le traumatisme causé par le départ d’une mère, qui laisse derrière elle son mari et ses deux filles. Florence Emptaz part à la découverte d’une mère impensable, et tente de comprendre son absence et ses silences, ses oublis et ses dénis.

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Classement en biblio - 5 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par bellajessica 2014-01-09T17:44:40+01:00

Beaucoup de choses, pour moi, ont commencé par une robe jaune soleil. En ce splendide dimanche de Pentecôte, il fait chaud sur la route qui nous mène à pied de Marœuil à l’église de Frévin. Il n’est pourtant qu’à peine 11 heures. On prend, ma mère et moi, le chemin des Marronniers – mais les grands arbres n’apparaissent qu’en fin de parcours, aux abords du village voisin ; jusque-là, il faut affronter une longue ligne droite à découvert. L’air brûlant nous dessèche la gorge. Ma mère, abattue par la chaleur, ne cherche pas à accélérer la cadence. Arriver en retard est une spécialité chez nous – et à la messe plus particulièrement. D’habitude, on assiste à l’office de 10 heures, à Marœuil, et mon père nous accompagne. Je ne sais plus pourquoi il n’était pas avec nous ce jour-là, ni pourquoi nous sommes allées à Frévin.

En marchant, je regarde ma mère par en dessous. Cette robe jaune, je n’arrive pas à y croire. Elle est taillée dans une espèce de jersey léger, manches trois quarts, et elle s’arrête à mi-cuisses. Ma mère n’a pas l’air de trouver incongru d’aller à la messe dans cette tenue. Moi, si. J’ai six ans, et sa robe ne me plaît pas du tout. Le jaune en est beaucoup trop vif, et ces cuisses trop visibles m’indisposent. Que vont penser les gens, à l’église de Frévin ? Tout le monde porte ses beaux habits du dimanche, les hommes mettent leur costume ou leur blazer, ces dames arborent leur plus bel « ensemble », veste bleu marine et jupe au-dessous du genou. Leurs vêtements sont sobres et discrets, le Seigneur n’a pas besoin de fantaisie. Et puis ici, au village, à l’aube des années soixante-dix, on reste raisonnable. On laisse l’audace vestimentaire aux autres, ailleurs, au loin.

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Date de sortie

Fête des mères

  • France : 2011-03-09 - Poche (Français)

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