Extrait

— Oh, ce serait merveilleux ! Elle adorerait te voir. Qu'est-ce que tu as fait dernièrement ?

— Je me suis beaucoup entraîné pour le match et j'ai bossé sur l'Impala que j'ai achetée l'année dernière ; j'ai trouvé un super mécano qui est venu tous les jours pour m'aider à la démonter et l'arranger un peu.

Je me sens coupable de ne pas parler de Raven à ma mère. Après tout, elle n'a rien d'une petite gâterie ou d'un divertissement rapide. Même si je n'ai jamais évoqué en présence de ma mère les filles que j'ai pu me taper dans le passé, avec Raven c'est différent.

— Maman, il faut que je te dise un truc : j'ai rencontré quelqu'un. Il s'agit du mécano qui m'aide avec ma voiture. Les choses commencent à devenir sérieuses entre nous, et je me suis dit que tu devrais le savoir.

Silence.

— Maman ?

Je m'assure que la communication n'a pas été coupée ; nan, elle est toujours au bout du fil.

Elle se racla la gorge.

— Oui, Joey, je suis là.

Pourquoi agit-elle bizarrement ? Je sais que je n'ai encore jamais eu de vraie petite amie, mais je pensais qu'elle aurait sauté au plafond en apprenant que j'étais prêt à me caser.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? Je croyais que tu serais heureuse d'entendre que je suis enfin dans une relation sérieuse.

— Oh, mon chéri, je suis très contente pour toi ! C'est juste que... C'est-à-dire... Eh bien, c'est un choc, voilà tout. J'ai toujours cru que tu aimais les filles.

J'étouffe, les yeux grands comme des soucoupes, et je tousse pour m'éclaircir la voix.

— Quoi ? Bien sûr que j'aime les filles ! Attends, maman, Raven en est une ! Merde, tu as cru que je t'annonçais que je fréquentais un mec ? Bordel, c'est pas possible.

— Avant toute chose, Joey, ne sois pas si grossier. Et puis que voulais-tu que je comprenne ? Tu m'as dit que tu sortais avec un mécano !