Commentaire de Springbloom

Une claque. Une claque indéniable mais que plus personne n'ignore plus. La gifle serait sans doute encore plus puissante si le film n'avait pas fini par devenir culte au point d'éclipser l'existence du livre (je déplore toujours autant quand c'est le cas).

Je dois avouer que je suis une grande fan du film, et que j'avais vraiment hâte de lire enfin le livre : je ne regrette en rien. En plus d'enrichir l'histoire que je commence à connaître par coeur, c'est vraiment très agréable de retrouver les dialogues et les pensées du narrateur que l'on a entendu dans le film à l'écrit : vraiment, ce n'est qu'après la lecture du roman que je comprends enfin à quel point le "Fincher avait une vision parfaite de ce que représentait le livre" était vrai. L'adaptation a vraiment su jouer sur ce que signifiait profondément l'histoire, et peut-être que d'avoir vu le film m'a permis de rentrer encore plus vite dans l'intrigue.

La différence majeure entre les deux oeuvres, c'est leur fin, qui ont toutes les deux leur propre défaut : Fincher sacralise Tyler Durden, Palahniuk la rushe au possible, laissant le lecteur dans un "mais...?" un peu triste. Aucune des deux ne me convient pleinement, mais celle de Chuck est probablement plus décevante à mes yeux, parce qu'après un livre aussi passionnant et addictif, même si la fin est compréhensible, elle est trop abrupte pour plaire au lecteur : c'est probablement pour ça que je ne l'ai classé qu'en or pour le moment (mais mon opinion peut changer et le passer en diamant).

Sinon, que dire de l'écriture...c'est si particulier, si personnel que je me sens complètement influencer dans certains de mes propres écrits. Palahniuk excelle autant que Vian dans sa rédaction à la première personne. Si "je" ne dis pas ce qu'il ressent, sa manière de penser et ses paroles suffisent à tout comprendre. C'est sec, violent, court, indubitablement recherché en permanence. On se sent devenir le narrateur parce qu'il a quelque chose d'attirant dans sa manière de vivre, tout en ayant conscience que le monde autour de lui vire par sa faute dans quelque chose d'absolument malsain et dangereux. On se détache du monde et, vers le milieu du livre, j'ai fini par réellement comprendre pourquoi le livre était classé en science-fiction : peut-être que la réalité dépeinte par Palahniuk est trop terrifiante si on affirme qu'elle est réaliste.

Ce qui est certain, c'est que Fight Club est indéniablement un livre qui marque le lecteur, que celui-ci n'oublie pas, à l'image du film.Peut-être que ce souvenir sera positif, comme c'est le cas pour beaucoup, ou en négatif (comme pour mon meilleur pote qui n'a pas aimé du tout la fin de Fincher), mais vous vous en souviendrez longtemps. Parce que tout ça, ça vous prend aux tripes, et je vois mal comment on peut ne pas se faire avoir par l'histoire.

Bonnes lectures à tous,

Elo'