Extraits

- Je t'aime, je murmure et comme il ne répond pas, j'ouvre les yeux, et son regard dur fixé sur moi me fait trembler.

Il passe à nouveau son pouce sur mes lèvres et me serre contre lui comme si j'étais la chose la plus précieuse au monde. Il baise la tête, colle sa bouche contre mon oreille et murmure :

- Tu es à moi maintenant.

- Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime comme une folle. Si tu es une épave, je veux être une épave avec toi. Laisse-moi seulement te toucher, ne me repousse pas

- Je t'aime, je t'adore, je te chéris, te veux et te désire comme je n'aurais jamais imaginé pouvoir aimer, adorer, chérir, vouloir et désirer un autre être humain ou quoi que ce soit dans ce monde, je murmure.

- Pour que tout le monde sache que je suis prise et que je t'appartiens ? j'insiste.

Il acquiesce avec un adorable sourire qui lui remonte jusqu'aux yeux.

- Est-ce que tu m'en veux d'être venue te voir ? je demande en mettant ma main dans ses cheveux.

- Non, dit-il en léchant mon nombril. Je sais ce que je possède et tu es la reine des emmerdeuses, ça fait partie de ton caractère.

- Moi ? C'est toi l'emmerdeur ! Quand tu es né, au lieu de dire "c'est un garçon", le médecin a dit, "c'est un emmerdeur" !

LE BONHEUR, C’EST LUI chapitre 2

Je marque un temps d’arrêt pour écouter ma respiration saccadée. Mon lion aux yeux bleus. Ses cheveux noirs sont ébouriffés comme ceux d’un démon. Son tatouage celtique se tend autour du muscle de son bras quand il boit une gorgée de sa boisson reconstituante. Je regarde son torse fier et bronzé. Son pantalon de survêtement, qu’il porte bas sur les hanches, laisse entrevoir une branche de son tatouage en forme d’étoile. Ses pieds sont nus. Il est sexy, fort, séduisant et tout son être dégage une énergie puissante qui m’attire comme un aimant.

– Bonjour Brooke ! lance Diane Werner, sa cuisinière et nutritionniste, depuis la cuisine.

Paresseusement, Remington se retourne et doucement, très doucement, se lève, tous ses muscles bougeant avec souplesse. Ses yeux se posent sur moi, visualisant mon corps dans son peignoir qui me tombe jusqu’aux chevilles, je lis dans son regard son sentiment de possession et le désir s’empare de moi.

– Eh bien, bonjour mademoiselle Riptide, intervient Pete, ses yeux marron brillant d’amusement.

Je souris. Parce que je ne veux pas seulement porter les vêtements de Riptide, j’aimerais qu’il me demande de porter son nom. Et pourtant il m’est si souvent arrivé de dire à ma meilleure amie que jamais, au grand jamais je ne me marierai, parce que ma carrière comptait plus que tout… Pff !

– Salut Pete, salut Diane, je leur réponds d’une voix endormie, mais sans quitter Remington des yeux, mon cœur battant la chamade.

S’arrêtera-t-il de battre aussi fort dès que je suis en sa présence ? Je le regarde comme tous les autres matins depuis plusieurs mois, et je me répète que je ne rêve pas, que ce n’est pas un fantasme, qu’il est bien réel. Il est ma réalité.

Il a sauvé ma sœur des griffes d’un homme dont je ne veux même pas prononcer le nom. Remington a accepté de se « coucher » au dernier combat du championnat en échange de sa liberté, sans hésiter. Sans m’en parler. Il a perdu le titre, une énorme somme d’argent et frôlé la mort, tout ça pour secourir ma sœur Nora.

Mais je ne savais pas qu’il faisait tout ça pour moi. Tout ce que je savais, c’est qu’on était au dernier combat de la saison et que tout à coup il s’était mis à perdre, à se faire tabasser, à être battu. Tombant. Se relevant. Crachant à la gueule du Scorpion.

J’avais eu envie de mourir. Mon boxeur, toujours si droit, tenace, passionné et déterminé, refusait de livrer combat. Mais je m’étais totalement trompée. Il ne me punissait pas, il sauvait ma sœur.

S’il n’était pas venu jusqu’à Seattle, ma ville natale, avec Nora saine et sauve, j’aurais fait la plus grosse erreur de ma vie et je l’aurais regretté jusqu’à la fin de mes jours. J’aurais vécu le reste de ma vie sans amour, sans sourire, et le pire de tout, sans Remy. Et je l’aurais mérité.

Alors que je suis en train de me torturer avec ces souvenirs, ses fossettes apparaissent. Je murmure un petit bonjour.

– Tu es donc vivante, mon petit volcan ? me dit-il avec un air diabolique.

– À peine, grâce à toi.

Il éclate de rire et Pete toussote.

– Heu, je suis toujours là, et Diane aussi d’ailleurs.

Mon sourire disparaît, et si celui de Remington est toujours là, il se fait plus doux, son regard aussi. Je me sens timide, tout à coup. Pudique. Comme s’il m’avait mise à nue hier soir et que je n’étais plus aussi sûre de moi ce matin. Je me sens vulnérable dans son peignoir.

Il s’approche de moi en continuant à utiliser ses fossettes comme une arme fatale. Je suis dans un drôle d’état, j’avance vers lui et à mi-chemin, je ravale un cri quand il attrape la ceinture de son peignoir pour m’attirer vers lui.

– Viens par là, grommelle-t-il.

Il penche la tête et dépose un baiser derrière mon oreille. En même temps, il passe sa main dans mon dos et remonte jusqu’à l’endroit où est brodé le mot RIPTIDE, comme s’il voulait que je me rappelle qu’il était là. J’ai le souffle coupé quand il plonge son nez dans mon cou et prend une longue inspiration. Ça me tue quand il fait ça et je ressens instantanément une petite pointe de désir entre mes cuisses.

– Remington, tu m’écoutes ? demande Pete.

Remington murmure mon nom d’une voix basse et profonde, celle qu’il a quand il me fait l’amour.

– Bonjour, Brooke Dumas.

Mon ventre se serre et le léger baiser qu’il me dépose sur l’oreille me fait vaciller, il a toujours cet effet sur moi. Pete répète ce qu’il vient juste de dire et du coup je tente de m’extirper, mais Remington me retient. Du pied, il décale la chaise et s’assied en m’entraînant avec lui. Il me cale sur une de ses cuisses afin de pouvoir attraper ses boissons énergétiques sur la table, puis finit par regarder Pete, et d’une voix basse mais ferme lui lance :

– Double le nombre de nos agents et fais suivre les leurs.

Ses doigts descendent le long de mon dos tandis qu’il vide la bouteille. Pete se gratte la tête, il a l’air assez perturbé.

– Rem… Mon gars… cet enfoiré a triché pour gagner, et il sait que tant que tu seras dans la compétition, il perdra. Il nous espionne et cherchera à saboter ta saison. Il va tout faire pour te mettre en colère, pour te provoquer et que tu pètes un plomb !

J’ai un peu de mal à suivre leur conversation, mais quoi qu’il en soit, je sais que provoquer Remington n’est pas une bonne idée. Il a un sacré caractère. Têtu, agaçant, mais surtout bipolaire de type 1, et honnêtement, il ne vaut mieux pas faire surgir son côté sombre, à moins de vouloir faire face à quatre-vingt-dix kilos de démesure qui ne dorment pas. J’adore mes quatre-vingt-dix kilos de démesure, mais ça m’inquiète, même s’il n’a pas l’air d’être le moins du monde perturbé par les avertissements de Pete. Au lieu de lui répondre, il se tourne vers moi, et passe ses doigts sur ma nuque.

– Tu veux prendre un petit déjeuner ? me demande-t-il.

Tout en me mordant l’intérieur de la joue, je m’allonge contre lui et baisse la voix pour que Pete ne m’entende pas.

– Tu veux dire en plus de celui qui est sorti de mon lit ?

Il me pince le nez et se penche vers moi.

– Aujourd’hui le boulot a sorti ton petit déjeuner du lit !

– En fait ce matin j’ai bizarrement un peu la gueule de bois. Je n’ai pas faim du tout.

– La gueule de bois de quoi ? Trop de baisers ? me demande-t-il, amusé.

J’observe sa bouche pleine et parfaite. La façon dont il s’en sert est parfaite. Chacun des mots qu’il prononce est parfait. Il le sait très bien, cet enfoiré si sexy. Bien sûr il me donne la gueule de bois, d’une façon totalement nouvelle pour moi.

– Tu sais, rajoute Pete, je serais moins inquiet quant à ses plans s’il ne connaissait pas ton talon d’Achille.

Il me regarde d’un air entendu.

– Qu’il ne s’approche pas de mon talon d’Achille. Je le réduirais en morceaux.

Son ton sec et autoritaire me donne la chair de poule et je crois que j’ai un peu mal au cœur. Le dernier match de la saison reste mon pire cauchemar.

– Et pourtant je l’imagine très bien en train de chercher un moyen de t’atteindre via ton point faible, dit Pete. Trouver un moyen d’appuyer sur le bouton rouge, celui qui te rend incontrôlable.

Remington se tourne vers moi, rassemble mes cheveux sur un côté et observe mon visage comme s’il savait que j’ai du mal à entendre le nom de cet homme et encore plus de mal à les entendre en parler.

Le Scorpion noir est mon Voldemort. Ce connard a fait du mal à ma sœur et ensuite à moi. Et le pire de tout, c’est qu’il a blessé Remington. Au dernier match de la saison. Il l’a fracassé à cause de moi. Mon Dieu, je rêve de tuer cet enfoiré.

– Il ne va pas te lâcher, il va chercher à te faire réagir… continue Pete sur un ton sinistre.

Remy me regarde en silence, il est torse nu, son cou est bronzé et puissant et quand il se tourne vers Pete sa voix est encore plus sombre.

– Pete, il n’a pas encore bougé et tu perds déjà ton self-control.

– Parce que c’est moi qui dois régler les choses quand tu perds le tien.

Il passe une main le long de sa cravate noire.

– Cette saison pourrait vite devenir sale. Nous avons besoin que tu sois fort et bien préparé, mec. Nous devons partir pour l’aéroport dans une demi-heure, mais je te préviens, Phoenix risque de ne pas être aussi tranquille que ce que nous pensions.

– OK, je vais faire gaffe. Occupe-toi de nos agents, dit Remington enfin sérieux.

Il prend une dernière gorgée de sa boisson énergisante et pose la bouteille vide sur le côté.

– Bien, je vais en appeler d’autres en renfort…

Pete se dirige vers la cuisine en sortant son portable. La voix de Remington se fait plus profonde alors qu’enfin il me donne toute son attention.

– Tu as dormi tard, murmure-t-il en prenant mon visage entre ses mains et en souriant. Je t’ai fatiguée, la nuit dernière ?

Dans sa voix, j’entends de la tendresse et du sexe. Je hoche la tête tout en sentant la température de mon corps monter.

– Il paraît que les dieux du sexe font cet effet, je réponds en riant.

Il rit doucement et passe son pouce sur mes lèvres.

– C’est vrai. Tu es prête ?

Je lui mordille le pouce et acquiesce tout en souriant.

– Tu m’as manqué ce matin.

– Toi aussi. J’ai besoin que ces jolis yeux se posent sur moi tous les matins.

Il m’enlace et enfouit sa tête dans mes cheveux. Toute la tension que j’avais accumulée en entendant parler du Scorpion disparaît dès lors que je respire son odeur. Je colle mon nez contre sa poitrine et le hume comme il me respire, et tout s’évapore autour de moi, plus rien ne compte, à part… lui. Ses bras autour de moi, les miens autour de lui. Je pense qu’une part de lui a toujours du mal à réaliser que je suis à nouveau dans ses bras, parce qu’il me serre si fort que j’ai du mal à respirer, mais je m’en fous pas mal. Son odeur me fait tourner la tête, la sensation de ses bras autour de moi, alors qu’il y a deux mois j’ai été assez stupide pour le larguer, me rend si heureuse.

– Je t’aime, je murmure et comme il ne répond pas, j’ouvre les yeux, et son regard dur fixé sur moi me fait trembler.

Il passe à nouveau son pouce sur mes lèvres et me serre contre lui comme si j’étais la chose la plus précieuse au monde. Il baisse la tête, colle sa bouche contre mon oreille et susurre :

– Tu es à moi maintenant.

Cher Remington, 

Je n’étais qu’une fille fraîchement sortie de la fac quand je suis venue te voir te battre, et tu m’as transformée en femme. Tu as fait de moi une épouse. Et tu as fait de moi une mère. Et tu as fait de moi, et fais de moi chaque jour, la femme la plus heureuse au monde. Je vais passer le reste de ma vie à t’aimer. Ainsi que nos enfants. Et à courir avec toi, à manger avec toi, à te laisser me prendre dans tes bras et me jeter en l’air, et me lécher. Je serai ton amie, ton amante, ton infirmière, ta femme, et la lionne qui se bat à tes côtés. Je serai toujours, toujours ta première fan. Merci, Remington, mon amour, de m’inspirer chaque jour avec ta douceur et ta volonté. Merci d’être le père que je n’aurais même pas pu imaginer pour mes enfants. Merci de m’avoir donné un petit boxeur. Je veux que tu saches que je serais ravie que l’on s’attelle à l’arrivée de notre Iris. Je t’aime et je suis amoureuse de toi pour toujours et à jamais, maintenant et à chaque seconde. Noir et bleu, tout en toi, tout ton être magnifique est à moi. Et je vais te chérir et t’aimer toute la vie.

Ta Brooke

[…] Il y a aussi une citation encadrée que Mélanie m’avait offerte :

LE CHAMPION EST CELUI QUIE SE LEVE QUAND IL NE PEUX PAS LE FAIRE.

JACK DEMPSET

Mes sanglots redoublent d’intensité.

- Quand je me suis réveillé, je n’ai trouvé que ta lettre. C’était toi que je voulais voir. Tu étais la seule personne que je voulais voir.

Ces mots me font mal, je ne peux pas parler tellement je pleure.

"Riley tape son dos musclé avec un sourire et lui dit quelque chose. Remington renverse sa tête en arrière comme s'il était en train de rire puis prend le centre du ring, étend ses longs bras musclés et commence à faire son tour lent et je-sais-que-vous-voulez-me-sauter-dessus.

Je suis en train de mourir."

Extrait de "dans notre petite bulle"