Finie la comédie
Auteur
- Bertrand Poirot-Delpech (Écrivain)
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Classement en biblio
extrait
Boileau, vers dix ans, un dindon lui a boulotté
la quéquette. Les professeurs étouffent l'affaire parce qu'ils ont assez d'ennuis comme
ça, mais c'est prouvé le brillant sujet était en nourrice chez une fermière, il jouait dans le poulailler et, d'un coup de bec, crac, plus d'attribut ni de compléments.
C'est prouvé et ce n'est pas si incroyable.
A l'époque, les dindons arrivaient tout juste de leur Mexique natal, encore sauvages, et on a su que le petit Nicolas cherchait à faire taire la bestiole au moment du drame. Reste à
savoir pourquoi un orphelin réputé souffreteux s'attaquait ainsi à plus grand et plus fort que lui. Cédait-il déjà à la haine du désordre et au goût de faire la police? Pour que l'animal songeât à l'amputer et y réussît, ne fallait- il pas qu'il se fût découvert de lui-même?
Et s'il s'est exhibé, dans quel espoir louche
était-ce donc? avec quel secret consentement au pire?. Lorsque au zoo on les interroge sur ce crime d'un de leurs premiers ancêtres en
Europe, les dindons vous font un petit clin d'oeil plutôt indigné; mais comment être sûr, avec les oiseaux!
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Date de sortie
Finie la comédie
- France : 1969-03-17 (Français)
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Résumé
Ce n'est pas le critique du Monde qui le dit à propos du théâtre, mais un écrivain à qui toute vie culturelle semble devenue de la frime, et qui s'en plaint comme font les moralistes : vite, d'un sourire à ses dépens.
La frime ? C'est l'espèce de culte inculte rendu en France aux «intellectuels» – écrivains, professeurs, artistes, technocrates, journalistes et autres privilégiés, dont l'auteur lui-même ; c'est la vanité qu'ils en tirent, leur prétention à sermonner le monde, leur illusion d'échapper aux bêtises basses de l'argent.
S'ils cessent de prendre la pose, et pour peu que leur vitrine vole en éclats, les voilà vite tels qu'ils sont tous, bourgeois, boutiquiers, bouffons, soumis aux modes, aux emballements truqués, aux emballages perdus, aux alibis, aux simagrées.
De ces vérités si masquées et navrantes que seul l'humour peut encore les regarder en face, gaiement.
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