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— Quelqu’un a appelé pour un taxi à cette adresse ? demanda-t-il d’une voix peu amène et au fort accent cockney.
Buster fit pivoter son fauteuil vers lui.
— Oui, c’est moi. Je prends ma veste et on peut y aller.
Le chauffeur jeta un regard dubitatif au fauteuil de Buster avant de lever les yeux vers lui.
— J’espère que vous avez des chasse-neige là-dessus, parce que même si j’ai garé le tacot près de la porte, ça va pas passer. Vous êtes sûr que vous voulez sortir par c’temps-là ?
D’ordinaire, Buster n’était déjà pas un homme aux expressions très avenantes. Mais lorsqu’il prenait cet air buté, c’était largement pire. Sous ses épais sourcils froncés, ses yeux bleu glacier flamboyèrent.
— S’il faut que je rampe jusqu’à votre satanée portière, je le ferai… Est-ce que ça répond à la question ?
Une étincelle de doute traversa le visage du chauffeur. C’était que le bougre en avait l’air capable…
Afficher en entierBuster sourit intérieurement. En dépit de son inquiétude, il laissa échapper une moue de triomphe.
Ça marchait à chaque fois…
— J’aime pas quand vous faites cette tête-là, boss. Ça vous donne un côté sadique. Enfin, encore plus que d’habitude quoi…
Afficher en entierTrès doucement, il leva la main et vint prendre en coupe la joue barbue de son amant, posant un pouce léger sur sa pommette. À ce contact, Nuts sursauta et releva aussitôt le nez, lui jetant un regard éberlué.
- Hey, beau blond, murmura Buster en piégeant ses yeux.
- Buster ? bafouilla Nuts en retour.
- En chair et en roues...
Afficher en entier— Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
— On se trouve un petit coin histoire de fermer l’œil une heure ou deux ? Il a arrêté de neiger, alors je pense que d’ici demain matin on pourra reprendre un taxi pour rentrer.
Nuts acquiesça avant de pousser le fauteuil de Buster jusqu’à la salle d’attente qu’ils avaient quittée un peu plus tôt. Sauf que cette fois, il n’y avait plus le moindre fauteuil de libre.
— Merde, moi je suis équipé, ironisa Buster, mais pour toi, c’est pas top.
— Regarde, il y a un coin pas trop plein là-bas, par terre. Je vais sortir un gros pull de mon sac et m’asseoir dessus.
— Ouais, bonne idée.
Il ne fallut pas longtemps à Nuts pour s’installer comme il l’avait prévu. Puis il leva la tête vers Buster qui gloussa.
— C’est tellement rare que je te regarde de haut ! Tu sais que tu commences à te dégarnir un peu sur le dessus ?
Nuts feignit une moue horrifiée.
— Merde ! Et bientôt des cheveux blancs ? Comment je vais faire pour me lever des minets en boîte, moi, maintenant ?
Il rit en voyant l’expression de Buster se faire orageuse.
Et Bam, tel est pris qui croyait prendre.
— Sinon, poursuivit-il tendrement, on pourrait s’arranger autrement.
Aussitôt, il se redressa pour attirer Buster dans ses bras, le transférant de son fauteuil à ses genoux en un mouvement souple. Ce dernier maugréa un peu pour la forme, mais il ne fit rien pour empêcher Nuts de l’installer en travers de ses cuisses, son flanc reposant contre la poitrine de son amant.
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