Ajouter un extrait
Liste des extraits
Elle n'avait pas vraiment envie de passer la journée devant son bureau à attendre les résultats du laboratoire, en proie aux ondes négatives de Behnke. Elle préférait lutter contre ses idées noires par l'activité.
Afficher en entier— Nous devons prévenir la police, dit la surveillante Parveen Multani, sérieusement préoccupée. Il a dû lui arriver quelque chose. Tous ses médicaments sont là. Madame Kohlhaas, j’ai un mauvais pressentiment.
Elle avait constaté à sept heures et demie qu’une pensionnaire manquait, or c’était inexplicable. Renate Kohlhaas, la directrice de la luxueuse maison de retraite Le Taunusblick, était furieuse. Il fallait que ça arrive un jour comme aujourd’hui ! À onze heures, une délégation de la maison mère américaine de la société devait venir faire un contrôle de qualité. Il n’était pas question, même pas en rêve, d’appeler la police, car elle savait très bien l’image désastreuse que la disparition d’une pensionnaire donnerait de sa responsabilité de chef d’entreprise.
— Je m’en occupe, dit-elle avec un sourire rassurant à la surveillante. Faites votre travail et n’en parlez à personne. Nous allons retrouver très vite Mme Frings.
— Mais ne vaudrait-il pas mieux… insista Parveen Multani, mais la directrice lui coupa la parole d’un geste.
— Je prends moi-même l’affaire en main
Afficher en entierLe vieil homme était agenouillé sur l'étincelant marbre blanc du hall, à moins de trois mètres de la porte d'entrée. Son buste avait basculé en avant, sa tête baignait dans une flaque de sang coagulé. Bodenstein ne pouvait savoir à quoi ressemblait son visage ou plutôt ce qu'il en restait. La balle mortelle était entrée dans l'occiput, le sombre petit orifice était d'une discrétion trompeuse. Elle avait causé des dégâts considérables. Du sang et de la masse cervicale avaient giclé partout, sur la tapisserie de soie aux motifs sobres, sur les boiseries, les tableaux et même sur le grand miroir vénitien suspendu près de la porte d'entrée.
Afficher en entierBodenstein se décida pour une cravate bleue à motifs et enfila une veste.
— Ah oui, je sais, dit Cosima, c’était chez la fleuriste, Mme Schönermark ! Son mari livre à ce type des fleurs fraîches tous les deux jours. Il ne vit ici que depuis six mois, avant il n’habitait la maison que lorsqu’il venait en Allemagne. Elle a entendu dire qu’il avait été conseiller du président Reagan.
— Alors, il ne devait pas être tout jeune.
Bodenstein se pencha et embrassa sa femme sur la joue. Il ne pensait plus qu’à ce qui l’attendait. Comme chaque fois qu’on avait découvert un cadavre, il ressentait ce mélange d’excitation et d’angoisse qui disparaissait dès qu’il avait vu le corps.
— Oui, il était très âgé, dit Cosima d’un air absent en buvant à petits coups son chocolat brûlant, mais c’était encore…
En dehors de lui et du prêtre avec ses deux enfants de chœur, il n’y avait que quelques vieilles femmes qui, soit par crainte d’une fin prochaine soit par hantise de la solitude, étaient venues entendre de si bon matin la messe à Saint-Léonard.
Afficher en entiernouvel Souvent non, mais parfois. Son fils venait chaque mois d’Amérique et restait deux ou trois jours. Sinon, il recevait de temps en temps des amis, surtout le soir. Leurs noms, je ne les connais pas, il ne m’a jamais présenté ses hôtes. — Attendait-il une visite hier soir ? Dans le salon, deux verres et une bouteille de vin rouge étaient posés sur la table. — Alors quelqu’un a dû l’apporter, dit la gouvernante. Je n’ai pas acheté de vin et il n’y en a pas dans la maison. — Avez-vous pu vérifier s’il ne manquait rien ? — Je n’ai pas encore eu le temps. Je suis entré dans la maison et… j’ai vu M. Goldberg là – elle fit un geste vague de la main –, je veux dire, il y avait du sang partout. Il était évident que je ne pouvais plus rien faire
Afficher en entiernouvel Il éprouva un pincement au cœur en pensant qu’on allait jeter le reste avant d’envoyer la bouteille au laboratoire. — Goldberg vivait ici depuis octobre dernier. Il est né en Allemagne mais a vécu plus de soixante ans aux États-Unis, et il a dû être un personnage assez important. La gouvernante pense qu’il était d’une famille fortunée. — Il vivait seul ? Il était pourtant âgé. — Quatre-vingt-douze ans. Mais il était robuste. La gouvernante a un appartement au sous-sol. Elle a sa soirée de libre deux fois par semaine, pour le sabbat et un jour de son choix. — Goldberg était juif
Afficher en entiernouvel En dehors de lui et du prêtre avec ses deux enfants de chœur, il n’y avait que quelques vieilles femmes qui, soit par crainte d’une fin prochaine soit par hantise de la solitude, étaient venues entendre de si bon matin la messe à Saint-Léonard. Elles étaient éparpillées dans le premier tiers de la nef et, assises sur les durs bancs de bois, elles écoutaient la voix monotone du prêtre en étouffant de temps en temps un bâillement.
Afficher en entiernouvel Ah oui, je sais, dit Cosima, c’était chez la fleuriste, Mme Schönermark ! Son mari livre à ce type des fleurs fraîches tous les deux jours. Il ne vit ici que depuis six mois, avant il n’habitait la maison que lorsqu’il venait en Allemagne. Elle a entendu dire qu’il avait été conseiller du président Reagan. — Alors, il ne devait pas être tout jeune
Afficher en entiernouvel Bodenstein sourit. En vingt-quatre ans de mariage, il n’avait jamais vu sa femme réagir avec colère ou mauvaise humeur lorsqu’il devait partir en urgence, ruinant les projets de la journée. Elle s’assit sur le lit et attrapa la chocolatière. — Merci, dit-elle, où dois-tu aller ? Bodenstein prit une chemise dans la penderie. — Drosselweg. Je pourrais y aller à pied. L’homme s’appelle Goldberg et il est américain. Pia Kirchhoff craint que ça ne complique les choses
Afficher en entiernouvel Ils ont changé au moins dix fois le menu, le choix des vins et le nombre des invités. Rosalie mit sa tasse dans le lave-vaisselle. Pourvu qu’ils n’aient pas encore inventé un nouveau truc. Le téléphone sonna. À huit heures et demie, un samedi matin, cela ne présageait rien de bon. Rosalie alla répondre et revint dans la cuisine le téléphone à la main
Afficher en entier