Fleur de bastion et le renard masqué, Tome 1 : Les Loups de Hurlebois

Hiiiii, j’ai adoré ma lecture ! J’ai retrouvé avec bonheur les moments de mon enfance où je dévorais passionnément les aventures de Fantômette, des sœurs Grimm et des guerriers chats de la Guerre des clans ! Je me suis laissé complètement embarqué par le récit et, bien que je sois désormais une adulte, j’en ressors conquise et impatiente d’avoir la suite comme si j’avais de nouveau 8 ans ! Et je dois dire que cette retombée en enfance fait beaucoup de bien comme sensation. Vous l’aurez compris, l’intrigue est suffisamment bien construite pour tenir en haleine un lecteur adulte, pour peu qu’il se prête au jeu, et j’ai trouvé les retournements de situation très bien placés et souvent inattendus. Bon, on devine quand même extrêmement vite qui est l’un des coupables et de quoi il en retourne, mais ça reste un roman pour enfants, ce n’est pas quelque chose qui m’a dérangé lors de ma lecture.

Niveau univers, je l’ai trouvé très sympa, avec son ambiance médiévale et tous ces animaux anthropomorphisés dont certains sont nobles et d’autres (comme les loups) sont très mal vus. La force de Jolan C. Bertrand, c'est sa capacité à aborder des thèmes très complexes de manière douce et adaptée aux enfants. Ici, on traite bien entendu de la différence avec l’intrigue autour des chimères, mais également de l’accueil de l’étranger, des différentes classes sociales avec le camp des réfugiés, des forces de l’ordre qui ne sont pas toujours du bon côté, mais également de la nécessité de trouver sa place dans un monde qui ne semble pas avoir été fait pour vous. Comme toujours dans les textes de l’auteur, on a également de la représentation pour personne queer avec notamment la duchesse qui est mariée à une femme (enfin une renarde techniquement).

Quant aux personnages, ils sont tous attachants à leur manière, même la petite Éloïse qui m’a sérieusement gonflé avec ses manières de gosse pourris gâté qui n’en fait qu’à sa tête et qui fou plus le bordel qu’autre chose, a fini par me toucher sur la fin. Mais le joyau de ce roman, c’est bien entendu Pépin souriceau, Fleur de Bastion, enquêteur au grand cœur aussi adorable, que compétant. Avec lui, l’auteur explore bien entendu le thème de la différence, mais c’est également l’occasion de mettre en valeur des qualités comme la persévérance, le courage et la curiosité. Ce personnage est une adorable réussite et il me tarde comme pas possible de le retrouver dans le tome 2 que je vais m’empresser de commencer ! En bref, je recommande à fond, c’est un excellent roman d’enquête pour les enfants !

Une excellente lecture ! J'avais adoré Là où règnent les baleines, et j'ai beaucoup aimé Les Sœurs Hiver, même si ce dernier parle de mythologie nordique (et on ne peut pas dire que la mythologie nordique et moi soyons très amis). J'aime particulièrement la façon dont cet auteur amène des sujets toujours délicats, complexes et rudes avec une grande douceur. Ici, c'est un peu moins doux, mais c'est toujours génial ! On est dans un univers de fantasy animalière avec un petit côté Zootopie. Il y a les animaux "bien" et les "vilains pas beaux"... Les loups, ici, ne sont pas très aimés, mais on essaie tout de même de sympathiser. L'idéal serait que la ville ne connaisse ni famine ni conflits, donc il faut composer avec eux. Sauf qu'à leur arrivée pour négocier, il y a des tentatives d'assassinat. Puis, on commence à retrouver un peu partout des animaux morts, et de manière plutôt "cracra" : ils ont perdu tous leurs poils... si vous voyez ce que je veux dire. Pour un roman jeunesse, on y va quand même franco ! Pour mener l'enquête avec la plus grande discrétion, on fait appel à un petit souriceau qui rêve d'intégrer la garde depuis toujours, mais qui se fait bananer parce qu'il est trop petit. Pourtant, il pourrait apporter une réelle plus value, il en est certain. Il va donc mener son enquête. En face, on suit une jeune renarde, une princesse, qui tente également de comprendre ce qui se passe. Elle va se retrouver impliquée dans une histoire de masque... Les loups sont-ils vraiment coupables ? Comment arrêter la guerre avant qu'elle ne commence ? Comment résoudre l'enquête ? Ce que j'aime chez cet auteur, c'est sa capacité à aborder des thèmes très complexes de manière douce. Ici, c'est un peu moins le cas niveau douceur, mais c'est très bien fait et très bien rythmé. J'ai trouvé l'univers visuellement osé pour un public jeune. J'ai passé un excellent moment et j'ai hâte de lire la suite ! Le roman pose énormément de questions : comment traiter l'étranger, comment traiter les personnes différentes, comment trouver sa place malgré cela ? Comme dans les autres titres de l'auteur, on retrouve aussi des thèmes sur l'acceptation de soi, l'intégration quand on est différent et le dépassement du syndrome de l'imposteur. C'était vraiment chouette. Attention cependant, c'est un peu plus visuel et "cracra" que ce à quoi on pourrait s'attendre pour un texte de cette tranche d’âge, mais c'est une excellente lecture !

Sous ses dehors mignons, les Loups de Hurlebois cache un récit rempli de situations difficiles vécues par des enfants et de thèmes durs. Ségrégation des chimères, famine et pauvreté avec une opposition très nette à la noblesse qui ne rencontre pas ces difficultés sont autant de thèmes qui apparaissent dès les premiers chapitres. Ce monde n'est pas idyllique, même s'il est peuplé d'animaux qui parlent, marchent sur deux pattes et portent des vêtements.

Le roman vise les 10 ans et plus, mais je nuancerai ; à éviter auprès des enfants sensibles.

Le prologue expose une tentative de meurtre, puis le récit repart quelques jours en arrière pour que le lecteur puisse comprendre ce qui a amené à cette situation. Le lecteur suit une jeune renarde, Eloïse, ainsi qu'un souriceau nommé Pépin. L'alternance entre les deux personnages, une issu de la noblesse et l'autre du Petit peuple, permet une vision d'ensemble de la cité et de ses difficultés. Si leurs buts finissent par se rejoindre, le début des aventures de Eloïse est motivé uniquement par sa curiosité d'enfant. Le ton du côté de Pépin est bien plus sérieux.

C'est d'ailleurs à lui que je me suis le plus attachée. Son enquête est prenante, même si j'en avais deviné beaucoup très rapidement. Si l'ambiance est sombre, le récit reste adapté à un public jeune : pas beaucoup de surprises à attendre pour des lecteurs plus âgés.

Pépin est volontaire et débrouillard, malgré ou grâce à sa petite taille. L'apparition du Renard Masqué donne plus de relief au personnage d'Eloïse, et aide à gommer sa timidité pour se lancer dans ses propres recherches.

Nous découvrons à travers eux la ville d'Autre-rives et ses alentours, pas toujours reluisants. La pauvreté est partout, la différence de traitement aussi, et ce qui semble la charité de la duchesse n'est finalement pas une grande aide pour les nécessiteux. Le mépris pour les chimères, ces animaux issus de croisements entre plusieurs espèces, est omniprésent. Les règles qui les mettent à l'écart sont légions, sans qu'elles semblent justifiées. Aucun personnage n'est tout blanc ou tout noir (sauf peut-être l'Ecorcheur, que l'on reverra surement dans les prochains tomes), alors que tous tentent de survivre et de protéger les leurs.

Le seul reproche que je pourrais faire à ce premier tome est d'être trop prévisible par moments. J'avais deviné l'identité de l'un des coupables dès le deuxième chapitre.

La résolution est aussi un peu rapide, les personnages semblant se satisfaire d'un dénouement non complet de l'enquête. Tous les arcs ne sont pas terminés, à mon sens, et seule la menace la plus immédiate est écartée. Une fin qui laisse le lecteur dans l'attente du deuxième tome.

Je le lirai avec plaisir à sa sortie, prévue dans quelques mois sauf erreur de ma part.

Une joli surprise donc que ce Fleur de Bastion et le Renard masqué. Je n'ai pas trouvé le récit auquel je m'attendais, mais cette fois dans le bon sens.

J'aime tant la plume de cet auteur... À chacun de ses livres, pourtant extrêmement différents les uns des autres, je me retrouve embarqué dans un univers à destination de la jeunesse qui parle de sujets importants, de représentations nécessaires, sans en faire des caisses. Néanmoins, ce roman-ci est tout de même sombre, très sombre, violent aussi... Attention tout de même aux âmes sensibles, la couverture a beau être magnifique, colorée, avec des animaux, le récit est loin d'être aussi doux et joyeux... Impossible d'en dire davantage sans spoiler, mais j'ai suivi avec un intérêt certain ces personnages tellement différents et leurs rapports les uns aux autres (pas toujours évidents à comprendre au début vu le nombre de personnages). J'attends la suite avec appréhension et impatience !

Après avoir croisé à de nombreuses reprises cette superbe couverture en librairie, j’ai finalement été intriguée par le résumé et me suis décidée à l’acheter.

À Rive-de-Valse, un tueur en série connu sous le nom de l’Écorcheur sème la terreur. Alors que la duchesse échappe de justesse à une tentative d’assassinat, les soupçons se tournent vers les loups de Hurlebois, et plus précisément vers les enfants du baron venus en visite diplomatique. Éloïse, fille de la duchesse, décide de mener l’enquête pour prouver l’innocence de ses deux amis loups. Parallèlement, Pépin Souriceau, recruté pour sa petite taille, est d’abord chargé d’enquêter sur les crimes de l’Écorcheur avant de se pencher sur l’attentat contre la duchesse. Peu à peu, les deux affaires semblent étrangement liées…

Ce roman jeunesse, destiné aux lecteurs à partir de 11 ans, n’est toutefois pas à mettre entre toutes les mains. Derrière sa couverture colorée et attirante, l’histoire dévoile des passages parfois sanglants et un univers riche et complexe. De plus, la plume de l’auteur.e, bien que prenante, n’a rien de simpliste ou enfantine.

Cette fantasy médiévale est une belle réussite. L’univers et la hiérarchie se mettent en place progressivement, ce qui peut parfois donner une impression de surcharge d’informations ou rendre la multitude de personnages un peu difficile à appréhender au début. Pourtant, la lecture reste fluide, et l’enquête avance bien, révélant une intrigue cohérente et parfaitement maîtrisée au fil des pages.

L’intrigue politique et policière est racontée avec un point de vue omniscient, permettant de suivre tour à tour Éloïse et Pépin. Les personnages sont bien construits et nuancés. Éloïse, fidèle à son jeune âge, oscille entre bonne volonté, naïveté et une pointe d’égoïsme, ce qui la rend d’autant plus attachante. Pépin, quant à lui, est un souriceau adorable et courageux, prêt à tout pour protéger les habitants de Rive-de-Valse et de ses environs.

Aussi, une très jolie carte permet de visualiser les lieux, rendant la lecture à la fois agréable et immersive. La mise en page est, elle aussi, particulièrement soignée.

En résumé, c'est un roman jeunesse captivant qui porte de très beaux messages de tolérance tout en dénonçant le racisme et les inégalités. Je suis impatiente de découvrir la suite !

C'était si chou! Une petite fresque de fantasy médiévale avec des animaux antropomorphes où la loi du plus fort règne. Le mystère est bien ficelé et l'intrigue rondement mené tout en étant très juste dans son traitement de sujets plus difficiles (racisme, eugénisme, famine, etc.) . L'adage qui dit "on a toujours besoin de plus petits que soit" est brillamment mit en lumière ici. Brillant.