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Liste des extraits

~ Page 97 ~

Le repas terminé, alors que je commençais à débarrasser la table, un miracle se produisit : Chris vint m’aider ! Je n’en croyais pas mes yeux. J’eus droit à un sourire désarmant et il m’embrassa même sur les deux joues. Eh bien, si la gastronomie était capable de vous transformer ainsi un homme, j’étais prête à devenir un cordon-bleu ! Et si je vous disais qu’il alla ramasser ses chaussettes sales avant de me donner un coup de main pour la vaisselle ?

Dix minutes plus tard, les petits y allèrent de leur numéro :

— On a faim ! braillèrent-ils d’une même voix. On a des crampes d’estomac !

Sans faire de commentaires, je leur donnai à chacun un des sandwiches au beurre de cacahuètes du panier pique-nique et les observai avec une certaine stupéfaction. Pourquoi aimaient-ils tant cet étouffe-chrétien ? Décidément, le rôle de parents n’était pas aussi simple que je me l’étais imaginé. Ni aussi gratifiant.

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~ Page 89 ~

Les petits adoraient être tout nus et faire les bébés. Ils gloussaient de joie quand nous utilisions des mots comme le « zizi » ou le « zaza » et la différence entre le « zizi » de l’un et le « zaza » de l’autre les plongeait dans des abîmes de perplexité.

— Pourquoi c’est comme ça ? demanda un jour Carrie en désignant les attributs que possédaient Chris et Cory, et qui nous faisaient défaut à elle et à moi.

Je continuai à lire Les Hauts de Hurlevent en faisant la sourde oreille à cette question idiote, mais Chris s’efforça de lui apporter une réponse exacte et véridique :

— Toutes les créatures mâles ont des organes sexuels extérieurs alors que ceux des femelles sont enfermés à l’intérieur. Sauf chez les animaux. Ceux du mâle sont également à l’intérieur.

J’étais intriguée.

— Comment le sais-tu ?

— Je le sais, c’est tout.

— Tu as lu ça dans un livre ?

— Dame ! Tu ne crois quand même pas que j’ai attrapé un oiseau pour l’examiner ?

— Cela ne m’étonnerait pas de ta part.

— Moi, au moins, quand je lis un bouquin, c’est pour me meubler l’esprit, pas seulement pour me distraire.

— Fais attention, Chris : si tu continues, tu vas devenir super-barbant quand tu seras grand. Mais je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas pareil chez les oiseaux.

— Parce qu’il faut qu’ils soient profilés pour voler.

Je savais qu’il avait réponse à tout. Son cerveau était le roi des cerveaux.

— Je veux bien, mais explique-moi pourquoi les oiseaux mâles ont leurs organes sexuels à l’intérieur. Et ne me parle pas d’aérodynamisme, ce n’est pas une réponse.

Du coup, il se mit à cafouiller. Il devint tout rouge et s’efforça de trouver une manière délicate de répondre :

— Quand ils sont excités, ce qu’ils ont à l’intérieur ressort.

— Comment faut-il faire pour les exciter ?

— Tais-toi et occupe-toi de ton livre. Et laisse-moi lire le mien.

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~ Page 89 ~

Avec Chris, nous avions empilé plusieurs vieux matelas devant les mansardes orientées à l’est de façon à pouvoir ouvrir les fenêtres toutes grandes et profiter du peu de soleil que les carreaux incrustés de crasse laissaient filtrer. Les enfants ont besoin de soleil pour pousser. Alors, on se déshabillait sans complexe et essayait de bronzer pendant les quelques minutes où il effleurait nos fenêtres. Ce qui nous différenciait physiquement les uns des autres ne nous obsédait aucunement et quand nous mîmes franchement maman au courant de ce que nous faisions pour ne pas périr faute de soleil, elle se contenta de nous regarder tour à tour, Chris et moi, de murmurer avec un sourire évanescent :

— C’est très bien mais arrangez-vous pour que votre grand-mère n’en sache rien. Elle ne serait pas d’accord, vous vous en doutez.

Je sais maintenant que, si elle nous avait regardés de cette façon, c’était pour déceler les signes de notre innocence ou de l’éveil de notre sexualité. Et ce qu’elle avait vu l’avait vraisemblablement rassurée sur ce point : nous étions toujours des enfants, mon frère et moi. Elle aurait dû être mieux avisée.

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~ Page 88 ~

Avant, Chris passait son temps à m’empoisonner, quoi que je fisse, il fallait toujours qu’il y trouve à redire. Le frère aîné, quoi… Mais nous changions, lui et moi à l’instar du grenier que nous métamorphosions. Couchés côte à côte sur un vieux matelas taché et nauséabond, nous parlions, nous parlions pendant des heures, imaginant la vie que nous mènerions quand nous aurions recouvré la liberté et serions riches comme Crésus. Nous ferions le tour du monde. Il rencontrerait – et il en tomberait amoureux – la plus belle et la plus séduisante des femmes : brillante, compréhensive, pleine de charme et d’esprit et l’on se divertirait follement en sa compagnie. Ce serait la maîtresse de maison idéale, la plus fidèle et la plus dévouée des épouses, la plus aimante des mères. Jamais elle ne hausserait le ton, jamais elle ne grognerait, jamais elle ne mettrait le jugement de Chris en doute, elle ne serait ni déçue ni abattue si, à la suite de quelque bévue stupide, il perdait toute leur fortune à la Bourse. Elle comprendrait qu’il avait pensé faire pour le mieux et, d’ailleurs il ne tarderait pas, grâce à son astuce et à son esprit avisé, à refaire fortune.

Oh la la ! Je me sentais complètement démoralisée. Comment diable pourrais-je donner satisfaction à un homme comme Chris ? C’est que je pressentais qu’il définissait en quelque sorte les critères en fonction desquels je jugerais plus tard mes futurs soupirants.

— Mais, Chris, cette femme intelligente, charmante, spirituelle et merveilleuse, est-ce qu’elle ne pourrait pas avoir ne serait-ce qu’un petit défaut ?

— Pourquoi en aurait-elle ?

— Prends maman, par exemple. Tu crois qu’elle est tout cela ? Sauf brillante, peut-être.

— Maman n’est pas une idiote, répliqua-t-il avec fougue. Le milieu où elle a été élevée laissait à désirer, c’est tout. On la traitait en enfant et on lui inculquait l’idée qu’elle était inférieure sous prétexte que c’était une fille.

Moi, quand le moment sera venu de me marier et de m’établir après avoir été danseuse étoile pendant un certain nombre d’années, je ne savais pas quel homme je choisirais, s’il n’était pas l’égal de Chris ou de mon père. Il serait beau, cela, j’en étais sûre, parce que je voulais que mes enfants soient beaux. Et intelligent, faute de quoi je risquerais de ne pas le respecter. Avant d’accepter la bague de fiançailles, je l’obligerais à jouer à des jeux de société et si je gagnais tout le temps, je secouerais la tête en souriant et lui dirais d’aller rendre sa bague au bijoutier.

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~ Page 87 ~

Abandonnant notre valse, j’allai vivement mettre un autre disque et, levant les bras, commençai à me déhancher.

— Maintenant, il faut que tu apprennes le rock. Écoute ce rythme. Viens. Tu remues les hanches comme Elvis. Amène-toi. Tu fermes à moitié les yeux, tu prends un air alangui, sexy et tu fais la moue parce que, autrement, jamais une fille ne tombera amoureuse de toi.

— Eh bien tant pis.

Il avait dit cela sur un ton catégorique et tout ce qu’il y avait de sérieux. Jamais Chris ne permettrait que, quelqu’un le force à faire une chose qui ne correspondait pas à son image et, en un sens, j’étais contente qu’il soit ce qu’il était – fort, résolu, déterminé à être lui et personne d’autre, même si son image était depuis longtemps démodée. Sir Christopher, mon preux chevalier !

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~ Page 36 ~

Je décidai avec une froide détermination d’en faire un jeu.

— Christopher Doll, je vous nomme père de famille.

Il s’esclaffa et répliqua sur un ton gouailleur :

— Et puis quoi encore ? En tant qu’homme et chef de famille, j’entends être obéi et servi au doigt et à l’œil. Comme un roi. Femme, étant mon inférieure et mon esclave, je t’ordonne de mettre la table, de disposer les mets et de tout préparer pour le plaisir et la satisfaction de ton seigneur et maître.

— Tu veux répéter, frère ?

— À partir de dorénavant je ne suis plus ton frère mais ton seigneur et maître. J’entends que tu fasses ce que je te dirai de faire.

— Et si je ne fais pas ce que tu me diras de faire, mon seigneur et maître ?

— Oh ! Que je n’aime pas ce ton ! Parle respectueusement quand tu t’adresses à moi, je te prie.

— Cause toujours ! Le jour où je te parlerai respectueusement, mon petit Christopher, ce sera que tu auras mérité que je te respecte. Et, ce jour-là, tu mesureras trois mètres cinquante, la lune brillera en plein midi et l’ouragan fera surgir une licorne chevauchée par un preux chevalier revêtu d’une étincelante et blanche armure et brandissant la tête d’un dragon vert à la pointe de sa lance !

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~ Page 34 ~

Le petit jour blême filtrait derrière les épais rideaux que nous n’avions pas le droit d’ouvrir. Christopher s’assit sur son lit, bâilla et s’étira en souriant.

— Salut, petite tête de balai-brosse ! me lança-t-il.

Il était pourtant aussi hirsute que moi. Plus, même.

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~ Page 30 ~

Je me serrai davantage contre Christopher, tremblante et glacée, mais devant le froncement de sourcils de la grand-mère, je m’empressai de m’écarter.

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~ Page 19 ~

Le regard de Christopher croisa le mien. Je trébuchais dans mon désir de comprendre tout en luttant pour ne pas me noyer dans l’incompréhension. Mais, déjà, je coulais, je m’enlisais dans le monde des adultes, le monde de la mort et des dettes. Christopher m’étreignit la main, geste de réconfort fraternel inusité de sa part. Étais-je aussi transparente qu’une vitre, si facile à déchiffrer pour que même mon frère, mon persécuteur insigne, cherchât à me consoler ? Je m’efforçai de lui sourire pour lui montrer comme j’étais une grande fille.

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~ Page 12 ~

-Eh !, s'exclama mon frère aîné quand je sortis de la salle de bain avec ma robe à jabot plissé. T'es pas trop tarte.

-Pas trop tarte ! C'est tout ce que tu trouves à dire ?

-Pour une sœur, c'est le maximum comme compliment.

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