"Quel dieu créerait tant de pierres au dessous , tant d'air au dessus ,pour ne placer qu'un misérable silo dans l'entre deux ? "

Qu'en penses t-u , l'ami? Va pour écrivain ?
Le chien aboya trois fois.
Ajatashatru prit cela pour un"je pense que c'est une très bonne idée ,mec, lance-toi!"

-"T'as gagné un pote , Sunshine Hill , lâche Augustus d'une voix calme.
Ayant la flemme de lui répondre , je tends mon bras dans sa direction, ma main fermée en un poing qu'il vient cogner du sien .
Dans l'habitacle résonne un rire calme , mais je ne sait pas s'il s'agit du mien ou de celui de Gus . Les deux , peut être ? Drôle de question.
Epuisé , je m'endors sans en connaître la réponse.

"Et encore après , on est remontées de Sallanches avec Mlle Annie et toujours les tournants et je vomis et je vomis , par la fenêtre . Et à force , je dégueule .
Et voilà que quand on arrive , que la voiture rentre et que je sors en me cassant un peu la gueule parce que j'ai tellement la tête qui tourne , là , il y a ma mère. Alors moi je pensais qu'elle venait me dire adieu parce je vais mourir , à force. Après , je ne sais plus trop parce qu'elle m'a dit : Je viens te chercher , on rentre à la maison.

Sur le museau du chien , aucune trace de l'odeur âcre de la peur. Ne s'y trouvait que celle, douce et chaude , de l'enfance , et c'était sans doute pourquoi Lorenz l'avait gardé comme une relique : des effluves de biscuits sortant du four qui évoquaient des images tranquilles de livre de lecture , un épi de blé mûr , la bogue brune et épineuse des châtaignes , des feuilles de platane voletant dans un vent chaud.

Si la mémoire était ce qui définissait l'être humain , ce qui l'empêchait de passer sa vie telle une mouche à se heurter inlassablement à la même fenêtre en la croyant ouverte , qu'étais je alors ? Car c'était bien cette existence qui me minait : d'un manière inépuisable , buter contre les mêmes obstacles sans jamais avancer , tourner sur soi même à s'étourdir , revenir sur ses pas vers un passé égaré dans un abîme , verrouillé sans une clé.

Parce que tu es ma maison ,tu es mon salut , tu es la preuve tangible que tout n'est pas horrible dans ce monde. Tu es la personne qui me permet de garder les pieds sur terre , tu es la paix et la simplicité dans mon existence. En un regard tu me montres que la vie peut être encore belle malgré l'atrocité humaine. Tu es ma force , mon pilier , et ma faiblesse. Mais tu es aussi la femme que j'aime et je ne peux pas te faire ça. Te plonger dans mon monde , dans cette cruauté. Ca me ronge petit à petit , je ne peux pas t'imposer ça en retour . Je suis prêt à partager beaucoup de choses , mais ce fardeau , c'est hors de question.

Tu sais , tous ces trucs que nous te disions tout le temps , murmurais je . Combien tu étais pénible ?
N'en crois pas un mot , Marley .

Je crois que je suis en train de tomber amoureux de toi et ça me fait plus flipper qu'un saut en parachute à plus de mille mètres .Je crois que je suis en train de tomber amoureux de toi parce que lorsque je te regarde , j'ai le cœur qui devient fou . Je ne comprend pas pourquoi et est ce que j'ai envie de comprendre ? Mais saches qu'à chaque fois que je dois m'en aller , ne plus t'entendre rire et me parler , me manque déjà.

Parfois , j'oublie simplement qu'il faut ressenti pour vivre . Qu'elle se rassure , à cet instant , j'ai vécu et ressenti , en elle et contre elle.

"Evidemment , j'en suis un . Et c'est pour ça que tu es ici , ma belle. Parce que tu aimes ça . "

Puis soudain , tout s'arrête . La chenille tourne sa tête vers le ciel , libérant Alice de son emprise. Elle tire sur sa pipe et se détache de tout , comme attirée dans la toile épaisse de rêveries lourdes et caressantes , ses lourdes paupières presque closes . Chapitre VII .

Elle me regardait et j'étais subjugué par sa beauté. Nous étions là , à nous dévorer du regard sans oser briser la pudeur de cet instant. L'éloignement de ces derniers jours avait installé une certaine distance entre nous et bien que tout mon corps la réclame , je ne voulais pas la brusquer. J'avais envie qu'elle sache , qu'elle me fasse à nouveau confiance . Je ne pouvais pas lui dire ce que je ressentais . On ne m'avait pas appris le langage du bonheur . Je savais qu'elle s'attendais à reprendre en douceur . J'étais prêt à lui laisser le temps dont elle avait besoin pour qu'elle me revienne totalement. Ces derniers jours sans elle m'avaient semblés interminables.

Se pouvait-il que cette fille, sur un simple regard , ait fait en sorte qu'il soit muté à sa porte ? Olen n'osait le croire. Cela pouvait très bien être un hasard. Mais cette seule hypothèse le remplit d'une indicible sensation de pouvoir . Il n'avait plus de souvenirs , pas d'argent , pas d'avenir ,mais même nu comme un ver , il serait encore capable d'influencer son destin , du moins tant qu'il y aurait des femmes . Olen en aurait mis sa main au feu : s'il était là , c'était grâce à elle .

Au commencement étaient les ténèbres. Un monde ou n'existaient ni le temps , ni la faim , ni la soif. Peut être était ce cela , la mort , une éternité dans un néant si étroit que l'on ne pouvait s'y tenir que recroquevillé , comme un enfant à naître . L'air était rare , moite , chargé d'une écœurante odeur de bois humide. Il avait fallu s'accoutumer à respirer lentement , calmement , à petites bouffées. Lutter contre l'engourdissement et les nausées .Cesser de crier , de s' étouffer , de céder à une affreuse impression de noyade .Les premiers temps , de véritables crises de terreur prenaient au ventre ; au réveil , c'était de nouveau les ténèbres , parcourues de grincements , de craquements , de bruits sourds .

Sa respiration se fait vite profonde et calme tandis qu 'elle s'endort. Quand ma mère s'est elle reposée pour la derniere fois ? Je passe la main sur ses cheveux épais et commence à les caresser tout en fredonnant la chanson d'excuses.Elle convoque plein de sentiments compliqués mais c'est la seule berceuse que je connaisse. Ma mère ne m'a pas posé la question que toute personne normale m'aurai assenée , ce dontje lui suis reconnaissante. C'est comme si le monde était devenu tellement fou qu'il etait désormais evident pour elle .
J'allume le moteur et nous emene loin de là.
-Merci , maman. Merci , de m'avoir sauvée.