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Commentaires de livres faits par Florence-117

Extraits de livres par Florence-117

Commentaires de livres appréciés par Florence-117

Extraits de livres appréciés par Florence-117

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Obéissant, Senzo se leva en toussant, lui aussi. Il avait examiné certains de ses compagnons, dans la grange, les jours précédents. Il devinait l'issue fatale pour bon nombre d'entre eux, déjà affaiblis par leur travail de forçat, si on ne les soignait pas rapidement. Il avait été contaminé à son tour...
Les soldats le libérèrent.
─ Viens.
Ils sortirent de la cabane.
─ Je vais te donner des affaires propres et une perruque. Tiens, dit-il en lui tendant une veste. Avant, tu te laveras et tu te redonneras une allure d'homme civilisé. Mais ne tente pas de t'évader, ou je n'hésiterai pas à te tuer. Tu as compris ?
─ Oui.
─ Bien, c'est par là.
Même s'il l'avait voulu, il n'aurait pas eu la force de fuir, il sentait la fièvre augmenter de minute en minute et les quintes de toux devenir plus fréquentes. Il se lava brièvement dans un seau d'eau glacée. Il enfila le vêtement, il grelottait.
Frontac le mena chez le barbier, mais celui-ci était trop mal pour pouvoir faire quoi que ce soit. Les gens qu'ils croisaient n'avaient pas meilleure allure que lui, tout le port semblait infecté.
─ Il y a un herboriste non loin d'ici, tu me diras tous les ingrédients dont tu as besoin pour nous soigner. Si ça continue, plus une seule galère ne pourra quitter le port.
Une nouvelle quinte de toux lui interdit de poursuivre, stoppé au milieu du chemin, Senzo patienta. Reprenant sa respiration Frontac se remit en marche.

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Keryan avait tiré son épée. Il était prêt à se battre. Il sentit un couteau appuyé dans son dos. Il n'en eut que faire et se dégagea. Il commença à se défendre comme un beau diable. Il fut rapidement submergé par le nombre, non sans avoir tué un de ses adversaires et blessé deux autres.
─ Range ta lame. Donne ton baudrier, exigea un type, en le menaçant de son arc bandé, prêt à tirer.
Il obéit. Deux hommes lui lièrent les mains. Ils l'attachèrent derrière le cheval de celui qui semblait être le chef. Tous les autres enfourchèrent leur monture. Keryan marchait derrière eux.
Au début, il n'eut aucun problème à suivre, mais lorsque le chef donna un petit coup d'étrier pour accélérer, il dut courir. Il tint un bon moment, cependant, il fatiguait. Il buta dans une pierre du chemin et perdit l'équilibre. Un sourire ravi illumina le visage du chef qui continua, pendant que le chevalier était traîné sur le sol. Il ne sut pas combien de temps le trajet dura, brinquebalé de droite et de gauche, il lui sembla que ça n'en finirait jamais. Enfin, le groupe s'arrêta.
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Yann fut convié à une visite avec d'autres jeunes gens. Quand il pénétra derrière ces hauts murs, il eut la sensation de rêver.
C'était impossible ! Plusieurs vaisseaux, dont l'un d'eux d'une grandeur impressionnante, finissaient d'être construits. On me-na leur groupe jusqu'aux divers postes de pilotage.
C'était inimaginable. Il y avait une possibilité de voir tout ce qui se passait sur trois cent soixante degrés. Sans compter des écrans géants qui assuraient la visibilité quand le bouclier pro-tecteur était enclenché.
La plupart de ses collègues étaient eux aussi émerveillés et angoissés à l'idée de devoir piloter de tels appareils. Comme sa sœur, il se donna à fond dans son activité.
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C'est impossible, ça ne peut pas être lui...
─ Ami, attend !
Elle essaya d'accélérer, ses jambes ne tenaient que par vo-lonté. Combien de temps était-elle restée avec le Gardien ? Que lui était-il passé par la tête. La caverne s'assombrissait, elle voyait encore l'ombre de la personne devant elle. Elle buta sur une pierre et tomba de tout son long. Sa tête heurta le sol. Une vive douleur la comprimait au niveau du ventre.
Elle avait mal, le sang lui brouillait la vue. L'ombre devant elle s'arrêta. Elle le voyait hésiter.
─ Amejisuto... Pourquoi continues-tu de me hanter ?
Il revint sur ses pas et lui dit :
─ As-tu pensé à Nutty ?!
Elle ne répondit pas. Elle n'avait pensé à rien. Elle n'aurait même pas su dire combien de temps, elle était restée.
─ Pourquoi avoir cédé ?
─ J'ai perdu Vaghani...
─ Tu ne l'as pas perdu, pas encore.
Elle sourit tristement et répondit :
─ Si, tu ne peux pas comprendre. Lui-même ne le sait pas encore. Boréas m'a appris beaucoup de choses...
─ J'ai vu ça...
─ Ami... Est-ce réellement mon imagination, es-tu dans ma tête ? Reviens-tu pour me faire souffrir, pour me rappeler que je ne t'ai pas sauvé ? Suis-je en train de devenir folle ? Se peut-il que tu ne sois pas réellement...
─ Mort ? finit-il de dire en souriant.
Ce sourire, elle adorait son sourire. Elle entendait des voix au loin. On l’appelait. Elle ne voulait pas les affronter. Elle ne voulait pas qu'ils sachent, que Vaghani sache. Elle se détestait pour ce qu'elle avait fait.
─ Relèves-toi, jolie Princesse. Ils ne sauront rien.
Il semblait lire dans ses pensées, il continua :
─ Ça restera entre nous, sèches tes larmes. Ils arrivent.
Elle essaya de se relever. Elle avait mal. Elle avait toujours cette sensation de brume. Comme à chaque fois qu'elle voyait Amejisuto. Elle secoua la tête comme pour chasser une idée qui venait s'insinuer en elle.
─ Safire !
Elle essaya de nouveau de se redresser, elle avait trop mal. Elle ne comprenait pas ce qui lui causait tant de souffrance. Elle se rendit compte qu'elle avait sa dague dans la main gauche, elle bougea son bras droit, elle tenait toujours sa seconde dague.
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Il suivit Safire, la salle s'était bien vidée, depuis qu'elle l'avait quittée la dernière fois. Elle trouva facilement Rubie qui dansait avec un garçon de son âge. Elle attendit que la musique s'arrête pour faire signe à sa sœur de la rejoindre. Elle ne tarda pas à arriver.
─ Princesse Safire...
Elle s'inclina légèrement. Safire sourit, elle apprenait vite.
─ Il est bien tard, Émeraude est partie se coucher, j'aime-rais que vous en fassiez autant.
Rubie parue déçue, elle jeta un petit regard à son cavalier et fit un petit signe négatif de la tête.
─ D'accord.
─ Je viendrai vous embrasser dans une dizaine de minutes, tâchez d'être au lit toutes les deux.
Elle hocha la tête, elle passa devant son père et le salua po-liment. L'empereur regarda Rubie partir et vint vers Safire. Elle ne voulait pas avoir affaire à lui, mais elle n'avait pas le choix.
Elle s'inclina légèrement.
─ Je suis fier de vous.
─ Merci, père.
─ Qu'est-il arrivé à votre robe ?
─ Ah oui, j'ai bousculé un serviteur, il avait un plateau de jus de fruit, du coup...
Elle jeta un regard à son père. Il avait toujours ce regard de glace. Il fit une moue bizarre. Ça n'augurait rien de bon.
─ C'était lequel ?
─ Je ne sais pas... Je n'y ai pas prêté attention. Mais ce n'est pas grave père, je laverai moi-même la robe. Je...
─ Non. Il doit être corrigé, on ne bouscule pas impunément la Princesse Héritière.
─ Mais c'est moi qui...
─ Allez vous amuser, je m'occupe de ça.
Elle s'éloigna, mais observa ce que faisait son père. Elle sen-tit quelqu'un lui prendre la main. Elle se retourna et vit Ame-jisuto l'air grave.
─ Suivez-moi, s'il vous plaît.
─ Capitaine...
Il ne la laissa pas répondre et l'entraîna en direction de la terrasse.
─ Je te conseille de sortir Zeph, dit-il en croisant le jeune homme.
─ Plus de protocole ?
─ Laisse tomber, la soirée est terminée.
Il continua d'entraîner la jeune fille. Safire était abasourdie. Ils arrivèrent à la porte, Topazu était adossé au mur un sourire en coin.
─ Alors Capitaine, Tu ne veux pas voir ça ?
─ Y a plus exaltant à voir...
─ Je reste.
Une fois dehors Amejisuto lâcha la main de Safire qui s'em-pressa de demander :
─ Mais que se passe-t-il ? Pourquoi m'avoir traînée dehors ?
─ J'ai pensé que tu n'avais pas à assister à ça.
─ Mais de quoi parles-tu, enfin ?!
─ De ce que le Maître va faire.
Elle voulait retourner à l'intérieur pour voir ce qui se pas-sait.
─ Non, Amejisuto à raison.
─ Alors expliquez-moi !
Zeph reprit la parole :
─ Nous avons déjà vu, l'Empereur avec ce regard.
─ Que voulez-vous dire ?
Zeph parut gêné, Amejisuto observa la jeune fille. Elle avait ce regard d'un bleu si intense qu'on pouvait se noyer dedans. Elle avait compris, il en était sûr.
─ Il attendait un prétexte pour assouvir sa soif de sang. Il en a trouvé un.
Safire n'avait pas réagi. Elle hocha simplement la tête.
─ Et ce pervers de Topazu ?
─ Pervers ?
─ Là n'est pas la question.
Amejisuto plissa les yeux mais ne dit rien, Zeph reprit :
─ Topazu veut voir comment il s'y prend.
─ Je ne peux tolérer un massacre, même de la part de mon père !
Elle se rua sur la porte et entra. Aucun des deux jeunes hommes n'eut le temps de l'en empêcher.
Avant même de voir quoi que ce soit, elle sentit cette odeur particulière, cette odeur métallique. Topazu était toujours là, adossé au mur. Il semblait comme figé, était-ce la peur ou un sort ? Elle s'en fichait. Le peu d'invités qui restaient, étaient cou-chés sur le sol. Son regard se posa plus loin, sur l'estrade, là où plus tôt son père l'avait coiffée d'un diadème. Un diadème qui semblait soudain peser bien plus lourd. Elle ne supportait plus son poids. Elle s'avança, elle tremblait, elle n'avait pas peur, elle n'était pas en colère. Elle ne ressentait plus rien, elle était comme un automate. Elle devait le voir. Elle devait s'approcher. Ils étaient là, alignés les uns à côté des autres, les serviteurs de la soirée.
─ Tu ne devrais pas t'approcher plus. Le sang tache plus que le jus de fruit.
Elle se retourna et se trouva face à son père. Il essuyait une grande épée, qui d'ordinaire était accrochée sur le mur, en guise de décoration. Elle remarqua seulement à ce moment-là que les corps n'avaient plus de tête.
─ Combien étaient-ils ? Demanda-t-elle d'une voix déta-chée.
─ Trente-deux.
Elle entendait les deux jeunes hommes parler à la porte. Zeph ne voulait pas entrer. Elle demanda encore :
─ Qui va nettoyer ?
Il l'observa de toute sa hauteur, elle ne tremblait plus, elle n'avait plus peur, elle ne ressentait absolument rien.
─ Je vais m'en occuper.
Elle hocha la tête et ajouta :
─ Je ne veux pas que mes sœurs voient ça. Je dois aller les embrasser.
Elle se dirigea vers leur chambre. Elle se concentra sur ses sœurs rien d'autre n'avait d'importance.
Quand elle arriva Émeraude commençait à s'endormir, Ru-bie était blanche. Elle embrassa la première sur le front en lui souhaitant bonne nuit. Elle prit la seconde par la main et l'em-mena dans le couloir.
─ Tu as vu quoi ?
La fillette ne répondit pas.
─ Rubie, je t'ordonne de me répondre. Qu'as-tu vu ?!
Elle secoua la fillette, elle devait réagir, la petite était en état de choc, elle ne pouvait pas la laisser comme ça.
─ Rubie parle !
Safire lui administra une gifle monumentale, les yeux de la fillette s'emplirent de larmes.
─ Qu'est-ce que tu as vu Rubie ?!
─ J'ai... je ...
Elle commença à sangloter, elle posa sa main sur sa joue endolorie. Son regard se fixa sur celui de son aînée.
─ J'ai vu cette chose... il ... il a perdu la tête. Ce n'est pas notre père. Papa ne peut pas faire ça. Papa pleure en ce mo-ment. Il y a quelque chose dans papa... Ce n'est pas papa qui a fait ça. Tu dois pas détester papa.
Safire ne dit rien, elle la laissa parler.
─ Tu vas oublier ce qui s'est passé. Tu ne racontes rien à Émeraude. Et si tu as besoin d'en parler de nouveau, tu viens me voir. C'est compris ? Rubie, c'est important, tu n'en parles qu'avec moi !
Elle étreignit fort sa petite sœur contre elle, l'embrassa et re-tourna dans sa chambre pour la coucher. Avant de sortir, elle lui lança un sort d'apaisement.
Elle traversa de nouveau la salle de bal, les invités étaient toujours inconscients. Topazu avait disparu.
Avant de sortir de la pièce pour retrouver la fraîcheur de la nuit, elle se tourna vers son père et l'avisa :
─ Rubie a vu ce que tu as fait, père. Demain je lui lancerai un sort d'oubli et inventerai un cauchemar.
Une ombre passa sur le visage de l'homme, ses yeux chan-gèrent de couleur pendant une fraction de seconde, suffisam-ment longtemps cependant pour laisser couler deux larmes sur ses joues. Elle n'attendait pas de réponse et sortit.
Elle fit quelques pas au-dehors et s'écroula sur le sol. Sa robe avait amorti sa chute. Elle sentit quelqu'un s'approcher d'elle. Le poids du diadème lui rappela qu'en aucun cas elle ne devait se laisser aller. C'en était trop, elle arracha ce fichu bijou et le lança au loin. Le bruit de sa chute retentit dans la nuit pai-sible.
Toujours à genoux, elle martela le sol froid de ses poings. Le sang commençait à couler. Elle répétait inlassablement à chaque coup porté le même mot :
─ Pourquoi ?
Au loin, elle entendit le clocher sonner deux heures.
Elle continua.
Quelqu'un s'agenouilla face à elle. Il lui attrapa les mains avant qu'elle ne se les blesse davantage, des cailloux étaient en-trés sous la peau. Elle ne voulait pas d'aide. Elle se releva et s'éloigna, elle entendait l'individu continuer à la suivre.
Elle sentait son dîner remonter brusquement, elle se préci-pita vers un parterre de fleurs, pour laisser son estomac se vider. Quelqu'un lui tenait les cheveux.
Elle le repoussa. Elle poursuivit son chemin. Elle contourna le palais. Elle sentait cette personne lui emboîter le pas. Elle se demanda un instant s'il lui avait parlé... Qu'importe, elle devait arriver à destination.
Elle vit les deux grandes grilles grises se dresser devant elle. Elle poussa celle de droite, et entra. Depuis combien de temps n'était-elle pas venue, ici ? Elle ne se souvenait pas, elle eut un pincement au cœur.
Elle était arrivée. Cet endroit que la lune éclairait, cet en-droit glacial, sans âme, cet endroit l'appelait. Elle s'allongea sur le marbre froid qui recouvrait le corps de sa mère, et s’endormit.
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