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Extrait ajouté par Lecteuraddict 2018-07-15T18:28:55+02:00

Partis… seul… tous partis sauf brute rasoir, chiens dehors, chambre, jamais seul, jeté par terre… nourri de force… manger ou pas.

Couzmad.

Couz-Mad.

Lit, mains, pieds, ficelle, saucisson comme animal… ca… co… gros, rose, queue vrille. Mots s’envolent, s’envolent toujours…

Il chercha, fouilla sa mémoire défaillante jusqu’à s’en donner la migraine.

Couz-Mad. Couz-Mad. Les sons étaient là, dans sa tête. Il tenta de forcer sa langue à les prononcer. Il avait peur de ce qu’il entendrait. Non, non, non, non, non… Voilà tout ce qu’il était capable de dire.

Ne pas parler. Refuser.

La rage et la terreur tournaient en lui, formant une spirale infernale. Ils parlaient tous trop vite, voilà ce qui se passait. Ils marmonnaient, avalaient les mots sans lui laisser la moindre chance de comprendre.

Vos mains sur MOI… Bon sang, pas le droit ! Imbécile, brute, gorille, bain sang menottes jardin inconnus qui regardent. Colère. Se battre. HONTE. Attaché chaise. Révolte. Bruits. Des fous, partout.

Plus d’amis, plus de maison, plus de vie.

Son regard glissa sur la corniche qui ornait le plafond jusqu’à l’angle du mur, descendit sur la grille qui faisait de la chambre une prison. Dans le couloir, quelqu’un beuglait. Ces cris glaçaient Christian, car c’étaient exactement les mêmes qui voulaient sortir de sa gorge. Seul l’orgueil l’en empêchait.

Enfermé ici trop longtemps. Trop longtemps ! Dingue.

Parfois, il essayait de comprendre pourquoi il était là, qui voulait à toute force lui faire perdre la raison. Il se rappelait des visages, des noms, sans forcément les associer.

C’est ce qui s’était passé avec Couz-Mad. Il l’avait regardée et avait pensé : « Truc blanc tête. » Le mot ne revenait pas. Te parle. Te connaît.

Écoute. Écoute bien. Essaie. Essaie encore.

Sa présence lui avait paru à la fois familière et surprenante. Mais plus il cherchait une explication dans le labyrinthe confus de ses idées, plus les choses s’embrouillaient. Il en avait la nausée.

Un bruit de pas retentit dans le couloir, son inquiétant. Il ne savait jamais ce qu’on allait faire de lui.

La lampe s’alluma dans le sas, projetant l’ombre des barreaux de la grille sur le plafond. Il entendit un murmure de voix. L’infirmier était réveillé et quelqu’un discutait avec lui. Une femme.

Au bout d’un moment, le Gorille s’éloigna en traînant des pieds.

Puis la clé cliqueta dans la serrure, et un profil délicat se dessina sur le mur.

Elle alla poser le bougeoir sur l’appui de la fenêtre, se tourna vers le lit.

C’était intolérable de subir son regard dans l’état où il était. Impuissant, entravé. Il ferma les yeux pour faire semblant de dormir, tenta de s’isoler par la pensée… Réveil chambre, maison, chiens, nom, moi, MOTS ! Comprendre, parler… Et ce cauchemar prendrait fin.

— Ervo ? Udor ? chuchota-t-elle.

Elle lui toucha l’épaule. Dans un sursaut de révolte, il se tourna sur le flanc. La chaîne cliqueta. Surprise, elle retira sa main, et il lut la peur dans ses yeux. Cela lui procura une satisfaction mauvaise.

Un sourire timide apparut sur ses lèvres.

— Onxion sinu, dit-elle.

Elle lui montra une feuille de papier. À la lumière de la bougie, l’encre était sombre et bien nette.

 

sin(x) = x – x3/3 ! + x5/5 ! – x7/7 ! +…

 

OUI !

« Oui, oui, oui, oui ! aurait-il voulu crier. C’est cela. Je suis bien là ! »

Mais il était paralysé. Soudain, il avait peur de bouger, peur de l’effrayer et de la voir s’enfuir. Elle lui était devenue infiniment précieuse, un bijou, un trésor. Il ne pouvait pas prendre le moindre risque.

Se rendant compte qu’il respirait bruyamment, il s’efforça de réguler son souffle, de se contrôler, de détendre ses muscles.

Finalement, il parvint à hocher la tête.

— Onxion sinu, oui ?

« Oui, pensa-t-il. Oui ! »

Impossible d’articuler le mot. Il renonça. Hocha de nouveau la tête.

— Onxion. Onxion sinu.

Onxion sinu. Onxion sinu. Les sons tournaient dans sa tête, s’emberlificotaient. Onxinus. Sion. Signe. Mélange. Ange. Aile. Elle…

— Fonxionsinusse, répéta-t-elle.

Il regardait fixement les symboles sur la feuille. Il connaissait cette série, il comprenait sa signification… Et les mots qui tournoyaient dans son esprit se posèrent enfin, s’ordonnèrent.

Fonction sinus.

Bien sûr !

Un petit rire incrédule lui échappa. La flamme de la bougie vacilla, projetant des ombres mouvantes sur son visage. Coiffe blanche. Longs cils. Bon Dieu.

Il s’humecta les lèvres, articula :

— Sinus.

— Oui !

— Oui.

Le mot était sorti d’un coup, comme s’il avait dû le pousser dehors, lui faire traverser un mur.

— Oui… sinus.

Elle lui sourit, et ce fut comme l’aurore transperçant les ténèbres. Ce sourire lui saccagea le cœur, le plongea d’un coup dans les affres d’une passion dévorante.

— Fonc-tion si-nus, répéta sa bien-aimée.

Pas enfant. Pas idiot. Pas répéter.

— Sécante. Cosécante.

— Non, sinus.

— Tangente. Cotangente. Angle.

Mathématiques. Trigonométrie. Facile !

— Axiome parallèle. Congruences. Lignes perpendiculaires.

Bon sang, la géométrie, c’était enfantin. Comment avait-il pu l’oublier ? Il tira sur ses chaînes, fit un effort terrible… Bon sang, c’était si douloureux ! Ça ne voulait pas sortir…

— Ah… ah…

Elle. Elle !

— Couz-Mad.

Il l’aimait. Il ne voulait pas qu’elle s’en aille et le laisse seul dans cette pièce.

— Qui ? fit-elle en penchant la tête de côté.

Les doigts de Christian effleurèrent les siens. Il tendit le bras autant que le lui permettait la chaîne, caressa du pouce le tranchant de sa main fine, plongea son regard dans le sien, comme s’il pouvait s’exprimer ainsi. Chaque mot était une véritable torture. Chaîne tord glisse fuir.

Il réussit enfin à lui agripper la main.

— Nom ! cria-t-il. Nom ! Elle ?

— Maddy, dit-elle avec un sourire.

Voilà. Maddy. Petite Maddy. Maddy.

— Mmmmm… Mmmmm… Maaaa…

— Maddy.

— Mmmm…

Peine perdue. Un grondement de frustration lui échappa. Il se rabattit sur son succès :

— Sinus, oui. Cosinus. Tangente.

Cramponné à sa main, il aurait voulu supplier : « Ne pars pas ! »

Mais le seul son qui franchit ses lèvres fut :

— Non, non, non…

Elle poussa un petit soupir, se redressa. Il comprit qu’elle avait l’intention de s’en aller et secoua farouchement la tête. Non ! Reste ! Ne m’abandonne pas !

— Non, non, non, non, non, non, non !

Furieux, humilié, il laissa retomber sa tête sur l’oreiller.

— Teuplé, fépabri. Ut, ut ! souffla-t-elle, l’index posé sur ses lèvres.

Il la dévisagea. Cela voulait sûrement dire quelque chose, ce geste. Mais quoi ?

Elle lui toucha l’épaule, et il tourna la tête pour presser sa joue contre sa main. Reste, Maddy. Ne me laisse pas. Je t’en conjure !

— Non. Mmmma. Non ! Mmmma… Maaaammm… Ah !

Il gémit, se détourna.

Elle se pencha, posa ses doigts frais sur son front. Une vague d’émotion le submergea. Il s’obligea à ne pas bouger.

— Dor main nan. Touvarangé.

Touva rangé. Tourgé. Varangé.

Tout va ranger.

Tout va s’arranger.

Il n’avait pas vraiment compris. On eût dit que son cerveau avait filtré les sons par intuition. Mais c’était déjà ça. Il pouvait toujours se raccrocher à cette pensée en attendant son retour.

Elle avait repris le bougeoir et s’éloignait.

Il la regarda comme une bulle d’espoir qui aurait flotté vers la surface pendant qu’il se noyait.

Elle pensait que tout allait s’arranger, et il l’avait presque comprise quand elle l’avait dit.

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Extrait ajouté par TerverChante57 2018-07-10T11:40:27+02:00

Comme toujours assise près du feu, lady de Marly se reposait dans son boudoir décoré de meubles orientaux en laque noire. Chaque espace disponible était encombré de pots en porcelaine bleu et blanc, parfois très simples, parfois peints de dragons grotesques et d'animaux mythiques.

La vieille dame renifla son flacon de sels avant de reporter son attention sur Maddy.

- Mademoiselle Timms, il est crucial que mon neveu saisisse ce que je vais lui dire. C'est la raison de votre présence ici.

- Oui, je comprends.

- Petite insolente. Vous devez dire "milady" quand vous vous adressez à moi.

- Ce n'est pas dans les principes quakers, rétorqua Maddy sans s'émouvoir.

- Je m'en suis aperçue, rétorqua lady de Marly en haussant les sourcils.

Elle se contenta de ce commentaire sarcastique et pivota vers le duc qui était resté debout, les mains prises dans les gantelets. Lady de Marly reprit une bouffée de sels, puis agita le flacon.

- Enlevez-moi ces....entraves, articula-t-elle, comme si le mot même l'offensait.

Maddy s'empressa d'obtempérer. Jervaulx ne bougea pas tandis qu'elle dénouait les lacets de cuir. Libéré, il regarda ses mains l'une après l'autre.

Lady de Marly cogna le sol de sa canne pour réclamer son attention.

- Dites-moi, mon garçon....avez-vous compris ce qui s'est passé aujourd'hui ?

- Plus lentement, conseilla Maddy.

La vieille dame eut une moue agacée.

- Jervaulx !

Il tourna la tête vers elle.

- Ecoutez-moi. Vous avez échoué aujourd'hui. E-choué.

Les muscles de la mâchoire de Jervaulx se contractèrent dans l'effort qu'il faisait pour parler, et il se mit à respirer plus vite.

Au grand soulagement de Maddy, lady de Marly patienta.

- Vesta ! cria-t-il soudain. Pas....re-tourner ! En prie....si m'aime...si...

Il attrapa Maddy par le bras, la poussa vers sa tante.

- Dire !

Sa main la serrait comme une tenaille. Il lui donna encore une petite secousse et répéta :

- Dire !

- Il ne veut pas retourner à Blythedale Hall.

- Je m'en doute.

Avec un grognement, Jervaulx lâcha Maddy et s'éloigna vers le fond de la pièce. Posant les mains sur le dossier délicat d'une chaise en ébène, il tourna un regard farouche vers les deux femmes et gronda :

- Tuer....tout suite ! Maintenant. Pas...re-tourner !

Lady de Marly hocha la tête.

- Vous y retournerez quoi qu'il advienne. C'est la volonté de votre mère.

La froideur cruelle dont elle faisait preuve révolta Maddy.

Elle intervint :

- Il existe peut-être une autre....

Mademoiselle Timms ! tonna lady de Marly.

Maddy ne pipa mot.

- Mademoiselle, vous ne m'aviez pas dit qu'il était capable d'exprimer des pensées cohérentes.

Lady de Marly avait le chic pour culpabiliser les gens même en cas de bonnes nouvelles.

- Il y arrive parfois, mais pas souvent.

- Quand ? Dans quelles circonstances ?

- Eh bien....quand il se met en colère. Quand il veut absolument quelque chose. Que c'est très important pour lui.

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