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Épouse par contrat



Description ajoutée par Underworld 2019-12-30T20:30:47+01:00

Résumé

Bien qu’elle soit née dans une riche famille grecque, Alesia vivait une vie modeste avec sa mère après que son impitoyable grand-père les ait chassées. Puis, pour la première fois depuis 15 ans, Alesia est convoquée par son grand-père seulement pour se faire entendre dire qu’elle doit se marier à un homme déjà choisi. Son grand-père lui demande de se marier à Sebastien Fiorukis, l’aîné d’une autre riche famille grecque. Les deux familles étant en conflit depuis deux générations, que pourrait bien comploter son grand-père ? Or, si elle accepte la proposition, sa mère malade pourra être sauvée. Alesia accepte donc à contre-cœur, sans savoir comment son nouveau fiancé la traitera…

* * *

Alesia n’a pas le choix : si elle veut sauver sa mère gravement malade, elle devra accéder à la requête de son grand-père et épouser Demitri Fiorukis. Pour quelle raison ? Afin que le vieil homme fasse d’elle l’instrument de sa vengeance contre les Fiorukis, ses rivaux de toujours. Mais Alesia frémit en songeant aux conséquences du terrible secret qu’elle va cacher à Demitri, cet homme pour lequel elle éprouve, en dépit de tout, un désir irrépressible...

* * *

Epouser Demitri Fiorukis : c’est la promesse qu’Alesia a dû faire à son grand-père, pour être sûre qu’il financerait les soins de sa mère malade. Bien sûr, Demitri sait que cette union n’est qu’un contrat, une trêve conclue entre leurs deux familles, rivales depuis toujours. En revanche, il ignore un détail essentiel qu’Alesia a été obligée de lui cacher : elle ne pourra jamais lui donner d’héritier…

* * *

Description en VO :

The bride may be getting married in white...

It's the wedding of the year--two of Greece's oldest dynasties are uniting. Their feud is over and Sebastien Fiorukis is to marry Alesia Philipos.

But she has been purchased for her husband's pleasure!

Alesia is not a willing wife--she's been bought by Sebastien! He needs an heir...but a child is something she will never give him...!

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Classement en biblio - 58 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Underworld 2019-12-31T11:29:59+01:00

** Extrait offert par Sarah Morgan **

1.

— Demitri Fiorukis ? En échange de l’argent dont j’ai besoin, vous exigez que j’épouse Demitri Fiorukis ? s’exclama Alesia.

— Exactement, répondit le vieil homme en la fixant avec un sourire mauvais.

La jeune femme tenta de contrôler le torrent d’émotions qui déferlait sur elle.

Quand elle avait pris son courage à deux mains pour affronter cet homme qu’elle n’avait jamais vu, elle était loin de s’attendre à ça…

Demitri Fiorukis…

Elle en avait tellement entendu parler qu’elle avait presque l’impression de le connaître. Féroces rivales en affaires, sa famille et celle de son grand-père se vouaient une haine tenace. L’héritier des Fiorukis était connu pour être un businessman impitoyable, mais aussi un redoutable séducteur.

— Vous n’êtes pas sérieux, lança-t-elle en toisant le vieil homme, les yeux brillants, presque malade de colère. Vous oubliez que les Fiorukis sont responsables de la mort de mon père.

Elle les détestait autant qu’elle haïssait celui qui se tenait en ce moment devant elle… son grand-père. Autant que tout ce qui venait de Grèce.

— Oui, répondit-il d’une voix dure. Par leur faute, ma lignée s’est définitivement éteinte. Mais je ferai en sorte que Demitri Fiorukis subisse le même destin. S’il t’épouse, il mourra sans descendant mâle, comme mon fils.

Alesia ressentit un tel choc qu’elle en eut le souffle coupé. Le dossier qu’elle tenait lui échappa des mains et les papiers se répandirent sur le sol de marbre sans qu’elle y prenne garde.

— Vous savez donc que je ne peux pas avoir d’enfants ? murmura-t-elle, pâle comme une morte.

Comment pouvait-il être au courant d’un détail aussi personnel, qu’elle n’avait jamais révélé à quiconque ?

Alors qu’elle était arrivée emplie de force et de détermination, voilà qu’elle se sentait vulnérable et exposée devant cet homme qui lui était absolument étranger en dépit du lien de sang qui les unissait.

Il dévisageait Alesia d’un air arrogant, jouissant visiblement de sa détresse.

— Tout savoir sur tout le monde, telle est la règle que je me suis fixée, lança-t-il d’un ton cassant. Dans la vie, l’information est la clé du pouvoir.

— Si vraiment vous savez tout de moi, répondit-elle en tentant de comprendre cet esprit retors, vous n’ignorez pas pourquoi je suis ici. La santé de ma mère s’est aggravée. Il faut l’opérer sinon elle mourra.

— Disons que j’attendais ta venue et que je n’ai pas été déçu.

Avec un frisson de dégoût, Alesia fixa cet homme qu’elle méprisait avant même de poser le pied à Athènes, quelques jours auparavant. Sa tête bourdonnait d’une migraine qui l’avait saisie dès l’arrivée dans l’aéroport. Une douleur sourde au creux de l’estomac lui rappelait que toute la journée, elle s’était sentie trop nerveuse pour avaler quoi que ce soit. En effet, l’enjeu était considérable puisque le sort de sa mère reposait sur sa capacité à négocier avec ce monstre, qui trônait comme un roi dans un fauteuil rutilant de dorures et entrecoupait leur entretien d’ordres qu’il hurlait à un personnel terrorisé.

Dimitrios Philipos, son grand-père.

Pour se calmer, Alesia respira un grand coup. Que n’aurait-elle donné pour tourner les talons et laisser ce vieillard à son or et à sa solitude ! Mais il n’en était pas question. Rien ne devait la distraire de la raison pour laquelle elle se trouvait là. Durant quinze ans, son grand-père ne s’était jamais soucié ni d’elle ni de sa mère. Mais face à l’urgence de la situation, elle était venue le rappeler à ses devoirs vis-à-vis de sa famille.

— Tu ferais mieux de me regarder d’un autre air, lança Dimitrios d’une voix rendue plus dure encore par son lourd accent. N’oublie pas que tu as besoin d’argent.

— Pour ma mère, répondit Alesia en se raidissant.

— Si elle avait un tant soit peu de cran, Charlotte Rawling serait venue elle-même, rétorqua-t-il avec un rictus de mépris.

Alesia étouffa la colère qui montait en elle. Si elle la laissait exploser, elle serait venue pour rien.

— Elle est vraiment au plus mal…

Il la toisa avec un sourire narquois.

— C’est bien la seule raison qui pouvait t’amener à franchir le seuil de ma maison, n’est-ce pas ? Tu me hais, comme elle t’a appris à le faire, lança-t-il en se penchant vers elle. Mais tu as peur que je refuse et que je referme la porte de mon coffre-fort.

Il se redressa en riant, visiblement ravi de cette situation.

Incapable de croire que quiconque pût être à ce point dépourvu d’humanité, Alesia tendit les mains, comme pour le rappeler à la raison.

— Elle était la femme de votre fils.

— C’est bien ce que je lui reproche, répondit le vieil homme sans manifester la moindre émotion. Quel dommage que tu ne sois pas un garçon ! Tu as l’air de tenir de ton père. D’ailleurs, en dehors de tes cheveux blonds et de tes yeux bleus, tu lui ressembles. Si cette maudite femme n’avait pas séduit mon Costas, tu serais brune aux yeux noirs et tu n’aurais pas passé les quinze dernières années de ta vie en exil. Tout ceci serait à toi.

A ces mots, Alesia jeta machinalement un regard autour d’elle. Effectivement ce cadre n’avait rien de commun avec celui dans lequel elle vivait. Ici, tout respirait la richesse, clinquante et tape-à-l’œil, depuis les statues ostentatoires qui gardaient chaque porte, jusqu’à la gigantesque fontaine qui dominait la cour. Elle pensa au modeste rez-de-chaussée, situé dans un quartier pauvre de Londres, qu’elle avait aménagé pour pallier le handicap dont souffrait sa mère. Celle-ci avait besoin de soins lourds et d’une garde à domicile, frais qu’Alesia payait en cumulant trois emplois différents. A la fin du mois, il ne lui restait plus rien. Mais qu’était-ce par rapport à l’interminable combat pour survivre qu’avait représenté toute l’existence de sa mère, un combat que son grand-père aurait pu rendre moins difficile en prélevant chaque année une goutte d’eau dans l’océan de sa colossale fortune.

Elle serra les dents, redoublant de volonté pour s’empêcher de quitter la pièce.

— Ma vie me convient parfaitement telle qu’elle est, lança-t-elle. Et j’adore l’Angleterre.

— Ne me réponds pas sur ce ton ! s’écria-t-il, d’un air si menaçant qu’Alesia crut un instant qu’il allait la frapper. Si tu te comportes de cette façon, jamais Fiorukis ne voudra t’épouser. Tu n’as peut-être rien d’une Grecque, mais je veux que tu aies exactement l’air d’en être une. Tu te montreras douce et obéissante et tu donneras ton avis quand on te le demandera. Tu m’as compris ?

— Vous parlez sérieusement ? s’exclama Alesia en le regardant avec stupéfaction. Vous croyez vraiment que je vais épouser cet homme ?

— Oui, puisque tu veux de l’argent, répondit le vieillard avec un affreux sourire. Tu épouseras Demitri Fiorukis, sans lui révéler ta stérilité. Le contrat sera rédigé de sorte qu’il soit lié à toi jusqu’à ce que tu lui donnes un héritier. Comme cela ne risque pas de se produire, il sera pris au piège d’un mariage sans descendance. C’est le châtiment que je lui réserve. La vengeance est un plat qui se mange froid, et tu en seras l’instrument. Cela fait quinze ans que j’attends ce moment.

Alesia ne pouvait dissimuler le dégoût et l’horreur que lui inspirait ce plan machiavélique. A présent, elle ne s’étonnait plus de l’insistance avec laquelle sa mère l’avait mise en garde contre son grand-père.

— Vous ne pouvez pas me demander une chose pareille ! protesta-t-elle, les lèvres serrées.

Elle ravala le sanglot qui lui montait à la gorge. A cause de sa stérilité, elle s’était résignée depuis longtemps à ne jamais se marier. Mais elle eût préféré cette extrémité à un mariage avec Demitri Fiorukis !

— Si tu veux l’argent, il te faudra bien en passer par là.

— C’est mal me…

— Ce n’est que justice, coupa-t-il d’une voix glaciale. Voilà longtemps que la famille Fiorukis aurait dû payer pour ce qu’elle a fait. Même toi, tu devrais savoir que les Grecs vengent toujours leurs morts.

Alesia ne répondit pas. Si elle avouait à Dimitrios qu’elle détestait tout ce qui était grec, qu’elle ne se sentait pas grecque et qu’elle n’avait que faire de cette vengeance, elle risquait de le braquer définitivement.

En arrivant à la somptueuse villa de son grand-père, elle s’était dit qu’elle ferait n’importe quoi en échange de l’argent dont elle avait besoin. Mais elle avait minimisé la capacité de cet homme impitoyable à tirer parti du désespoir qu’elle ressentait.

Elle l’étudia avec attention, notant la froideur de son regard et l’amertume du pli de sa bouche. S’opposer ouvertement à lui relevait de la pure folie, même s’il était l’ennemi de sa mère depuis le jour où, par un seul sourire, celle-ci avait conquis le cœur de Costas Philipos alors que Dimitrios rêvait pour son fils d’une gentille épouse grecque.

— Jamais Fiorukis n’acceptera de m’épouser, protesta-t-elle encore.

Tout le monde savait que cet homme n’avait pas la moindre intention de se marier, préférant enchaîner les conquêtes féminines, qu’il abandonnait ensuite sans aucun état d’âme.

— Demitri Fiorukis est avant tout un homme d’affaires. La promesse que je lui ai faite s’il acceptait d’épouser ma petite-fille est trop tentante pour qu’il la refuse.

— Que voulez-vous dire ?

— Comme tout bon négociateur, je possède quelque chose dont il a terriblement envie. D’autre part, il est du genre à ne pas pouvoir passer à côté d’une femme séduisante sans tenter sa chance. Surtout si c’est une blonde. Tu as donc toutes tes chances, à condition bien sûr de quitter ce jean affreux et de t’habiller de façon convenable. Si tu tiens vraiment à cet argent, tu ne feras rien pour décourager Fiorukis. Et maintenant, débarrasse le plancher !

D’une main tremblante, Alesia se mit à ramasser les papiers qu’elle avait laissés tomber. En même temps, malgré sa migraine tenace, elle s’efforçait d’analyser rapidement la situation. Force était de constater qu’elle se trouvait dans une impasse. Puisqu’elle ne pouvait trouver ailleurs l’argent dont elle avait besoin, elle n’avait pas le choix.

— Si j’accepte, vous me donnerez cet argent, c’est sûr ?

— Non, mais Fiorukis le fera. Votre contrat stipulera qu’il devra te verser chaque mois une somme que tu pourras dépenser à ta guise.

Alesia resta bouche bée. Ainsi, Dimitrios s’était arrangé pour ne pas avoir à débourser lui-même le moindre sou ! Non seulement Demitri Fiorukis épouserait la petite-fille de son pire ennemi, mais il paierait pour le faire ! La monnaie d’échange de son grand-père devait avoir une sacrée valeur… Elle était convaincue qu’il n’avait pas parlé à la légère et que Demitri Fiorukis accepterait le contrat. Si elle voulait cet argent, elle allait donc devoir faire ce qu’elle avait toujours refusé d’envisager : se marier. De surcroît avec un homme dont elle tenait la famille pour responsable de la mort de son propre père. Un homme qu’elle haïssait.

* * *

Demitri Fiorukis arpentait la terrasse qui bordait sa somptueuse villa d’Athènes. Son visage était dénué d’expression : dès son plus jeune âge il avait appris à dissimuler toute émotion.

— Pourquoi Dimitrios Philipos tient-il à nous voir ? demanda-t-il à son père. La brouille entre nos familles remonte à trois générations.

— Cela m’étonne moi aussi, déclara Leandros Fiorukis sur un ton soupçonneux. Il prétend vouloir faire la paix.

— Faire la paix ? s’exclama Demitri. Qui accepterait de croire que Dimitrios veuille faire la paix ? Un homme démoniaque et dépourvu de tout sens moral !

Le fait que son père pût seulement envisager une telle rencontre le stupéfiait. Sans doute se faisait-il vieux, usé par la violence des combats menés dans le monde des affaires. Sans doute aussi la perte de l’entreprise familiale au profit de Dimitrios Philipos, bien des années auparavant, restait-elle une épine depuis trop longtemps enfoncée dans son cœur. Chaque ride sur le visage fatigué de son père était un stigmate de la haine tenace qui l’avait rongé toute sa vie.

— Je veux en finir avec cette querelle, Demitri, soupira-t-il. Avant de prendre ma retraite en paix avec ta mère, je veux qu’on nous rende ce qui nous appartient de droit. Je n’ai plus la force de me battre.

A l’idée de se retrouver en tête à tête avec son pire ennemi, un sourire carnassier se dessina sur le visage de Demitri. Contrairement à son père, il bouillait d’impatience à la perspective de cette confrontation. Si Dimitrios Philipos croyait triompher avec son petit jeu habituel de menaces et d’intimidation, il allait vite découvrir qu’il avait trouvé un adversaire à sa mesure.

— La proposition qu’il nous a faite est incroyable, déclara Leandros Fiorukis en brandissant une liasse de documents.

— Raison de plus pour nous montrer suspicieux, répondit froidement Demitri.

— Ne la rejette pas sans en prendre connaissance, insista son père. Quels que soient ses défauts, Dimitrios Philipos n’en est pas moins grec. En te proposant cette rencontre, il reconnaît ta valeur.

— Dans ce cas, mieux vaut l’attendre une arme à la main, rétorqua Demitri.

— J’ai accepté cette rencontre à ton initiative…

Son père lui jeta un regard si las que Demitri serra les dents et se jura que, quoi qu’il arrive, il en finirait une fois pour toutes, quand bien même il devrait étrangler Philipos à mains nues.

— Dis-moi ce qu’il propose.

— De te rendre ce qui te revient de droit. Il accepte de céder son entreprise. Ou plutôt notre entreprise, puisque tout a commencé quand il en a dépossédé ton grand-père.

Demitri ferma à demi les yeux pour dissimuler à son père le choc de cette nouvelle. Le vieux Philipos leur rendrait le bien qu’il leur avait volé ? Cela semblait trop facile.

— Et en échange ?

— Il veut que tu épouses sa petite-fille.

— Quoi ?

— Il veut que tu épouses sa petite-fille, répéta Leandros Fiorukis.

— Au XXIe siècle ? C’est une plaisanterie ?

— Je n’ai pas le cœur à rire, répondit son père en désignant les papiers étalés sur la table.

— C’est sérieux, alors ? Tu devrais pourtant savoir que jamais je n’épouserai une Philipos.

— Tu as trente-quatre ans. Il est grand temps que tu te maries si tu veux avoir des enfants.

— Tu sais que c’est mon vœu le plus cher. Mais je n’ai jamais rencontré la femme idéale.

Il pensa à la splendide gymnaste avec qui il avait passé ses dernières soirées. Avant elle, il y avait eu une danseuse. Mais aucune n’avait réussi à retenir son attention au-delà de quelques semaines.

— Puisque tu ne réussis pas à te marier par amour, pourquoi ne pas accepter une union arrangée ? Si tu épouses cette fille, l’entreprise fondée par notre famille nous reviendra.

— Ce n’est pas si simple.

— Ecoute-moi bien. Philipos est vieux et son entreprise va mal. Il sait qu’il n’existe pas beaucoup de managers assez habiles pour la redresser mais que toi, tu en es capable. En exigeant que tu épouses sa petite-fille, il la met à l’abri. C’est une offre généreuse.

— Dimitri Philipos n’est pas réputé pour sa générosité.

Demitri passa une main nerveuse dans ses cheveux de jais. Pourquoi Philipos lui offrait-il sa société sur un plateau ? Pourquoi tenait-il tant à le voir marié à sa petite-fille ?

— Philipos a appris le métier avec mon père avant de s’emparer de l’entreprise, dit Leandros. Il prétend regretter le passé et vouloir payer ses dettes avant de mourir.

— Et tu le crois !

— A l’heure qu’il est, nos juristes ont entre les mains un engagement préliminaire en bonne et due forme. Pourquoi ne serait-il pas sincère ?

— Parce que c’est un monstre mégalomane qui n’agit jamais que par intérêt ! Ai-je vraiment besoin de te rappeler tout le mal qu’il a fait à notre famille ?

— C’est un vieillard. Peut-être s’en repent-il aujourd’hui ?

Demitri éclata d’un rire que contredisait la lueur dangereuse qui brillait dans ses yeux sombres.

— Repentir ? Ce vieux salaud ne connaît même pas le sens de ce mot. J’ai presque envie de rentrer dans son jeu tout simplement pour savoir ce qu’il mijote.

Tout en desserrant sa cravate, il fit signe au domestique qui se tenait discrètement dans un coin de lui apporter à boire. En juillet à Athènes, la chaleur était suffocante.

— D’ailleurs, reprit-il, pourquoi sa petite-fille n’est-elle pas capable de se trouver elle-même un mari ? On dirait que Philipos la cache : personne ne l’a jamais vue, personne n’a jamais entendu parler d’elle. Ça ne m’étonnerait pas qu’elle soit affreuse.

— Je suis certain qu’elle est charmante, protesta son père.

— Et moi, je jurerais le contraire. Si elle était si charmante, Philipos ne la cacherait pas, et la presse la traquerait sans relâche, comme elle le fait pour moi. Après tout, elle est très riche elle aussi.

— La presse te traque parce que tu lui en donnes l’occasion. Et puis, l’héritière des Philipos vit en Angleterre.

— C’est justement le royaume des tabloïds !

— Contrairement à toi, elle mène une vie discrète, déclara son père en soupirant. Sa mère était anglaise, et la petite Alesia a été élevée en pension là-bas.

— Je le sais. Comme je sais parfaitement que sa mère est morte dans l’explosion de notre bateau.

— Qui a également coûté la vie à son mari, le fils unique de Dimitrios Philipos, ajouta Leandros. Comment l’oublier…

Des souvenirs revenaient soudain affleurer à la mémoire de Demitri… Il se voyait émerger à la surface d’une mer au goût de fioul, tenant dans ses bras une enfant inconsciente, tandis qu’autour de lui tout n’était que chaos, sang et hurlements. Il serra les dents.

— Philipos nous a rendus responsables de la mort des parents de cette fille et aujourd’hui, tu me demandes de l’épouser ? reprit-il en regardant son père avec un rictus sardonique qui altérait la beauté de son visage. Si ce mariage a jamais lieu, je ferais mieux de dormir avec un poignard caché sous mon oreiller. Je suis stupéfait de te voir accepter cette proposition avec tant de sérénité.

— Nous aussi, nous avons perdu une partie de notre famille dans cette explosion. Mais le temps a passé. Philipos est un vieillard, maintenant.

— C’est un monstre.

— Nous n’étions pas responsables de la mort de son fils. Peut-être l’a-t-il compris maintenant, dit Leandros en passant sur son visage une main tremblante. Il veut qu’elle se marie avec un Grec. Il veut refonder sa lignée.

Demitri s’étonna de l’aveuglement dont faisait preuve son père. Que Philipos tienne absolument à ce que sa petite-fille se marie avec un Grec, pourquoi pas. Mais dans ce cas-là, il existait rien qu’à Athènes des milliers de candidats potentiels. Alors pourquoi lui ? Pourquoi le fils de son ennemi juré ? Il devait avoir une bonne raison, et Demitri avait bien l’intention de la découvrir.

Il sentit monter en lui une tension extrême accompagnée d’une poussée familière d’adrénaline. Plus l’enjeu était important, plus il trouvait de satisfaction à gagner la partie. Et il sentait que celle-ci s’annonçait serrée.

— Cette fille, que sais-tu d’elle ? Le fait qu’elle soit la petite-fille de Dimitrios Philipos n’augure rien de bon quant à sa stabilité affective !

— Accepte au moins de la rencontrer. Ensuite, tu pourras toujours refuser.

— Je ne comprends pas quel est son intérêt à elle : Philipos aura un petit-fils, moi j’y gagne un fils et une entreprise qui nous revient de droit. Mais elle ?

— Demitri…, commença Leandros Fiorukis d’une voix hésitante, en montrant les papiers posés sur la table.

— Oui ?

— Voilà : le jour de votre mariage, tu devras verser sur le compte d’Alesia Philipos une somme d’argent. Une somme considérable que tu devras lui donner chaque mois, aussi longtemps que durera votre union.

Il y eut un long silence.

— Je ne comprends pas. L’héritière des Philipos veut de l’argent pour accepter de m’épouser ?

— Dans le contrat, la partie financière occupe une place prépondérante.

— Mais elle est déjà riche à millions ! s’exclama Demitri, dont le tempérament volcanique reprenait le dessus. Il lui en faut encore plus ?

— Les termes du contrat sont très clairs. Elle recevra de l’argent.

Demitri se dirigea vers l’extrémité de la terrasse pour contempler en contrebas cette ville qu’il aimait tant. Puis il se tourna de nouveau vers son père avant de déclarer dans un haussement d’épaules ironique :

— A quoi bon hésiter ? Toutes les femmes aiment l’argent. Peut-être celle-là un peu plus que les autres, mais au moins, elle est honnête. Comme tu l’as dit, il s’agit d’une affaire où chacun sait ce qu’il a à gagner.

— Pourquoi le prends-tu de cette façon ? Les Philipos ont l’habitude de mener grand train. Cette exigence n’a sans doute rien à voir avec sa personnalité.

— Permets-moi d’avoir quelques a priori négatifs sur une femme qui exige de grosses sommes d’argent de son futur mari sans même le connaître ! dit-il en déposant sèchement son verre sur la table.

— Demitri…

— Pourtant, j’ai tout aussi envie que toi de voir notre entreprise revenir dans la famille. Et puis je veux la rencontrer parce qu’elle m’intrigue. D’ailleurs, si elle doit être la mère de mes enfants, il faut au moins que sa vue ne me dégoûte pas trop.

* * *

— Pas un mot, rappela Dimitrios Philipos à Alesia tandis que leur hélicoptère atterrissait. Et tâche de garder les yeux baissés. N’oublie pas que tu es une gentille Grecque, douce et obéissante. Si tu te tais jusqu’au jour du mariage, tout ira bien ; après, il sera trop tard pour que Fiorukis change d’avis.

Mais pour le moment, Alesia se préoccupait fort peu de son futur époux. Soulagée d’avoir atterri sans encombre, elle s’obligeait à respirer lentement, sans regarder la mer qui s’étendait à perte de vue. Depuis sa plus tendre enfance, elle avait une peur panique de l’eau. Au point de s’étonner elle-même d’avoir accepté que la rencontre se déroule sur l’île privée de Demitri Fiorukis. « Pourquoi là plutôt que sur le continent ?… » se demanda-t-elle alors que l’appareil s’immobilisait au sol.

Elle se sentit soudain terrorisée à l’idée que puisse transparaître sa haine pour son propre grand-père et son mépris pour la famille Fiorukis.

— Et s’il savait que je ne peux pas avoir d’enfants ?

Si Dimitrios avait appris que l’accident qu’elle avait subi dans son enfance l’avait définitivement rendue stérile, peut-être Demitri Fiorukis le savait-il lui aussi ?

— Impossible. D’ailleurs, jusqu’à une date très récente, il ignorait jusqu’à ton existence. Il ne découvrira ton secret qu’en constatant que votre union reste stérile, répondit Dimitrios dans un horrible sourire.

C’était monstrueux. Jamais elle n’aurait dû accepter. Pour se rassurer, elle s’était dit que si Demitri Fiorukis avait été un homme d’honneur, la situation aurait été complètement différente. Mais comme toute la famille Fiorukis était aussi corrompue que son grand-père, elle n’avait après tout pas à culpabiliser. D’autant que, selon les journalistes, le beau Demitri était lui aussi froid, impitoyable et malhonnête. A en croire les ragots concernant sa vie privée, son instinct paternel devait être inversement proportionnel au nombre de ses conquêtes féminines. Sans doute valait-il mieux que les Philipos et les Fiorukis s’éteignent avec eux. Au moins la haine qui unissait leurs deux familles serait-elle définitivement enterrée.

Le jour du mariage, Fiorukis déposerait une petite fortune sur son compte et il continuerait à le faire tant que durerait leur mariage. Sa mère pourrait subir l’opération dont elle avait tant besoin. Plus de soucis, plus besoin de concilier trois emplois simultanément sans pour autant parvenir à joindre les deux bouts. Aussi longtemps du moins que Fiorukis ne découvrirait pas que sa mère était toujours en vie. S’il l’apprenait, il ne mettrait pas longtemps à comprendre le piège dans lequel il était tombé…

La porte de l’hélicoptère s’ouvrit, laissant pénétrer dans l’appareil une bouffée de chaleur brûlante presque insupportable.

— Et n’oublie pas que tu es une Philipos, lui lança son grand-père en la poussant rudement à l’extérieur.

— Jamais vous n’avez autorisé ma mère à porter ce nom, rétorqua Alesia. Mais aujourd’hui, parce que ça vous arrange, il faut que je l’utilise.

— C’est précisément parce que tu es une Philipos que Fiorukis veut t’épouser, lui rappela-t-il avec un sourire narquois. Et arrête de tirer sur ta robe.

— Elle est d’une indécence…

— C’est exactement ce qu’il faut, répliqua-t-il en la regardant d’un air satisfait. Il faut que le jeune Fiorukis voie ce qu’il achète. Il a beau avoir un sacré sens des affaires, il a le sang chaud. A peine t’aura-t-il aperçue qu’il ne pensera plus au contrat, je peux te l’assurer. Et pas un mot sur ta mère ni sur la raison pour laquelle il te faut cet argent.

— Mais s’il demande pourquoi je tiens tant à l’épouser ?

— Il est doté d’un ego aussi immense que la Grèce. Il croira que tu es comme toutes les autres : que tu as succombé à son charme irrésistible. Ou à l’attrait de sa fortune, ajouta-t-il avec un rire grinçant.

Alesia se sentit humiliée d’avance à l’idée du jugement que Demitri Fiorukis allait porter sur elle.

— Tout ce qu’on te demande, poursuivit son grand-père, c’est de coucher avec lui dès qu’il en exprimera le désir.

La jeune femme sentit son estomac se retourner. Jusque-là, elle avait évité de penser à l’intimité physique qu’impliquait le mariage. En ce moment, la presse prêtait au moins trois maîtresses simultanées à Fiorukis, ce qui laissait supposer à Alesia qu’elle n’aurait pas à supporter ses avances trop souvent. Sans doute serait-il un mari à éclipses, ce qui lui convenait parfaitement du moment qu’il continuait à verser l’argent sur son compte.

Elle frissonna cependant et, si son grand-père ne l’avait pas poussée de nouveau, sans doute serait-elle remontée dans l’hélicoptère en demandant au pilote de la ramener sur le continent. Mais elle se retrouva sur le tarmac, dans la lumière aveuglante qui lui dissimulait une haute silhouette immobile à quelque distance. Comme elle faisait mine de s’arrêter de nouveau, elle sentit une nouvelle poussée au creux de son dos et chancela sur les talons vertigineux qu’elle n’avait guère eu l’occasion de porter jusque-là. Au même instant, deux bras solides la saisirent pour assurer son équilibre. Embarrassée, elle balbutia quelques remerciements tout en s’agrippant à l’homme qui l’avait sauvée d’une chute humiliante. Elle leva la tête et aperçut un visage viril éclairé par un regard noir et intense qui croisa un instant le sien. Un étrange frisson la parcourut tandis qu’elle sentait le rouge lui monter aux joues. Elle venait de comprendre qu’elle se trouvait dans les bras de Demitri Fiorukis…

— Mademoiselle Philipos ?

Ce nom lui était si peu familier qu’elle mit quelques secondes à comprendre que Fiorukis s’adressait à elle.

— Remets-toi, ma fille, s’écria son grand-père. Et essaie de répondre quand on te parle. A quoi sert la coûteuse éducation que tu as reçue si tu n’es même pas capable d’aligner deux mots ?

Empourprée d’humiliation, elle reprit son équilibre et jeta un regard angoissé à son interlocuteur.

— Excusez-moi, mais…

— Je vous en prie, coupa Demitri d’une voix froide et contrôlée, tout en fixant Dimitrios Philipos avec une expression qui la fit frissonner.

Ces deux hommes se haïssaient.

— Quelle godiche ! lança le vieil homme avant de se tourner vers leur hôte. Croyez-moi, quand elle fait attention, elle est très capable de marcher, comme la plupart des femmes d’ailleurs.

Alesia baissa la tête pour dissimuler la colère qu’elle sentait briller dans ses yeux. De peur de faire volte-face pour se précipiter vers l’hélicoptère, elle s’efforça de penser à sa mère clouée dans son fauteuil, sa mère qu’elle aimait plus que tout au monde.

Elle devait oublier à quel point elle détestait son grand-père et toute la famille Fiorukis.

Quoi qu’il arrive, il lui fallait sauver sa mère.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par flora 2020-06-24T08:13:08+02:00
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Une lecture que j'ai adorer. A par le comportement de demetri au début du livre, la suite nous fait découvrir des détails qui nous passionnent jusqu'à la fin.

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Commentaire ajouté par Paulinette11 2020-05-10T11:09:00+02:00
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Bonne lecture. Certain passage était prévisible mais c'est une romance harlequin donc c'est sur que il ne peut y avoir que un happy end pour les deux protagoniste.

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Commentaire ajouté par DarkAthena59 2019-10-08T12:43:27+02:00
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Adaptation de l'un de mes romans azur préféré, le manga se lit rapidement.

Mais il est toutefois moins passionné que le roman. Après, ce n'est peut être pas évident d'adapter des romans en manga.

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Commentaire ajouté par lou02 2018-03-11T20:32:35+01:00
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Un livre intéressant basé sur la vengeance. Tout le monde veut se venger sans savoir véritablement la fin mot de l'histoire. Pleins de sens cachés dans les propos. Une histoire d'amour qui se construit au fil des pages. Une belle petite romance pour passer la soirée.

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Commentaire ajouté par lou02 2018-03-11T19:33:58+01:00
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Un livre intéressant basé sur la vengeance. Tout le monde veut se venger sans savoir véritablement la fin mot de l'histoire. Pleins de sens cachés dans les propos. Une histoire d'amour qui se construit au fil des pages. Une belle petite romance pour passer la soirée.

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Commentaire ajouté par Khaoulaelkha 2016-06-26T00:33:59+02:00
Or

J'ai bien aimé , une histoire facile à lire , et à mon gout , à recommander !

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Commentaire ajouté par DarkAthena59 2015-10-03T16:58:51+02:00
Bronze

Une belle histoire d'amour et de vengeance, avec retournement de situation finale! J'aime

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Commentaire ajouté par NENETTE29 2014-10-02T14:23:00+02:00
Lu aussi

Lu quelques pages puis abandon. Servir d'objet à son grand père pour assurer sa vengeance.

C'est pas ma tasse de thé.

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Commentaire ajouté par ilovethehost 2013-02-13T04:21:02+01:00
Lu aussi

Un couple captivant et émouvant et un complot familial intéressant... A lire !

ilovethehost.overblog.com

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Dates de sortie

Épouse par contrat

  • France : 2009-01-01 - Poche (Français)
  • France : 2012-09-20 (Français)
  • USA : 2005-10-25 - Poche (English)
  • USA : 2010-04-07 (English)

Activité récente

flora le place en liste or
2020-06-24T08:10:04+02:00

Titres alternatifs

  • Sale or Return Bride - Anglais
  • Sale or Return Bride (For Love or Money #5) - Anglais
  • Apaixonada pelo seu marido - Portugais
  • Noiva do desejo - Portugais
  • Il matrimonio del secolo - Italien
  • Enamorada de su marido - Espagnol
  • 仮面の花嫁 - Japonais

Évaluations

Les chiffres

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Commentaires 9
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