Extraits

Je me laissai aller à chanter sur l’intense morceau de Lana (*Lana Del Rey - Million Dollar Man), m’emmêlant les pinceaux dans les paroles alors que je roulais.

Et m’arrêtai brutalement.

Ma mâchoire se décrocha alors que je réalisai ce que je venais de faire.

– Merde, dis-je en voyant s’ouvrir les portes de la voiture que je venais d’emboutir.

Exactement ce dont j’avais besoin : payer plus cher d’assurance.

Je ne savais pas ce qui était le pire, le fait que je vienne juste d’enfoncer ma minable Taurus avec air climatisé dans l’arrière d’une Mercedes noire qui avait l’air très chère, ou que les hommes qui en sortaient soient les plus beaux que j’avais jamais vus. Et que je ne pouvais leur cacher le boulet que j’étais.

Le conducteur enleva ses lunettes de soleil, et j’arrêtai littéralement de respirer. Il portait une chemise blanche boutonnée jusqu’en haut et un pantalon de costume noir, tout comme les autres gars avec qui il était, mais son visage était rasé de près et il avait une fossette sur le menton. Ses cheveux blonds étaient plaqués en arrière et ses yeux auraient pu se confondre avec l’océan s’il se tenait à côté.

Ce que j’aurais donné pour le voir sur le sable de Venice Beach sans sa chemise! C’était clairement un homme qui valait un million de dollar, Lana avait raison.

– On m’a dit que la première règle, c’était de rester vigilante, et la seconde d’être sûre de soi.

Reina rit.

– D’accord, dans ce cas la troisième règle, c’est de garder ce qu’on entend pour nous. Tu ne peux même pas m’en parler.

– Oh mon Dieu, grognai-je. Pourquoi diable tu m’as embarquée là-dedans ?

– Ne t’en fais pas, c’est une bonne chose. Je veux dire, si vraiment tu as besoin d’en parler, confie-toi à une plante. C’est ce que je fais. Ou à mon chat. C’est un très bon confident. Tout comme ma fougère.

– Les humains ont cette idée controversée d’âme sœur, commençai-je. Avec les métamorphes, il n’y a pas de débat. En tout cas, une fois que tu le ressens, il n’y en a plus. Je n’y croyais pas avant de te rencontrer. Et tu es mienne. Tu es ma seule et unique compagne dans le monde. Et maintenant que je t’ai trouvée, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour m’assurer que tu sois en sécurité et heureuse. Que tu m’aimes ou non, que tu sois avec moi ou non, ton bonheur sera toujours au cœur de mes préoccupations. C’est plus que de l’amour. C’est le destin.

– Le destin…, dit-elle.