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Reacher disposait de très peu de vêtements civils, dont certains même pas vraiment civils. Quand il n’était pas en service, il portait un treillis de la marine vieux de trente ans. Il connaissait un type qui connaissait un type qui travaillait dans un entrepôt où, affirmait-il, était stocké un ballot de vieux machins délivrés à la mauvaise adresse – sous la présidence de Lyndon Johnson –, erreur jamais corrigée par la suite. Apparemment, la morale de l’histoire était que les anciens treillis de la marine ressemblaient à s’y méprendre à des Ralph Lauren neufs. Non que Reacher se souciât du style des pantalons. Mais le prix de cinq dollars était attractif. Et le pantalon convenait. Jamais porté, jamais déballé, parfaitement plié, une légère odeur de renfermé, mais bon pour tenir encore au moins trente ans.
Les tee-shirts qu’il portait en dehors des heures de service ne faisaient pas davantage civil : c’étaient de vieux tee-shirts de l’armée, délavés et usés au fil des lavages. Seule sa veste était foncièrement non militaire. Une Levi’s en jean marron clair, authentique à tous égards, étiquette comprise, mais cousue par la mère d’une ancienne petite amie dans un sous-sol à Séoul.
Il se changea, puis rangea le reste de ses affaires dans un sac en toile et une housse à costume, qu’il porta jusqu’à une Chevrolet Caprice noire stationnée au bord du trottoir. Il devait s’agir d’une vieille voiture de la police militaire, à la retraite, et dont on avait retiré les autocollants blancs et colmaté les emplacements pour les gyrophares et les antennes avec du caoutchouc. La clé était sur le contact. Le siège était usé. Mais le moteur démarrait, le boîtier de vitesse fonctionnait, et les freins aussi. Reacher fit demi-tour comme s’il manœuvrait un cuirassé, puis il prit la direction de McLean, vitres baissées et radio allumée.
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