Ravenswood School - Quartier Libre

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Amnesia-x

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Re: Ravenswood School

Message par Amnesia-x »

Au fait Leah, ça serait bien qu'on pense à faire les duos pour les dortoirs car il me semble évident qu'il y a forcément un lien (bon ou mauvais) avec celui ou celle qui partage leur chambre surtout si ils sont coloc' depuis l'âge de 10 ans . Je me suis d'ailleurs servi de ce lien pour Kieran avec Adan' et Naji s'en est servi pour Nikita avec Melyna ;)
Du coup si certains sèchent pour des liens, je trouve que c'est un bon moyen d'en établir entre les persos ^^
Amnesia-x

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Re: Ravenswood School

Message par Amnesia-x »

OH c'est cool l’événement ce week-end !! ^^
Ah bah justement je parlais coloc' moi aussi , transmission de pensées :D
Lea_h

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Re: Ravenswood School

Message par Lea_h »

En fait pour les liens concernant les coloc' j'ai imaginé que chaque année les répartitions soient renouvelées mais que parfois la direction remet plusieurs fois les mêmes coloc' dans la même chambre, d'où les liens :) (jsp trop si c'est clair xD)
Amnesia-x

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Re: Ravenswood School

Message par Amnesia-x »

Si c'est clair ^^ ok si tu veux faire ton événement ce week-end il va falloir que tu nous donnes les duos ou alors c'est une surprise ! 8-) Et sinon j'aime bcp l'idée de la porte "secrète" dans la bibliothèque... On comprend maintenant pourquoi certains élèves y passent tout leur temps... Hmmm bandes de petits chenapans.... Maintenant je sais tout ! hein Adan' et Naomie c'est du beau !! 8-) et Moira aussi..... ;p
naji2807

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Re: Ravenswood School

Message par naji2807 »

Qui Adan, moi dieu non jamais! :lol:

Tout le monde, je suis en recherche active d'avatar pour ma fée, petite description de ce que je voudrais :
Elle a 17 ans, elle doit paraître fragile, elle doit être petite, si possible blonde, sinon c'est pas grave, elle doit être un peu jolie quand même, mais pas une bombe atomique :) si vous avez des idées je suis preneuse ^^
naji2807

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Ravenswood School - Lorrella

Message par naji2807 »

Lorrella Este
Née le 6 Avril, 17 ans, Fée


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Relax

Bonjour, je m’appelle Lorrella, ça veut dire petit lutin, et ma mère m’avait expliquée que mes parents avait choisi ce prénom parce qu’à ma naissance, j’étais un tout petit bébé, que j’avais un poids bien inférieur à celui de la moyenne et une taille tout aussi petite. Malgré ces petites proportions, je n’ai jamais eu de problème de santé, et j’ai passé une enfance douce et heureuse.
Mes parents étaient deux fées aussi, mais ça paraît évident. Mon père fait de la recherche en botanique, et ma mère était fleuriste, ce qui fait que j’ai toujours était entourée de fleur, et que dès mon plus jeune âge j’aimais aider ma mère dans son magasin.
J’adorais ma mère, et j’étais très proche d’elle. Mon père n’était pas toujours là, il lui arrivait de beaucoup voyager pour aller étudier des plantes qu’on ne trouve que dans des régions très lointaine. Mais il ne me manquait pas tant que ça, parce que ma mère était là. J’avais une relation fusionnelle avec elle, et la quitter, n'était-ce qu’une journée, me paraissait affreusement triste.

Vous vous demandez peut être pourquoi je parle de ma mère au passé alors que je parle de mon père au présent ? La raison est assez simple, c’est parce que ma mère n’est plus là, elle a quitté ce monde il y a maintenant 6 ans.
C’était une journée absolument normale, mais après tous, toutes les journées commencent normalement. Mon père n’était pas là, il était encore en déplacement, comme souvent, et j’étais à la maison avec ma mère. Elle prenait sa douche et moi mon petit déjeuner, c’étaient les vacances, mais elle, elle travaillait quand même. Moi, déjà à l’époque, j’étais à Ravenswood School, et je rentrais chaque vacance pour aider ma mère au magasin.

Ce jour là, alors que je terminais mes céréales, un énorme bruit s’est fait entendre à l’étage, puis plus rien. Je suis restée figée une seconde, le temps que mon cerveau comprenne que quelque chose n’allait pas, puis j’ai monté les escaliers en courant et appelant ma mère. Arrivée devant la salle de bain, je n’avais toujours pas eu de réponse, aussi j’ai ouvert la porte qu’elle ne fermait jamais à clef.

Je crois que jamais je ne pourrais sortir l’image qui a suivi l’ouverture de la porte de ma tête. Ma mère avait vraisemblablement glissée, c’est en tout cas ce qu’en ont déduit les enquêteurs par la suite, et sa nuque s’est violemment cogné sur le rebord du lavabo. Le choc l’a tuée sur le coup. Oui, je sais ce que vous vous dites, c'est complètement impossible, ce genre de chose ça n'arrive jamais, ou alors seulement dans les films, et encore. Et pourtant j'avais le fait que c'était possible juste devant les yeux. En ouvrant la porte, je n’ai même pas crié, je ne pouvais pas, je regardais ses yeux grands ouverts, et cette simple image m’empêchait de croire que l’impensable était arrivée. On ne peut pas être mort si on a les yeux ouverts n’est-ce pas ? Les morts ont les yeux fermés. C’est en tous cas ce que mon cerveau se répétait pour tenter de se convaincre qu’à aucun moment la conclusion de la mort certaine de ma mère n’était envisageable.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée prostrée debout, la porte grande ouverte, mes yeux posés sur le corps de ma mère, sans que mon esprit ne veuille y croire. C’est finalement le téléphone qui sonnait qui m’a fait sortir de ma transe. Machinalement je me suis dirigée vers lui, j’ai décroché et la voix de mon père m’a ramené à la réalité. C’est à ce moment là que les larmes ont commencé à couler, des larmes qui semblaient ne plus pouvoir arrêter. C’est aussi à cet instant précis que j’ai accepté l’inévitable, quand j’ai dit à mon père « maman ne bouge plus », au fond de moi je savais très bien qu’elle ne bougerait jamais plus.

Mon père est évidemment rentré dans l’urgence, et depuis ce jour là, il n’est jamais reparti en déplacements. Il part bien sûr tous les matins au travail, mais il rentre chaque soir, même quand je suis à Ravenswood. Je crois qu’il s’en veut, qu’il se dit qu’il n’aurait pas dû me laisser seule, que si il était resté peut être que rien ne serait arrivé. Pourtant je lui ai dit à plusieurs reprises que je ne lui en voulais pas, que je ne lui en voudrais jamais, que ce n’était pas sa faute, ni celle de personne, et qu’il ne devait pas s’en vouloir comme ça.


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Après la mort de ma mère, j’ai commencé à me replier sur moi-même, je sortais moins, je mangeais moins, et surtout je dormais moins. Et puis, petit à petit, j’ai commencé à être anxieuse pour un rien, j’avais peur de tout, tout le temps, la moindre chose me faisait sursauter, je développais des peurs pour des choses qui ne m’avaient jamais paru effrayantes, je me sentais rapidement mal à l’aise, que ce soit en public ou quand j’étais au contraire trop souvent seule. Mon père m’a emmenée voir un psychologue, mais ce dernier a assuré que c’était normal, que j’étais dans une phase de deuil, que ça allait passer.

Une année entière était passée, j’avais 12 ans, et les symptômes du deuil « normal » ne passait pas. Le psychologue ne semblait pas trop alarmés, mais mon père si, alors il m’en a fait consulter d’autres. Certains ont supposé que j’avais en fait un choc post traumatique, dû à la découverte le corps de ma mère. D’autres assuraient que le deuil finirait par passer et que je retrouverai une vie normale.

Mais deux ans après la mort de ma mère, rien n’allait mieux, je vivais dans un monde de peur permanente, d’anxiété et de stress, où toutes les situations possibles et imaginables prenaient dans mon esprit une tournure négative. J’avais l’impression que le danger était partout, que comme ma mère, je pouvais à chaque instant mourir, que je n’étais nulle part à l’abri, si ce n’était dans mon lit.

Finalement, c’est l’année de mes 14 ans, alors que mes anxiétés semblaient atteindre leur paroxysme, qu’une psychologue me diagnostiqua un trouble anxieux généralisé. Je ne saurais pas vraiment l’expliquer avec ses mots à elle, mais si on devait le résumer, je pense qu’on pourrait le dire ainsi : j’ai peur de tout et de rien, tout le temps. Heureusement, poser ce diagnostique m’a beaucoup aidée. Depuis que je sais quel est mon problème, j’essaie, avec l’aide de cette psychologue, de travailler petit à petit sur mon anxiété, et je pense que ça marche un peu. Déjà, je ne fais plus d’attaque de panique, alors que j’en faisais presque trois par ans avant le début de la thérapie. La dernière que j’ai du en faire une remonte à un an, donc on peut dire que ça va. Ensuite, je n’ai plus tant de symptômes de phobie sociale que ça, je veux dire que j’ai toujours peur de parler en publique, et je deviens toujours instantanément rose quand je dois parler à un garçon, mais au moins maintenant, je peux me faire des amies, et je peux même tenir une conversation sans me sentir hyper stressée. J’essaie aussi de travailler sur mon rythme cardiaque et sur ma respiration, parce qu’à force de stresser tout le temps et d’être anxieuse et apeurée pour tout et rien, mon cœur bat à cent à l’heure tout le temps, et je respire beaucoup trop rapidement, en fait heureusement que je ne suis pas asthmatique par-dessus le marché.

Ce sont les fleurs et le dessin qui m’ont le plus aidé à m’apaiser. Les fleurs ça semble évident vu ce que je vous ai raconté tout à l’heure, j’aime toujours autant m’occuper des plantes, et j’espère pouvoir reprendre le métier de ma mère après avoir fini ma scolarité. Et en ce qui concerne le dessin, et bien ça me calme de prendre une feuille et de simplement dessiner ce que je vois, ça me permet de prendre du recul sur la situation, de me rendre compte qu’il n’y a pas de raison d’avoir peur, en fait ça me donne un certain contrôle sur mon environnement, et ça me permet aussi de ne pas me laisser subjuguer par mes émotions.

Concernant les cours à Ravenswood, disons que le début de ma scolarité a été assez perturbé, et que du coup j’ai un peu de mal à m’accrocher en classe, enfin sauf en cours de botanique bien sûr. Niveau magie, je ne suis pas la meilleure, sauf quand il s’agit de tout ce qui a un rapport avec la terre, la magie sur les plantes et tout ça, de ce point de vue là je m’en sors vraiment bien.
J'ai aussi essayé de me mettre au sport, c'est ma psy qui pensait que ça pourrait m'aider à me sociabiliser un peu plus. Du coup j'ai d'abord essayé la gym pour la simple et bonne raison que je ne me voyais pas faire du basket (Je pense ne pas avoir besoin d'expliquer pourquoi) et l'escrime me faisait un peu trop peur. Du coup j'ai commencé par la gym parce qu'entre ça et le tennis, la gym arrive en premier dans l'ordre alphabétique. Bon je vous le dis tout de suite, ça a été une catastrophe... Je n'arrivais à rien, surtout parce que j'étais très stressée par le regard des autres et notamment ces garçons qui nous regardaient souvent à l'entraînement. Du coup au bout de 6 mois à peine j'ai arrêté. Mais comme je voulais vraiment faire des efforts, j'ai commencé le tennis l'an dernier. Bon disons que c'est moins pire. Je ne suis pas franchement douée mais je m'en sors un peu. Bon d'accord j'avoue que j'ai peur quand la balle arrive un peu trop vite, mais promis je fais des efforts la dessus aussi.



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Caractère

Je ne sais pas trop comment me qualifier, mais je suppose que la plupart des gens me trouvent timide, et ils doivent avoir raison. Depuis que j’ai commencé ma thérapie, j’ai un peu plus de facilité à me sociabiliser, mais ce n’est pas encore vraiment parfait, et surtout je n’ai pas l’aisance qu’ont certaines filles de l’école, notamment avec les garçons où je suis une véritable catastrophe. En fait disons simplement que quand un garçon me parle, je me mets à rougir et à bafouiller au bout de 30 secondes, et je n’ai qu’une envie, me cacher pour qu’on ne me voit plus.

Enfin, même si ma thérapie m’a aidée et m’aide encore à calmer nombres de mes angoisses, je reste assez anxieuse et facilement apeurée. Je sursaute très facilement et je suis assez chochotte selon mon père. Bon en même temps c’est vrai que je pleurs assez facilement, mais je travaille là-dessus aussi.

Malgré tout, ma mère me manque beaucoup moins qu’avant, et même si je suis très anxieuse, ça ne fait pas de moi quelqu’un de très triste, au contraire je souris souvent, et sachez que ce n’est parce que j’ai peur que je suis d’une quelconque façon malheureuse.



Physique

Je suis tres petite et blonde, j’ai les yeux bleus, et comme toutes les fées j’ai des petites ailes dans le dos. A part ça, je ne vois pas grand-chose d’autre à dire sur moi.

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Liens

Sarajevo
Il s’avère que ma psy avait une fois de plus raison, car faire du sport m’a effectivement aidé à me sociabiliser. C’est en pratiquant, ou tout du moins en essayant de pratiquer ce sport qui à mon avis reste quand même assez dangereux, je que j’ai rencontré Sarajevo. Elle a tout de suite été gentille avec moi, puisqu’elle m’a aidé à avoir moins peur de la balle de tennis et m’a même donné quelques techniques pour mieux tenir ma raquette. Je lui suis très reconnaissante pour ces conseils, et je pense que c’est aussi pour ça que je ne me sens pas aussi gênée par sa présence que par celle d’autres gens. A part pendant les cours de tennis, il nous arrive de nous voir quelques fois, mais pas non plus tout le temps, déjà parce qu’on n’a pas le même âge et donc on n’a pas de cours en commun en dehors du tennis, et ensuite parce que je pense que Sarajevo préfère être un peu seule parfois. Moi la solitude finit souvent par m’angoisser quand elle dure trop longtemps, mais comme tout finit par m’angoisser, j’ai finis par prendre l’habitude.

Aaron
Il faut croire que ma psy avait même doublement raison, mais cette fois-ci pas sûre que ça me fasse autant plaisir. C’est aussi grâce au cours de tennis que j’ai rencontré Aaron pour la première fois, et qu’il est venu me parler. Je dois dire que même si ça fait un an que je fais du tennis et donc que je le croise assez régulièrement, c’est toujours aussi catastrophique quand il vient me parler. Bon d’accord disons qu’il y a une très légère amélioration, avait je n’arrivais pas à aligner deux mots compréhensibles, et maintenant je peux faire des phrases de trois mots qui veulent dire quelque chose. Ma psy dirait que c’est un bon exercice, mais moi je trouve qu’à chaque fois qu’il vient me parler, ça s’apparente à une scène de torture. Bon d’accord, j’exagère peut être un peu, mais déjà que c’est dur pour moi de parler aux garçons, imaginez avec quelqu’un qui fait 30 centimètres de plus que moi. Bon vous me direz, au moins ça me donne une bonne excuse pour ne pas le regarder dans les.

Kieran
Le problème c’est qu’Aaron n’est pas le seul à venir me parler de temps à autre sans que je comprenne vraiment quel intérêt il y a à parler à une personne qui a du mal à faire autre chose que bégayer. Il y a aussi Kieran qui, même si il est gentil, au même titre qu’Aaron d’ailleurs, vient souvent me torturer. J’essaie, je vous jure, j’essaie de faire des phrases avec sujet verbe complément, et j’espère y arriver encore mieux cette année, mais sincèrement, à chaque fois j’ai l’impression que je vais me liquéfier sur place.

Falcon
Avant de vous parler de lui, il faut que je vous explique ce qu’il s’est passé ce jour là, alors vous comprendrez tout. Vous savez déjà que j’adore les fleurs, et c’est tout naturellement que ce jour là, je regardais de belles azalées dans la cour de l’école et que je m’étais même arrêté pour les dessiner. Comme je vous l’ai déjà dit, le dessin c’est quelque chose d’apaisant pour moi. Mais au bout de quelques minutes, j’ai remarqué que quelque chose bougeait dans ma vision périphérique, et je n’ai pas mis plus d’une seconde à comprendre qu’il s’agissait d’une petite chenille verte qui grimper le long de ma manche de pull. Elle avait du tomber de l’arbre juste au dessus de moi, mais peu importe, parce que vous devez savoir une chose, parmi les nombreuses choses qui me terrifient, il y a bien évidemment une longue liste d’insectes, en fait j’ai peur de tous les insectes, qu’ils rampent, qu’ils volent, qu’ils piquent ou qu’ils soient inoffensifs comme les papillons, ils me fichent une trouille bleue. Alors oui je sais, c’est très paradoxale d’aimer les fleurs mais pas les créatures qui s’y cachent une bonne partie du temps, mais en même temps les fleurs ne grouillent pas, et n’ont pas d’horribles pattes. Mais revenons-en à cette chenille, à l’instant où je l’ai vu, j’ai lâché mon carnet de dessin et, en poussant de petits cris apeurés je me suis mise à gesticuler dans tous les sens pour qu’elle s’en aille. Bien sûr, comme à chaque fois en fait, ça n’a pas fonctionné, la pauvre petite créature est restée bien accrochée, et moi je paniquais de plus en plus, bougeant mon bras frénétiquement, et sentant la panique me submerger. J’en suis arrivée à un tel point que j’ai commencé à pleurer en priant pour qu’elle s’en aille, oui je sais, ça en devenait franchement ridicule, mais sur le coup, plus rien n’avait de sens, il y avait juste cette affreuse chose sur mon bras, et une peur incontrôlable qui me dictait toutes mes pensées. Je ne sais pas combien de temps je serai restée comme ça, à pousser des cris et à gesticuler dans la cour de l’école, en espérant que la pauvre chenille, sans doute aussi traumatisée que moi, finisse par tomber toute seule. Mais d’un coup, j’ai senti deux mains ferment qui m’attrapait par les épaules, et avant même que j’ai pu reprendre mes esprits, l’une des deux avaient retiré la chenille de mon pull. J’ai cligné des yeux, encore larmoyante, et j’ai entraperçu le visage de la personne à qui appartenait ces mains. Mais presque aussitôt, alors que la panique refluait, c’est la honte qui m’a submergée, quand le ridicule de la situation m’a frappée. Mes joues sont devenues instantanément rouges et j’ai perçu les rires et les regards moqueurs sans même avoir eu besoin de me retourner. Je n’avais qu’une envie, pouvoir disparaître, me rendre invisible, n’importe quoi qui me dérobe aux regards moqueurs. J’ai ramassé mon carnet de dessin et après avoir brefouillée, un mélange de bredouiller et bafouiller, un « merci » à mon sauveur du jour, je suis partie le plus vite possible. Ce n’est qu’après que j’ai appris qu’il s’appelait Falcon, et depuis ce jour, c’était l’an dernier si je ne dis pas de bêtise, je le fuis comme la peste. J’ai cru comprendre que c’était un ami de Kieran et Aaron, ce qui ne m’aide pas à être plus à l’aise en leur présence à tous les deux. Je ne veux pas recroiser à nouveau Flacon, parce que je suis sûre qu’il me trouve ridicule, pathétique, et que sais-je encore. Du coup dès qu’il se trouve dans une pièce, je n’y entre pas, même si j’avais quelque chose à y faire, et si je dois passer par un couloir et qu’il s’y trouve, je rebrousse chemin et trouve un autre itinéraire, même si ça doit me prendre plus de temps.

Mr Dal’Varek
Comme je vous le disais, le tennis m’a plutôt bien aider en ce qui concerne ma socialisation, mais en vérité ça m’a aussi amené en face d’un énorme problème pour moi, un problème qui prend la forme du professeur de sport Mr Dal’Varek. Le premier problème que j’ai avec le Coach, c’est son nom de famille, je ne sais combien de fois je l’ai appelé Mr Val’Darek, ce qui ne fait qu’ajouter à l’agacement qu’il éprouve pour ma personne. Parce que oui, il semblerait que j’agace Mr Dal’Varek au plus haut point. Bon d’accord, je suis très nulle en tennis, mais ce n’est pas seulement ça le problème, le problème c’est qu’il me fait extrêmement peur et qu’à chaque fois qu’il essaie de m’expliquer quelque chose, comme il a un air très agressif, je trouve, je recule, et il m’est parfois arrivé d’être au bord des larmes, terrifiée. Du coup il me fait souvent des remarques pas très gentilles, et je vous jure que j’essaie de m’améliorer, mais il a tout le temps l’air en colère, et puis c’est un loup-garou et si il se met trop en colère il… Je sais pas trop, mais parfois, tout au fond de ma tête, je me dis qu’il pourrait me manger.

Gabriel
Bon d’accord, il y a peut être bien un garçon avec lequel j’arrive à parler sans que ce soit trop dramatique. J’entends par là que je ne bégaie presque plus quand je lui parle, et que je rosis seulement un peu. Mais en même temps, c’est un garçon très différent des autres. Déjà il n’est pas intéressé par les filles, donc ça me soulage un peu, je ne sais pas pourquoi, peut être parce que comme ça je n’ai pas l’impression d’avoir un poids sur mes épaules, que je n’ai pas l’impression qu’il me jauge. Et puis ensuite… Bah il est très timide pour un loup quand même. Alors bon je sais qu’il ne faut pas faire des clichés, mais quand même, d’habitude les loups ont l’air bien plus méchant, regardez monsieur Val’Da… euh Dal’Varek, il fait peur !
Enfin bref, Gabriel est venu me voir un jour il y a environs un an. Je ne l’ai même pas senti approcher, j’étais trop absorbée par mes dessins, et puis quand il a pris la parole, j’ai cru que j’allais me liquéfier sur place, et j’aimerai vraiment apprendre ce fichu sort d’invisibilité, histoire de pouvoir disparaître dans les moments comme ça. Mais finalement, ça s’est beaucoup mieux passé que ce que je pensais. Il ne s’est pas moqué de mes dessins, il les a même complimenté, ce qui m’a fait passer du rose/rouge au cramoisi instantanément. Il m’a demandé des conseils pour apprendre à dessiner, et même si ça m’a demandé beaucoup de courage, j’ai accepté de lui apprendre quelques trucs.
Depuis ce jour on se retrouve parfois, et comme je le disais, je suis un peu plus à l’aise en sa présence, mais il m’arrive encore de bégayer ou de rougir parfois. Du coup la plupart du temps je reste silencieuse en sa présence. J’en ai parlé à ma psy, et elle m’a dit que ce serait un très bon entraînement pour vaincre ma peur des garçons, mais je n’arrive pas à lui expliquer que là ce n’est pas pareil, parce que Gabriel n’aime pas les filles… Mais au fond elle a peut être raison, c’est un garçon comme les autres.


Gabrielle
Cette fois-ci c’est une fille, alors on pourrait croire que ça devrait aller, que ça ne devrait pas trop mal se passer, mais Gabrielle a quand quelque chose d’assez impressionnant dans sa personnalité. Et puis bon, déjà c’est un loup, et comme je le disais, les loups, je ne trouve pas ça très rassurant. Je ne veux pas faire de discrimination entre les espèces, loin de là, mais il faut admettre qu’un loup ça fait plus peur qu’une fée quand même.
Mais bon, Gabrielle n’est pas méchante avec moi, en fait elle ne me parle pas trop, la seule chose qu’elle fait me concernant, c’est que tout comme Aaron, elle prend un peu ma défense devant Mr Val’Da… Dal’Varek, je ne vais jamais y arriver avec son nom… elle prend ma défense, mais le problème c’est que j’ai peur qu’à force qu’ils fassent tous les deux, Mr Dal’Varek soit encore plus fâché contre moi… Pourtant je n’ai rien fait de mal, ce n’est pas ma faute si j’ai peur de la balle.


Vikram
Lui aussi c’est un loup garou, ils sont vraiment très nombreux dans cette école… Je ne sais pas trop quoi penser de Vikram, c’est vraiment difficile, parce que d’un côté, il ne m’a jamais rien fait de méchant ou qui justifierait que j’ai peur de lui, et en même temps, quand je le vois se mettre en colère, pas avec moi mais avec d’autres gens ou dans d’autres situations, je suis instantanément terrifiée. Dans ces moments-là j’ai l’impression qu’il pourrait me manger…
Pourtant, quand je suis en cours de tennis, c'est-à-dire depuis un an, Vikram s’est toujours montré gentil avec moi, il m’aide un peu, m’explique des choses pour que je m’améliore, même si ça ne marche pas trop, ce qui n’est pas du tout sa faute mais la mienne. Le problème, c’est que quand il me parle, la plupart du temps je ressens quand même un stress intense, et je visualise toutes les fois où je l’ai vu se mettre en colère, du coup je n’écoute pas complètement ce qu’il dit et je hoche frénétiquement la tête en espérant ne pas le décevoir pour ne pas qu’il me mange…


Micah
C’est un fée, comme moi, et c’est peut être ce qui fait que je me sens un tout petit peu moins anxieuse avec lui. Et puis il y a aussi le fait qu’il fasse du dessin, c’est ça qui m’a poussé à aller lui parlé, sachant que je n’aborde presque personne, c’était un moment important pour moi. J’ai longuement hésité avant d’enfin oser lui demander à voir ses dessins. Il faut dire que je ne connais pas beaucoup de personne partageant ma passion, en dehors de Gabriel, mais c’est moi qui lui ai appris à dessiner.
Alors finalement, je l’ai abordé, avec beaucoup de peine, mais il ne s’est pas moqué, il ne m’a pas dit d’aller voir ailleurs, il a été très gentil, comme toutes les fées que je connais en fait. Et puis petit à petit, j’ai fini par prendre à nouveau mon courage à deux mains pour lui montrer mes propres dessins, d’abord les fleurs seulement, puis tous les autres, au fur et à mesure que je passais du temps avec lui.
Aujourd’hui, je me sens plus à l’aise avec Micah, même si il m’arrive encore de rougir ou de bégayer, comme avec Gabriel, mais je passe tout de même un peu de temps avec lui, on dessine en silence, c’est assez agréable, et puis ça m’aide à être plus sociable.


#Pâquerette
Dernière modification par naji2807 le sam. 02 juil., 2022 6:58 pm, modifié 20 fois.
Eparm12

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Ravenswood School : Caym « Kholer » Kollerov

Message par Eparm12 »

« Il vaut mieux donner son âme au Diable que d’essayer de la vendre à Dieu. » Gilbert Cesbron


Sell Your Soul

Traduction



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Identité :


Je suis Caym Kollerov, communément appelé « Kholer », un sorcier de sang-pur de dix-huit ans.


Histoire :


Etant de sang-pur, la logique veut que mes parents fussent tous deux des sorciers. Ma mère, une hispano-argentine, a rencontré mon père à l’âge de dix-sept ans, un biélorusse, et l’a fréquenté et s’est mise en ménage avec lui, avant de me concevoir plutôt jeune, aux alentours de vingt-deux ans. Elle avait sept ans d’écart avec mon père, un père que je n’ai jamais connu, et qui, me semble-t-il, ne m’a réciproquement pas connu non plus.
Ma mère me parlait auparavant, et prit le temps de m’avouer, quand je fus en âge de le comprendre, que mon père avait été assassiné par une créature surnaturelle quelconque, la seule piste que je détiens à ce jour étant qu’il ne s’agissait pas d’un sorcier, et ce fut à partir de ce moment partagé par ma mère que j’appris que j’étais davantage qu’un simple humain, autrement dit un sorcier, et qu’il existait autour de nous, dans notre monde, des elfes, des fées, des vampires, des loup-garous… Petit, je n’en savais évidemment rien, jusqu’à ce que ma mère ne me l’explique en détails, et elle me raconta l’Histoire de ces peuples, les guerres et le pacte établi entre un grand druide et le plus puissant des vampires. Elle me précisa que tout le monde n’avait pas accepté cette paix instaurée entre les différents peuples, d’où le fait que mon père, un beau jour, ne soit jamais rentré à la maison. Ma mère en fut extrêmement malheureuse et en souffrit seule, car j’étais encore un bébé à cette époque, qui me paraît lointaine aujourd’hui : je n’avais que trois ans lorsque le drame eut le lieu et qu’il fut tué, on ne savait où, par qui et pourquoi, et ma mère en fut inconsolable. Elle a dû retourner vivre avec moi sur les bras dans sa famille, qui a tout fait, tout essayé, tout tenté afin de l’aider à se remettre de la perte de mon père, et, à la place de mon père, je connus mes grands-parents maternels, dont je suis très proche. Ma grand-mère est une sorcière, non pas mon grand-père, mais il en sait bien plus que moi au sujet des créatures surnaturelles de toutes sortes, certainement par expérience due à son grand âge, et ils me gardaient pendant que ma mère partait travailler. Ce sont eux qui ont veillé sur moi, et assuré mon éducation. Ma grand-mère me narrait les exploits de ses ancêtres, qui s’étaient trouvés au cœur des batailles, et elle m’en reconstituait régulièrement par bouts, par fragments de souvenirs, des épisodes complémentaires, que je retenais, les ayant mémorisés, enregistrés, gravés au fer rouge dans mon esprit, inoubliables.
Je préférais passer du temps avec mes grands-parents, qui étaient doux, attentifs et patients avec moi, et le moins de temps possible en compagnie de ma mère, avec qui je me disputais constamment : il ne se déroulait pas une journée durant laquelle l’un de nous deux ne se faisait pas entendre. On se criait dessus sans cesse, j’étais capricieux, un véritable diablotin, démoniaque, parce que j’exigeais qu’elle me révèle des choses à propos de mon père, ce qu’elle refusait obstinément, et ça dégénéra. Certes, j’avais sept ou huit ans lorsque ç’a commencé, mais c’était déjà assez violent, et je n’use pas de ce terme à la légère. Il y eut la goutte d’eau qui fit déborder le vase : ma mère me gifla fort, et s’en mordit immédiatement les doigts. En un instant, elle m’avait frappé, réduisant des années de prise sur soi à néant, et en un instant, quelque chose s’était définitivement brisé entre nous, d’irréparable. Le temps guérit les blessures, mais je n’étais pas sûr que ça serait le cas de celle-ci, trop profonde, jusqu’à l’os, elle se laissait voir, que je camoufle depuis. Je n’en avais que faire de la gifle, en soi, ma mère ne me faisait pas plus mal en me giflant qu’en me cachant la vérité au sujet de mon père, et elle m’a envoyé à Ravenswood quand j’eus dix ans, se débarrassant purement et simplement de moi, qui ne lui apportais que des ennuis et problèmes.
Au début, durant mes deux premières années dans cette école spécialisée uniquement destinée aux surnaturels, jusqu’aux environs de mes treize ans, j’étais… Infernal. Insupportable, et j’en passe et des meilleures. Je faisais tout, absolument tout pour me faire renvoyer : je séchais, ne faisais pas mon travail, ne faisais même rien, me montrais insolent, irrespectueux, abject, infect. J’étais une terreur. Puis, remarquant, intégrant et assimilant que ça ne me mènerait à rien, à savoir sortir de là, que je serai à Ravenswood jusqu’à mes dix-huit ans et que je ne pourrai pas la quitter même en employant des moyens aussi radicaux, je me suis fait une raison et ai grandi et évolué en ayant en tête que rien ne changera, que rien n’y fera, et que je devrai prendre mon mal en patience. Après avoir obtenu mon diplôme, j’irai confronter ma mère et lui faire payer son silence, et ce qu’elle m’a fait subir en m’enfermant à double-tour dans cette école, sans aucune issue, aucune échappatoire. C’est paradoxal, mais en pleine adolescence, dans ce but, je faisais d’autres… Bêtises, si je peux qualifier ça de bêtises, toutes plus grosses les unes que les autres, mais parallèlement, j’écoutais et écoute en cours, ce qui est étrange, oui, mais à force d’assiduité, je m’imaginais et m’imagine toujours en dehors de ces murs, et parviens à maîtriser ma magie, ce que mes grands-parents avaient supervisé, et qui n’a fait que se consolider et se renforcer à Ravenswood. Mon statut de sorcier de sang-pur me confère des pouvoirs très puissants, dont je compte bien me servir. Serait-ce une menace ? A peine voilée. Je n’en ai strictement rien à faire. Le monde dans lequel je vis ne vaut rien, il n’en vaut pas la peine, m’indiffère, les personnes m’indiffèrent, les gens, les peuples, ils m’indiffèrent tous hormis ma famille, mais la colère envers ma mère qui s’est logée en mon être et gonfle, enfle en moi, est sur le point d’exploser.


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Caractère :


Je suis volontairement polaire et distant, sans aucune attache, antipathique, détestable voire haïssable, imbuvable, méprisant, impitoyable, en résumé, odieux avec ceux que je côtoie, mais pas parce que je suis un sorcier, qui plus est de sang-pur, mais car j’en ai marre, ras-le-bol de ces personnes qui s’intéressent à vous on ne sait pourquoi. J’ai horreur de ça, des fouines et fouineurs, de ceux qui se mêlent des affaires des autres. Néanmoins, ça ne m’empêche pas de m’amuser avec d’autres encore du même sexe ou du sexe opposé : un échange de bons procédés, où les intérêts flambent. Apparemment, selon eux, je serais un beau ténébreux, mystérieux, inaccessible, mais je ne prête pas attention à mon physique, je ne suis focalisé que sur mon objectif, tenace, borné. Si je suis désagréable, c’est également parce que je manie le cynisme à merveille, et suis sarcastique et désobligeant en toutes circonstances. Je n’ai aucun tact, ne suis doué d’aucune diplomatie, suis franc, sans détour, honnête à défaut d’être sincère, ironique et particulièrement agressif. Je suis en colère, un révolté injustement emprisonné, qui ne devrait pas l’être, et rattraperai ma mère dans quelques mois. Le plus tôt sera le mieux, ce n’est qu’une question de temps.


Liens et autres :


Je connais Melyna Olsen depuis mes quinze ans. Elle est arrivée à Ravenswood il y a trois ans, tandis que j’y suis contre mon gré depuis mes dix ans, et notre premier contact fut… Etonnamment collaboratif. Durant un cours, Melyna s’est soudainement mise debout au moment où personne ne s’y attendait, pas même le professeur, sautant presque de sa chaise tel un ressort, et a commencé à… Se prendre la tête avec le professeur lui-même. Tout simplement, comme ça. Elle n’a pas attendu que le cours soit terminé pour discuter avec lui en privé, non, elle a répondu et rétorqué de manière virulente à chacune de ses objections, et finalement, parce qu’il est professeur et nous des élèves, il l’a renvoyée de cours. Ou plus précisément, nous a renvoyés de cours, car plus Melyna s’énervait contre lui et lui balançait argument sur argument, plus je me pris d’intérêt pour… Le semblant de dialogue, qui relevait davantage d’une stichomythie qu’autre chose, et décidai d’intervenir en faveur de Melyna, dans le sens où je ne prenais pas sa défense, puisque je ne la connaissais pas et me fichais royalement d’elle, mais renchérissais ses arguments. Bien évidemment, ça n’a pas plu au professeur rudement bafoué par deux de ses élèves, qui nous a fait comprendre d’aller voir ailleurs et notamment chez la directrice, mais une fois hors de la salle de classe, je ne voulais certainement pas obéir et me rendre chez la directrice pour m’y faire épingler une énième fois, alors je me suis éloigné en ignorant Melyna. Mais, je ne sais trop comment, elle se retrouva avec moi pendant tout le temps que dura ma vadrouille dans Ravenswood, et nous ne sommes toujours pas allés régler nos compte avec le proviseur de l’établissement à ce jour. Depuis, Melyna et moi faisons des bêtises ensemble, et on a plusieurs fois eu des ennuis avec la direction de l’école.
Si au départ, elle ne m’intéressait pas du tout et était transparente à mes yeux, comme n’importe qui, en somme, Melyna s’est peu à peu imposée, et si je suis toujours immanquablement blasé en sa présence, je dois difficilement admettre que… Je l’aime bien. Elle doit être la seule personne pour qui je prends la peine d’ouvrir la bouche et de former des mots, construisant des phrases simples, simples mais des phrases quand même, mais si elle est celle dont je suis le plus proche, je ne lui ai encore rien confié au sujet de ma situation familiale. Déjà, je lui parle normalement, ce qui est un énorme progrès, et nos caractères semblables ne m’ont pas échappé. Melyna est un hybride, et sa nature s’incarne en elle à travers sa personnalité, tandis que mon sang pur n’en laisse rien paraître. Imprévisible. Melyna dissimule au monde sa partie fragilisée, mais à force de traîner avec elle, je l’ai décelée derrière sa façade de glace hérissée. Je ne l’en critique pas, elle fait ce qu’elle veut tout comme je fais ce que je veux, mais il y a une chose que je ne comprends pas : son aversion des loup-garous. Elle les abhorre, soit. Je n’essaie pas d’y remédier : elle se rendra compte que tous les loups ne sont pas des monstres, même si physiquement, nous le sommes tous.

Angélica… Ou Angélica del Castillo, sans raccourci. Je me permets de l’appeler Angélica et seulement Angélica, comme elle se permet de m’appeler seulement Kholer, ce que j’aurais de toute façon fait sans son accord à l’amiable, omettant son nom de famille complet, car, d’expérience, je n’aurais pas eu le temps de le lâcher entièrement dans un soupir ou un râle de plaisir en sa charmante compagnie. En effet, il se trouve qu’à partir de mes treize, quatorze ans, je fréquente Angélica et la vois assez régulièrement lorsque le désir et l’envie se font ressentir des deux côtés, c’est-à-dire presque tout le temps, malgré notre contrôle de nous-mêmes.
Angélica est une jeune fille de mon âge, une vampire de sang-pur, qui est aussi insupportable que moi, mais pas pour les mêmes raisons. Elle est ce qu’elle est et montre aux yeux de tous, mais contrairement à la majorité de ces gens, cette attitude et ce comportement qu’elle adopte et affiche ostensiblement et sciemment me font bien rire, parce que ce n’est pas ce qu’elle laisse paraître quand je suis avec elle et que j’embrasse et goûte chaque parcelle de son corps, de sa peau basanée, ses lèvres pulpeuses, que je maltraite des miennes et dévore, dérivant sur la délicate courbe de sa gorge, dans son cou, sur ses épaules, sa colonne vertébrale, qu’elles retracent sous un sillon de fine salive, ou sa poitrine, avant de descendre plus bas, toujours plus bas… Angélica est dotée d’un corps magnifique, sublime, de rêve, un aveugle pourrait l’affirmer, sur lequel la plupart des membres de la gente masculine fantasment, mais qui n’en profitent jamais même lorsqu’il arrive le beau jour qu’ils aient le droit de le toucher, car Angélica est une manipulatrice et se sert d’eux pour parvenir à ses fins, ce que je n’ai pas manqué de remarquer. Il faut être stupide, un imbécile fini pour ne pas l’observer, ou horriblement candide, naïf.
Elle n’a aucune valeur, aucun principe, aucune éthique, se satisfait d’être ce qu’elle croit être, et c’est ce qui est drôle chez elle. D’ailleurs, ce qui me fait rire également est que beaucoup de personnes jalousent le fait qu’on partage souvent le même lit, et que si je vais la voir, en prenant l’initiative, elle fait de même parfois et range son ego de côté le temps d’un soir ou d’une nuit avec moi. Angélica et moi avons un caractère semblable, bien que ça ne soit, encore une fois, pas pour les mêmes raisons, et si sa vanité m’indiffère, j’apprécie son ambition et sa force. Je les reconnais à leur juste valeur, et dois avouer qu’Angélica n’est plus une étrangère. Vue de l’extérieur, notre relation est trompeuse et en illusionne plus d’un : on peut penser qu’on se déteste, passant le plus clair de notre temps à nous jeter des piques à la figure sans répit, mais à l’intérieur, au sein de notre intimité, les corps parlent, communiquent, s’emboîtent et s’unissent, et les langues se délient, mais ce n’est pas afin de crucifier l’autre à coups de réparties cloutées, mais se procurer du plaisir sans nous mentir. A ce moment, les masques tombent, et il n’y a plus qu’elle et moi.

Caliste Musar Opalv… M’exaspère. Elle m’irrite : elle parle trop, est trop énergique, expansive, toujours à sourire, s’exprimer, bavarder, à faire du bruit pour rien… Elle est trop tout, incarnant l’excès lui-même, mais une facette du prisme de l’excès différente de celle d’Angélica, et j’aurais pu m’en délester depuis longtemps, mais non. C’est étrange. Je la connais depuis un bout de temps, depuis plus longtemps que Melyna ou encore Angélica, car la première fois qu’on s’est parlé remonte à l’époque où j’avais onze ans et que j’étais la terreur de Ravenswood, Caliste n’en ayant que dix. Nous avons un an d’écart, et elle avait intégré l’école cette même année. Ce qui est encore plus étrange, est que ce n’est pas elle qui est venue vers moi, mais moi qui lui ai adressé la parole. Je ne vais jamais au-devant des autres, ne m’en préoccupe pas parce que je n’y pense pas, mais cette fois-là, pour la première fois et la seule de ma vie, je crois bien, j’ai parlé à quelqu’un en premier.
Ce jour-là, j’étais assis sur un muret en train de fumer, ayant commencé à fumer tôt simplement dans l’optique de transgresser le règlement, qui n’existe que pour ça, lorsqu’une intruse a débarqué avec une bombe à la main, décidée à taguer le mur. Du haut de mon muret, je l’observais sans ciller, me demandant d’abord pourquoi j’étais dérangé, puis pourquoi n’aurais-je pas pu l’être, étant donné que je me trouvais dans un lieu dit public, ou du moins accessible à n’importe quel élève, et que je n’en avais pas l’exclusivité. J’avais immédiatement remarqué qu’elle était gauche et très maladroite, et l’ai conseillée sur comment réaliser un tag. Réellement. J’ai fait ça. Honnêtement, quand j’y repense, je ne devais pas être dans mon état normal. Je n’interpelle jamais les gens, et les conseille encore moins. Je devais être agacé par le fait que ma tranquillité soit troublée par une gamine, une louve, d’ailleurs, et que la meilleure façon de m’en débarrasser était de la conseiller pour qu’elle fasse rapidement son tag et s’en aille vite, mais visiblement, ça n’a pas produit l’effet que j’avais escompté, car elle m’a écouté et est restée avec moi, me posant des questions. Des questions. J’avais déjà épuisé mon quota de mots, alors j’ai sauté du muret et suis parti. Sauf que je n’avais pas prévu de me faire suivre.
Depuis, Caliste est revenue régulièrement vers moi et traîne avec moi tout en énonçant inlassablement de longs monologues dans le vent. Si je donne l’impression de ne pas les écouter, je les entends néanmoins d’une oreille attentive, et enregistre les informations importantes que j’en tire. Caliste ne m’a jamais laissé le choix jusqu’à présent et se ramène auprès de moi quand je m’y attends le moins. Je crois pouvoir affirmer que je la tolère. On a même fait quelques bêtises ensemble, qui sont assez mémorables, et me rappellent celles que j’ai faites avec Melyna par la suite. En bref, Caliste est trop tout, mais je ne l’ignore pas, et elle ne fait certainement pas partie de la population de gens qui m’indiffèrent, ni de ceux que je mets dans mon lit, Angélica étant une exception qui m’importe parmi ces personnes avec lesquelles j’assouvis mes désirs. Caliste est autre, et je la surveille de loin.

Jackson Luan Burrows est un petit elfe, dans tous les sens du terme, qui m’amuse beaucoup. Enormément, en fait, parce qu’il est farouche. Enfin, façon de parler, et pourtant, c’est tout comme, car il est… Compliqué. Mais qui ne l’est pas, en soi ? Quand je dis ça, je ne parle pas du fait qu’il ait été assigné fille, mais en réalité un garçon, pour lequel on use des pronoms masculins, puisqu’il en est un. Non, ça, je m’en contrefous. Il est compliqué, car il est extrêmement proche de Vikram, un loup, ce qui cache une histoire commune, mais avant tout parce qu’il a un sale caractère. Si j’ai un sacré mauvais caractère, on peut se mesurer dans le genre : tous deux sarcastiques, cinglants, cyniques, violents, c’est à se demander si on ne fait pas un concours pour savoir qui d’entre nous mérite d’en remporter la breloque en or.
Jax, je le connais depuis le début de l’année dernière, et étant donné que je mets tout le monde sur un pied d’égalité, je ne l’ai pas dénigré, mais ignoré, avant qu’on ne commence à se chercher des noises et s’embrouiller, chacun renchérissant sur les piques de l’autre. Puis, je ne sais trop comment, on a fini dans le même lit. Amants à l’occasion, on n’hésite pas à s’envoyer en l’air quand l’un ou l’autre ou les deux en ont envie, et en attendant, on s’est sensiblement rapproché et reste parfois ensemble durant la journée. Je me doute que Caliste est également proche de Jax, et ça nous arrive de nous retrouver tous les trois ou avec Vikram en plus à manger le midi ou faire des conneries.
Il n’empêche que derrière cette personnalité sanguine, se dissimule quelqu’un qui a vécu un traumatisme, à savoir le suicide de sa sœur Kiera. Un jour, on a appris qu’une élève s’était suicidée. Je n’ai pas cherché plus loin que ça, tandis que les autres élèves l’évoquaient entre eux, l’air compatissant. Mais ce que je ne savais pas jusqu’à ce que je le découvre, était que Kiera était la sœur de Jax. Tout de suite, cette histoire m’a davantage touché, et Jax m’a brièvement confié ses sentiments par rapport à cet événement, bien qu’il soit évident et tout à fait normal qu’il ne le mentionne que peu, très rarement.


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Siofra Sullivan ressemble beaucoup à Caliste, et quand je dis qu’elle lui ressemble, c’est qu’elles sont pareilles ; identiques, les mêmes. Toutes deux énergiques, expansives, bavardes et j’en passe, car la liste est encore longue et que je n’ai strictement aucune envie de m’y attarder, au risque de perdre patience avant de la dresser jusqu’à sa fin, interminable. Siofra est un petit elfe de deux ans mon cadet, qui est aussi exaspérant et irritant que sa louve homologue. Elle est arrivée à Ravenswood à dix ans, en compagnie de son cousin, dont je n’ai pas retenu le nom en six ans puisque je m’en fous, par conséquent, je l’ai connue lorsque j’en avais douze, étant la terreur de l’école à ce moment-là, mais ça ne l’a pas empêchée d’essayer de me parler, encaissant mes rejets tous plus violents les uns que les autres, encore et encore, persévérant sans jamais se décourager et tentant de se rapprocher de moi pour une obscure raison que j’ignore, mais une raison qui doit être absolument stupide. Loin de moi l’idée d’insinuer que Siofra serait stupide, parce que c’est faux, mais le fait qu’elle s’accroche à moi de la sorte l’est, et je ne le comprends pas ; Melyna et moi nous sommes rapprochés en raison de la similarité de nos caractères respectifs, ce qui s’est également produit avec Jackson, mais Siofra est mon contraire, et, déterminée, ou plutôt bornée, elle s’est mise en tête de me côtoyer alors même que nous sommes des opposés exacts. Je n’ai jamais compris cet acharnement, et ne cherche plus à le comprendre depuis le temps. Tout ce que je sais est que Siofra est une énergumène qui m’excède, mais, comme avec Caliste, je ne l’ignore pas et la surveille de loin, la gardant à l’œil.
Elle me surnomme « Dorcha », un mot qui m’est étranger et dont la signification m’indiffère purement et simplement. Je n’ai certainement pas pris la peine de la dénicher, ne sachant pas de quelle langue est tiré ce terme, pourtant, j’adore les langues et en apprendre de nouvelles, étant autodidacte, mais, par pur esprit de contradiction à grand renfort de mauvaise foi, je me désintéresse de la langue autre que l’anglais que maîtrise Siofra. A l’inverse, Siofra étant curieuse, nous discutons de littérature de temps à autre, ce qui, je dois l’admettre, me passionne et semble sincèrement passionner Siofra à son tour. Autrement, elle rit, joue et s’amuse, me fatiguant, mais je la laisse faire la plupart du temps, sauf quand elle va trop loin. Une fois, elle m’a embrassé sur la joue et j’ai eu le réflexe de la repousser immédiatement et la faire tomber, la maintenant au sol, avant de la relâcher et de me reculer, la menaçant froidement si jamais elle osait recommencer, et Siofra s’en est allée en me tirant la langue, l’air déçu, ce que je n’ai pas manqué de remarquer, mais ma réaction épidermique a été plus forte que ma raison. Néanmoins, je ne supporte pas lorsqu’on me touche sans mon autorisation, et Siofra l’a intégré, car elle n’a plus jamais réitéré son geste, heureusement pour elle. Elle est une intruse, et je ne rate pas une occasion de le lui rappeler, ce qui ne l’atteint visiblement pas, étant donné qu’elle m’embête depuis six années consécutives sans s’en lasser un tant soit peu.
Mais, comme si ça ne suffisait pas, un soir après les cours succédant à ma rupture avec Angel, et dans un couloir peu fréquenté, j’ai frappé avec insistance, à plusieurs reprises, un mur qui me faisait face, me fracassant la main dessus, défoulant ainsi ma colère mêlée à mon chagrin, ma frustration et la culpabilité que je ressentais et ressens toujours, les élèves passant par-là m’évitant et me fuyant comme la peste, et Siofra est apparue pendant que je me retournais dans sa direction, m’appuyant contre le mur sans plus aucune force, le visage arborant un air neutre et les yeux ternes, assombris, immobile. Siofra s’est assise à mes pieds et s’est mise à chanter dans une langue que je n’ai pas reconnue, ce qui m’a davantage énervé, avant que je ne lui balance presqu’instantanément de la boucler, ce qu’elle a fait, reposant mes oreilles, mais elle ne s’est malheureusement pas arrêtée là et ne m’a pas laissé tranquille, chantant encore. J’ai détourné la tête sur le côté sans plus la regarder, sourcils froncés, refusant catégoriquement de concevoir qu’elle ait une belle voix et sache s’en servir, puisqu’elle chante bien, voix qui faisait se détendre mes muscles bandés et m’apaisait, et j’ai obstinément gardé le silence, me débattant avec moi-même, furieux de m’être fait avoir par une gamine aussi collante qu’imprévisible.

Je fais du basket. J’ai commencé à pratiquer ce sport dès mon entrée à Ravenswood, et ce fut certainement une des meilleures idées que j’ai eues de toute ma vie, ainsi qu’une des meilleures décisions que j’ai prises un jour. Le basket rime avec sport d’équipe ou le duel, le un contre un, mais renvoie également et surtout à des rôles définis, que chaque personne appartenant à une équipe se doit de tenir de manière exemplaire. Non pas parfaite, ce qui est impossible par définition, mais en tout cas en « se donnant à fond », comme on dit dans le jargon, ce qui fait la force d’une équipe, ou au contraire sa principale faiblesse quand les rôles ne sont pas tenus. Je ne crois pas à toutes ces foutaises au sujet de la cohésion d’équipe, non, la victoire n’est pas une question d’entente ni ne repose entièrement sur une harmonie arbitraire entre individus, mais une affaire de moyen et de coordination : si chaque joueur se tient à son rôle annoncé au départ et le remplit du mieux qu’il le peut en établissant une relation ayant pour socle la confiance en ses coéquipiers, alors on a toutes ses chances de gagner, même s’il faut, bien sûr, être d’un bon niveau au préalable pour prétendre à la victoire plutôt qu’à la défaite. Je ne suis pas un mauvais joueur, loin de là : je sais perdre, reconnaître la défaite, l’admettre, l’accepter et y réfléchir afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs qui y ont mené, mais lorsque je joue, je joue. Je joue pour me défouler, certes, mais avant tout gagner, ceux qui ne sont pas dans mon équipe étant des adversaires que je dois confronter et combattre pour triompher. Je n’ai peur de rien ni de personne sur le terrain, et la balle devient ma meilleure amie. Je ne joue pas seul, peux prendre des initiatives personnelles, mais uniquement dans l’optique de pouvoir marquer un panier, autrement, je ne le fais pas ni même ne le tente, et n’hésite pas à m’appuyer sur mes camarades, évidemment ceux qui font partie de mon équipe. Je suis à la fois froid, calculateur et nerveux, précis, et m’exprime peu, même pour communiquer avec mes partenaires de jeu. C’est d’ailleurs pourquoi on me qualifie de « teigne » au basket, habité, sous l’emprise d’une hargne, mais d’une « bonne hargne ». J’oublie tout, et ne suis plus que focalisé sur mon objectif et joue pour l’atteindre, quitte à faire face à la défaite encore et encore.
Il se trouve qu’en cours de basket, les élèves sont mélangés non pas en fonction de leur âge, mais de leur niveau, ce qui est logique, et il m’est déjà plusieurs fois arrivé d’être avec Nikita Roy, que ce soit dans la même équipe ou l’opposante. Nikita est une louve, qui joue plus que très bien au basket. Elle serait plus jeune que moi, mais sa maîtrise de la balle est franchement impressionnante. De plus, j’ai eu le loisir de remarquer qu’on joue de la même façon. Je l’avais déjà entraperçue dans l’école sans m’attarder sur elle, étant donné que je ne m’attarde d’ordinaire sur personne, mais son excellent jeu a retenu mon attention, et je la respecte et l’estime : il s’agit d’une coéquipière ou d’une adversaire douée, avec qui je prends énormément de plaisir à jouer. En règle générale, si Nikita ne joue pas, je ne joue pas non plus, préférant davantage m’entraîner, ce qui est devenu presqu’un réflexe inconscient. Nikita en elle-même ne représente strictement rien pour moi hormis une joueuse d’exception à Ravenswood, et je ne la fréquente pas, ne lui adressant la parole qu’en cas de force majeure, ce qui nous convient à tous les deux. Le fait qu’elle soit une louve n’est pas à remettre en cause, il s’agit simplement d’une personne que je ne connais pas, sachant que je n’aie pas le cœur à connaître ceux qui m’entourent. Elle fait partie intégrante de la masse de gens que je côtoie ou croise, mais dont je me suis volontairement éloigné, à l’écart, et il me semble que ce n’est pas près de changer.

Quand je propose une partie de jambes en l’air à quelqu’un, n’importe qui, je n’essuie jamais de refus. Mais, parce qu’il y a une première à tout, pour la première fois de ma vie, donc, je me suis pris un râteau, et monumental. Si Melyna ou Caliste l’avait su, l’une, l’autre ou les deux ne m’auraient plus lâché avec ça et m’auraient chambré là-dessus jusqu’à la fin de mes jours. Le cauchemar. Heureusement que ce n’est pas le cas, ou j’en aurais déjà tué une.
Un matin, il y a deux ans, lorsque j’avais quinze ans, presque seize, je me souviens d’avoir été relativement de mauvaise humeur pour je ne sais quelle raison à l’heure actuelle, ainsi que frustré. Quoi de mieux que le sexe pour se détendre, hormis fumer ? Alors, déambulant dans les corridors de Ravenswood, je suis tombé nez-à-nez avec une charmante petite fée au détour d’un couloir, qui se nomme Elros Lomion. J’ai tout de suite su qu’il s’agissait d’une fée, grâce aux essences, que je perçois, associées à la jolie paire d’ailes qu’il a dans le dos, et c’est pourquoi je lui ai demandé de but en blanc s’il n’avait pas envie de coucher avec moi. Brute de décoffrage, en effet. Le fait qu’il paraisse plus jeune que moi ne m’a pas du tout choqué, ne réfléchissant qu’avec mes hormones en feu à ce moment et non ma tête, et Elros en fut extrêmement gêné, le sang affluant à son visage et le rougissant, devenant écarlate, avant qu’il ne me réponde non. Comme ça. Aussi franchement que quand je lui avais proposé qu’on s’envoie en l’air il y avait quelques secondes.
J’ai levé les yeux au ciel, particulièrement irrité par son refus et ce fameux premier râteau qu’il m’a administré, et passé une main nerveuse dans mes cheveux châtain désordonnés, songeant au fait que je n’avais qu’à toquer à la porte d’Angélica pour avoir ce que je voulais, sachant que ç’aurait été trop facile. Angélica n’est pas qu’une simple jeune femme avec qui je prends mon pied en ne satisfaisant que moi-même, mon propre désir, égoïste, bien au contraire. Finalement, j’ai cherché ailleurs, ayant encaissé mon tout premier refus par un gamin. Lorsque je me le remémore, je me rends compte aujourd’hui à quel point j’avais été désespéré : je n’avais qu’une volonté, me taper le premier venu pour oublier mes problèmes encore nombreux à cette époque, l’école, ma mère et la colère constante que je renferme à son encontre, et Elros avait refusé net de me l’accorder. Quel dommage, car il est assez mignon avec son petit nez retroussé. Je suis certain que j’aurais apprécié le sauter, mais j’ai pour principe de ne jamais forcer mes partenaires sexuels à quoique ce soit, ce qui fit que j’ai abandonné dans un grognement sourd de mécontentement et me suis allumé une cigarette, avant de le bousculer légèrement et de repartir à la recherche de la personne qui m’a aidé à vaincre cette horrible journée ayant mal commencé. Je l’ai fait avec un loup qui traînait dans le coin, et préférait me prendre plutôt que l’inverse. Je l’ai laissé agir et ce fut un bon coup.
M’enfin, si cette mésaventure avec Elros est inintéressante, je ne l’ai pas effacée de ma mémoire et le croise parfois dans l’enceinte de l’école. Je n’en suis pas dérangé le moins du monde, mais il me semble qu’il ne me supporte pas, à l’image de plus de la moitié des élèves, ce qui m’importe peu.

Un beau jour, il y a quatre ans, en cours d’étude des différentes espèces, nous avions un exposé à faire sur un sujet imposé, les fées, inintéressant au possible, et étions obligés de nous mettre par deux, parce que faire un exposé seul n’était visiblement pas au programme. Bien sûr, ce n’était pas nous qui choisissions notre binôme, mais le professeur, et je me suis retrouvé avec… Adanedhel Isil. Le premier de la classe. Je ne le connais toujours pas, il serait plus juste de dire une bonne fois pour toute que je ne connais personne, et, alors que j’avais quatorze ans et n’étais certainement pas disposé à travailler comme il le fallait hormis pour m’assurer mon passage de cette année à la prochaine, deux choix s’offraient à moi : ou je laissais Adanedhel faire tout le boulot, l’intégralité de l’exposé seul, ou je l’y aidais, comme un bon binôme. Ma fierté l’a emporté sur le reste et j’ai choisi la seconde option.
Avec Adanedhel, dès le soir de cette journée de cours, nous nous sommes rapidement divisés le travail de manière équitable, et, étant donné que je ne parle pas et lui non plus, on s’est vu une fois au début puis une autre fois à la fin de notre période de travail, la veille de notre présentation, pour mettre en commun ce qu’on avait fait chacun de notre côté et rassembler nos recherches. On a épuré le rendu, et, le lendemain, nous sommes passés et avons remporté un succès triomphal. Le professeur était très satisfait de notre travail, tant et si bien que nous en avons obtenu la meilleure note. Il n’empêche qu’un exposé sur les fées réalisé par un elfe et un sorcier a quelque chose de comique, presque d’ironique en soi, et, suite à cet épisode, on ne s’est plus jamais adressé la parole. Je sais qu’Adanedhel est quelqu’un de calme, et heureusement, de patient, de bosseur et plus largement de sympathique, il me semble, à en croire ce que j’entends d’après mes petits camarades, mais comme pour les autres, je l’ai vite évincé de mes pensées. On ne se côtoie pas et c’est sans doute pour le meilleur.


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A première vue, Nick Dickens est le prototype de l’abruti fini. Un sot, un idiot, un imbécile, un parfait crétin, en somme, un demeuré, et plus demeuré tu meurs. Un con, quoi. Qui ajoute à son actif de pauvre écolier délinquant une hygiène douteuse, plus que déplorable, et des attitudes inqualifiables, qui mériteraient d’être examinées par un juge spécialisé dans le casier judiciaire de chaque élève. Franchement, il doit faire pitié à tous ceux qui le connaissent de nom, c’est-à-dire l’ensemble des élèves, car en trois ans, difficile de passer à côté d’un tel énergumène incarnant la bêtise elle-même, ou la connerie. C’est un festival, à chaque fois organisé par ce numéro, qui en est l’auteur. Bullshit rime avec Nick. Mais lorsque j’ai entendu parler de lui et assisté de mes propres yeux à ce qu’il est, je n’en ai rien pensé, parce que les actes ne définissent pas dans leur totalité une personne. Aussi, rien pensé, car je m’en fiche royalement des autres, qu’ils soient de telle ou telle manière, qui ne regarde qu’eux. Contrairement à la majorité des élèves, je m’en suis désintéressé, jusqu’à ce que je tombe un jour sur lui.
Nick, on le repère de loin, peut-être parce qu’il a une dégaine dont lui seul en connaît le secret, qu’il pue, ou plus simplement parce qu’il fait partie d’une bande dont les membres sont tous plus débiles les uns que les autres. Débile en le prenant dans le sens étymologique du terme, qui signifie « fragile ». Ce sont tous des fragiles, et certains le sont plus que d’autres. Mais Nick, il n’est pas fragile. Du moins, pas comme eux. Il dégage une fragilité qui m’a rappelé la mienne lorsque j’avais aux environs d’onze, douze ans. Nick, ce qu’il cherche, c’est de se faire virer de l’établissement, comme moi il y a déjà un bon moment, et c’est pourquoi je suis dans la mesure de pouvoir comprendre pourquoi il se comporte de la sorte.
Il n’y a pas de mot à mettre sur son comportement, à vrai dire, ils ne seraient pas assez forts, et ce que je veux exprimer par là est que j’ai plus ou moins ressenti ce qu’il ressent. Je le sens, je sens son essence, c’est un elfe à problèmes, qui n’en a rien à foutre que d’être ici, et moi aussi, je veux m’en aller, moi aussi, je veux partir, moi aussi, je voulais qu’on me vire, mais ça n’est jamais arrivé et il faut qu’il s’en fasse une raison et accepte de vivre avec temporairement. Le seul moyen qu’il a de pouvoir s’en sortir est de franchir chaque niveau et d’y rester encore une année après celle-ci, avant de pouvoir s’en échapper et s’enfuir de là pour de bon. Je ne sais pas ce qui le motive à y mettre autant d’énergie, et ne veux pas le savoir. Je n’y interviens pas, c’est à lui de gérer sa frustration, mais s’il était plus patient, il pourrait mieux le supporter, et sans avoir à s’abaisser à faire des choses qui vont contre lui, des choses qui à force ne signifient plus rien pour lui. Il est égoïste, mais qui ne l’est pas ? Je le suis également. Et sûrement plus que lui.
Ce que je vois quand je regarde Nick est loin d’être flatteur, mais ce n’est pas quelqu’un de pathétique pour autant. Je n’ai pas de pitié pour lui, ni de compassion. Je suis plutôt empathique. Personnellement, lui et sa bande ne m’ont jamais rien fait, ils n’ont jamais porté atteinte à ma personne, alors je ne les ai jamais calculés et ne suis pas prêt de le faire. Je ne m’interpose jamais entre les gens non plus, ce sont leurs histoires, leurs problèmes, à eux de les régler seuls, en revanche, j’ai croisé Nick, et il était sans sa bande habituelle. Nous avons commencé à discuter, et depuis, on se revoit assez souvent, pour boire un coup ensemble, parfois comme des trous, jusqu’à ce qu’on ait épuisé le stock entier. A d’autres, il veut m’embarquer dans ses conneries, mais j’y résiste, donc à la place, je me contente de le regarder agir, ce qui m’amuse beaucoup. Une fois, il a vomi sur des tables du réfectoire, et pendant qu’il le faisait, je lui maintenais les cheveux en arrière d’une main tout en me bouchant le nez de l’autre. C’était mémorable.
Nick, je crois qu’il est un peu perdu : il est persuadé que ce qu’il souhaite est le meilleur pour lui, mais son intérêt s’en trouve au-delà.

Mademoiselle Winstood est aussi belle qu’insupportable, une jeune femme qui n’a rien de mieux à faire de sa misérable vie que de s’occuper de la paperasse de l’établissement et filer les élèves, ou les fliquer selon le point de vue. Pour ma part, elle ne rate jamais une occasion de faire régner sa stupide loi, et si elle n’était pas une figure de l’autorité de l’école, je crois que j’aurais déjà tenté de lui faire regretter ses comportement et attitudes vis-à-vis de moi, même si elle est un dhampir. Ces personnes-là sont les pires, à se mêler de la vie des autres parce qu’ils ne sont capables que de ça, au lieu de se centrer sur eux-mêmes et de se prendre en mains. Ils s’immiscent dans les choix d’autrui, ce qui est intolérable.
Avant qu’elle ne devienne la secrétaire attitrée de Ravenswood pour mon plus grand malheur, je pouvais agir exactement comme je le voulais, comme ça me chantait, sans qu’il n’y ait de lourdes conséquences ou représailles qui me pesaient et me menaçaient, mais depuis qu’elle travaille dans l’établissement, à savoir trois ans, une épée de Damoclès me surplombe et plane au-dessus de ma tête, et j’ai été forcé de m’y adapter et vivre avec, ce qui ne m’a évidemment pas du tout plu. Le fait que je me sois soudainement assagi aux alentours de mes quatorze, quinze ans, s’explique en partie à cause de l’arrivée de cette femme d’une fourberie exemplaire.
Au commencement de ma scolarité à Ravenswood, je séchais tous les cours relatifs à la sorcellerie et aux sciences, qui ne m’intéressaient pas et m’étaient inutiles, du moins, c’était ce dont j’en jugeais puisque mes grands-parents avaient supervisé en amont mon entraînement du contrôle et de la manipulation de ma magie, mais Mademoiselle Winstood s’en est vite aperçue et m’a immédiatement eu dans son collimateur, n’hésitant pas à viser et tirer, me collant presque chaque semaine et me dispensant des heures de retenue interminables ou des corvées en compagnie d’autres élèves, qui y sont également habitués, tels que Nick.
Je ne rechigne pas à faire ces heures ou effectuer les corvées étant donné que je m’en fous, et malgré ça, Mademoiselle Winstood s’obstine à me priver d’accès à la bibliothèque lorsque je suis trop souvent absent, ou plutôt sèche, ce qui est le cas la plupart du temps, le problème étant que la bibliothèque est mon refuge. Je ne peux pas l’accepter, c’est pourquoi je feinte intelligemment et sélectionne les cours auxquels je vais, m’arrangeant pour qu’il y ait des heures d’absence équitables à peu près dans toutes les matières que je saute immanquablement, et ainsi, je me faufile entre les mailles du filet de Mademoiselle Winstood, qui se resserrent toujours sur moi à un moment ou un autre.
Ce que je préfère est quand Mademoiselle Winstood m’assigne de corvée avec Nick. En échange de quelques cigarettes, qui se négocient en ma faveur, lorsque je n’ai aucune volonté, je laisse Nick faire tout le sale boulot. Son rôle de larbin lui correspond à merveille dans ces cas-là, tandis que je l’observe tranquillement, dans le couloir qu’il nettoie, s’échinant à y passer le balai ou la serpillière. Mais, ma fierté m’obligeant à assumer mes fautes, j’aide Nick, parfois, à petites doses.

Mademoiselle Celeanar est une parfaite bibliothécaire : elle salue silencieusement ceux qui pénètrent dans son lieu de travail et n’est jamais intrusive ou envahissante. Puisque je passe toutes mes journées ou presque dans la bibliothèque, je la vois très souvent, et si, au départ, je ne lui retournais pas son salut et l’ignorais, j’ai fini par légèrement changer d’attitude à son égard au fil des ans et réponds à son salut d’un bref signe de la tête, histoire de lui montrer que je ne suis pas indifférent à sa gentillesse et sa bonne tenue. Elle est un elfe, ce qui justifie peut-être le pourquoi du fait qu’elle ne soit pas désagréable, contrairement à moi et à l’inverse de Mademoiselle Winstood. De plus, elle adore évidemment les livres, ce qui nous fait un point commun, mais je ne lui ai jamais adressé la parole et ne le ferai sans doute jamais en premier.


Angel Hell.

Carmilla Stone.

Gabrielle Benson.


[A compléter]


Je fume, et suis entièrement tatoué dans le dos d’une hydre. Le reste de mon corps est recouvert de runes noires, assez espacées, et qui sont des canalisateurs de ma magie : ils la contiennent.

Je suis un polyglotte autodidacte : je parle couramment le russe, l’espagnol, le français et l’anglais.


Physique :


Je mesure un mètre quatre-vingt-cinq, suis fin, ai des cheveux châtain foncé et des yeux noirs, obsidienne. Mon visage est anguleux, ce qui me confère du charme, je suppose…


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Dernière modification par Eparm12 le dim. 30 juin, 2019 12:51 pm, modifié 28 fois.
Mikasa_Ackerman

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Re: Ravenswood School

Message par Mikasa_Ackerman »

Moyreen, ta fiche est sympa ; j'ai bien aimé le dialogue avec Ambroise! :3

Ah mais oui, c'est clair que je veux encore un lien avec tes persos Amnesia! :3 J'attendais juste d'avoir des idées avant de te demander ; là c'est sûr qu'Angel s'entendra pas avec Falcon vu comment il traite sa cousine et son cousin, par contre je suis pas trop sûre du genre de liens que Kieran et Aaron pourraient avoir avec elle... Une idée ? De mon côté je vais aussi continuer à y réfléchir, puis je te redis par mp quand je trouve quelque chose ;3 Haha, c'est clair que cette famille va en agacer plus d'un, heureusement que la fille d'Hypermnestra est là pour contrebalancer avec les caractères difficiles de son frère et sa cousine x) Parce que comme tu dis, j'ai essayé de faire une fille ouverte, mais elle sera quand même pas ultra facile à vivre xD Et j'aime bien ton idée de boudoir ; un petit coin tranquille où les élèves pourraient...réviser, évidemment! xp

L’événement d'arrivée pourrait être sympa, Leah! :3 Du coup je vais essayer de finir mes fiches le plus vite possible pour pouvoir y participer, mais sinon au pire c'est pas le "vrai" début, donc c'est cool! :3

Lorrella est toute mignonne, mais la pauvre aussi, t'es décidément pas sympa avec tes persos Naji x)

Parmy, t'as posté ta fiche pendant que j'écrivais mon message! ^^ Du coup je la lis demain ;3
Eparm12

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Re: Ravenswood School

Message par Eparm12 »

Saluuut!

@Mika d'amour : T'inquiète. ;)

Tout le monde, voici mon cher Kholer! S'il vous plaît et que vous avez envie de tisser un lien avec lui de n'importe quel genre (affectif, oui, oui, on dirait pas, mais c'est possible, ou de rivalité, ou que sais-je encore) avant le début du RPG, c'est tout à fait possible, faîtes-moi signe!
Mika, Amne, vous pouvez voir à quoi il ressemble maintenant, et me redire s'il vous tente ou pas. ;p

Et je vais me coucher, parce que je suis éclatée! Je lirai toutes vos fiches un peu plus tard, et essaierai de les commenter dans la mesure du possible, promis. :D
naji2807

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Re: Ravenswood School

Message par naji2807 »

Mika promis cette fois ci J'ai essayé et puis J'ai vite abandonné x) mais c'est normal à force de voir que des maladies mentales, ça influence forcément mes écrits ^^'

Eparm, j'aime bien ta fiche :) mais aucun de mes persos ne s'entendra avec ton perso x) même pas Mr Williams je pense :lol:
camillelol

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Re: Sarajevo Miller

Message par camillelol »

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Sarajevo.

Sarajevo, est la capitale et la plus grande ville de Bosnie-Herzégovine. Avant la guerre de Bosnie-Herzégovine, le dernier recensement de 1991 évaluait la population à 429 672 habitants. En 2013, selon le site officiel de Sarajevo, la population de la ville proprement dite est estimée à 395 133 habitants.

Voilà, ce que l’on peut avoir le plaisir de trouver, lorsque mu d’une envie soudaine ou s’amuse à assembler sur Google les lettres formant mon prénom. Une page Wikipédia. Une capitale.

Je crois que ça me plait. J’ai l’impression de ne jamais être perdu en ayant une ville portant mon nom, j’aurais toujours un endroit ou courir me réfugier.

Il est parfois transformer en Sara, mais ça ne me dérange pas, je ne vois pas pourquoi ce serait le cas.

Je me nomme donc Sarajevo Muller, comme le scientifique qui a donné son nom aux cavités de Muller, ce qui tombe bien car depuis seize ans je suis une fille, enfin une elfe.
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Tout comme mes frères avant moi, je suis une élève de la Ravenswood Academy. Je suis fière de l'etre, et je m'y sens chez moi.
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La fonction linéaire est une droite passant par l’origine du repère. Ma vie est une fonction linéaire, je dirais même plus, ma vie associe a tout x, l’image x. Une vie sans accrocs, ou du moins peu, sans risques, sans drames.
Ma vie se traduit par le mot : tranquillité.

Comme toute vie, elle a commencé par la création ; la rencontre fortuite d’un spermatozoïde féerique et d’un ovule humain, devenant une cellule œuf, qui se développe en embryon, puis en fœtus, avant de devenir un bébé. Un petit elfe aux oreilles pointues qui se colorent de rouge lorsque la gêne devient trop intense.
Et comme toute vie elle se terminera par une mort.

Entre les deux il s’est passé des trucs.

Enfin quelques trucs.

J’ai grandit au fin fond d’une forêt. Je sais que certains elfes, humain et fées vivent ensemble dans des petits villages, mais ce n’était pas le cas de ma famille. On ne vivait que tous les cinq. On avait besoin de personne d’autres.
J’étais la plus jeune. La petite, après deux grands frères, Tallin et Helsinki.

J’ai souvent lu dans des romans, un culte du grand frère protecteur. Chez moi c’était pas trop le cas, mes grands frères, ne s’occupaient pas de moi et de tout manière je ne les voyais pas souvent. Eux deux, avait à peine trois ans d’écart, alors que sept ans me séparer d’Helsinki. Quand j’ai commencé à pouvoir jouer avec eux, ils se sont enfuis à la Ravenswood. Autant dire, que dès le départ je n’aimais pas cet école, alors que j’étais enfin assez grande pour jouer avec mes frères voilà que cet institut me les enlevait.

J’ai donc souvent joué toute seule, sans être perturbée, un peu perdue dans ma tête, entourée du cocon protecteur de mes parents, un peu sévère mais justes. Mes frères revenez à toutes les vacances à la maison. L’émotion que je peux apposer à ses souvenirs et la joie. J’étais heureuse et joyeuse de revoir mes deux grands frères, de pouvoir m’amuser avec eux, il faisait l’effort, mais je restais la petite dont il fallait s’occuper.

Mes frères ne voulaient pas de moi parce que j’étais une petite fille, et bien ce n’était pas grave. J’ai pris le problème à bras le corps et j’ai grandis, très vite. Il fallait que je grandisse, que je devienne plus, mature, que j’arrête de chougner, de pleurnicher, de bouder. J’ai fait du sport pour jouer avec eux, vu qu’eux ne voulaient pas jouer à la poupée. J’ai tout fait pour être plus grande, très vite.

Puis petit à petit, quand ils sont revenus, ils m’ont trouvés changés, ils m’emmenaient avec eux. J’avais enfin le droit de les suivre, ils ne me trouvaient pas trop petite. On allait dans leur cabane, près d’un ruisseau, et on mangeait des cookies. Ils parlaient entre eux, des cours, des professeurs qui les agaçaient, des filles qui leurs plaisaient et moi j’écoutais. Ca m’arrivait de temps en temps de donner mon avis sur la situation et ils m’embrassaient le front. Peut être qu’a ce moment là, ils étaient devenus le clichés des grands frères protecteurs.

Cependant, c’est là que la fonction linéaire s’est brisée suite à un décès. Pas n’importe lequel, celui de notre mère. L’année de mes dix ans, le jour ou je devais rentrer pour la première fois à la Ravenswood avec mes frères. La vie de ma mère à filer entre les doigts. Mon père, cet homme au sourire présent, s’est mis à pleurer, mes frères ont hurlés à la mort, ils semblaient déchirés. Et moi je ne ressentais rien, absolument rien. J’ai appris après qu’il y avait des phases lorsqu’on apprenait la mort de quelqu’un mais aucune n’a fait son apparition. Je n’ai pas renié la mort de ma mère, j’ai juste pris sa pour acquis. Il y a une naissance, il y a une mort. J’ai un peu de mal avec les vampires et les damphirs à cause de cela. Comment peuvent ils se targuer d’ignorer une chose aussi universel que la mort ?

J’avais dix ans, ma mère venait de mourir et je ne ressentais rien. J’ai juste demandé à ce qu’on arrête de pleurer, parce que c’était normal, j’ai ajouté qu’on lui fasse un bel enterrement et j’ai voulu aller à l’école.
Personne n’a compris, moi non plus, je n’ai pas compris. On m’en a voulu. Comment pouvais-je manquer d’autant d’empathie ? Qui étais-je ? Un monstre ? La douleur les fracassait et je ne la ressentais pas. Je crois que quelque part, ils m’en veulent toujours un peu, c’est parce qu’ils ne savent pas.

Ils sont ignorants que les mois qui ont suivis ont été les plus long de mon existence, oscillant entre manque profond de maman, colère, tristesse et culpabilité. Je me sentais perdu à la Ravenswood, et je voulais faire machine arrière revenir à ce jour là, ou on l’avait mis sous terre et que je n’avais même pas pris soin de lui dire au revoir correctement, me concentrant sur es choses terre à terre, comme le bois dont était formé le cercueil, les gonds qui permettait au couvercle de se refermer sur son visage détendu.

Puis ça s’est estompé avec le temps. Le rapprochement qui s’était effectué avec mes frères s’est dissous, je les vois encore, souvent, mais ils sont trop grands tous les deux maintenant. Les problèmes que j’ai à la Ravenswood ne les intéressent pas alors que j’avais plaisir à écouter les leurs.

Mon père à déménagé dans un village pas très loin, la maison lui semblait trop vide. Je n’ai rien dit sur le moment, la situation me semblait logique, mais maintenant la foret et les cabanes près du ruisseau me manquent. Je vais voir à chaque vacances mon père, il me prend dans ses bras, m’appelle piou-piou, et me dit qu’il m’aime, et moi je ne réponds pas, parce que j’ai beau tenir à lui, ces trois petits mots magiques, me semblent toujours dépourvus de sens. Je me contente de le serrer fort dans mes bras.
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Émotion.
La personnalité de Sarajevo pourrait uniquement reposée sur ce mot ci. Les émotions sont le propre de l’homme, du moins, plus que des animaux. Et pourtant, elle, la seule qu’elle ressent c’est la peur. Pas celle des autres, pas celle de l’inconnu, ni celle du passé et encore moins celle de l’avenir. Sur toutes ces questions elle est très sereine, elle a les pieds sur terre, mais la tête un peu dans les nuages.
Non, Sarajevo est terrifié par l’idée de ressentir. Elle a appris lentement à tout refouler. Les émotions la mettent mal à l’aise, la perturbent. Alors elle les annihile, ou les cache, et ses dernières finissent toujours par pointer le bout de leurs nez à un moment inopportun.

Elle voit les émotions comme une marque de faiblesse, alors qu'elle est hyper-émotive, et que si elle ne se contrôlait pas, un rien la ferait pleurer, ou la mettrait en colère.

Parfois, dans des situations dramatiques ou même heureuse, elle a l’impression de ne rien ressentir, car c’est trop intense. Il lui faut du temps pour réagir. Elle a la sensation d’être toujours décalée par rapport aux autres.

Sinon, Sarajevo est dans la norme, ni trop sérieuse, ni dévergondée, ni méchante, ni gentille, ni colérique, ni trop joyeuse. Elle a un humour pince sans rire, parfois un peu noir, ou moqueur qui ne passe pas toujours mais elle s’en fiche, globalement. Dans ces relations avec les autres elle peu apparaitre distante ou froide, mais ne s'en rend pas compte.

Enfin, sa plus grande qualité, et également son plus grand défaut, et son honnêteté à tout épreuve, souvent exprimé maladroitement. Elle manque cruellement de tact.

Sara, pense être parfaitement normal, mais elle doit tout contrôler. Elle a besoin pour se sentir en sécurité que tout fonctionne comme elle l’avait prévu. Elle ne supporte pas les surprises, et une réaction inattendue peut la perturber. Sa peur des émotions vient sans doute également de ce besoin, les émotions sont des choses qu’elles aient incapable de mesurer ou de diriger.

Elle s'entend mieux avec les garçons qu'avec les filles, ayant eu l'habitude de la présence de ses frères. Chez elle, tout est une question d'habitude. Elle n'aime pas être bousculée, même si elle en rêve.

Elle aime particulièrement les sciences, notamment la biologie, fascinée par ce qui l’entoure et le fonctionnement du monde. Et quant elle a un moment de libre elle n’hésite pas à aller se promener dans la foret, observer son univers, courir, se dépenser. C’est aussi un de ses hobbies, le sport. Enfin, le sport n’est qu’une de ces passions. Elle pratique notamment le tennis à la Ravenswood. Si elle en avait le temps elle pratiquerait tous les sports possibles et tous les arts.

Sarajevo est généreuse lorsqu’il s’agit d’aimer des activités, mais vous ne l’entendrez jamais vous dire qu’elle vous aime, ou même qu’elle vous apprécie. C’est à peine si elle le pense. Ça se traduit parfois par un manque d’attachement, les gens qui l’entourent, peuvent avoir la sensation d’être délaissé alors qu’elle ne l’exprime juste pas, et si vraiment elle le pense alors vous ne lirez pas sur ces lèvres qu’elle tient à vous mais dans ses pupilles.
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LORELLA : Lorella est nulle au tennis. Clairement, je ne sais même pas comment c'est possible. Elle a peur des que la balle s'approche d'elle. Elle sursaute pour un rien. Elle laisse totalement les émotions la submergé, c'est très problématique. D'un coté, c'est un peu pour ça que nous sommes devenues amies. Après un mois de tennis, elle se figeait toujours quand la balle arrivée, et il faut avouer que quand on se retrouvait à jouer toutes les deux ça avait tendance à m'agacer. Et je n'aime pas être agacée, alors j'ai essayé de l'aider et c'est comme ca qu'on s'est rapproché. Parfois j'ai besoin de m'éloigner d'elle, ses réactions sont parfois un peu étrange et toutes ses peurs font remonter les miennes. Elle est un peu angoissante. Mais je l'apprécie, on s’entend sur beaucoup de sujets, et contrairement à certaines filles, elle n'aime pas forcément parler garçon ou bien entrer en compétition pour savoir qui a le plus beau décolleté.
NAOMIE :Avec Naomie, c'est particulier, je crois que si je devais réaliser une pyramide entre mes amies elle serait tout en haut. Pourtant je ne la vois pas tant que ça hors des cours. Et pourtant je tiens à elle particulièrement, parce qu'elle était là les jours ou j'avais le plus besoin de quelqu'un, quand je suis arrivé à la Ravenswood. En soit, ce fut ma première véritable amie. Depuis, on s'entends toujours très bien sans avoir besoin d'etre collé l'une à l'autre. Naomie est beaucoup plus social que moi, elle est entourée, je ne sais pas comment elle me considère. A la rigeur, je m'en fiche un peu.
ANGELICA :Elle s'est une autre histoire. Une vraie plaie. J'ai eu la maladresse de renverser un jour du bleu de méthylène sur son chemisier et depuis elle me tient en grippe. D'un coté, qui, de censé et d'intelligence moyenne, mettrai un chemisier de grande valeur sans blouse dans une salle de travaux pratique de chimie ? Il faut etre un peu neuneu ! On se tient mutuellement en grippe et n'hésitons pas à nous faire des coups bas, j'apprécie depuis beaucoup plus les TP de chimies au contraire de ces chemises qui furent plus d'une fois "malencontreusement" tachés.
LARISSA :Je n'apprécie pas Larissa plus que ça, elle contrairement à Lorella c'est concours de décolleté et dit moi que je suis la plus belle petite chose insignifiante. Il n'y a que sur un domaine ou l'on s'entend très bien : faire des crasses à Angelica.
LILITH :J’ai rencontré Lilith peu de temps après mon arrivée à la Ravenswood. Enfin Lilith pour moi, Caym en réalité et Kholer pour tout le monde. J’ai commencé à le surnommer ainsi quand il a décidé de m’affabuler du tendre « … ». C’est une référence à son prénom qu’il n’utilise presque pas, Caym et au fait qu’il a été celui qui m’a débarrassé de ma virginité aux alentours de mes quatorze ans. Lilith reine des succubes. J’aurai pu l’appeler Pan, roi des incubes mais je pense que ca lui aurait fait plus plaisir qu’autre chose.
Lilith est froid, distant, méprisant, imbuvable. Il n’a rien pour lui. On passe notre temps à s’envoyer des piques mais c’est presque devenu un jeu. Parfois j’ai l’impression qu’il est la personne que je comprends le mieux et qui est le plus apte à me comprendre. Pourtant, je ne doute pas qu’il reste un enquiquineur, et en plus un enquiquineur sans gout vu qu’il friquotte avec Angelica.
ALEX :
GABRIELLE :
GABRIEL :


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Lorsque je m’observe dans la glace, je ne me trouve pas désagréable, quoiqu’un brin dépourvu de forme. Du moins, pas assez de forme, de courbe, de rondeurs, ou peut importe comment on les nomme pour être placardé en tête d’affiche des filles qui font fantasmer à la Ravenswood. D'un coté, je ne vais pas m'en plaindre, ça m'arrange.

Je suis relativement grande, mesurant quasiment 1m68, et pourtant j’ai toujours l’impression que l’on me surplombe.
Des petites taches de rousseurs parcourent mes joues, logique sur une peau pale comme la mienne et vu la couleur blond vénitien de ma chevelure. Mes yeux sont bleus/gris et assez expressifs.

Bien entendu, le bout de mes oreilles est pointu, j'aime ca, j'aime pouvoir dire à tout le monde, sans meme à avoir ouvrir la bouche, que je suis une elfe.
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Dernière modification par camillelol le dim. 11 mars, 2018 8:36 pm, modifié 6 fois.
naji2807

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Re: Ravenswood School

Message par naji2807 »

Camille j'ai lu ta fiche (alors que je suis en cours oui je sais c'est pas bien ^^') et je trouve perso très bien, mais son histoire est triste :cry: ne pas ressentir d'émotions ça doit être trop dur!
Sinon je me dis que si tu le veux bien, Sara et Lorrella pourrait être amie :)

Édit: j'ai édité la fin de l'histoire de Lorrella et j'ai ajouté qu'elle faisait du tennis :)
camillelol

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Re: Ravenswood School

Message par camillelol »

Dacc, je t'ai envoyé un mp.
leaGugu

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Re: Ravenswood School

Message par leaGugu »

Caliste Musar Opalv

Dix-sept ans, Louve-garou,
Etudiante depuis ses dix ans,
Tournesol


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Mes pieds écrasent l'herbe, autour de moi il y a toutes ces fleurs. Des bleus, des jaunes, des rouges, mélangées entre elles, telles des herbes folles. J'aimerais bien m'asseoir là et toutes les observer, les toucher, les sentir, en cueillir certaines comme lorsque j'étais petite. Mais ce n'est pas le moment, pour le moment je dois continuer à avancer jusqu'à cette maison d'un jaune vif. Il ne me reste que quelques pas… La porte s'ouvre avant que je l'atteigne, c'est un homme qui se tient dans l'encadrement. Il a une chevelure blonde et des yeux noisette, je le reconnais, peut-être pas tout d'un coup mais comme on reverrait une photo d'enfance et que chaque détail apporterait plus de netteté au souvenir... Son nez droit, ses pommettes hautes, ses lèvres fines, son grain de beauté dans le cou, ses mains courtes. On profite de cet instant, ce tout petit instant qu'il nous ai donné où on apprend à se connaitre des yeux, s'apprivoiser du regard, on se délecte de ces quelques minutes qui sont censés rattraper des années parce qu'après on ne pourra plus. Un cri vient percer ce silence qui voulait dire tant de choses, la porte s'ouvre un peu plus. "Oskar, pourquoi tu ne m'as bien dit que ta sœur était arrivée ?"
Ses longs cheveux cachent son visage lorsqu'elle regarde Oskar puis elle se tourne vers moi. Elle a un sourire lumineux, si lumineux que le soleil devrait être jaloux, en réalité tout en elle irradie, ses longs cheveux blonds qui descendent jusqu'à ses fesses, ses yeux bleus qui portent en eux une magnifique étincelle, ses rides autour des yeux. Il y a longtemps de cela, cette expression de joie était ma plus grande source de bonheur, et lorsqu'elle s'adressait à moi j'étais comblée. Aujourd'hui, lorsque je la vois, une boule se forme dans ma gorge mais je ne veux pas en définir la nature. Elle me dit d'entrer. C'est incroyable la différence entre un rêve et la réalité. Dans un rêve, la jeune fille qui fait son grand retour est accueilli à bras ouverts, on se serre, on s'embrasse et on pleure. Dans la réalité, c'est tout autre, la jeune fille est parti si longtemps qu'on ne la connait plus et tout ce que son retour amène c'est de la nostalgie. La maison est comme à l'extérieur, colorée et sans grand étonnement je remarque que les murs ont changés de peintures, cela ne m'étonne pas, Astrith repeint tous les trois ans. L'entrée est d'un bleu doux et le salon d'un beau violet profond, ici c'est toujours le désordre comme avant mon départ, des milliers d'objets tous plus étranges les uns que les autres sont éparpillés ici et là parmi des bouquins entassés. Astrith me fixe, son regard azur est aussi lourd que les multiples bagues et bracelets en argent qu'elles portent. Puis elle crie,
"Antarès ! Calypso !"
Ils avaient deux ans et possédaient tous les deux de magnifiques cheveux caramels, ils ont neuf ans aujourd'hui et ils se serrent fort contre moi, sans peur, sans précaution ni appréhension. Mon coeur bat fort à mes oreilles, on ne dit rien, il y a tant de mots à dire mais aucun ne sort, alors je passe mes mains sur leurs petites têtes, puis je leur souris. Je les regarde tous et j'aimerais bien savoir dire quelque chose, n'importe quoi, mais tout est dérisoire, tout est futile, je pourrais dire "Vous m'avez manqué" ou "Ça fait longtemps", comme dans un rêve et on s'embrasserait tous mais ce n'est pas un rêve alors je continue à sonder la maison. Ma maison et doucement, je dis,
"C'est jolie, cette nouvelle peinture.. Maman"
Le mot maman est bizarre dans ma bouche, il sonne faux, je préfèrerais l'appeler Astrith mais ça lui ferait perdre son sourire. Oskar montre son désarroi face à mes mots, je le comprends moi aussi je lèverais les yeux au ciel à sa place et je soupirerais. Tout cela est grotesque mais on continue quand même parce qu'on doit le faire, parce que c'est ma famille. Ma mère se met alors à parler, elle m'explique ce que veulent dire ces couleurs, pourquoi elle apporte un grand équilibre à notre maison. Elle dit tout cela en s'avançant dans le salon, et m'intime de m'asseoir près d'elle dans son canapé ciel. J'aime bien quand elle parle ainsi, elle comble l'espace, le vide, cette sensation qui est arrivé en même temps que moi de non dit. Elle parle de feng shui puis de tout pleins de notions spirituelles dont seule elle connait le secret. Mon regard se perd, je regarde mes frères et sœurs, enfin mes demi frères et sœurs, Oskar semble impatient, il fixe la rue par la fenêtre, les lèvres serrés, tandis que Calypso et Antarès ne savent pas trop où se mettre, ils me regardent avec de grands yeux noisettes. Maman me parle de son métier que je connais déjà, elle tient une petite boutique où elle vend des pierres aux vertus spirituelles, lis dans les lignes de main et dans les esprits pour régler les problèmes. C'est un métier qu’elle adore, elle a tout appris sur la divination de sorcière et même si elle ne possède aucune magie en elle mais bien un loup, elle dit savoir lire dans les mains et dans les chiffres, ces clients humains pour la plupart sont toujours émerveillés. Finalement Oskar la coupe dans son monologue enchanteresse lorsqu'il entend une voiture et annonce
"Fanny est arrivée"
Lorsque les cadets manquent de bondir de leurs sièges, je me sens soudainement stupide de ne pas savoir qui est Fanny. Maman dit d'un geste de mains aux jumeaux d'aller l'accueillir et Oskar les suit. Je suis toute seule pendant quelques minutes avec ma mère, avec elle pas de silence, pas de regard précautionneux, elle pose la main sur ma joue et me dit doucement, tranquillement,
"C'est la fiancée d'Oskar. Tu es devenue très belle Caliste, enfin tu l'as toujours été, c'est pour ça que je t'ai appelé comme ça parce que même avant ta naissance, avant même de savoir ton sexe je savais que tu serais le plus beau de mes enfants. En même temps, ton père était très beau.."
Sa voix se coupe, elle se mord la lèvre, on ne dit plus rien, on se regarde, on ne sait pas vers quel chemin allait, alors j'ouvre mes bras et je la prend contre moi. Comme une enfant, comme si c'était moi la mère. Juste comme avant. Comme il y a onze ans, lorsque Jakob avait quitté et était parti avec Oskar qui avait seize ans. Jakob était un humain scandinave que maman avait rencontré en voyage, elle était très jeune et ils sont tombés amoureux. Astrith était revenue chez elle, puis s'était rendue compte qu'elle était enceinte alors elle l'avait appelé. C'était un garçon honnête, loyale et fidèle, au courant pour le monde surnaturel bien avant de rencontrer maman, et il n'a pas mis beaucoup de temps à rappliquer. Ça aurait pu être une magnifique histoire d'amour, un beau conte avec un prince et une princesse sauf que l'histoire se composait plus d'Astrith Chapman et Lukas Tveit et Raphaël Dante et Narcisse Martin. Ma maman est poly amoureuse, c'est à dire qu'elle arrive à aimer plusieurs hommes à la fois et qu'elle entretient relation passionnel avec chacun d'entre eux. Lorsque Lukas l'a découvert, j'imagine qu'il a voulu partir, partir loin de cette "folle", mais il est resté parce qu'il l'aimait, il aimait sa folie et il aimait Oskar. Il a accepté la vie peu singulière et compliqué de ma mère pendant quinze ans, la partagent à Raphaël et Narcisse, puis seulement Raphaël. De mes rares souvenirs, c'était Lukas le plus gentil de mes papa, il souriait tout le temps et ne cherchait qu'à faire notre bien, il nous racontait des histoires humaines super et cuisinait comme un chef. Puis lorsque j'eus 6 ans et qu'Oskar était sur son année de ses seize ans, ils commencèrent à se disputer, selon lui le mode de vie de maman n'était ni sain ni stable pour une fillette et un adolescent. Il est parti, comme moi, sans prévenir. Il a ordonné à Oskar de faire ses bagages et ils ont pris l'avion. On peut reprocher beaucoup de choses à ma maman, mais elle nourrissait un amour profond pour chaque homme qu'elle a côtoyé, et elle était sincère en tout point. Lorsqu'il lui arraché une partie de son cœur et son premier enfant, elle s'est effondrée. Elle pleurait sans cesse et ne dormait plus, elle n'avait plus aucune notion de rien, elle me servait des céréales au diner et de la soupe au petit déjeuner, je la réconfortais comme je pouvais, je la tenais entre mes petits bras. Oskar me manquait, les histoires me manquaient, le sourire rayonnant de maman aussi. Elle a fermé boutique pendant trois affreux mois et j'ai commencé à développer une peur dévorante de comment j'allais la retrouver sur le canapé, combien de temps devrais-je la tenir dans mes bras. Au bout de trois mois, Lukas a été obligé de renvoyé Oskar, il était incapable de gérer un loup-garou adolescent et savait qu’il n’arriverait pas à trouver une école similaire à la Ravenswood School où il était inscrit. Maman arrêta de pleurer progressivement et repris des couleurs, telles une fleur qu'on n'a laissait sécher au soleil, et que soudainement on arrosait et mettait à l'ombre. Oskar était l'eau et l'ombre. J'ai le menton posé sur le haut de la tête et cette fois je sais nommé le mot de mes émotions: jalousie. J'étais jalouse et je le suis encore mais je ne suis pas ici pour vider mon sac, cette maison n'est pas un purgatoire et mon retour n'est pas un retour des culpabilités. J'ai conscience des milliers de mots qu'elle pourrait me cracher à la figure, de la colère qu'elle pourrait ressentir alors je la sers contre moi et elle se sert contre moi. Y'a rien d'autre qui compte que cette étreinte pour l'instant. Les faux jumeaux rentrent en furie, tout souriant et Antarès me dit précipitamment et d'un seul souffle de venir visiter leur chambre parce qu'ils ont pleins de trucs chouette à me montrer. Je me lève alors qu'une femme du même âge que mon frère entre dans la pièce, elle a des cheveux noirs et courts, des yeux noisettes et un sourire gêné. Elle se présente en se raclant à plusieurs reprises la gorge, elle est mal à l'aise et timide, Oskar a dû lui dire un million de choses sur moi. Je lui souris, le plus franchement possible, je suis contente pour Oskar cette elfe respire la sympathie et l'allégresse. Calypso me tire la manche et je les suis non sans entendre Astrith nous dire que le repas va être servi dans une demi-heure.


Leur chambre est verte et tout aussi désordonné que le reste de la maison, au plafond il y a pleins de petits points blancs presque invisible. Je sais que si on éteint la lumière, elles se mettraient à former les constellations et à briller de mille feux, c'était un des enchantements de la femme qui gère la boutique avec maman, une vraie sorcière et aussi sa meilleure amie, c’était aussi celui que je préférais. Les deux virevoltent autour de moi, ils parlent en même temps et très vite, c'est donc compliqué de les suivre mais je fais de mon mieux. J'entends école, avion, pleine lune, Ravenswood, loup, hâte, copains, hockey... Je m'assois sur le lit du bas des deux lits superposés, ils me montrent des dessins, des jouets, on dirait qu'ils cherchent à rattraper tout le temps perdu, comme si dès que je passerais à nouveau la porte jaune, je partirais. Il y a des photos sur le mur, des photos d'eux qui portent des objets très lourds pour des enfants de leurs âges qui ne possèdent pas leurs forces, d'Oskar qui les porte sur les épaules, d'une promenade dans les bois avec Maman. Il y en a une de moi, j'ai une frange blonde et un sourire franc, on est serrés joue contre joue et on fait une grimace. Je ne me souviens plus du jour où on a pris ce cliché mais elle est belle. Je l'adore et j'aurais bien aimé l'avoir quand je suis partie. Mais je suis coupée dans ma contemplation par Calypso qui se plaint que je ne l'écoute pas je me retourne vers elle en affirmant qu'évidemment je l'écoute: elle était en train de me parler des bêtises qu'elle faisait en secret. Comme la fois où elle et mon demi-frère se sont amusés à inonder les toilettes. Leur maitre d'école qui avait essayé de réparer le problème avait fini tremper et ils avaient tous éclatés de rire. Je m'assois en tailleur et commence à leur raconter, les bêtises que moi aussi j'ai faite dans une école similaire à la leur, la fois où "accidentellement" un tube de peinture orange que j’avais préalablement coupé avait explosé dans les mains de la maitresse... J'évite cependant de raconter mes bêtises les plus récentes, celles que je fais quelques fois à Ravenswood pour m'occuper, je ne veux pas qu'ils s'inspirent de moi et finissent en punition comme moi. Je n'ai jamais été douée en cours et je préférais faire rire mes camarades de classe que d'être attentive et écouter consciencieusement les cours. À vrai dire je suis dyslexique et lorsque j'ai vu que mes enseignants étaient plus désespérés qu'autre chose, j'ai laissé tomber mes quelques efforts. De plus, Maman n'a jamais été très en phase avec l'école, elle m'a toujours dit que l'école était faite pour qu'un certain type d'élève catégorisé comme normal réussisse. Alors quand l'école a commencé à se plaindre de mon comportement et que mes résultats ont chutés, maman m'a déscolarisé et m'a inscrite sur une école en ligne, elle essayait tant bien que mal de m’expliquer ce que je ne comprenais mais était plus douée dans l’apprentissage du contrôle de notre loup. Je devais avoir sept ans et sur un coup de colère de maman, ce qui représentait une grande partie de ma vie partit en poussière. Je me rappelle notre dispute, moi qui malgré tout ne voulait pas partir et maman qui ne cessait de me répéter que c'était pour mon bien, que Raphaël resterait avec moi. Je me rappelle qu'elle a pleuré, moi aussi j'avais des larmes qui coulaient mais je savais que ça la rendait triste lorsque j'étais triste. Je voulais pas la rendre triste, je détestais la rendre triste alors je lui ai dis que c'était pas grave et j'ai fais école à la maison. Maman a toujours été impulsive, aussi impulsive que les jumeaux qui m'expliquent la fois où Antarès est tombé de la fenêtre. Aussi impulsive que moi qui me suis déjà cassée la jambe. Trois fois. Mais j'essaie de convaincre les deux moqueurs en face de moi que ce n'était pas vraiment ma faute. Les deux premières fois du moins. On rigole, longtemps, Calypso s'est assise près de moi et joue avec mes cheveux, Antarès a une figurine dans les mains, il me conte son histoire, ses aventures. Ici, entre ces quatre murs verts avec les petits monstres qui me parlent comme si ils me connaissaient depuis toujours, je suis vraiment chez moi et je me rends compte à quel point mon enfance était belle. Je suis si à l'aise que sans que je réfléchisse une question traverse mes lèvres sans mon autorisation,
"Vous vous souvenez de moi ?"
Et voilà la curiosité de se faire du mal, se faire mal par la curiosité. Je ne devrais pas, je sais que je ne devrais pas parce que je connais la réponse. Non, ils ne se souvenaient pas de moi. Oui, maman a dû leur expliquer mille fois qui était cette fille sur cette photo. Je me mords la lèvre inférieure, je ne dois pas pleurer, eux non plus ne savent pas quoi dire ni faire et le silence revient. L'insoutenable silence qui cri à mes oreilles, qui cri que je n'aurais pas dû revenir, que je n'aurais jamais dû raviver ces souvenirs tenaces et vivaces. Que j'aurais dû les laisser dans leur chambre verte, dans leur salon violet, dans leur entrée bleutée. Que j'aurais dû rester une image sur un mur dont on parle de temps en temps vaguement. J'ai eu tort et il y a tant de choses à dire sur mon erreur, sur toutes mes erreurs, mais les anges n'ont pas le temps de passer, les mots n'ont pas le temps de franchir mes lèvres, voilà Oskar qui crie que le repas est prêt. Je soulève Calypso et la met mon dos, ils m'adressent un sourire léger, réconfortant et leurs yeux brillent d'inquiétude que je parte à nouveau. Alors je me dis que ce sourire vaut bien ce silence.


Les enfants se dirigent en courant vers la salle à manger, je m'arrête, je ne sais plus où se trouve la cuisine. Je ne veux pas que quelqu'un me voit comme ça, perdue entre deux couloirs, à se questionner sur le sens de ce qui devrait être ma maison. C'est Fanny qui me croise, elle ose à peine me regarder et elle me fait un mince sourire, je fais mine de regarder les dessins affichés sur les murs, je reconnais facilement le trait artistique de mes frangins. Fanny est à côté de moi, elle sourit puis s'arrange des mèches de cheveux.
"Tu sais on a voulu t'inviter..."
Ses joues sont empourprées, et elle ose pas me regarder, moi je la fixe maintenant, je ne comprends pas.
"Où ça ?"
Derrière elle, le couloir est orange. D'un orange qui me fait penser au coucher du soleil que j'ai vu en Afrique du Sud. J'y suis allée une fois quand j'avais huit ans, avec Raphaël, Oskar qui était revenu de l'école magique et Maman. C'était selon moi le plus beau pays du monde et pendant deux semaines, nous faisions la visite de tous les centres de réhabilitation et des parcs de notre région. Si maman m'a transmis une de ses passions, c'est bien celle des animaux, nous étions admiratrice devant leur beauté et révolté du traitement qu'on pouvait leur infliger. Nous avions vu des éléphants traversés la route juste devant notre voiture, et des petits de girafes courir au loin, je crois que Maman n'a jamais été aussi heureuse que là-bas et je crois que ce fut la fois où je fus le plus proche d'elle. Elle souriait sans cesse, me racontait mille et une histoire sur les animaux, et me prenait très souvent sur ses genoux. Je me rappelle avoir fêté mon anniversaire là-bas, ce fut le plus belle anniversaire de ma vie avec Oskar qui m'offrait plein de glace, Raphaël qui prenait des photos par milliers et maman qui m'aimait comme elle ne m'avait jamais aimé. Non ce n'est pas ça, Astrith m'a toujours aimé mais elle était hypersensible, ses émotions étaient donc instables et pouvaient changer au moindre coup de vent, elle ne me montrait donc jamais son amour de manière constante. Sauf là-bas. Je me rappelle que la dernière nuit avant notre retour, j'avais prié pour que mes petites mains puissent étirer le temps à l'infini et qu'on reste là-bas à tout jamais. Mais c’était tout simplement aussi irréalisable que lorsque j’ai demandé un dinosaure pour mon anniversaire.
"Aux... Aux fiançailles"
Fanny fixe toujours ses pieds, elle a honte, elle a peur, elle s'en veut. J'ai envie de crier, de me donner des baffes, de la secouer, je devrais lui dire, lui dire que ce n'est pas de sa faute, que c'est moi qui ai poussé ses portes, que même avec toute la volonté du monde, je n'aurais pas pu venir à leur fiançailles. Et j'aurais tellement aimé, tellement aimé voir mon grand frère, la force calme, celui qui m'offrait des glaces et me rassurait, celui qui m'a consolé lorsque Astrith m'a sorti de l'école, qui a redonné le sourire à notre mère. Je le vois dans son costard, ses lunettes sur le nez, un air fier sur le visage et un sourire immense avec pleins de fossettes qui le décore, et elle dans une jolie robe bordeaux qui danse, ils se regardent, juste eux, rien qu'eux, et Maman pleure, Maman pleure des larmes et des larmes de joie, Calypso jette des fleurs, Antarès essaie de voler une part de gâteau, grand-mère assise à une table, fière que son petit-fils n'est pas fini comme sa fille. Mamie a toujours refusé le mode de vie de bohémienne de maman, elle ne cessait de répéter que ça aurait des répercussions sur nos avenirs. J'adorais Mamie, c'est une femme forte et fière qui nous aimait tendrement et une partie de moi qui a toujours serré des dents lorsqu'elle marmonnait dans sa barbe qu'on deviendrait des délinquants aurait aimé la voir, voir son expression lorsqu'elle a vu que Oskar n'était pas devenu un malfrat. Qu'il avait tout réussi. J'aurais aimé le voir à l'apogée de sa réussisse. C'est ça ce que je devrais dire, c'est ce genre de mots qui devraient franchir ma bouche mais ce serait si injuste, si injuste pour elle, pour mon grand frère à qui j'ai privé de petite sœur, c'est bien trop simple, de dire des "si" ou des "j'aurais aimé", on ne peut pas refaire le monde avec des regrets, on peut juste laisser un goût amer dans la bouche des autres, parce que c'est trop facile de dire "j'aurais souhaité" parce que je n'étais pas là et que je peux trouver mille et une excuse mais ça ne change rien: je n'étais pas là. Et rien de ce que je pourrais raconter, aussi sincère mes paroles soient elles ne changera cela, j'ai disparue de leur vie. J'ai eu le choix et je suis partie, j'ai décidé d'arrêter de voir grandir les jumeaux, j'ai décidé de ne pas assister à leurs fiançailles. Alors je souris, il est nostalgique et franc ce sourire et j'hoche la tête,
"Je le sais. Ça devait être une très belle journée.."
Elle sent l'enthousiasme dans ma voix et relève la tête, elle a le plus grand sourire du monde sur le visage, le même qu'elle devait avoir le jour de ses fiançailles et commence à me raconter comme si elle me racontait un rêve,
"Oui, il n'y avait pas beaucoup de monde, nous ne voulions pas faire une très grande fête, juste nos familles respectives et quelques amis. Nous étions dans la maison de ma grande tante, dans la forêt, c'était magnifique, la maman d'Oskar avait mis des guirlandes partout, et le soir, edes centaines de bougie étaient allumés. Nous sommes restés toute la journée jusqu'au soir, très tard, tout le monde avait l'air très heureux, mes parents aiment beaucoup Oskar et Astrith a beaucoup pleuré tant elle était émue et comblée. Je crois qu'Antarès et Calypso se sont très bien entendu avec mes cousins puisqu'on ne les a vu de la journée que lorsqu'il était l'heure du dessert. Tout était vert eau et blanc, c'est moi qui ai choisi ses couleurs, parce que j'avais trouvé une robe de ce vert. Tout était si parfait.."
Elle continue de parler, les yeux un peu perdus et un sourire doux au visage. Je me demande si un jour j'aurais cette même expression, si je pourrais raconter un jour de pur bonheur comme celui-là. J'ai toujours été fleur bleue, rêvant depuis petite du prince charmant, unique et beau, une vision que je cultivais par les rares livres que j’arrivais à déchiffrer dans le plus grand secret. Maman n'a jamais voulu me lire de contes à l'inverse de Lukas, elle disait que ça donnait une vision faussée de la réalité et de l'amour. Il est vrai qu'elle n'avait pas tort et j'ai compris rapidement que ce n'étais pas un trait de caractère très bon à être cultiver. Lorsqu'à quinze ans, des garçons que je considérais comme des amis ont commencés à me tourner autour, j'étais heureuse, flattée par l'intention qu'ils me portaient, je me suis naïvement cru princesse puis j'ai compris que leurs seuls intérêts étaient de glisser leurs mains sous ma jupe et je suis redescendu sur terre. Une claque l'a fait lui aussi redescendre sur terre, depuis ce n'est jamais allé plus loin que du flirt et des baisers. Je n'attends pas le prince charmant ou du moins je ne l'attends plus mais je veux tomber amoureuse, vraiment. Mais ce qui me fait le plus peur ce n'est pas ça, c'est d'être comme maman, j'ai appris à nos dépends que son mode de vie lui apportait plus de larmes que de joie. Elle ne connaitra jamais ce moment où elle se dira, c'est l'unique à mes yeux et je suis l'unique à ses yeux mais cela dit elle s'en fiche, ce n'est pas sa vision du monde. Et je la respecte, je ne veux juste pas être comme elle. Fanny ne s'arrête pas et j'essaie de ne pas perdre une miette, j'essaie de me visualiser tout cela, précisément, en détail. Je suis heureuse que mon frère l'ai trouvé elle, elle a l'air sincèrement aimante et douce. Elle parle tendrement, comme si elle avait peur de briser ce souvenir ou bien de me briser, elle ne sait comment appeler Astrith devant moi, elle n'ose dire "ta maman" ou "votre mère à Oskar et à toi", j'imagine très mal à quel point cette situation est inconfortable pour elle, entre les tensions et les secrets, elle doit se sentir presque autant à sa place dans cette maison que moi. C’est son fiancée qui la coupe dans son conte de fée, il nous appelle une première fois, et nous rejoint, un sourire crispé au visage, son regard passe de sa femme à sa demi-sœur. Il a une légère pellicule de sueur sur le front, ma présence le stress, ma venue stress tout le monde ici, même les murs transpirent.
« Il faut aller à table, maman vous attend. »
Il insiste sur le mot maman, je ne sais pas vraiment ce qu’il veut dire par là. Il le voit bien que je suis perdu, que je ne sais ni quoi faire, ni quoi dire, ni même comment interpréter tout cela. Ou alors il n’y a rien à interpréter, rien à décortiquer et encore une fois je réfléchis trop, je cherche le meilleur moyen pour ne blesser personne, pour ne pas quand je refranchirais la porte briser à nouveau ma famille. Mon grand frère voit bien mon égarement alors il me sourit. C’est un sourire rassurant comme ceux auxquels j’avais le droit petite. Il me touche l’épaule comme pour me dire qu’il est là, et je m’enfonce dans les boyaux oranges de ma maison.


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Du Bach résonne dans la pièce bordeaux, ça me rappelle lorsque j’étais petite et que j’ai supplié maman d’avoir un violoncelle. C’était beaucoup trop cher, surtout qu’elle devait payer les études d’Oskar bien que Lukas n’arrêtait pas d’envoyer de l’argent. Maman rêvait que chacun de ses enfants puissent se mettre à jouer d’un instrument, pour elle ça ouvre l’esprit et apaise l’âme. Je crois que aujourd’hui, nous en avons besoin. Il y a des pommes de terre sautés et du bœuf. Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer alors je me contente de m’asseoir, juste en face de Fanny, juste à côté d’Oskar. Je n’ai jamais aimé les pommes de terre mais ce n’est pas grave, je vais me forcer, comme à chaque fois. Ce n’est pas ce qu’on est en train de faire, tous ? On se force, on se force à se parler poliment, on se force à se contenir, à ne pas se lever et crier, crier toutes ces choses qu’on a jamais pu se dire, tous ces mots qui ont eu le temps de pousser comme des fleurs puis de se recouvrir d’épines. Sept ans, et voilà on nous somme en somme, Fanny réchauffe un plat de ses deux mains et nous sert, sans rien dire, j’ai envie de poser mille et une question, il y a tellement à apprendre : Quel est le sport préféré des jumeaux ? Quelle métier fait Fanny ? Est ce qu’ils veulent des enfants ? Pourquoi les amants de maman ne sont-ils pas là ? Et que sont-ils devenus ? Lorsque je suis partie, il n’y avait plus que Rafaël, un vampire et Sirius, un loup-garou, le papa de Antarès et Calypso. Mais je ne dis rien de tout ça, parce que ce serait trop simple, trop simple de revenir la bouche en cœur et demander des nouvelles de tout le monde, comme si ça faisait seulement quelques mois que j’étais partie. Mais voilà, ça ne fait pas quelques mois et j’ai peur, peur que le moindre mot ne fasse exploser cette tension infâme et qu’un concerto de colère et de pleurs ne se déversent sur ce repas.
« Comment va Isaac, Caliste ? »
Astrith prend un air innocent auquel personne ne croit et Oskar pose sa fourchette, surement par peur de s’étouffer si il continuerait à manger. Isaac… C’est fou comme on peut mettre autant d’amertume dans un seul prénom et j’ai soudainement bien plus envie des larmes et des cris plutôt que de devoir parler de mon père. Isaac est un loup comme maman, ils se sont rencontrés dans la boutique de Maman, et doucement se sont apprivoisés, puis aimés, Isaac fut certainement l’un des rares amoureux d’Astrith a accepté sa relation avec plusieurs hommes à la fois, dès le début. C’est un esprit libre au fort caractère, un journaliste impulsif et passionné, et avec ma colorée, singulière et absolument malicieuse mère, ils m’ont eu. Isaac ne vivait pas avec nous, tout comme Rafaël, mais il venait nous rendre visite dès qu’il le pouvait, il était bien plus exigeant vis à vis de moi et s’est beaucoup disputé avec maman sur le fait que je fus déscolarisée, ou même mon éducation. Ils étaient rarement d’accord et se disputaient fréquemment, ça me faisait pleurer que maman pleure. Papa finissait toujours par me rassurer et bien qu’il n’ait jamais été un père très tactile, il trouvait toujours les bons mots. J’aurais bien aimé avoir ce talent à cet instant précis mais tout ce que j’ai hérité de papa c’est mon humour douteux et ma franchise crue. Tout le monde est pendue à mes lèvres, même Fanny sait qui c’est et je n’imagine les horreurs qu’ils ont pu relater à son sujet.
« Bien, il travaille beaucoup. Et à ce propos tu fais quoi comme travail Fanny ? »
Elle m’adresse un regard aussi surpris que si je lui avais demandé si elle aimait mettre des patates en guise de couvre-chef, puis elle balbutie qu’elle travaille en tant qu’enseignante dans les petites écoles, ça lui va bien, elle en parle longuement, elle n’aime pas le silence qui va s’imposer sinon, elle en a peur. Alors qu’elle me questionne sur mes projets d’avenir, maman marmonne « Ça ne m’étonne même pas, il n’a jamais su faire que ça ». Et voilà, la réalité. Dans un conte, Fanny et moi aurions continué à discuter et tout le monde se serait finalement mêlé à la conversation, et comme lorsqu’on s’endort, toute la tension redescendrait doucement, on apprendrait à se connaître, à nouveau, on s’aimerait à nouveau. Dans la réalité, l’unique changement dans sa maison est la peinture et Maman est restée la même femme rancunière cherchant à blâmer papa de tous les maux, après les disputes il venait pour me réconforter, elle venait pour lui faire de reproche et m’expliquer quel horrible l’homme qu’il était. Je cherchais à le défendre, parce qu’à part moi qui l’aurait fait mais ça la rendait encore plus malheureuse alors je ne disais rien, je la laissais se disputer, se raconter des horreurs sur lui, se réconcilier, se disputer.. Je n’ai pas envie de rentrer à nouveau dans cette guerre qui aurait dû prendre fin lorsqu’ils se sont quittés, je veux ma famille, celle souriante et belle, explosive et colorée, celle que je connaissais en étant petite, en été quand nous étions tous en vacances. Est-ce que cette famille a disparu en même temps que moi ou revêt-elle juste son plus affreux vêtement pour mon retour ? C’est plus fort que moi, que ma volonté, que ma raison, mes lèvres crispées ne résistent pas à la force des mots,
« Non, il a su m’élever. Avec toi. »
Je veux qu’elle se rappelle des beaux moments, quand on faisait des puzzles géants tous ensemble, quand on se baladait, ou quand ils me racontaient des histoires inventés par maman et mise en scène par les mains de papa qui projetaient des ombres sur le mur. Elle ne veut pas, c’est plus simple comme ça de se remémorer juste les disputes, la colère, la trahison, l’amertume. Mais rien n’est simple dans cette histoire, rien n’est simple dans la folle vie d’Astrith Opalv. C’est si compliqué qu’elle préfère ne pas y penser, elle pose ses couverts et me regarde comme si j’avais plantée ma fourchette dans son œil.
« Comment peux-tu dire ça ? Ah oui c’est vrai que tu l’as toujours préféré à moi… »
J’avais oublié à quel point maman était puérile, ou alors je ne l’ai jamais remarqué. Et c’est trop. La tension explose, j’ai envie de crier et ma voix tremble,
« La situation était bien plus compliqué que ça… »
Un nœud se forme dans ma gorge, alors c’est ça, c’est ça mon grand retour, c’est des reproches, de la fureur, et une vieille rancœur, c’est ça l’effet que ça procure de rentrer à la maison, de poser les pieds sous la table de son enfance et d’être à nue face à des totales inconnues qui partagent un lien indéniable avec soi. Je ne voulais pas de ça, je voulais rendre heureux moi, j’ai assez fait de mal.
« Il n’y avait rien de compliqué, tu avais dix ans et le choix entre partir avec Isaac et rester avec moi, tu as choisi de m’abandonner… »
Soudainement Oskar tape sur la table qui résonne d’un seul coup, et notre pathétique discussion se coupe net. Pour la première fois depuis que je suis rentrée dans cette maison, il emploie un ton assuré, tranchant,
« Non. Non, Maman ce n’est pas ça faire le meilleur accueil à Caliste et passer la plus merveilleuse journée en famille. Ce n’est pas en l’accusant des actions d’Isaac et d’une petite fille prise de court que tu lui donnes envie de faire partie de la famille. Mais est ce qu’on pourrait parler de famille ? On ne ressemble à rien, on est assis là, à se regarder, attendant le premier qui fera un pas de travers mais que tout explose, prêt à le massacrer pour toutes les erreurs du passé. C’est facile ça, d’être assis là et de se regarder en chien de faillance, de s’obliger à combler un vide avec des mots superficielles. C’est facile d’être à notre place Maman, de tous la fixer et tels des vampires sauvages, lui arracher la gorge au moindre mot qui ne conviendra pas. On est comme Rafaël, Maman. Parce qu’on peut en parler de mauvais choix, on peut en parler des heures, de ceux de Caliste, des miens et des tiens. Parce si tu t’attends à des excuses ou des explications, nous aussi on en veut. Pourquoi est-ce qu’ils nous enfermés dans le placard dès que quelque chose ne convenait pas ? Pourquoi est-ce qu’il te criait et t’insultait toute la nuit lorsque tout à coup il avait décidé ce mode de vie ne lui convenait plus ? Et tu restais avec lui, alors que tu le savais tout ça, tu faisais la sourde d’oreille lorsqu’il criait. Y’en a des choses à dire, pourquoi si tu aimais tant Lukas, tu l’as laissé filé, tu as accepté de le voir partir ? Pour Rafaël ? Pour ton indépendance ? Tu t’es trompé Maman, ce n’est pas ça la liberté, ce n’est pas de vagabonder instable et d’être incapable d’offrir à tes enfants un cadre de vie stable ? Parce que peut-être que si moi aussi j’avais eu le choix, j’aurais choisi mon père, pas parce que je ne t’aime pas mais justement parce que je t’aime trop, parce que ce rôle de mère n’a jamais collé à ta vie et qu’il était trop lourd a porté sur tes épaules. Tu te n’es jamais dit que c’était pour ça qu’elle était partie, Cali. Et toi Cali, pourquoi es-tu rentré ? Pour te justifier ou pour rencontrer ma femme, tes demi-frères et sœurs ? Tu es là pour revoir ta famille ou juste observer les dégâts que tu as fait ? C’est pas ça être une famille. Être une famille c’est s’aimer, peu importe la distance, les raisons et le temps, être une famille c’est être uni contre tous et non pas les uns contre les autres, être famille c’est pardonner. On n’est plus une famille, vous le savez, ça, au moins ? »
Un verre casse, c’est celui de Calypso et la fourchette d’Antarès tremble, c’est sa fureur qui fait ça, les épaules de maman tremblent, c’est la tristesse qui fait ça, la voix d’Oskar tremble, c’est l’émotion qui fait ça. Moi je ne dis rien, j’ai le regard baissé sur mes mains, les larmes jaillissent seuls maitres d’elles même, et tout ce que je trouve à répondre c’est,
"Est ce que je peux revoir ma chambre ?"


Du rouge, que du rouge. Avec le jaune, c’était ma couleur préférée et elles recouvraient tous mes murs, elles les recouvrent toujours sauf que ce ne sont plus mes murs. C’est la seule pièce qu’elle n’a pas changé après toutes ces années, comme si j’allais revenir du jour au lendemain et me recouchait dans mon lit parfaitement fait, ou m’asseoir à ma fenêtre où j’ai essayais d’effectuer une pirouette et m’y suis casser la jambe. On sent l’odeur de fleurs fraiches et de propreté, je l’imagine récurer tout à fait pour ma venue, espérant que je reste. Oskar est assis sur le lit, il me regarde faire le tour de la chambre, le visage fermé. Il y a un sourire mélancolique à mes lèvres, il y a tous ces bijoux que j’aimais porter, des bagues, des peluches mais aussi mon lance pierre et une médaille pour de l’athlétisme, maintenant je n’aime plus du tout ça. Mes doigts s’avancent mais s’arrêtent, j’ai peur de les salir, de les trahir, de les briser. Ils sont les gardiens de ma présence ici, de ma magnifique enfance, je ne veux pas que mes doigts salis par les larmes de regret et rougis par la colère les touchent, les déplacent. Ce serait un blasphème, une infraction sur un lieu de culte, mon temple. Si j’ai ressenti de la peine en quittant la table tel un enfant en pleine crise, ces quatre murs rouges où tout est intacte m’apportent une mélancolie, plus forte que les rancœurs et que la rage. Je m’assois sur ma coiffeuse et je me regarde, j’essaie de m’imaginer à dix ans, quand maman me coiffait ici, en me répétant sans cesse que j’étais magnifique et que j’avais les cheveux les plus beaux du monde. Pendant ces quelques regards admiratifs et ces va et vient de la brosse à cheveux sur ma chevelure dorée qui semblait flamboyer, je me transformais en déesse. J’étais la déesse de maman, celle qu’elle trouvait la plus belle, à qui elle pouvait chantonner des berceuses ou contait des histoires mythologiques, avec qui elle promettait de faire mille et une chose, la même avec qui elle cueillait des fleurs dans le jardin ou tentait d’expliquer la divination. Dans ces moments-là, il n’y avait rien d’autre qu’elle et moi, pas d’Oskar, pas de petit amis, pas de cœur brisé, juste une maman et sa fille, juste de l’amour et de l’admiration. Et c’était magnifique, c’était majestueux et ça me rendait heureuse. Ce regard si tendre qu’elle pouvait m’adresser était plus beau que n’importe quel « je t’aime » que papa a pu me dire. Ils étaient la raison de ma présence dans ce monde. Je détache mon regard de cette coiffeuse dont les motifs fleuris ce sont effacés, elle est trop petite pour moi. J’ai un tapis en forme de tournesol, je m’assois au milieu, entre toutes les pétales jaunes et tire la boite en bois sous le lit, maman a dû la trouver depuis tout ce temps et je ne sais combien de mains l’ont farfouillés mais elles l’ont toujours remis à sa place. Il y avait un mandala bleu dessus mais il a presque disparu, l’intérieur est intacte, un carnet bleu et je sais que si je l’ouvre, je verrais des pages entières où sont scotchés des fleurs, du muget, une tulipe, une rose, des bougainvilliers, des fleurs de frangipanes, et même une tournesol, mélangés à quelques photographies. Il y a des prospectus découpés, des dessins et deux petits bracelets tressés. Je les sors et tend celui vert, jaune et noir à Oskar, il a un léger sourire lorsqu’il essaie de l’enfiler à son poignet nu mais n’y arrive pas alors je l’aide. Il est trop petit pour lui et ne tient qu’à un fil, lui enserrant la peau, Oskar fait de même avec le mien, violet, jaune et rouge. On les fixe longtemps, et je me sens sincèrement comme sa sœur, lié par un lien incassable aussi petit et futile que l’adn l’est.
« Tu sais, ce n’est pas moi celle que tu as vu. »
J’ai peur que les mots s’échappent trop vite alors je me tais, sinon ils ne vont pas m’écouter et se déverser, ils vont être faux, injustes, ils vont le blesser, je ne veux pas le blesser. J’en ai marre que le simple fait que je respire semble faire saigner cette maison.
« Alors qui es-tu, toi ? »
Il a une sculpture en pâte à sel censé représenté un loup dans les mains, il le fixe en le faisant tournoyer entre ses doigts, il a toujours un sourire sur les lèvres, ça me pousse à continuer, sa fausse fascination pour la sculpture, son sourire et sa question, ça me pousse à sourire plus grandement et ne plus retenir les mots,
« Ça va paraître ridicule mais j’aime bien me comparer à un tournesol. C’est une fleur qui a toujours l’air de sourire. Moi aussi je souris beaucoup, j’aime bien sourire, même que des fois ça fait sourire. J’aime bien faire sourire aussi, et faire rire, je fais quelques bêtises comme j’en ai toujours fais et je crois avoir un diplôme en blague vaseuse. Sortez les parapluies ! Bon j’avoue celle-là était moyenne. J’adore le soleil mais moins les études, je t’avoue faire des efforts que dans quelques matières et dormir ou rigoler la plupart de temps. D’ailleurs je rigole et je parle trop fort, j’aime bien ça, pas parce que ça attire l’attention, à l’inverse de beaucoup de filles de mon école je ne cherche pas l’attention, c’est juste que je n’aime pas faire les choses à moitié. Si je rigole, je rigole à gorge déployée. Je parle trop aussi, des fois c’est embêtant parce que je ne fais pas attention à ce que je dis et je vexe. Je déteste ça, je crois que je ressemble bien trop à maman là-dessus, je suis influencée par la moindre émotion que je crée mais je ne pleure tout de même pas autant qu’elle. En réalité le plus souvent j’arrive à les intérioriser et à sourire mais dans les cas le plus extrêmes je m’énerve et je m’inquiète, ce qui fait que je me ronge les ongles ou tape des murs, ce qui est extrêmement stupide puisque ça n’apporte rien au mur et des blessures à mes mains, mais je te rassure c’est très rare. Il faut avouer que je suis impulsive et je ne peux m’empêcher de dire ce que je pense et bien trop souvent faire des bêtises sans y réfléchir à deux fois. Les punitions ne sont pas très grave puisque mes fautes ne sont pas très grave et je fais mon plus beau sourire. J’ai des amis, et comme lorsque j’étais plus petite, je me retrouve bien mieux dans la gente masculine plutôt qu’auprès des filles. Puis depuis que j’ai décoré un garçon d’un gentil bleu à l’œil lorsqu’il a essayé de m’emmener dans les vestiaires du gymnase, ils ont compris que séduire n’était pas mon intérêt. Je suis bien trop possessive pour tout ça. Tu dois me trouver stupide à me raconter ma petite vie d’adolescente, j’imagine que tu ne voyais pas comme ça notre première conversation à deux depuis sept ans, moi non plus pour tout avoué, mais j’aime cela. »
« Moi j’aime bien les tournesols »
On se regarde, comme lorsqu’il a ouvert la porte, observant chaque changement à l’autre avec plus de tendresse, plus de précaution, puis je pose ma tête sur son épaule, on ne dit pas désolé, on ne dit pas je n’aurais pas dû dire ça, on ne dit pas tu n’aurais pas dû faire ça, on ne dit rien du tout et on se pardonne tout. On s’aime et voilà tout. Y’a rien de plus simple que cela et ça devrait être toujours aussi simple, entre frère et sœur. Il me parle de lui, il me dit qu’il a rencontré Fanny par hasard dans un café et si elle paraissait ainsi intimidée, elle ne l’avait jamais été avec lui, c’est elle qui a fait le premier pas, il est heureux parce que maman l’aime bien même si elle a émis des réserves à ce qu’il s’enchaine comme elle aime dire lorsque nous nous prononçons le mot fiançailles. Ils ont vingt-sept ans, une maison et disent qu’ils ne veulent pas d’enfant, Oskar m’explique que naturellement il ne peut point en avoir et que de tout façon pour lui cela paraît bien trop complexe et j’enchaine sur une blague où je lui explique comment on fait des enfants. Nos rires résonnent, on rit fort, on s’en préoccupe pas, y’a rien qui est important pour l’instant, ni ce qui s’est passé, ni ce qui va se passer quand on repassera cette porte. On redevient des enfants, quelques temps, nos yeux brillent et on se remémorent des moments inoubliables, des moments qu’on aurait aimés partagé ou qu’on a partagé. Et ça passe trop vite ou alors ça ne dure pas assez longtemps mais la vie qu’on a mis entre parenthèses pour laisser filer entre nos yeux sept années nous rattrapent. C’est Calypso qui toque à la porte et j’aurais tellement aimée qu’elle soit uniquement attirée ici par nos rires et pas poussée par maman qui est folle d’inquiétude, verte de rage et emplie de tristesse. On se lève, rien ne se brise et nos bracelets tressés à nos poignets, on repasse cette porte.


Il ne m’est pas compliqué de deviner où elle est, et je me dirige vers cette petite cabane en bois. Mes pieds écrasent l’herbe et comme lorsque j’étais petite, je meurs d’envie de cueillir toutes les fleurs et de les lui donner. Mais aucun bouquet du monde ne changerait quoi que ce soit. C’est peut-être ce qui me fait le plus regretter l’enfance, qu’on ne puisse point tout arranger en quelques pétales et des sourires, avec quelques chatouillis. Avant même que je pousse la porte, je sens l’odeur. La ganja. En théorie, maman fume que très peu mais en réalité, je me souviens d’elle un joint à la main dès que l’inquiétude lui montait à la tête. Je ne comprenais pas lorsque j’étais enfant, je ne savais pas ce que c’était, juste que ça sentait fort et qu’après elle sentait fort et ses yeux brillaient puis généralement elle dormait. Je n’ai appris le mot que plus tard : drogue, cannabis, marie-jeanne. C’était Isaac qui criait tout le temps ces mots-là, vers la fin de leur relation, quand plus rien n’allait et que les seuls mots qui s’échangeaient été des insultes. Et dès que papa sentait cette fameuse odeur ou voyait les yeux rouges de maman, il hurlait « Tu n’es qu’une droguée, Astrith, et si il arrivait un accident à Cali, à Antarès ou Calypso, comment tu fais ? Explique-moi. » Puis il appelait Sirius, lui expliquait la situation et attendait qu’il vienne chercher les petits avant de partir avec moi. Il m’emmenait chez lui, et lorsque Sirius ne pouvait pas, il emmenait aussi les jumeaux, ils nous laissent jouer dans le salon de son appartement, ou avec son appareil photo. Quand j’étais toute seule, je faisais mes devoirs puis après on jouait à des jeux, j’aimais bien, s’il était exigeant avec moi, il nous arrivait aussi de rigoler énormément. Un jour il m’a offert une peluche, une gigantesque peluche en forme de husky, je ne savais pas ce que ça voulait dire ce soudain présent alors que ce n’était pas mon anniversaire, ni noël. C’était bien plus important que tout cela. Maman tire une dernière fois puis l’écrase contre le mur noir. Elle ne dit rien, assise sur le canapé miteux et poussiéreux. Je ne peux pas m’empêcher de me demander si elle fume beaucoup, si elle est heureuse, j’ai envie de lui dire que je voulais l’appeler, la revoir, à 11 ans lorsque ma première année à l’école s’est terminée, lorsqu’à 12 ans j’ai eu mes premières règles, à 13 ans porter mes premiers soutiens gorges, pour Noël, pour mon anniversaire. Mais c’est elle qui parle la première,
« J’ai quitté Isaac, après que tu sois partie. »
Ça me rassure, lorsque je suis partie j’avais peur pour moi évidemment, de la haine qu’elle allait développer, de la tristesse qui aillait grandir lorsque j’ai posé les graines de la trahison en passant mon regard de papa et maman, les deux pendus à mes lèvres puis que j’ai prononcé ce tout petit mot « Papa. » et que j’ai continué « Je reste avec papa. ». Ces mots ont tout détruit dans la vie de maman, ces graines qui ont poussés au fil des années pour devenir une plante grimpante, vicieuse et tant épineuse. C’est cette plante qui m’empêche de m’approcher d’elle, de l’embrasser et de lui dire que je l’aime, que je suis désolée, mais que je suis de retour, que j’ai réussi à convaincre Isaac qu’il fallait que je vienne vous voir et que j’y arriverais à nouveau. Elle est juste entre nous deux, elle enserre de ses lianes la cabane et maman, prête à se briser si elles se resserrent. J’ai envie de lui demander pourquoi est-ce qu’elle ne m’a pas appelé, papa a dit qu’elle pouvait appeler, je m’en rappelle, elle criait et agrippait son bras pour le retenir, pour me retenir. Et lui ne cessait de répéter qu’elle pourrait toujours m’appeler, qu’il prendrait de ses nouvelles et que si elle redevenait clean, il m’emmènerait la voir. Nous n’avons jamais eu un seul de ses appels. Mais si je posais la question, ce serait juste pour avoir une confirmation de ce que je sais déjà, parce que je sais déjà pourquoi, parce que ce ne serait qu’une raison d’alimenter les ronces qui poussent dans nos cœurs et poussent nos langues. Elle m’en voulait, voilà pourquoi et si j’avais choisi Isaac, alors elle ne voyait pas pourquoi elle ferait des efforts pour moi. Je me demande comment elle a imaginé mon retour lorsqu’Isaac a appelé pour prévenir que je viendrais manger ce samedi, comment elle m’a imaginé, elle a dû se dire comme moi que tout se passerait comme dans un film. Un très beau film, simple et touchant, de ceux qui donnent le sourire. Elle a les yeux perdus dans les vides, elle bloque et maintenant que j’ai appris les effets du cannabis en voyant certains de mes amis de vacances, comme le voisin d’Isaac, ça ne m’étonne pas qu’elle soit perdue dans son monde colorée, et je peux aisément deviner que celui qu’elle a écrasé n’était pas le premier. Alors je vais m’asseoir à côté d’elle et je lui prends sa main, comme pour lui rappeler que je ne suis pas un rêve, comme pour lui dire que je veux que ma maman revienne. Elle sursaute légèrement à ce contact et je sais que je n’aurais que peu de temps son attention alors je parle.
« Tu sais, il ne faut pas en vouloir à Oskar, je pense qu’il avait beaucoup de chose à dire et qu’il fallait qu’il l’exprime mais il t’aime de manière inconsidérée. »
« Il t’aime aussi. »
« On s’aime tous, chacun à notre manière et un peu maladroitement, mais on ne pourra jamais vraiment se haïr. »
Je sais pas si elle a compris que je lui disais que je l’aimais, je ne pense pas, je lui redirais, quand je serais prête, quand les mots pourront sortir et être juste. Ce n’est pas pour maintenant, ce n’est pas aujourd’hui, aujourd’hui on se tient la main et c’est déjà un bien grand pas, c’est un coup de hache sur cette plante envahissante. Et il y en aura d’autre, des coups de haches, il y en aura des milliers parce que je reviendrais. Mais je n’ai plus envie de penser à ça, j’ai trop pensé pour aujourd’hui et le soleil va se coucher, Isaac va arriver, je le sais. Et si rien que le fait de se tenir ainsi comme si on était des naufragés qui agrippaient leurs bouées, comme si se lâcher provoquerait un cataclysme à échelle mondiale c’est déjà beaucoup, j’ai besoin de plus, j’ai besoin de dire des choses, même si elle ne m’entend pas, même si elle ne m’écoute pas.
« Il m’a bien élevé tu sais. Et même s’il est exigeant, et que souvent il me dispute pour les bêtises que je fais, il m’aime, je le sais. Ce n’est pas comme avec toi, ce n’est pas comme avec vous deux mais c’est bien, c’est simple. Ma vie est simple à vrai dire, j’aime bien ça, j’ai des amis et je m’amuse beaucoup. Il a absolument tenu à m’inscrire à des cours de danse lorsque je suis venu habiter chez lui, comme s’il tenait absolument à me faire devenir une petite fille rose bonbon, ça n’a pas marché tu t’en doutes bien et j’ai dû partir à Ravenswood school. Je suis bien maman. Mais je sais aussi que je ne pourrais jamais être plus que bien sans vous. Je vais revenir, les vacances touchent à leurs fins et je vais devoir repartir à l’école mais aux prochaines grandes vacances je serais là, et je suis sûre qu’Isaac me laissera passer une semaine entière ici. Enfin si tu veux bien. Puis je vais avoir dix-huit ans dans un an et je pourrais décider de faire ce que je veux, puis on peut s’appeler… Je ne vais plus partir, maman. »
Vaguement, elle hoche la tête, son pouce caresse le dos de ma main, c’est mieux que rien, c’est mieux que tout. Je la sens plus apaisée, c’est tout ce que je voulais, ne pas partir comme la dernière fois, dans une ambiance de cri et de pleurs, où les mêmes paroles résonnent et semblent s’être imprégner dans les murs. « Je vais te coller un procès, Astrith et tu vas perdre, tu n’as pas assez d’argent. » La peur, l’odeur de la peur emplit soudain la chambre de maman, mais aussi dans le couloir où j’avais l’oreille collé à la porte, elle a peur, il est en colère. Mais il n’y avait pas que ça, dans la voix de maman, il y avait de l’assurance lorsqu’elle s’exclame soudain, « Et pourquoi faire ça ? Je vais peut-être perdre, mais ça te coutera ton argent, ton temps et ça ne servira qu’à faire du mal à Caliste. Tu ne cesses de répéter que tu ne veux que son bien, elle est grande, lorsque les vacances seront finies elle aura l’âge pour aller à Ravenswood, laisse-la choisir, entre toi et moi. » Isaac accepte le défi, on le sent dans sa voix, on sent aussi qu’il n’est pas assuré. J’ai envie de me cacher, de me recroqueviller quelque part mais ils me retrouveront. J’ai le dos collé au mur marron derrière moi, mes yeux sont fixés sur mes pieds, il ne faut pas que maman voit mes larmes, après elle aura envie de pleurer, il faut pas que je pleure, il faut que je fasse attention, il faut… Je ne sais pas ce que je dois faire, j’aimerais leur crier dessus, leur dire que c’est injuste, que je veux pas avoir à choisir, que je les veux tous les deux et que c’est tout. Mais ils sont en face de moi et je ne dis rien alors ils parlent, c’est papa qui parle, il m’explique ce que je sais déjà, et la seconde qui suit son point d’interrogation est insoutenable, nos cœurs font un vacarme et on retient tous nos souffles. Ça doit être ça l’enfer, ce moment retenu où on ne sait pas quoi faire, où on sait qu’on va faire du mal et qu’on a pas le choix.
« Papa. Je reste avec papa. »
Mon husky tout juste offert est serré entre mes deux mains, pressé contre mon visage pour qu’on ne puisse pas me voir et c’est ainsi que je pars. Maman se souvient aussi puisqu’elle presse très fort ma main, tout tremble chez moi, même ma voix,
« On trouvera jamais les mots, hein Maman ? »
Ma questionne résonne, suspendu dans l’air, j’entends une voiture non loin, je sais que c’est celle d’Isaac, je vais partir dans quelques instants et il y a tant de mots, tant d’actes que j’aurais aimé faire et tout se résume par un :
« Je suis désolée. »
On ne se serre pas dans nos bras, on ne s’embrasse pas en pleurant, ces mots n’ont pas été magiques, ils n’ont pas été le coup de hache ultime, nous en sommes loin. Mais nous sourions, quelque peu, les yeux embrumés, et elle me lâche la main, doucement. Cette fois lorsque mes pieds écrasent l’herbe, je n’hésite pas, je m’assois et commence à cueillir des fleurs, des bleus, des jaunes et des rouges. J’en cueille deux bleus, une rouge et une jaune puis je me relève et me dirige devant la maison jaune. Oskar, Antarès et Calypso m’attendent et comme lorsque je suis arrivée, ils se jettent sur moi et m’enserrent de leurs petits bras, puis Oskar vient, il prend mon visage entre ses mains et me regarde, il ne veut pas oublier, il me dit que Fanny était contente de m’avoir rencontré et qu’il espère me revoir. Je lui dis que je l’aime et il m’embrasse sur le front. Puis je leur donne une fleur, j’en donne une bleue à Calypso, et une de la même couleur à Antarès, ils disent qu’ils ont hâte que je revienne, je tends la rouge à Oskar et je garde la jaune contre mon cœur. Et je sais que je leur ai donné un peu de moi, et que j’ai eu beaucoup d’eux, je n’ai pas besoin de plus, alors je souris et je pars.


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Caractère
Comme je l’ai dit à Oskar, j’aime bien m’identifier à un tournesol, et me dire que si je me réincarne en fleur, j’en serais cette fleur. Je suis souriante, et on me retire très difficilement ce sourire, on me vexe que très peu et je suis d’un naturel positive, j’aime m’amuser, rire, vivre juste pleinement. Et je suis sûrement trop, trop bruyante, trop positive, trop joueuse, trop distraite, trop rebelle, trop possessive, trop rentre-dedans, trop sans gêne, trop franche, trop parlante. Je peux rire de tout et arrive rapidement à me perdre dans mes propres paroles, alors je parle sans réfléchir, alors je peux être vexante mais j’essaie toujours de me rattraper, je n’aime pas vraiment blesser l’autre et préfère mille fois faire rire. J’aime ne pas écouter les règles, cela me provoque un frisson que je ne saurais pas expliquer, mais ça me plait, c’est tout. Et je fais toujours ce qui me plait même si je dois ensuite me faire passer un savon ou encourir des punitions, ça vaut toujours le coup. Je suis une curieuse sans être fouineuse mais je peux aussi devenir collante lorsque je sens que cela ne va pas réellement déranger la personne. J’accepte toutes sortes de défis et déteste abandonner, je suis plus dans les actions que la parole, énergique et pleinement vivante. Je ne recherche pas l’attention des garçons, du moins pas comme certaines filles de mon école, je préfère l’amitié aux démonstrations physique ou à l’amour, pourtant je suis quelqu’un d’extrêmement fleur bleu et possessive. Mais justement j’attends la bonne personne, alors en attendant je m’amuse un peu mais ça ne va jamais très loin. Avec tout ce que j’aime et il faut très peu pour que j’aime et trois éléphants pour que je déteste, disons que les gens se rangent en deux catégories, ceux que j’aime et ceux qui ne suscitent pas mon intérêt. J’aime être impressionné et suis complétement démesurée. Si je ne suis pas susceptible, je supporte que très mal lorsque je suis profondément attachée à une personne et qu’on lui fait du mal, me révélant agressive et violente. Taquiner les autres est surement une de mes passions, avec le reggae et la danse contemporaine (seul cours de danse où j’ai accepté de poser un pied) mais je n’exerce que très peu cette dernière, vu qu’il n’y a pas cette discipline. Et j’ai été obligée de choisir une discipline, je ne sais pas pourquoi j’ai choisi celle-ci vu que toutes les pimbêches de l’école ont décidés de se réunir dans le gymnase. Je dois avouer que ça ne doit pas être le cours où je suis la plus assidue, mais en réalité je ne sais pas vraiment en quel cours je suis assidue, à part certains cours de langue de temps en temps. Je suis dyslexique et possède toujours des difficultés qui font que j’abandonne généralement très facilement mais si cela vaut la peine, je me force. Le problème c’est que ce qui me plait le plus c’est faire rire et distraire les autres, hors pour ça les blagues valent mieux que les devoirs et les sourires des gens valent toutes les peines. Même si pour tout avouer, mon humour est très peu développé et à part l’ironie que je maitrise comme un art, je me fais rire toute seule et à force d’insistance, je fais rire les autres. Si j’aime autant m’identifier à un tournesol, c’est surement parce que c’est maman qui m’appelait son tournesol, elle disait que j’illuminais le monde. Ce n’est pas vrai mais c’est beau. Et si c’est beau alors ça mérite d’être dit.

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Apparence
Physiquement, je ressemble davantage à Astrith, j'ai les cheveux blonds et longs, tout comme elle, et des yeux bleus, tout comme elle, je suis cependant plus petite et possède un piercing au nez qui me donne l'air d'une vache selon Isaac qui le déteste, c'est une raison pour lesquels je l'adore. Il m'arrive parfois de me teindre les cheveux, à vrai dire je ne me suis jamais décidé capillairement si je les veux longs, blonds ou roses, et je peux changer du jour au lendemain mais pour l'instant ils sont blonds et longs. Mon loup intérieur lui reste blanc comme la neige.

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leaGugu

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Re: Ravenswood School

Message par leaGugu »

Edit: Je mets les liens ici, vu qu'il y a trop de caractère sur mon premier post


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Lorsque j’aime, j’aime trop profondément. Et c’est là mon grand problème, je suis démesurée et démesurément amoureuse de l’Homme, qu’il soit fée, sorcier, vampire ou humain. Et je ne peux mesurer cette amour, ni même le contenir, ni même m’en empêcher, ainsi il suffit de très peu pour que je m’attache, profondément. Aussi suis-je incapable de dire que celui-ci est mon meilleur ami ou celui-ci mon pote, je sais juste que j’aime et je ne vais pas plus loin, parce qu’il n’y a pas besoin de donner d’échelle à tout cela, parce qu’ils me font rire ou qu’ils me rendent heureux ou que je peux me confier à eux, et c’est tout, il n’y a pas de mots. J’aime, c’est tout.
J’aime Kholer. Il était là, au mauvais endroit, au mauvais moment, j’étais partie dans l’idée de taguer un des murs de l’école, je me rappelle que ça m’amusait cette idée de laisser une marque, que certes je devrais moi-même enlever le lendemain matin, mais qu’y aurait été là et qui ne disparaîtra pas vraiment, puisque seul une couche de peinture viendra la recouvrir. Mais arrivée là-bas, je n’avais plus aucune idée de ce que je voulais peindre et me rappeler soudainement que mon niveau en dessin était médiocre. C’est quand j’ai levé la bombe de peinture, prête à l’actionner, qu’il a parlé, il m’a dit : Tu ne devrais pas faire ça. Puis avec sa façon posée et détachée qu’il a d’expliquer les choses, il m’a expliqué pourquoi ce mur était l’emplacement le plus pourri du monde, et comment je devrais m’y prendre. Il n’a pas sauté du muret auquel il était perché pour m’aider, il ne m’a pas fait tout pleins de blagues, il ne m’a pas taquiné. Non, il était froid et distant, me parlant avec sagesse sur comment détériorer l'école et je suis allé m’asseoir à côté de lui, il avait fini de parler, il avait été bref mais clair, moi je l’aimais déjà bien. Je lui ai posé des questions, auxquels il n’a pas répondu, il m’a juste laissé en plan là, déjà agacé par moi. Il ne pouvait pas s’imaginer que ce n’était pas fini, je suis revenue vers lui, avec mon grand sourire mais plus trop de questions, parce que ça l’agaçait et que je voulais pas l’agacer, je voulais juste des conseils d’un grand pour réussir mes blagues. Je crois qu’il s’est habitué à moi, il a été obligé lorsqu’il a vu que la première année finie, je revenais vers lui durant ma seconde année juste pour traîner avec lui, ou bien pour parler, un peu, ou faire des c*nneries, on est très doué pour ça. Il ne sourit jamais Kholer, à vrai dire il parait sans arrêt blasé et pourtant on peut sentir de la colère, mais je n’ai jamais cherché à le psychanalyser, je sais juste que j’aimerais bien au moins une fois, juste une fois le faire sourire. Ou mieux le faire rire. Alors j’essaie, je m’y emploie du mieux que je peux, tout en respectant son seuil de tolérance, nous nous connaissons maintenant sans vraiment qu’il n’y ait jamais eu de grande conversation, je monologue et il ne m’écoute pas, mais je sais depuis longtemps que les questions l’embêtent, que ma curiosité il pourrait me la faire ravaler par les narines. Alors je me contente d’essayer de le faire rire, juste ça, rien que ça. Et vous me direz, c’est déjà beaucoup.
J’aime Aaron. Nous sommes rencontrés en cours d’histoire, l’endroit où il est le plus facile de blaguer et faire toute sortes de stupidités, et les stupidités je les enchaînais, assise juste derrière lui. Au début, il me regardait d’un air hostile, puis au fil des cours, il a fini par se retourner et à rire avec moi. Depuis, nous rions souvent ensemble, même en dehors de nos cours d’histoire et j’apprécie grandement enchaîner les bêtises avec dans le but d’emmerder le monde autour de moi. Si en cours, nous ne sommes que nous deux a amusé la galerie, Kieran est toujours partant en dehors et je dois avouer que je rigole sincèrement avec eux. C’était il y a deux ans que nous sommes devenus vraiment amis et maintenant ce sont les premiers que je cherche à me distraire. J’aime Falcon, même si nous ne sommes pas amis, ni même que nous ne connaissions réellement. Lorsque je suis avec Aaron et Kieran, il lui arrive d’être là, et a toujours exprimé le désagrément que produisait ma présence sur sa personne. Si ça a pu me gêner, lorsque j’ai compris que c’était à cause de ma nature de louve, il a alors rapidement fait partie des personnes qui m’indifféraient. Jusqu’à l’année dernière où je me suis rendu compte que ce n’était pas amusant de le laisser dans son racisme racial, j’ai voulu pimenter tout ça. Il faut avouer que si je devais faire une liste de critères qui me plaisent chez un garçon, Falcon en aurait beaucoup et je suis une joueuse. Si je ne suis pas mauvaise perdante je suis néanmoins de celle qui n’accepte pas d’abandonner. Je joue avec lui, m’amuse à le draguer, faire des allusions plus ou moins subtiles et m’en amuser, évidemment il reste froid comme de la glace, mais ça l’agace, alors ça m’amuse. Je sais qu’il est perturbé que ses refus et son mépris ne m’atteignent même pas et que je continue ainsi, et c’est amusant de le perturber. Et selon moi, c’est la quête la plus spirituelle qu’on puisse avoir, s’amuser.
J'aime Angel. La première fois que je l'ai vu, elle avait les cheveux dans le vent et un sourire malicieux au visage, un rire qui provenait de ses lèvres emplissait le couloir. Elle m'a attrapé le bras et m'a entrainé dans une salle de classe, me plaquant une main contre la bouche, ses yeux exprimant son rire contenue. On a attendu en silence, un loup-garou est passé dans le couloir, l'odeur de la rage qui émanait de lui empestait et au regard de la damphir j'ai compris que c'était lui qu'elle cherchait à éviter. Lorsqu'il était assez éloigné et elle m'a expliqué la situation: elle venait de teindre les cheveux au professeur de sport. En rose. Ça m'a fait rire et je l'ai aimé. Depuis on a commencé à faire mille et un tour récemment, jusqu'à il y a un an. J'ai eu l'idée d'attacher toutes ses affaires avec un super scotch, elles étaient toutes suspendues à son plafond. Depuis ce jour, nous nous livrons à une bataille amicale. Beaucoup disent qu'un jour nous finirons par faire exploser l'établissement. À ça, on se contente de rire, conscientes que c'est bien vrai.
J’aime le Prince Tadji. Dès qu’il est arrivé ici, il a demandé à ce qu’on l’appelle de la sorte, évidemment peu de gens l’ont écouté, évidemment moi ça m’a fait marrer et je me suis empressée de le nommer ainsi, l’ironie dégoulinant de ma voix et de mon attitude, m’amusant aussi parfois à lui faire des courbettes. Mais le plus drôle reste tout de même qu’il n’a jamais saisi mon sarcasme et tel un oiseau dont le plumage se gonflerait, son égo manque d’exploser à chaque fois. Pour ma part, c’est moi qui risque d’exploser de rire. En tant que grand dragueur, il lui est déjà arrivé quelques fois de me lancer quelques piques auxquels je m’empresse de répondre, même si je ne suis pas sûre qu’il sache que cela restera toujours dans le domaine de la parole.
J’aime Moon. Il n’est pas arrivé à ses dix ans et à donc rapidement manifesté mon attention. Mais la première fois que je me suis dirigé vers lui avec mon plus beau sourire, je me suis heurté à un mur de glace, silencieux. Ça m’a perturbé comme je suis rarement perturbé alors j’ai laissé tomber, enfin non. Pas vraiment. Disons que j’ai attendu pour essayer à nouveau, je l’ai observé de loin, intriguée et espérant qu’il sortirait de sa bulle. Il en est sorti, allez savoir comment, à vrai dire je ne connais rien de Moon. Juste que c’est un sorcier et que maintenant il parle, alors je lui parle. Parce que j’aime bien parler mais surtout avec lui. Il est ouvert et ne me juge jamais, de plus il est rare qu’un sourire ne vienne pas décorer son visage déjà absolument adorable. Aussi bizarre que ça puisse paraitre, je raconte tout à Moon, je n’ai ni barrières ni censures alors qu’au fond, je ne le connais pas réellement. Mais je l’aime, c’est ainsi.
J'aime Monsieur Harries, l'infirmier de l'école qui préférerais que je l'appelle Léonard. J'ai commencé à l'aimer le jour où j'ai compris que je pouvais sécher les cours facilement en prétextant de me sentir mal ou d'avoir besoin de raconter mes problèmes à quelqu'un. Evidemment, je n'ai jamais eu vraiment besoin de l'infirmier entre mon pouvoir d'auto-guérison et mon sourire omni-présence, je ne suis pas vraiment partie de celle qui va à l'infirmerie par besoin, j'y vais par envie. Là-bas je parle à Mr. Harries, je le fais rire et occupe ses journées, il me justifie mes absences souvent et je me demande ce qu'il fait ici. Le but de la majorité des élèves ici c'est de ne plus jamais revenir à Ravenswood, lui avait tout le potentiel pour partir, rien qu'avec son magnifique faciès mais non il reste là, obligé de supporter ma salle manie de m'asseoir en tailleur sur le lieu d'auscultation, mes petits mains qui touchent à tout et ma curiosité centré sur lui et tout les secrets sur les élèves qu'il peut bien avoir.
Cela va peut-être paraître ridicule, mais personne ne suscite ma haine, il n’y a personne que je déteste réellement, des gens qui m’agacent, oui évidemment, que ce soit les pimbêches en manque d’amour propre ou Melyna. Mais une fois que je ne suis plus en leur contact, je l’oublie vite. Le pire c’est que j’aurais pu être amie avec Melyna, elle est drôle, elle a du répondant et elle a l’air de savoir s’amuser même si elle ne sait apparemment pas sourire. Mais dès qu’elle m’a vue proche de son frère, elle a vue rouge, pourtant des filles proches de son frère, il y en a des milliers, et des bien plus proches que moi… Mais je suis une louve-garou, et tout comme Aaron et même Falcon, elle ne les supporte pas. Ce qui est plutôt drôle puisqu’ils pensent que nous sommes la race la plus violente et animale or ce n’est pas moi qui suis venue la menacer pour qu’elle n’approche plus un de ses amis. Je n’avoue ne pas avoir eu la meilleure réaction qui soit dans un contexte pareil, j’aurais dû simplement sourire et hocher la tête. Au lieu de ça, j’ai tout simplement explosé de rire sans pouvoir m’en empêcher, le ridicule de la situation étant trop grand. Cette conversation est restée secrète entre Melyna et moi, elle ne veut pas que son frère le sache et je n’ai pas non plus envie qu’ils se mettent à se disputer par ma faute ou qu’Aaron s’éloigne. Alors supporter les regards noirs et les remarques acerbes de Melyna c’est une tâche facile surtout lorsqu’on a été élevé par Astrith Opalv, la louve la plus calme au monde qui t’apprends dès ton plus jeune âge à canaliser ton énergie intérieure et savoir dompter ton animal tout en exorcisant tes émotions négatives. Même un trip à Woodstock, ça ne devait pas être aussi haut.


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Dernière modification par leaGugu le mar. 27 févr., 2018 1:41 pm, modifié 7 fois.
naji2807

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Re: Ravenswood School

Message par naji2807 »

LeaGugu quelle fiche! Elle est super longue ^^ mais je l'ai lu en entier :D J'aime beaucoup Caliste, et je trouve son histoire touchante, surtout que la manière dont tu l'as raconté est très intéressante, ça promets pour les rps ;)
Je sens que mes persos aussi risque de l'apprécier ce qui est plutôt cool :) en tous cas j'ai hâte de pouvoir rp avec toi, surtout que ce sera une première ^^

Edit : Camille j'ai mis à jour le lien dans la fiche de Lorrella, dis moi si ça te convient ou si au contraire tu veux que je change quelque chose :)
Soragame

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Re: Ravenswood School

Message par Soragame »

leaGugu a écrit :Coucou ! Alors bah voilà Caliste, s'il y a la moindre faute, vueillez m'excuser ;) ! Aussi je rajouterais une rubrique lien dès que j'en aurais, j'attendais d'avoir fini ma fiche avant de faire des propositions donc je fais commencer à y réfléchir, si vous avez des idées, n'hésitez pas, je suis dispo et ouverte à toutes propositions :D ! Pour l'évènement de ce week end, je ne pourrais pas être là demain mais dimanche je serais tout à fait disponible :D !
Au fait, j'édite pour prévenir que je me suis très grandement inspiré de "Juste la fin du monde" pour le cadre de l'histoire, si quelqu'un connaît, et bien voilà !
j'adore " juste la fin du monde" *-* je n'ai pas encore lu ta fiche mais rien que ça, ça me donne envie!
Moyreen

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Re: Ravenswood School

Message par Moyreen »

Ambroise Stuart


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Je suis le descendant d’une longue et ancienne lignée de vampire anglais de sang pur, née en décembre de l’an 1621, ce qui fait à peu près 396 ans que je foule la Terre. Ma mère contracta une maladie, chose rare chez nous autre. C’est en partie pour cela qu’il accepta d’accueillir des sorcières qui plus est des écossaises. Malheureusement elles ne purent rien faire pour la guérir du mal qui la rongeait, seulement soulagé sa peine. À cause de ça elle mourut en couches. Sa maladie influa par la suite sur mon propre développement, au lieu d’avoir une croissance rapide comme tous ceux de mon espèce je ne grandissais physiquement d’un an que tous les 22 ans. Ce qui pour ma famille leur sembla être une éternité.
J’ai longtemps été vu comme l’anomalie de la famille. Un poids pour mon père qui à cause de moi avait perdu la femme qu’il aimait, ma naissance le changea radicalement il a depuis une animosité et une rancœur enfouie à mon égard. Malgré mon sang noble mon père s’obstina à me tenir à l’écart du monde obscur et des intrigues dont il faisait partie, ainsi que du conseil du pays. Préférant mettre en avant mes frères, même Henry qui n’était qu’un simple humain -il a été adopté- avait plus ne reconnaisse que moi.

Malheureusement en septembre 1666 mes frères et mon père se rendirent à Londres pour affaire, ils se retrouvèrent piégés dans un bâtiment en feu la nuit du 3 septembre lors du grand incendie de Londres. Seul mon père parvint à s’extirper de la bâtisse en proie aux flammes, les cris d’agonie de ses fils en train de brûler vif le hantèrent des jours durant. Il découvrit par la suite que l’incendie avait sciemment été déclenché afin de l’exterminer lui et mes frères, quelqu’un avait connaissance de notre existence. Cet épisode le rendit paranoïaque, il fit tout ce qui était en son pouvoir afin de protéger les membres restants de notre famille, en particulier moi. Son seul fils encore vivant, le plus fragile de tous à ses yeux. Les sorcières placées sous notre protection devinrent nos gardiennes.

Dans les années 1841, j’étais alors physiquement âgée de 10 ans, mon père commença à m’enseigner les rudiments du combat à l’épée, ainsi que monter à cheval et développer mes capacités vampiriques. J’avoue que je n’étais que très peu concentré, malgré mon âge avancé je restai un enfant avec d'autres priorités. Notamment effrayer mes cousines sorcières lorsqu’elles se réunissaient le soir. C’était les seuls contacts que j’avais, depuis l’incident de Londres j’étais consigné au manoir pour une durée indéterminée. Mon père m’avait dit un jour que je pourrais évoluer en société lorsqu’il me jugera suffisamment mature et apte à gérer mes pulsions. Je me sentais comme prisonnier de ma propre demeure, de ma propre famille. Entravée par des chaines immatérielles qui me soumettaient à la volonté de mon géniteur.

À l'aube du XXIème siècles le monde avait énormément évolué, au cours des années 1900 la société évolua. Il y eut une démocratisation des êtres surnaturels, nous étions devenus des personnages de fiction en grande majorité adoré, idéalisé, apprécié mais cela ne suffit pas à mon père qui refusait toujours catégoriquement que je mette un pied hors du domaine. C’est donc à partir de 1973 que je pris les devants en me rebellant face à mon père. Ce qui me valut plus d’une fois de me retrouver enfermer dans les souterrains, priver de nourriture. Cela ne m’a pas arrêté.

La seule chose qui parvint à me calmer, me forçant à rester à la maison a été la naissance de Moira, n’ayant plus aucune famille lorsqu’elle naquit je l’ai considéré immédiatement comme ma petite sœur. Mon seul objectif était de la protéger, je vous laisse imaginer à quel point j’ai pu être en colère quand sa mère l’envoya dans ce que je voyais comme une prison. J’étais en colère contre moi de ne pas être capable de la défendre au sein même de ma propre demeure. J’ai pris l’initiative de me débarrasser de celui qui avait tenté de l’agresser, mais bien sûr cela ne suffisait pas à sa mère qui nous voyait plus que n’importe qui d’autre comme des monstres sanguinaires -oui bien qu’on soit de la même famille-. Quand Moira partit au loin, j’ai commencé à sombrer à nouveau repoussant mes limites toujours plus loin, je jouais littéralement avec le feu. Tous les vices que j’ai commis réveillèrent la colère de mon père qui ne cessa pas de me menacer de m’envoyer dans je cite : « un lieu qui t’apprendra peut-être la discipline et le respect de tes aînés ».

Lorsque Moira rentra en Angleterre c’était la première à se moquer de ma situation, l’étau se resserrait tous les jours un peu plus autour de moi. Jusqu’à ce jour où je commis une faute qu’il jugea impardonnable. Moira tenta des jours durant avant la reprise des cours de savoir ce que j’avais fait, jamais je ne lui ai dit. Et probablement que cela n’arrivera pas.


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Pour me décrire il existe deux écoles, je pense. D'un côté mon père:


- Tu n'es qu'un bon à rien Ambroise, pourquoi tu ne pouvais pas être comme William et Henry ? le mépris dans sa voix était perceptible. Aller à Ravenwood a été la meilleure expérience qu'ils aient pu avoir, grâce à cela ils avaient gagné en maturité, discipline, autonomie, obéissance et plus important que tout en respect. Tu n'es qu'une déception depuis ta naissance.

Ce jour là où il m'avait énuméré une nouvelle fois la liste de toutes les raisons pour lesquelles j'étais un raté, je me souviens avoir craqué. Moi qui jusque là avait encaissé sans jamais répliqué j'en eu assez.


- Je ne suis pas mes frères ! Je ne le serai jamais ! Alors cessé de me comparer à des fantômes, laissez-les reposer en paix. Je ne le supporte plus.

Après cette énième dispute, je suis partie durant trois semaines sans donner aucune nouvelle. C'est durant ce laps de temps que je commis ce qui m'envoya à l'autre bout de chez moi.


A côté de la haine viscérale que me porte mon géniteur il y a ma petite sœur:


- Si je devais te présenter à quelqu'un je pense que je dirais que tu es comme tous les grands frères. Un emmerdeur, trop protecteur, qui dramatise parfois un peu trop une situation, mais qui dans le fond si tu es comme ça c'est uniquement parce que tu veux mon bien, elle termina sa phrase par un sourire lumineux.

- Ah enfin tu reconnais que ce que je fais est utile pour toi !

- Attends une minute, c'est pas ce que j'ai dis, elle se renfrogne légèrement. Je te préviens Ambroise si tu contrôles le moindre de mes mouvements là-bas je te promets je te gèle sur place. Je suis bientôt majeure, tu ne pourras pas me suivre éternellement tu le sais ça ?

- Tu sais c'est un peu ça le principe d'être vampire, j'ai l'éternité pour le faire. Mon prénom en est la preuve -ça vient du grecque ambrotos qui veut dire immortel-, tu le sais que tu ne te débarrassera pas de moi si facilement, pas vrai ?

Moira leva les yeux au ciel, mais un sourire apparu à la commissure de ses lèvres, avant de partir.

Maintenant si je devais me décrire moi-même je dirais que, je suis quelqu'un ayant un problème avec l'autorité, qui n'accepte pas à recevoir des ordres de quelqu'un d'autre et que je suis capable de faire des conneries justes pour le plaisir d'agacer autrui. À côté de ça je sais être quand il le faut extrêmement sérieux et juste, s'il y a bien quelque chose que j'ai en horreur ce sont les injustices. Je suis également très protecteur lorsque cela concerne les personnes qui comptent vraiment pour moi, mais cette règle ne s'applique qu'à très peu de personnes. Je ne suis pas vraiment du genre à sauver la veuve et l'orphelin.


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La seule chose qui me lie à cette foutue école c'est Moira, si elle ne se trouvait pas là-bas il y aurait eu très peu de chance pour que je m'y rende sans -trop- broncher. Elle me dirait certainement que détruire un des murs de la cuisine était stupide de ma part si elle m'entendait dire que j'ai "bien" pris la nouvelle. Au moins j'ai tapé un mur, et pas quelqu'un, moi je dis qu'il faut voir le bon côté des choses. Et puis l'avantage c'est que je pourrai vraiment la garder à l’œil maintenant, il faut dire qu'en grandissant elle n'a fait qu'embellir ce qui n'était pas une bonne chose. Je ne dis pas qu'elle aurait mieux fait d'être moche, plutôt qu'elle aurait dû être belle mais au manoir et non pas à des centaines de kilomètres de moi où je suis incapable d'écarter quiconque oserai s'approcher ou même la regarder d'un peu trop près. Moi protecteur ? Absolument.


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Je ne suis pas spécialement grand avec mon mètre soixante-dix-huit, mais il ne faut que très peu se fier aux apparences. Elles sont toujours trompeuses, n'oubliez pas j'ai quasiment 400 ans, on en apprend des choses sur la torture après avoir vécu à tant d'époques différentes.


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naji2807

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Re: Ravenswood School

Message par naji2807 »

Moyreen j'aime beaucoup Ambroise dont on avait déjà eu un petit aperçu dans la fiche de Moira :) encore une fois j'ai hâte de pouvoir rp avec toi :)
Au fait je voulais te dire que je ne t'ai pas oublié, je sais qu'on avait parlé d'un lien entre John et Moira et j'y réfléchie encore mais pour le moment je ne trouve pas x)
Lea_h

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Re: Ravenswood School

Message par Lea_h »

J'ai tenu compte de vos remarques concernant la fiche de présentation et j'ai rectifié les qql erreurs que j'avais faites. Ensuite j'ai fait la répartition des dortoirs, j'espère que c'est bon pour tout le monde et qu'il n'y a pas d'erreur. Par contre je n'ai pas pu mettre tout le monde parce que toutes les fiches n'ont pas été postées, du coup je dois attendre d'autres fiches pour mettre des colocs à tout le monde. Et enfin, pour l'instant je ferme les inscriptions élèves filles car je n'ai pas assez d'élèves garçons, et c'est d'ailleurs un peu embêtant ! Si vous voulez faire des personnages masculins principaux ou secondaires, déchaînez-vous ! xD

Est-ce que j'ouvre le RPG mtn ou vous préférez demain dans l'après-midi ? :P

Edit : Toutes les nvlles fiches ont été rajoutées à la première page ! (et elles sont vraiment très bien) ;)
naji2807

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Re: Ravenswood School

Message par naji2807 »

Leah comme tu le sens, de toute façon même si tu le postes ce soir et que tout le monde n'est pas là, les gens pourront toujours rp demain donc comme tu veux :)
Mais oh mon dieu tu as mis Lorrella avec Angelica elle va se faire manger toute crue ma petite fée x) mais sinon c'est une super bonne idée je trouve, j'adore ça va être vraiment marrant ^^ par contre du coup elles sont en coloc pour la première fois cette année si j'ai bien compris?
Lea_h

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Re: Ravenswood School

Message par Lea_h »

naji2807 a écrit :Leah comme tu le sens, de toute façon même si tu le postes ce soir et que tout le monde n'est pas là, les gens pourront toujours rp demain donc comme tu veux :)
Mais oh mon dieu tu as mis Lorrella avec Angelica elle va se faire manger toute crue ma petite fée x) mais sinon c'est une super bonne idée je trouve, j'adore ça va être vraiment marrant ^^ par contre du coup elles sont en coloc pour la première fois cette année si j'ai bien compris?
D'accord, alors je pense que je vais faire mon post ce soir, j'espère pas trop tard xD
Haha, je sais je suis diabolique :twisted: Oui c'est ça :)
naji2807

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Re: Ravenswood School

Message par naji2807 »

Super, j'adore ^^ ça va être drôle :lol:
Eparm12

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Re: Ravenswood School

Message par Eparm12 »

@Leah : Merci d'avoir validé ma fiche! :D
Personnellement, je suis là. :mrgreen:
Et Aaron et Kholer, ça va être rigolo, je vous le prédis. XD
Soragame

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Re: Ravenswood School

Message par Soragame »

Leah: j'aime beaucoup les réparations que tu as faite ca va être bien drole.
Sinon perso je préférerais que tu ouvre le RPG ce soir MAis comme dir Naji c'est comme tu le sens ^^
naji2807

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Re: Ravenswood School

Message par naji2807 »

Nagols, je pense que comme pour le duo Angélica et Lorrella, on peut peut être dire qu'Erlina et Scarlatine sont dans le même dortoir pour la première fois, non? :)
camillelol

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Re: Ravenswood School

Message par camillelol »

Ouh, les duos promettent !
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