J'ai enfin fini !! Excusez-moi si la fin est un peu vite envoyée, je n'en voyais plus le bout et je voulais terminer ma fiche le plus vite possible.
Pour ceux qui n'auront pas le courage de tout lire (comme je vous comprend), j'ai fait un petit résumé à la fin.
Petite playlist dispo
Je n’ai jamais pris plaisir à tuer qui que ce soit. C’est simplement mon travail et je le fais méticuleusement. Je ne suis pas comme ceux qui se souviennent du visage de leur victime, je ne pourrais même pas décrire la première personne que j’ai assassiné. Je n’ai pas de regret, et c’est la raison pour laquelle je suis aussi bon dans ce que je fais.
Par contre je suis très protecteurs envers ma famille. C’est la seule chose qui m’anime. Je ferais tout pour eux, ils m’ont sauvé la vie et ont forgé l’être que suis à présent.
J'ai la ferme réputation d'être un dément brutal et assoiffé de sang. Pourtant, je n'ai jamais assassiné d'innocent de toute ma vie.
Du moment que l’on me laisse en paix, je ne vais pas chercher le conflit contrairement à la majorité des êtres de mon espèce. En revanche, celui qui souhaite en découdre avec moi verra son vœux exhaussé.
Pour des raisons évidentes, j'abhorre la race vampirique. De mon point de vue, ces créatures abjectes ont toutes leur place sous mon marteau, la tête réduite à l’état de poussière. Si je dois me retrouver à collaborer avec l’un deux, les choses vont mal tourner, cela ne fait aucun doute pour moi.
Contre toute attente, je suis un être doté de sensibilité, je ne suis pas totalement froid et impitoyable. Certes, je n’accorde pas ma confiance pleine et entière facilement. D’ailleurs, les personnes pouvant se targuer d’en bénéficier se compte sur les doigts d'une seule main. Mais lorsque je décide qu'une personne mérite ma confiance, elle peut se targuer de l'avoir pour le restant de ses jours si elle ne la brise pas.
Comme la plupart des centaures, je suis une créature massive. Malgré tout, j’ai pu remarquer que ma stature était nettement plus imposante que la plupart de mes confrères. Assez en tout cas pour attirer les regards lorsque je me déplace quelque part. Mes cheveux, comme ma robe sont d’un noir de jaie. Mes jambes sont décorées de balzanes blanches qui ne dépasse pas les canons. Mon visage constellé de taches de rousseur est bordé d’une barbe épaisse qui accentue la dureté de mon expression. La seule touche de couleur provient de mon regard vairon. L’œil droit est d’un bleu glacé alors que le gauche est d’une couleur verte prasine. J'ai sur le corps d’innombrables cicatrices, témoignage de ma vie passée. Je n'en ressens aucune honte, je ne cherche même pas à les cacher. Ce sont mes marques d'esclaves, elles resteront à jamais gravées dans ma peau pour me rappeler que je suis désormais un être libre. La marque dont je suis le plus fier est celle tatoué dans mon cou, sous ma mâchoire, à la vue de tous. C'est l’emblème de mon clan, j'ai travaillé dur pour avoir l'honneur de la porter.
Je n’ai pas trouvé le temps de vénérer une quelconque divinité lorsque j’étais enfermé entre les quatre murs de ma geôle. Même plus tard, je n’ai pas ressenti le besoin de m’adresser à un dieu pour orienter mon chemin. Je ne crois qu’en moi-même, et cela ne risque pas de changer. Cela ne m’intéresse pas de croire en un être surpuissant capable de laisser un enfant croupir dans la cave d’un vieux manoir, sous les assauts de son tortionnaire.
Je ne suis pas très subtil lorsqu’il s’agit de me battre. C’est la raison pour laquelle j’ai choisis un marteau de guerre pour arriver à mes fins. Je l’ai reçu en cadeau de la part d’un seigneur nain à qui j’avais rendu service. De toute manière, il aurait été trop grand pour lui. Je sais également tirer à l'arbalète en cas de besoin, bien que les armes de jets ne soient pas mes outils de prédilections.
Si je devais, sans le moindre soupçon, donner le plus vieux souvenir que je possède de ma mémoire de centaure, il s’agirait l’odeur du sang frais. C’est la première chose que mes sens ont capté juste après mon réveil. Puis mes yeux se sont ouvert sur les barreaux d’une étroite cage en métal, dans laquelle je tenais à peine couché. Mes antérieurs étaient repliés sous moi, immobilisés par le poids de mon propre corps. Un épais collier de cuir rugueux enserrait mon cou d’enfant et rendait difficile la respiration. La pièce où je me trouvais était plongé dans une semi-obscurité, seul une mince bougie éclairait une partie du mur contre laquelle la cage se trouvait. Puis il y eut un cliquetis inquiétant, suivi du grincement sinistre d’une lourde porte que l’on ouvre. La panique pris le dessus, je commençais à suffoquer et à glapir désespérément. Je clignais frénétiquement des yeux dans l’espoir de distinguer ce qui pouvait s’avancer dans l’ombre et fut surpris par ma découverte. Une petite fille se tenait au centre de la pièce, elle s’avança à un mètre de la cage et l’observa d’un air curieux. Elle portait une robe verte en velours qui s’évasait jusqu’à ses genoux, ses yeux et ses cheveux étaient de la même teinte améthyste. Elle aurait pu paraître joli à mes yeux, mais quelque chose dans son visage me rendait mal à l’aise. Après plusieurs secondes d’inspection, je me rendait compte que son visage ne seyait pas avec le reste de son apparence, enfantine. Son regard félin était beaucoup trop menaçant pour être celui d’une enfant, et de sa bouche étirée en un sourire malsain, dépassait deux canines parfaitement blanches et pointus. Je reculais autant que possible dans ma cage pendant que l’étrange créature s’approchait de moi.
- Et bien mon poulain, tu es enfin réveillé, susurra-t-elle doucereusement, j’ai hâte de pouvoir jouer avec toi, après tout, tu es à moi maintenant.
Derrière sa voix enfantine se cachait une cruauté sans nom, de même que son regard violet en disait long sur ce qu’elle s'apprêtait à me faire subir. Elle parcourut lentement la distance qui les séparait et se pencha pour l’observer comme s’il n’était qu’un animal.
- Oui, nous allons bien nous amuser toi et moi.
Ce fut mon premier jour en enfer.
Je devais avoir à peine huit ans lorsque j’ai fait la malheureuse rencontre d'Eirlys, ma future maîtresse. La forteresse dans laquelle j’ai été fait prisonnier et réduit à l’esclavage appartenait à sa mère, une vampire très puissante. Cette dernière était rarement présente, la grande majorité du temps, j’étais seul avec Eirlys et ces centaines de domestiques, prêt à répondre à ses moindres besoins. Quant à moi, j’étais tout simplement son animal de compagnie et sa monture. Elle m’a choisi un prénom dont j’évite le souvenir aujourd’hui. J’avais rarement droit à la parole, et absolument aucune liberté. Mon instinct de centaure mourrait d’envie de sortir au grand air et de m’élancer dans la vaste nature. Mais cela ne m’était absolument pas permis. Après quelques semaines d’enfermement, mes jambes ont commencé à s’atrophier. Eirlys était obligée de faire limer mes sabots régulièrement car à cause du manque d’exercice, il poussait sans retenu et m’empêchait de me déplacer correctement. Il est déjà arrivé qu’elle me laisse enfermé pendant plusieurs semaines dans la cellule minuscule dépourvu de fenêtre où j’avais élu domicile, sans le moindre contact d’un être vivant.
Cinq années de cauchemar plus tard, Eirlys est rentrée avec un nouveau jouet. Il s’agissait d’une jeune nymphe de quatre ans mon aînée, c’était la première fois depuis mon réveil que j’en voyais une en vrai. Elle était complètement terrifiée, ce qui, bien évidemment, était le but recherché par notre sadique de maîtresse. La créature était minuscule, sa peau et ses cheveux étaient d’une tendre couleur verte. Ses grands yeux noisettes écarquillés étaient partiellement dissimulé sous son abondante chevelure verte. Contrairement à moi, Eirlys, lui avait laissé tous ses souvenirs, ce qui après réflexion, était certainement beaucoup plus cruel. J’en ai honte aujourd'hui, mais à ce moment précis, j’étais soulagé d’avoir quelqu’un avec qui partager mon tourment. Je ne peux pas réellement mettre de mot sur les sentiments que je portais à son égard, puisque moi-même, je n’avais aucune expérience dans ce domaine. Cependant, je ne crois pas trop me tromper lorsque en pensant que cela se rapprochait à de l’amour.
La nymphe a élu domicile dans la cellule contiguë à la mienne, pendant les premières heures, je n’ai entendu, de l’autre côté du mur, qu’un faible bruit de sanglot, puis le silence. J’ai tendu l’oreille, espérant l’entendre à nouveau mais rien. Je me suis rapproché du mur, le nez près de l’interstice de la fissure dans la paroi rocheuse sûrement creusée par d’anciens détenus.
- Hey ! Tu vas bien ? murmurai-je pour ne pas que les gardes m’entendent.
Ma question manquait cruellement d’assurance, il faut dire que je n’avais pas l’habitude de parler à quelqu’un d’autre que moi. Le son de ma propre voix qui jaillissait de ma gorge me sembla même étrange.
- A ton avis ? me répondit la voix triste et hargneuse de la nymphe.
Ne prenant pas ombrage de m’être fait rembarrer, je me collais un peu plus au mur pour intercepter chacun de ses mots. Elle soupira et au bruit, il devina qu’elle venait de s’appuyer contre le mur elle aussi.
- Pardon, tu n’y es pour rien. Je m’appelle Hyllis et toi ?
Je gardais le silence, soudainement submergé par la honte. Je ne connaissais que mon nom d’esclave, et je refusais catégoriquement que ce nom passe ses lèvres.
- Je ne sais pas, répondis-je simplement.
Un silence accueillit sa réponse, le mettant mal à l’aise. Avait-elle surpris son trouble et ne souhaitait plus lui parler ?
- Hyllis ?
Maintenant qu’il avait goûté au timbre si pur de sa voix, il sentait qu’il ne pourrait plus s’en passer. Il avait été seul pendant si longtemps…
- Je suis toujours là, je réfléchi à un prénom pour toi.
Oh ! Il ne s’attendait guère à cela. Il patientait sagement quand sa voix claire brisa le silence, et par la même occasion, sa solitude.
- Cyroth ! Cela te plaît ?
Je grognais mon approbation, tout en m'imprégnant de ce nouveau nom. Lorsque Eirlys m'avait choisi un prénom, j'avais trouvé cela avilissant et humiliant. Contrairement à leur maîtresse, Hyllis avait agi en toute bienveillance, et grâce à elle, il avait retrouvé un peu de son d’amour-propre.
- Cyroth, tu peux me donner la main s’il te plaît ?
J’hésitais un instant, redoutant sa réaction lorsqu’elle verrait les cicatrices qui zébraient mes mains et mes poignets, et de manière général, tout le reste de mon corps. Puis en captant un nouveau sanglot de la part de sa voisine de cellule, je mis fin à mes tergiversations et passais sa main dans l’étroite fissure pour rencontrer la sienne, fine, douce. Lorsque ses sanglots humides reprirent de plus belles après quelques minutes, il se joint à elle et pleurèrent ensemble sur leur triste sort.
Hyllis a été ma première amie, et dans cet enfer où même l’air est vicié, avoir un allié est plus précieux que le plus brillant des joyaux. Lorsqu’elle n’était pas occupée à distraire notre maîtresse, elle adorait me parler de sa terre natale. Autant de nature et de grands espaces me donnait le tourni, moi qui ne connaissait que les quatre murs de ma cellule. Je rêvais de pouvoir m’enfuir avec elle jusqu’à cet endroit paradisiaque et d’oublier définitivement la forteresse vampire pour de bon. La vie était moins pénible avec Hyllis à mes côtés. Notre maîtresse était toujours aussi cruelle et redoublait d’imagination lorsqu’il s’agissait de nous faire subir les pires sévices. Mais je savais que je comptais pour quelqu’un, que je n’étais plus seul dans mon enfer.
Hyllis commença à montrer les signes de faiblesses une semaine après son arrivée. Je ne comprenait pas pourquoi elle était tout le temps fatiguée, alors qu’elle passait son temps libre à dormir. Les jours s’écoulait lentement tandis qu’elle périssait à vu d’œil. Ses cheveux et sa peau ternissaient telles une feuille morte. Ils avaient pris une fade couleur de cendre. Mais un soir, alors que son état était au plus bas, et que je me rongeait les sangs derrière mon mur de pierre, des gardes sont venu pour me l’enlever et je ne l’ai jamais revu. Le lendemain, Eirlys a pris un malin plaisir à m'annoncer que la nymphe était avait périt dans la nuit et qu’ils s’était déjà débarrassé du corps sans vie de mon amie.
- Ces créatures sont si faibles, elles ne vivent jamais bien longtemps loin de leur forets. Quelle déception…
Son air détaché et faussement affligé le mis dans une rage folle. Et pour la première fois depuis le début de sa captivité, il s’en prit à elle. Il bondit sur elle et serra entre ses mains son cou gracile et fin. Il se délecta de la vision de son visage figé de stupeur et même, de peur sincère. Bien sûr, il ne fallut pas plus d’une minute à la garde personnelle de Eirlys pour interrompre cet altercation et de m’envoyer voler dans le coin de la pièce. Je ne l’avais pas tué, mais son regard sur moi avait changé. Pour la première fois, elle me considérait comme une menace et non comme son jouet.
Je m’attendais à être sévèrement puni pour ce que j’avais fait, et bien que ma tortionnaire refusait de m’accorder ne serait-ce qu’un regard, aucun coup ne survint. A la place, sa voix mutine prononça les mots que je redoutais depuis le premier jour où son regard violet a croisé le mien.
- Abattez-le. Il est cassé, je n’en veux plus.
En l'espace de quelques secondes, plusieurs choses se sont alors passée simultanément. J'ai vu une longue épée s'élever au dessus de ma tête, me menaçant de son éclat brillant. J'ai entendu le fracas du métal qui s'entrechoque, le sifflement d'une flèche qui pourfend l'air, et, parmi tout cela, le plus merveilleux de tous les sons, celui de ma maîtresse en train de hurler de douleur. Mon cerveau n'a mis qu'une seconde pour comprendre ce qu'il se passait. Le manoir était attaqué, et c'était ma meilleure chance de m'enfuir. Il ne fallu pas longtemps aux gardes qui me maintenaient pour réagir. Malheureusement pour eux, c'était une seconde de trop. Le premier a vu sa tête décapitée par homme qui tenait un sabre dans chacune de ses quatre mains. C'était la première fois de ma vie que je voyais quelque chose de la sorte. Je ne fus pas au bout de mes surprises puisque cet homme était accompagné d'êtres tout aussi étonnant. L'homme au bras multiples me toisa calmement, comme si la pièce n'était pas plongée dans un profond chaos et que les cadavres ne s'amoncelait pas tout autour de nous.
- Où est la nymphe ? me demanda-t-il d'un ton péremptoire.
J'imaginais très bien que cet homme avait l'habitude d'obtenir ce qu'il souhaitait. Aussi, je me concentrais pour délier ma langue, en vain. Ma voix était bloquée dans ma gorge, je ne pouvais pas faire sortir un seul son, même si ma vie en dépendait. Ce qui de toute évidence, était le cas. Pour ma défense, je n'avais pas tellement l'habitude que l'on me demande de prendre la parole. Heureusement pour moi, une femme à la peau sombre et aux oreilles pointues, intervint à mon avantage pour s'adresser à l'homme.
- Laisse-le Ramyn, ce n'est qu'un esclave. Morsun a trouvé quelque chose beaucoup plus intéressant.
Mon attention se porta sur quelque chose au fond de la pièce. Un ours immense tenait Eirlys en respect, plaquée contre un mur recouvert du sang de ses gardes. L'homme aux bras multiples s'avança vers elle et soutint son regard cruel qui, ainsi acculée, avait perdu de sa superbe.
- Dis-moi où est Hyllis, la nymphe que tu retiens captive et j’abrégerais tes souffrances au lieu de laisser Morsun te dévorer lentement.
Eirlys essaya de garder la face en levant le menton et en se tenant aussi droite que possible. Je la vis ciller en direction de la bête au moment où elle émit un grognement menaçant.
- Dula, fais-là parler.
La femme à la peau sombre s'avança jusqu'à sa victime et posa sa main sur son front.
Rien au monde ne me paru plus savoureux que de lire la peur sur son visage si parfait. J'avais envie qu'elle souffre, qu'elle supplie sur son sort, pour enfin observer le désespoir la submerger. Cette pensée me délia la langue, avec un peu de chance, s'il parlait, l'ours se chargerait de l'écorcher lentement.
- Elle morte, j'articulais gravement. Elle l'a laissé périr après l'avoir tourmenté pendant des semaines.
Un homme à la chevelure doré que je n'avais pas remarqué jusqu'alors se posta devant moi, l'ai sévère, son arc à la main.
- Tu en es sûr ?
- Elle me l'a appris elle-même avant votre arrivée, je confirmais d'une voix ferme.
Il hocha la tête et fit un signe au dénommé Ramyn qui acheva prestement la vampire d'un coup d'épée dans le thorax.
- Le clan Stygma te remercie pour ta coopération. Nous avons malheureusement échoué dans notre mission. Hastos, tu penses pouvoir maintenir ton illusion pendant quelques minutes supplémentaires ?
L'intéressé leva le menton d'un air hautain et repoussa sa longue chevelure dans son dos.
- Pour qui me prends-tu ? Nous avons encore cinq bonnes minutes devant nous avant que quelqu'un se doute de quelque chose. Et deux minutes supplémentaires avant que le reste de la garde ne rapplique ici. Pourquoi cette question ?
- Parce j'ai bien l'intention de ramener ce poulain avec nous.
- Comment ?! s'exclama ses deux compagnons en cœur, l'air effaré.
Ramyn ignora leurs jérémiades et s'approcha de moi en prenant un air important. Il posa l'une de ses larges mains sur mon épaule en signe d'apaisement.
- Je t'offres une chance de sortir d'ici et de construire une vie meilleure, l'accepteras-tu ? Je te préviens, ce sera dur et rien ne garantira que n'y laissera pas ta peau un de ces jours. C'est une vie trépidante et pleines de dangers qui t'attendra.
Il marqua une pause puis m'offrit un sourire encourageant.
- Mais si tu acceptes de nous suivre, tu seras l'un des nôtres, nous te protégerons et tu feras partie de notre famille. Et plus important, tu seras libre.
Jusque-là, j'étais resté passif, me contentant de l'écouter sans rien dire. Mais ces derniers mots eurent raison de moi. Je me dressais aussi dignement que possible sur mes quatre pieds, et acceptais la main tendue par Ramyn avec une grande détermination.
- Je vous suivrais !
Au même moment un bruit étrange attira mon attention. L'ours imposant qui remplissait l'espace avait disparu et avait laissé place un homme complètement nu.
- A la bonne heure, Morsun, tu tombes à pique ! Nous n'avons pas tellement de temps pour tergiverser davantage, mais saches que tu as pris la bonne décision en te joignant à nous.
Ce n'est pas comme s'il avait vraiment eu le choix, pensai-je suivant l'étrange groupe.
- Cela ne t'avais pas suffi de nous ramener une elfe noire, tu avais vraiment besoin de nous imposer la présence d'un canasson ?, cracha l'archer en me fustigeant d'un regard plus noir que la peau de la femme qui se tenait à côté de lui.
- Hawisia va être folle de joie, plaisanta l'homme-ours en me dépassant pour se poster derrière la porte.
- Reihdoki va l'être beaucoup moins, grommela Dula
Ramyn, les yeux pleins de malice donna le signal et nous nous élançâmes dans le couloir les uns derrières les autres, aussi silencieusement que mes sabots claquant sur la pierre le permettaient.
Six minutes plus tard, j'étais devenu un être libre. Droit sur mes jambes tremblantes et fragiles, dos à l'épouvantable manoir qui m’avait servi de prison toutes ses années et entouré de mes tout nouveaux compagnons. Nous fûmes rejoint par par deux autres membres dont la réaction à l’annonce de mon recrutement fut mitigé. La femme, une humaine au visage très doux et à la chevelure flamboyante sembla très heureuse et m’accueillit chaleureusement dans ses bras. L'autre, un homme de petite taille à la barbe soigneusement tressée, se contenta de me fixer avec suspicion.
Sans un regard en arrière mais avec le visage Hyllis flottant devant mes yeux, je pris le premier galop du reste de mon existence. Et cela était si bon, cela me semblait si juste. J’aurais aimé ne jamais m’arrêter. Mais très vite, les années de captivités et de mauvais traitement eurent raison de mon faible organisme. Mes os étaient fragile, mes muscles atrophiés, mon esprit brisé pas ses années de souffrance. J’étais pourtant certains de plusieurs choses. Je n'étais pas seul, j'avais la quasi-certitude que ces personnes allaient veiller sur moi, et le plus important comme l'avait dit Ramyn, j'étais libre.
Leur travail du clan consistait à remplir différents contrats pour un ou plusieurs commanditaires. Leur intervention dans le manoir en était d'ailleurs une. Ils avaient eu pour mission de ramener Hyllis auprès de sa famille. La nature des contrats variait en fonction du travail demandé. Il pouvait s'agir d'un assassina, d'une mission d'escorte, d'un renfort en cas de guerre, ou tout autre chose dont nous étions capables et qui nous rapportais de l'argent. Les mercenaires n'ont pas la réputation de se soucier du bien fondé de l'objet d'un contrat. Tant que le contrat était bien payé et que les risques étaient mesurés, le travail était accepté. Les Stygmas formaient un ensemble hétéroclite et invraisemblable, composé d’un tetrachire à leur tête, d’un nain, d’une elfe noire nécromancienne, d'un elfe doré illusionniste et de deux humains, dont un changelin. Nous étions tous aussi différent qu’il est possible de l’être, mais nous étions lié par un même point commun, nous étions tous des laissés pour compte, des fils ou des filles indignes, des réchappés ou des moins que rien. Nous n’avions pas peur d'exhiber nos cicatrices, elles racontaient pour à notre place les effroyables sévices que nous avions dûs surmonter et qui nous avaient rendu plus forts.
Ils m’ont appris à me battre et à ne faire confiance à personne. Jours après jours, je devenais plus fort. En même temps que ma musculature, j’ai développé une grande adresse au combat. Si au début, la plupart d'entre eux se sont montrés réticents de mon arrivée, ils ont fini pas devenir un vrai famille pour moi.
Un jour, mes pas m’ont conduit jusqu’à Ossar la capitale d’Elmoore. De toute ma vie, je n’avais jamais vu autant de centaures rassemblés au même endroit. Ils étaient fiers et forts, dotés d’un sens du devoir et de l’honneur inflexible. Pendant toutes ses années, je m’étais imaginé trouver en cet endroit un lieu où j’aurais pu enfin être en paix, en phase avec moi-même. Mais je ne ressentis rien de tel. Ceux que j’aurais dû considérer comme des frères, n’étaient rien d’autre que des étrangers pour moi. Ou plutôt, c’était moi l’étranger. Je suis resté le temps de trouver les réponses à mes questions, et je les ai eu. J’ai appris que quinze ans plus tôt, un groupe de pillards avaient mis à feu et à sang un petit village près de la frontière de Dangul. Les quelques survivants ont été enlevés et réduit en esclavage pour être vendu à des riches seigneurs vampires. Rien n'indiquait clairement qu'il s'agissait bien du village auquel j'appartenais, mais les éléments correspondaient trop bien ensemble pour que cela puisse être une simple coïncidence.
Le voile sur mon existence était levé, et je n’en tirais aucune satisfaction. J’ai tourné pour de bon le dos à mon ancienne vie et quitté la terre de mes ancêtres sans aucun regret.
Notre compagnie s’est étendu avec l’arrivée de jeunes âmes perdues, dont je me suis occupé comme cela avait été le cas pour moi.
Nous sommes devenu puissants et craints, le travail ne manquait pas et nous faisions payer cher nos services.
J’étais satisfait de ma vie. Malheureusement, mon fragile équilibre fut brisé le jour où notre chef et guide, Ramyn, tomba gravement malade et s’éteignit dans d’inexplicables circonstances. Nous étions à Eralde depuis quelques jours pour affaire, et le monde s’écroula autour de nous. Ce fut ensuite le tour de plusieurs d’entre nous, et je les regardais périr, impuissant à leur sort, la colère et la peur m'envahissait peu à peu. Le clan Stygma s'est délité,nous avions perdu notre fondation, ne restait que quelques pierres fendues.
A la seconde où j’entendis parler du décret royal, ma décision était prise. Je n’allais pas laisser le peu de famille qu’il me restait filer entre les doigts. La vie m’avait appris que personne ne viendrait régler mes problèmes à ma places. Ce que j’avais à perdre était trop précieux pour laisser les choses se faire sans agir.
Résumé
Cyroth est un centaure qui a été enlevé lorsque son village a été saccagé par une bande de pillards.
Il a été vendu comme esclave et retenu captif dans un manoir appartenant à une riche vampire. Il a finalement été libéré par un clan de mercenaires, les Stygmas, et a accepté de les rejoindre. A cause de l'épidémie, son clan est menacé de disparition. Il décide donc de s'engager dans la quête commanditée par le roi dans l'optique de trouver un moyen d'éradiquer l'épidémie.