Texte à caractère grossier.
“Fuck you, fuck you and especially fuck you !” Mickey Milkovich
Boss
DNA.
m.A.A.d City
Identité :
Lior Ellis. Voilà, je suis Lior Ellis, un loup de dix-sept piges né le 13 mars et pas un rayon de soleil.
Histoire :
Battle Scars
Les gangs font partie de l’histoire des States, les guerres de gangs sont courantes, et déjà que ça ne se kiffe pas trop entre la
West Coast et la
East Coast, ça se kiffe encore moins dans chaque côté du pays, à l’intérieur. La rivalité la plus connue est celle des Crips et des Bloods, qui ne peuvent pas se saquer et se tirent dessus depuis des décennies, mais il y en a beaucoup d’autres, qu’on n’oserait même pas imaginer. Je le sais, parce que je n’ai pas été dans un gang, mais j’ai été dans le milieu et c’est largement suffisant. Ma ville natale est Chicago, ou la
Windy City, une des plus dangereuses des States et la plus dangereuse à un moment donné, dont la réputation n’est clairement pas volée : là-bas, on ne compte plus les infractions en tout genre, au point où elles en deviennent des incidents banals. Tous les matins et tous les soirs, c’est toujours le même refrain quand on lit le journal ou mate les infos : on soupire, on se dit que c’est la énième fois que ça arrive et que, de toute façon, ça ne changera jamais, et les gens n’y font plus attention, ils vivent avec, ils ont appris à le faire tellement c’est leur lot quotidien, qu’on leur rabâche tout le temps comme un vieux disque rayé. Ces infractions se passent partout, mais les crimes que dans certains quartiers, parce que Chicago est la troisième plus grande ville des States et se divise en quartiers, son quartier le plus chaud étant Englewood, celui dans lequel j’ai grandi, sauf qu’en vérité, officieusement, Chicago est coupée en deux zones : le nord, le North Side, et le sud, le South Side, ces zones étant elles-mêmes recoupées en deux zones chacune, le Northeast Side et le Northwest Side, et le Southeast Side et le Southwest Side. Englewood se trouve dans le Southwest Side, le territoire des Afro-américains, la plupart d’entre eux étant des criminels, style trafiquants de drogue et d’armes.
C’est dans cette ambiance de danger permanent que j’ai vécu jusque mes dix-sept piges, avec mes vieux et ma petite sœur de quatorze piges aujourd’hui, Odile, une sale peste, que je ne peux plus voir sans avoir des envies de meurtre. Mon daron est un Français de trente-neuf piges, qui, quand il en avait vingt, croyait dur comme fer au rêve américain, tout ça, et a débarqué aux States pour se retrouver à l’usine à Chicago, et non à brasser des billets verts, le cul posé confortablement sur un siège au dos qu’on peut abaisser ou remonter comme on veut, derrière un bureau en acajou sur Wall Street. Ses espoirs ont fait pschitt, mais il ne s’est pas découragé et taffait sérieusement, que ce soit le jour ou la nuit, parce que ça changeait chaque semaine. Le midi, il mangeait dans le fast-food du coin, et il y a croisé ma daronne un jour, qui y taffait comme serveuse, avant qu’ils se mettent à traîner ensemble quand ils le pouvaient et décident de se marier quelques mois après. Ma daronne est une louve et je ne sais pas comment ça marche, mais je crois que j’ai hérité de sa nature de loup, parce que j’en suis un aussi là où Odile est humaine, ce qui montre que ce n’est pas forcé qu’on soit un loup même si un de nos vieux en est un, donc ça doit se transmettre au pif, question d’ADN.
On habite dans un taudis, et ça gêne grave ma sœur, qui croit que la thune tombe du ciel, ce que nos vieux lui font croire en lui achetant tout ce qu’elle veut : elle n’a qu’à ouvrir sa grande bouche et leur demander un truc en battant des cils, des faux au passage, en pleurnichant ou les deux en même temps, pour qu’ils lui en fassent cadeau, et ça me rend dingue qu’ils tombent dans le panneau à chaque fois, qu’ils acceptent à chaque fois, qu’ils cèdent à chaque putain de fois. Apparemment, ils n’ont pas capté qu’elle se fout de leur gueule, ou ils ferment les yeux dessus volontairement, parce que leur fille est justement leur fille, leur dernier môme, la prunelle de leurs yeux, ce genre de conneries, alors ils la chouchoutent en répondant au moindre de ses caprices, même s’ils galèrent à joindre les deux bouts tous les mois. Ils sont pathétiques. Odile est une grosse égoïste, qui s’en bat les steaks de tout et passe son temps à se mater le nombril, parce qu’il n’y a que son nombril d’intéressant pour elle, hein. Elle est dans son monde de petite princesse pourrie gâtée au caractère de merde qui mouille sur Usher, fait la meuf et ne comprend pas le mot « non ». Bref, elle s’imagine qu’on roule sur l’or étant donné que nos vieux ne lui refusent rien, mais la vérité est qu’ils arrivent à peine à payer le loyer de la maison chaque mois et s’endettent en nous payant l’école, où Odile ne va presque jamais, parce que l’école, « c’est de la merde,
quoi ».
Cette connasse d’actrice est maligne contrairement à nos vieux, qui sont des abrutis finis, cons comme des manches à balai, des simplets, et comme elle est fute-fute, ce qui n’est pas leur cas et je reste très sympa, elle leur invente des excuses toutes plus délirantes les unes que les autres pour ne pas aller en cours, qu’ils gobent évidemment, ou elle y va et se barre sans qu’ils ne le sachent, jusqu’à ce que l’établissement les appelle pour les avertir de ses absences fréquentes. Pour se tirer d’affaire, Odile leur sort des disquettes auxquelles ils croient sans se poser de question par je ne sais quel miracle, et on revient à la case départ. Ils n’ont pas de cerveau, dans le sens où ils ne réfléchissent pas, ils ne sont pas capables de réflexion, ils sont débiles, du coup, Odile sèche parce que Mademoiselle se fait chier en cours et elle n’a pas de problème, mais ce n’est pas comme ça que ça se passe : tu ne fais pas ce que tu veux dans la vie, ce qu’elle n’a jamais intégré, et ça retombe sur nos vieux, qui ne s’en rendent même pas compte. Ils sont coupables, parce qu’au lieu de la recadrer, elle qui mérite de se prendre des tartes tous les quatre matins, ils laissent couler, donc forcément, elle n’a aucune notion de rien et c’est casse-couilles. Avec une famille pareille, ça ne donne pas du tout envie de rester à la maison, et je n’y étais pas souvent, pour ne pas dire jamais : à la place, après l’école, je traînais dans le quartier, je fouillais les poubelles et je dormais par terre. Un vrai clodo. Ca faisait trop flipper les vieux, mais comme je revenais de temps en temps et entier, ils s’y sont habitués.
Je cherchais à mettre le plus de distance possible entre ma famille de bras cassés et moi : mon daron se fait niquer au boulot tous les jours, mais il y reste, parce qu’il n’a pas le choix, il n’y a pas de boulot ailleurs, et ma daronne ne sait rien faire si ce n’est servir des commandes, mais ils n’arrêtent pas de répéter à longueur de journée que la vie est belle, qu’ils sont heureux, blablabla, mais ils ont carrément tort, parce qu’on ne chie pas des arc-en-ciels dans la misère. A Englewood, on peut crever d’une seconde à l’autre en se prenant une balle perdue, mais ils s’en foutent ou ils ne s’en rendent pas compte, ils ne se rendent compte de rien, et ils se contentent de ce qu’ils ont des étoiles plein les yeux. Moi, je ne m’en contente pas : je ne peux pas croire que mes vieux soient aussi cons, mais c’est ce qu’ils sont, enfin, ils restent mes vieux, des ratés, mais mes vieux quand même. Dehors, je faisais gaffe, parce que j’étais un des rares blancs du quartier, et les gars, voyant que je n’étais qu’un gamin, me laissaient tranquille. Je me tenais bien, loin de leurs histoires, et je suis resté seul jusqu’à ce que je rencontre Nat’ à douze piges, Nathan de son vrai blaze. Nat’ était un autre blanc qui avait deux piges de plus que moi, un roux à la frimousse recouverte de taches de rousseur. Il était optimiste malgré toute cette merde, joyeux, doux, rêveur, et on ne s’est plus quittés. On était tout le temps fourrés ensemble, collés, inséparables, et on se serrait les coudes dans le froid, la saleté et la violence de Chicago.
Nat’ a fini par me révéler qu’il était un sorcier, parce que j’avais tout de suite senti vaguement qu’il y avait un truc bizarre chez lui, que la magie existe, que les loups-garous, les sorciers et les vampires aussi, et je lui ai avoué que je suis un loup, ce qui ne l’a pas surpris. En fait, il le savait depuis le début, et mon loup le faisait marrer, parce qu’il me ressemble énormément. J’aime bien mon loup, Wolfie, et on s’entend comme chien et chat, Nat’ trouvant
cool d’être un loup, mais ce que je trouvais encore plus
cool était ses pouvoirs magiques. Parfois, il me faisait des démonstrations, et les nuits de Pleine Lune, on se cachait pour que personne ne nous voie. J’adorais ces nuits-là, parce que Nat’ s’allongeait et Wolfie s’allongeait sur lui, les seuls moments où je pouvais être proche de Nat’ comme je le voulais, parce que j’ai mis du temps à l’admettre, mais je ne l’aimais pas que comme un ami. Ce que je ressentais influençait Wolfie, qui faisait des crises quand Nat’ n’était pas là, et quand il l’était, il me poussait vers lui, mais je l’engueulais et on se bagarrait jusqu’à ce qu’il se calme. Un jour, Nat’ m’a confié qu’il avait trouvé un boulot, et comme je ne savais pas encore ce que c’était, j’étais content pour lui, parce que je pensais qu’il allait se tirer de ce merdier, mais quand j’ai su de quel boulot il parlait, je suis tombé de haut : Nat’ était un dealer à quinze piges. Couillon à l’époque, j’ai cru que ce n’était pas si grave, que c’était une erreur, qu’on pourrait rattraper ça, mais je me trompais lourdement : il est devenu le
boss d’Englewood à seize piges.
Il contrôlait le trafic de drogue du quartier, mais il n’y avait pas que la drogue : il a commencé à vendre des armes, et les gangs de Chicago se fournissaient grâce à lui. Petit à petit, Nat’ changeait et, au bout du compte, il n’avait plus rien à voir avec celui qui était mon ami et que j’aimais en secret, parce qu’il était devenu un caïd, qui dort avec un flingue sous son oreiller. Il était impitoyable, il avait cette lueur dans le regard que seuls les meurtriers ont, et je le soupçonne d’avoir déjà tué de ses propres mains même s’il ne me l’a jamais dit, lui qui tuait indirectement. Ce n’était pas Nat’, ce n’était plus Nat’, et je voulais le sortir de là, à tout prix, alors je suis entré dedans à mon tour. A quatorze piges, j’ai commencé comme livreur, je distribuais de la drogue, j’étais le facteur d’Englewood. Plus le temps passait, plus les colis pesaient et plus je me rapprochais de Nat’, qui ne m’avait pas oublié et m’a pris sous son aile. J’étais son bras droit et on ne se voyait pas beaucoup, mais quand on se voyait, j’aurais préféré qu’on parle plutôt qu’on baise, parce que Nat’ me baisait, mes sentiments étaient réciproques, et si c’était la seule chose que j’aimais dans ma vie, je voulais qu’on parle, qu’on se barre, mais on ne peut pas se barrer du milieu comme ça, c’est le milieu qui décide de quand tu peux te barrer, et Nat’ s’est fait descendre. Il avait dix-huit piges et moi quinze, presque seize. Nat’ est mort.
Comme il était le
boss, ça a foutu la pagaille à Englewood, et il a fallu que je reprenne le flambeau en bon bras droit que j’étais. Je n’avais que quinze piges, c’était jeune, mais je suis un loup, comme Nat’ était un sorcier et se servait de ses pouvoirs pour diriger le quartier, et les gars se méfiaient de moi, ils se doutaient que quelque chose clochait chez moi, mais ils ne savaient pas quoi : je m’étais déjà pris des balles et je n’avais pas clamsé, donc j’étais plus ou moins légitime à être le nouveau
boss, le Loup Blanc. Au sommet d’Englewood, pour oublier Nat’, je me suis plongé dans le business, et j’ai eu raison, parce que j’avais encore plus de comptes à rendre qu’avant : je contrôlais Englewood, il y avait un gars au-dessus de moi qui contrôlait le Southwest Side et un autre encore au-dessus qui contrôlait tout le sud de Chicago. Ce gars-là, c’était notre grand patron, le
big boss, et je ne le connaissais pas, personne ne l’avait jamais vu et personne ne savait rien de lui à part qu’il se faisait appeler Eleazar. Je m’en foutais, je faisais mon taf du mieux que je le pouvais, avec le fantôme de Nat’ qui me hantait, d’ailleurs, il me hante toujours, dans mes plus beaux rêves et dans mes pires cauchemars, et j’ai fait encore plus de choses non catholiques : me mettre à la drogue, baiser, tuer. C’était de la légitime défense, mais j’ai tué un gars qui ne voulait pas me rendre la marchandise qu’il avait volée. Il a braqué une arme sur moi, donc je l’ai buté avec la mienne en lui tirant une balle dans le crâne, parce que j’ai appris à utiliser tout type d’armes, à feu ou blanches.
Je m’en veux, mais je fais avec, et j’ai couché avec des putes, parce que le gars au-dessus de moi avait un harem : il m’a appelé pour qu’on se voie, qu’on discute, qu’on établisse de nouvelles règles, et, en gage d’amitié, il m’a prêté quelques-unes de ses filles. J’ai dû accepter, parce que refuser aurait été pris comme une déclaration de guerre, et les affaires allaient bon train, quand ça a commencé à s’agiter sévère à Englewood, avant que ça dégénère. Un chef de gang a été buté et ça a été la guerre civile dans le quartier du jour au lendemain. J’essayais de gérer la situation, mais elle était hors de contrôle, et, plusieurs fois, j’ai demandé de l’aide au gars du dessus, qui a mis du temps à me la donner, jusqu’à ce que notre
big boss en soit au courant et vienne lui-même mettre un terme à ce foutoir. Je ne l’ai pas vu à ce moment-là, mais plus tard, parce qu’il m’a demandé de venir chez lui, et, pour la première fois, je suis allé chez lui, je l’ai vu et j’ai vu le nombre incalculable de filles qu’il avait, dont deux d’entre elles, Efi et Liz, une rousse et une métisse magnifiques. Elles étaient avec lui quand je suis entré dans la pièce où il m’a reçu, pièce qui puait le sexe, ce qui m’aurait fait froncer le nez si je ne me tenais pas à carreau, parce que je ne voulais pas crever. Accessoirement, il était un vampire.
Après ça, le calme est revenu sur Englewood et je suis retourné au lycée, là où j’ai senti immédiatement Diana, le seul elfe dans ce lycée d’humains. Diana, c’est une belle rousse avant d’être une aveugle, une rousse hyper canon. Elle m’a appelé grâce à son pouvoir spécial parce qu’elle se faisait agresser par trois fils de pute, et je l’ai aidée en les défonçant, avant de remarquer qu’elle est aveugle. Ca doit être difficile à vivre, mais elle n’est pas démunie, parce que Didi a son petit caractère : elle n’est pas du style à pleurnicher sur son sort ou se faire passer pour une victime, à l’inverse de ma sœur. Elle ne se plaint pas tous les jours de son handicap, nous épargnant jérémiades et compagnie, elle vit avec et c’est tout. Elle s’y est adaptée du mieux qu’elle a pu, et ce qui m’a frappé la première fois que je lui ai parlé a été cette façon qu’elle a eu de me remettre à ma place, mais tranquillement, sans hausser le ton et en faisant valoir sa dignité, intacte. A la suite de ça, je l’ai recroisée et on a discuté, avant que nos rapports, qui étaient basés sur l’ironie et le sarcasme, s’améliorent d’une manière complètement inattendue : j’ai fini par la mettre dans mon lit. … C’est elle qui me met dans son lit, et on traîne ensemble depuis.
Je suis amoureux d’elle maintenant, ce qui me fait royalement chier, parce que Didi est une nympho et qu’elle baise à droite et à gauche. Ca fait deux ans qu’on se connaît, un an et demi que je l’aime, et je suis obligé de brider Wolfie, qui n’apprécie pas du tout que Didi se fasse d’autres gens, mais c’est comme ça, elle est aveugle, elle ne vit que par le toucher, c’est sa liberté que de voir de cette façon et jamais je ne me permettrai de lui enlever ça ou de gâcher notre amitié, parce que Didi est tout pour moi. Alors, je jonglais entre les cours, Didi et le business, quand, il y a six mois, le sud est tombé entre les mains des gars du Nord, qui ont abattu Eleazar, le plus incroyable dans tout ça étant que c’était une de ses filles qui était leur taupe, avec le gars au-dessus de moi. Je ne voulais pas taffer pour eux, je n’avais qu’un vrai patron et il est mort, donc je me suis caché au lycée, jusqu’à ce que les parents de Didi décident de l’envoyer dans une école anglaise pour surnaturels. C’était trop chaud pour moi à Englewood, et je me suis dit que la suivre ne serait pas plus mal. On se connaît par cœur, on est fusionnels et je me voyais mal loin d’elle, en plus, je pourrai garder un œil sur elle, qui se drogue aussi. C’est moi qui m’occupe de ça, parce que si ce n’est pas sa plus forte addiction, elle n’en est pas moins grave et je limite ce qu’elle prend, en m’assurant que ce ne soit pas trop mauvais.
Caractère :
Je suis sanguin, je bouillonne, je démarre au quart de tour, mais je redescends aussi vite que je pète les plombs, et j’ai gardé mes vieux réflexes de dealer, de trafiquant et de leader : je suis intraitable, je suis cash, je suis mordant. Je ne m’attache qu’aux faits : avant, quand il y avait quelque chose à faire, c’était fait et bien fait, et je ne cherchais pas plus loin. Ou le boulot était fait, ou il ne l’était pas et on payait pour ça. Je ne faisais pas de cas par cas, je ne faisais pas d’exception, je ne faisais pas dans la compréhension, personne ne le fait dans ce milieu et on n’a pas de seconde chance. J’avais moi-même des comptes à rendre, et je les rendais toujours, il le fallait, c’est pourquoi je jugeais que dans l’autre sens, les comptes devaient m’être rendus comme ils devaient l’être, en temps et en heure, parce que je rendais toujours les miens et qu’on ne pouvait pas se permettre d’écart, ou on se disait qu’on le pouvait, et alors c’était la merde. Résultat, je suis discipliné dans mon genre, organisé, carré, mais, à côté, je suis bordélique, je-m’en-foutiste et je n’en foutais pas une quand ça ne concernait pas le business, d’ailleurs, je n’en fous pas une tout court maintenant.
Après ça, je suis dur, brusque, rude dans mes gestes et dans mes mots, je ne recule pas devant la violence, étant plongé dedans depuis ma naissance, et je me sers de mes poings et de mes pieds sans hésiter : quand j’ai quelque chose à dire, je le dis sans prendre de gant, je n’avais pas que ça à foutre que de m’inquiéter pour la sensibilité des gars. J’avais des affaires à gérer et je les gérais quitte à blesser, parce que je n’étais pas là pour faire bander, mais pour diriger le quartier le plus chaud de Chicago, ce qui m’a beaucoup endurci. Je n’ai peur de rien ni personne, sauf de mon ancien patron, et encore, peur est un bien grand mot, mais je le redoutais un peu, même si ça ne m’empêchait pas d’ouvrir la bouche, de lui répondre avec respect et de m’exprimer comme d’habitude, sans filtre. Mon langage est sale, et on devine rapidement que je viens du ghetto rien qu’en m’entendant parler. J’avais l’air d’être un putain de dictateur, mais c’est parce que j’avais quelques principes, que j’ai toujours aujourd’hui, comme la loyauté, la conscience professionnelle et la justice, sans faille, d’ailleurs, mon attitude le prouvait : si j’ai le sang chaud, j’étais froid, posé et réfléchi quand je donnais des ordres, quand je négociais, quand je prenais des décisions.
Ma poigne sur Englewood était de fer, j’étais musclé et j’avais le plus souvent le dernier mot, parce que je faisais tout pour l’avoir. Je ne faisais confiance à personne excepté mes vieux et Didi, et ça n’a pas changé, je me méfie de tout le monde et je reste dans mon coin, parce que je ne veux plus me rapprocher de qui que ce soit : je refuse de perdre quelqu’un d’autre, je me voile la face et je rembarre tous ceux qui essaient le moindre truc, parce que je ne veux pas leur donner de raison de revenir me voir. Mais, avec Didi, je suis différent : je suis plus détendu, je souris, je ris, ce qui ne m’arrive presque jamais, et je suis doux, tendre ou brutal en fonction de ce qu’elle préfère, Didi adorant que j’y aille fort au lit. En dehors de nos baises passionnées, je suis assez affectueux derrière mon ironie, mon sarcasme et mon cynisme, parce qu’elle est la seule personne à laquelle je tiens en dehors de ma famille de mes couilles, je ne gonfle pas le poil et je suis accessible, sinon, je suis sur les nerfs, hérissé et détestable, et c’est tant mieux comme ça.
Autres :
Mon daron étant français, il me parlait en français quand j’étais môme, donc je parle couramment le français et l’anglais à l’américaine.
Un signe de
“FUCK U-UP” est tatoué sur une de mes phalanges de façon à ce qu’on puisse lire mon mot d’amour adressé au monde entier, et j’ai un second tatouage qui remonte le long de l’intérieur de mon avant-bras droit.
Physique :
Je mesure un mètre soixante-trois, et ouais, je sais que je suis un minus, mais je suis un loup costaud, ce qui compense largement, ma très petite taille étant handicapante. Après, elle ne m’empêchait pas non plus d’être respecté comme je devais l’être une fois à la tête d’Englewood, même si on cherchait tout le temps à me la foutre à l’envers. Sinon, je suis blanc comme un cul, mes tifs sont noirs et mes yeux bleus, et il m’arrive de me teindre en blond quand j’en ai ras-le-cul, justement, les cheveux blonds me donnant un air dingue. Mon corps est assez musclé, et je m’habille simplement, les vêtements ne servant qu’à ne pas me balader à poil, leur première utilité et la seule qui m’intéresse, parce que je ne porte que des débardeurs, des T-Shirts, des pulls, des joggings ou des pantalons, tous sobres, amples et confortables, les deux derniers tombant à tous les coups sur une paire de baskets défoncées. Je n’ai pas les moyens de me payer autre chose, mais ça ne me gêne pas le moins du monde, parce que les habits, c’est comme Dieu, je m’en tamponne sec.