Mackayla O’Leary │ 21 ans│173 cm│Irlandaise│Rune de la vie │James
Parfois, James se montre bavard et d'autres fois pas. Je ne suis pas sûre de toujours le comprendre mais après tout, je ne le connais que depuis quelques jours autant dire peu de temps. Les silences ne le dérangent pas, mais étant d'un naturel bavard, j'aime bien parler, et ça fait passer le temps en marchant. Il ne doit pas penser la même chose que moi. Il s'est contenté pendant le trajet de sourire, presque de manière énigmatique mais sans me répondre. J'aurais préféré avoir des réponses que des mystères supplémentaires. Je pense que l'on en a déjà assez comme cela. J'aime avoir des réponses, et il aurait pu me les donner mais il a décidé du contraire. Je sais, je ne peux pas l'obliger alors je laisse tomber. Cela ne serre à rien du tout. J'essaye de penser à autre chose comme notre destination future tout en observant les lieux que nous parcourons. Nous sommes au milieu de la nature, j'aime bien. Même si j'habite dans une petite ville, je ne suis pas une grande citadine. J'aime me balader dans la nature. Ici, le monde n'est pas pollué mais il a bien d'autres problématiques. Si James reste silencieux, il réagit à mes questions et à mes paroles par des sourires et même par un rire. Au moins, je le fais rire avec mes plaisanteries, c'est déjà ça. Il faut bien faire de l'humour parce que la situation est sérieuse et grave, et on a bien besoin de rire parfois pour alléger l'atmosphère. Enfin, entre James et moi, la situation n'est jamais tendue, je dois dire. Mais je ne suis pas femme à entrer en conflit avec autrui, ce n'est pas dans ma nature. Mais la situation devient bien plus grave quand une villageoise reconnait James même si je ne sais pas comment et qu'ils fuient tous. Je suis du même avis car j'ai peur de ce qui nous attend si on reste ici une minute de plus. Il est d'accord avec moi, me prenant le poignet, il m'entraine avec lui en courant. Je le suis sans me poser de questions. Ce n'est pas le moment. Tout ce que je veux c'est fuir le plus loin possible et éviter les ennuis. Je le soupçonne d'ailleurs de ne pas courir à son rythme maximum à cause de moi. Il est vrai que je ne suis pas une grande sportive, ma condition physique est loin d'égaler la sienne. Au croisement d'une route, on tombe nez à nez sur des soldats et on fait demi-tour, sans nous arrêter de courir. Le problème, c'est que je ne vais pas pouvoir courir des heures comme ça, je vais me fatiguer bien avant. Je commence même. Mon cœur bat la chamade, j'ai le souffle plus court, j'ai chaud et je dois avoir les joues rouges par l'effort. Je ne réfléchis pas, je ne pense qu'à fuir quand James nous fait changer de direction sans me prévenir, je dérape légèrement. Heureusement, je ne tombe pas sinon je nous aurais ralenti. Je remarque au dernier moment un vieux monsieur caché et une maison derrière. James nous pousse à l'intérieur ou plutôt pousse le monsieur, et moi j'ai l'impression de faire un saut dans les airs. Je perds l'équilibre et je me retrouve au sol. Je grimace à cause de ma mauvaise réception quand je surprends plusieurs paires d'yeux nous observer. Mon regard se tourne et s'écarquille de surprise en découvrant qui se trouve dans la maison. Alice et Loïc. Leur regard exprime la même chose je crois. Nous sommes loin d'être en sécurité, m'en rendant compte quand j'entends les soldats crier à l'extérieur. Bien sûr, ils nous ont vu entrer ici. La voix de James me fait sortir de mon état second et je le regarde incrédule. Je sais ce qu'il compte faire. Je me relève pour le rejoindre et lui rétorque vivement :
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Non, James, tu peux pas faire ça !
Mais déjà la porte se referme devant moi et je peux pas l'ouvrir. Je tambourine presque paniquée.
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S'il te plait, fais pas ça !
J'ai peur pour lui, j'ai peur pour eux, j'ai peur pour moi. S'il se transforme en Chevalier des Enfers, j'ai peur de ce qu'il pourra se passer. Seule Liz semble avoir du contrôle sur lui, et elle n'est pas là, elle est loin et j'espère à l'abri comme tous mes autres camarades. Elle est la seule à pouvoir le ramener. Je regarde par la fenêtre et je vois le dos de James commencer à luire. Mais il ne se transforme pas. Je reste interloquée mais la peur inonde toujours mes veines. Les soldats sont là, prêts à décocher leur flèche droit sur lui. Il se baisse et une lueur rouge sort de sa main pour faire apparaitre quelques secondes plus tard, une longue épée. Elle ressemble étrangement à celui du Chevalier des Enfers. Une flèche part droit sur lui et je crois sa dernière heure arriver quand il l'évite, la tranchant d'un coup d'épée. Le reste de la scène devient insoutenable. Quand il tranche la tête de l'un des hommes. Je suis horrifiée par ce que je vois. Par cette vision. Je n'ai pas l'impression que ça soit James, j'ai l'impression que c'est une autre personne. Le Chevalier des Enfers aurait-il pris possession de son corps mais d'une autre manière ? Est-ce que son esprit est possédé ? Je ne veux pas que ça arrive. J'ai toujours peur de lui, pour lui. Je vois son regard et je souhaite de tout mon cœur que James soit toujours là. Je crois qu'il est toujours là mais je n'en suis pas sûre. En état de choc, je n'entends pas les paroles de James au loin mais les soldats s'enfuient. Je me tourne comme un automate, et mes jambes se dérobent, me retrouvant assise par terre, les yeux dans le vague. J'ai l'impression de ne plus rien percevoir, de ne plus rien entendre, de ne plus penser comme figer alors que le monde autour de moi continue de tourner. Il y a des voix, je les entends sans les comprendre, sans les percevoir. Je crois que je suis en état de choc et je ne peux plus bouger.
La voix de Liz me parvient alors dans mon esprit. Il y a comme une sensation étrange mais je ne saurais la définir. Ce n'est pas la première fois que je l'entends. La première fois, j'avais essayé de lui répondre mais elle ne m'avait pas répondu. Je ne sais pas si la télépathie est à sens unique ou non. Je me concentre sur sa voix. Elle m'aide à reprendre conscience et confiance. Je ne veux pas l'inquiéter alors je ne vais pas lui dire comment je me sens à cet instant.
Je ne sais pas si tu peux m'entendre mais je suis heureuse d'entendre ta voix. Toi aussi, tu me manques, j'espère que tout va bien pour toi et pour Malo. Un temple ?