☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition - La Fin
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition [Inscriptions ouvertes]
Eeeeeeh, je ne vous oublie pas hein ! C'est juste que l'écriture de ma fiche est beauuuuucouuuuuup plus longue que prévue xD J'aime trop mon personnage alors je veux tout raconter !
(Si vraiment y en a qui ont la flemme de lire les 6 ou 7 pages, je ferai un petit résumé de moins de 2 pages )
(Si vraiment y en a qui ont la flemme de lire les 6 ou 7 pages, je ferai un petit résumé de moins de 2 pages )
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition [Inscriptions ouvertes]
Elsa : Brave carrément, c'est pas un peu beaucoup? ^^' Opposée c'est sûr, mais après tous mes persos ont des points communs avec moi ^^' et puis j'aime bien faire des personnages à la personnalité très exacerbée, je trouve au contraire ça beaucoup plus simple à jouer ^^ C'est vrai que Liam pourra peut être se débrouiller un peu, mieux qu'Envy en tous cas, ça c'est certain x) Et effectivement, ça va être une épreuve pour Envy, peut être de quoi lui remettre les pendules à l'heure!
Et je viens de finir de lire ta fiche et j'adore ton trio tes filles sont super (au début j'ai cru qu'il y allait y avoir une histoire d'amour entre elles mais soit je suis passé à côté, soit je me faisais de fausses idées x) ) j'aime bien la façon dont tu as écrit ta fiche, avec leurs trois points de vue, ça rend bien et c'est sympa leur amitié est vraiment touchante et j'adore Santiago, je le trouve chou, et j'aurai trop eu envie de connaître la suite de son début d'histoire d'amour!
Et je viens de finir de lire ta fiche et j'adore ton trio tes filles sont super (au début j'ai cru qu'il y allait y avoir une histoire d'amour entre elles mais soit je suis passé à côté, soit je me faisais de fausses idées x) ) j'aime bien la façon dont tu as écrit ta fiche, avec leurs trois points de vue, ça rend bien et c'est sympa leur amitié est vraiment touchante et j'adore Santiago, je le trouve chou, et j'aurai trop eu envie de connaître la suite de son début d'histoire d'amour!
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition [Inscriptions ouvertes]
Elsa, j'habite au Mexique et je trouve que tu connais très bien le Mexique pour quelqu'un n'y vit pas/ n'y a jamais été. Tu connais aussi très bien le langage familier
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition Ethan
Trigger warning : Ethan est un seul mioche violent, psychopathe et pyromane. Il a tué plusieurs personnes de sang froid dont deux au moins sont mentionnés dans les fiches (sans parler des animaux, mais qu'est-ce qu'un animal face à la vie humaine ((je déconne, Ethan fait pas la différence)))
La fiche a mis du temps à arriver suite à plusieurs problèmes techniques que je ne vais pas étaler et je m'en excuse. Elle est moins fournie en refs historiques que la précédente parce qu'Ethan est pas dans les hautes sphères, donc c'est plus un pion qui subit ce qu'il se passe autour de lui qu'un véritable acteur des événements. Sachez juste que, à l'origine, l'histoire n'était pas censé se dérouler comme ça, puisque Ethan était censé buter son frère à son entrée dans l'adolescence, et la fin moins rushée (mais j'ai dépassé une page de fiche, c'est horrible, je déteste faire ça)
Elle est un peu plus longue que celle d'Esteban et je suis moyennement satisfaite du résultat tout autant que de la playlist (oui, c'est au même niveau) en espérant qu'elle vous plaise quand même
Quant à moi, il m'en reste 3 à faire, et je ne sais pas si je commence par Nasha ou Adélaïde donc on est bien parti
La fiche a mis du temps à arriver suite à plusieurs problèmes techniques que je ne vais pas étaler et je m'en excuse. Elle est moins fournie en refs historiques que la précédente parce qu'Ethan est pas dans les hautes sphères, donc c'est plus un pion qui subit ce qu'il se passe autour de lui qu'un véritable acteur des événements. Sachez juste que, à l'origine, l'histoire n'était pas censé se dérouler comme ça, puisque Ethan était censé buter son frère à son entrée dans l'adolescence, et la fin moins rushée (mais j'ai dépassé une page de fiche, c'est horrible, je déteste faire ça)
Elle est un peu plus longue que celle d'Esteban et je suis moyennement satisfaite du résultat tout autant que de la playlist (oui, c'est au même niveau) en espérant qu'elle vous plaise quand même
Quant à moi, il m'en reste 3 à faire, et je ne sais pas si je commence par Nasha ou Adélaïde donc on est bien parti
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♘ ETHAN HAWKING ♘
♘ IRLANDAIS ♘
♘ 16 ANS ♘
♘ NE EN 1830 ♘
♘ 189 ANS REEL ♘
♘ FERMIER ET MIGRANT ♘
♘ GRANDE FAMINE ♘
♘ ESPION DES AUTRES ♘
♘ GAUCHER ♘
♘ PANSEXUEL ♘
♘ AROMANTIQUE ♘
♘ PYROMANE ♘
♘ ROBBIE KAY ♘
On dit souvent que, en ces temps là, tous les couples attendaient plus que tout au monde leur premier fils. Celui-ci serait gage de descendance, d'héritage, d'enrichissement et de fierté envers les autres familles qui n'en avaient pas encore. Avoir un fils, c'était signe de prospérité et de longévité familiale. Si c'était le cas chez les nobles, ça l'était également dans les familles plus modestes, voire pauvres, à l'instar de la mienne. On oublie néanmoins souvent de mentionner que, quelques soit leur catégories sociales, les époux ne savaient jamais quoi faire du second.
Domnall fut le premier. Pas simplement le premier fils, le premier tout court. L'aîné de la future fratrie des Hawking. Et, pour mes parents, la seule chose qui existait à leurs yeux, une petite boule de vitalité qu'ils contemplaient comme s'ils tenaient entre leurs mains le coeur de l'univers et la raison de l'existence humaine. Il était à leurs yeux l'élu qui pourrait chasser la tyrannie britannique des terres irlandaises. De mon point de vue, Domnall devait juste être un énième gosse potelé bien trop bruyant, mais gageons que je ne peux pas juger parce que je n'étais pas encore né.
Mon frère est resté fils unique pendant deux ans, avant qu'Anna ne voit le jour et survive à l'hiver glacial (entre temps, deux autres enfants été décédé, l'une avant même son baptême, l'autre dès la première neige). Je ne suis venu qu'après, survivant miraculeux de l'hiver (je suis né en plein coeur de décembre, notre ferme cernée par près de deux mètres de neige, plus ceux de poudreuse). Pour autant, mes parents ne sont jamais dit que cette résistance au froid cachait un potentiel certain chez leur nouveau-né : ils avaient déjà Domnall pour ça. Domnall l'élu, le seul pour lequel mes parents s'étaient rebellés à leur manière en lui donnant un prénom gaélique, le seul de toute la fratrie. Après tout, tout le monde ne méritait pas de s'appeler Valeurs du monde.
Si Anna se fichait pas mal de son frère, apprenait à se taire quand il le fallait (tout le temps, en fait), à aider mes parents lorsqu'ils en avaient besoin (tout le temps aussi) et à devenir la bonne petite future femme, je rageais de grandir dans l'ombre de mon aîné de quatre ans. Comme si le désintérêt total que me portait mes parents ne suffisait pas, Domnall se passionnait à me rabaisser chaque seconde. Le pire, c'est que je crois qu'il n'a jamais eu conscience du comportement toxique qu'il avait avec moi, de cette condescendance presque permanente envers son cadet. " Mais si, tu y arriveras un jour, c'est pas compliqué", "Mais non, tu n'es pas un raté, tu manques juste d'expérience et de temps", ce genre de phrase insignifiante que disent les gens en voulant vous soutenir tout en vous rappelant qu'eux ont réussi et qu'il faudrait tout de même que vous vous bougiez le cul. Il excellait, il rayonnait, et mes parents ne voyaient que lui : moi, je restais caché dans son ombre ; plus il réussissait, plus celle-ci s'étendait.
Ce n'est pas que mon frère était spécialement plus doué que moi dans ce qu'il entreprenait - d'autant plus qu'il n'y avait pas grand chose d'exceptionnel à faire aux alentours de la ferme et du village - c'était plutôt que, en tant qu'aîné, il passait toujours en premier. Qu'y a-t-il de si marquant à faire comme la personne juste avant vous, mais avec moins d'habilité parce qu'elle a plus d'expérience ? Strictement rien. Et c'était frustrant. En fait, je vivais dans un état de frustration permanente, nageant dans une colère que j'essayais de maîtriser du mieux que je le pouvais, gardant espoir qu'un jour mes parents m'apercevraient, caché dans l'ombre. Parfois, il m'arrivait de ne pas dormir de la nuit, de réfléchir à comment je pourrais m'y prendre pour qu'ils s’aperçoivent de ma présence. J'avais l'impression d'être juste considéré comme une bouche de plus à nourrir, deux bras de plus pour aider à planter les graines, et c'était tout. Ils me résumaient à ça. C'est à peine s'ils daignaient me parler. Étais-je seulement leur fils ?
Anna a vite compris son futur rôle social, et elle s'est transformée en fantôme. La seule personne qui pouvait un tant soit peu me comprendre faisait tout pour qu'on ne s'aperçoive pas de sa présence où qu'elle soit, tout en se rendant toujours utile. Elle errait dans la maison, et, si vous l'appeliez, elle vous ignorait, prétextant qu'elle devait accomplir une quelconque corvée. Quelque soit l'heure de la journée, elle avait toujours quelque chose à faire, quelque chose de plus important que son petit frère. Le rôle qu'elle endossait volontairement était celui que je subissais quotidiennement sans pouvoir m'en défaire, et elle ne me soutenait en rien. Elle aurait pu faire partie d'une autre famille que cela n'aurait rien changé. Quand elle a eu onze ans et qu'elle s'est mariée, partie vivre ailleurs, c'est à peine si j'avais remarqué la différence. J'aurais pu trouver conseil chez mes deux plus jeunes soeurs - j'étais apparemment condamné à être le second et dernier fils de la famille - mais celles-ci jouaient le même rôle qu'Anna, à la perfection. On peut le dire, mes parents étaient doués pour élever les filles et leur fils. Sans le s.
Un jour, à l'aube de mes onze ans, durant mes réflexions nocturnes habituelles, je me suis demandé si mes parents se rendraient compte de quelque chose si je disparaissais. De ce qu'en disait ma mère à mon frère lorsqu'elle lui racontait des histoires - j'écoutais, caché derrière le mur, parce que mes parents ne m'avaient jamais conviés à ces réunions - l'Irlande où nous vivions était une île, cerclée d'eau salée. Je ne savais pas nager, mais je me disais que, peu importe la taille de l'île, mes parents ne m'y retrouveraient sans doute pas. Et puis, il y avait quelque chose d'assez mystique dans la voix de ma mère lorsqu'elle parlait de l'étendue bleue, et il fallait que je voie à quoi cela pouvait bien correspondre.
Alors, un soir, j'ai pris le morceau de pain rassis qui trônait sur la table, laissé là par mégarde, et je suis parti.
Sans un mot
Sans un regard en arrière
Sans claquer la porte de colère.
Je suis juste sorti de la vie des Hawking.
J'aimerais dire que mes liens avec la famille Hawking s'étaient arrêté là, mais ce serait mentir pour le futur de mon histoire. Je n'avais que onze ans. Déjà que, de nos jours, les gosses de onze ans sont ignorants du monde qui les entourent, bien trop couvés pour comprendre ce qu'il se passe réellement autour d'eux, essayez d'imaginer ce que cela pouvait être pour quelqu'un qui n'avait connue aucune autre éducation que celle de bêcher la terre pour y planter des graines et les récolter cinq mois plus tard. Je ne savais rien et, si je me voyais à l'époque, je me donnerais sans doute une gifle avec un livre - quoique, pas bien utile parce que j'ignorais même ce qu'était une lettre, alors savoir lire...
Toujours est-il que je n'avais jamais mis les pieds en-dehors de notre parcelle. Enfin si, j'étais déjà allé avec mes parents au village, tous les dimanches, pour aller à la messe, mais c'était différent d'y aller par moi-même, en pleine nuit, sans rien y voir. Une nuit d'encre, pas un bruit alentour autre que celui des bêtes sauvages. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'étais terrifié par le début de mon périple (je devais avoir marché deux kilomètres à tout casser), je n'étais juste pas très rassuré par les ombres qui m'entouraient. Plusieurs fois, il m'était arrivé de lancer des regards en arrière à notre chaumière, me questionnant sur mon choix et si je ne ferais pas mieux de rentrer à la maison avant qu'on ne s'aperçoive de mon absence. Chaque pas que je faisais en arrière me ramenait à la même constatation : non, je n'avais pas ma place là-bas. Je ne l'avais jamais eu, à priori. En fait, personne ne m'y avait jamais aimé, lancé un regard attendrissant. Aucun amour de mes parents, aucun de mes soeurs, et une haine fraternelle entre l'élu parental et le rejeton en second, le remplaçant inutile.
De ma logique enfantine simpliste, j'avais tout de même réussi à déduire que si je marchais dans une même direction nuit et jour, je parviendrais à atteindre tôt ou tard cette étendue bleue dont parlait ma mère : n'était-ce pas là la définition d'une île ? J'ai atteint notre village à l'aurore, la plupart des habitants dormant encore, et j'ai poursuivi ma route. Je m'étais dit que j'aurais atteint l'eau avant que la nuit ne tombe encore, mais j'avais tort. J'avais marché toute la journée, et j'étais épuisé comme je ne l'avais jamais été après une journée de travail. J'avais les pieds en feu, chaque pas devenant une torture manquant de me faire chavirer, mon pain, que j'avais tant bien que mal de rationner, était presque achevé, aucune idée de l'endroit où je me trouvais et, surtout, le crépuscule s'achevait et je n'avais nulle part où me réfugier pour la nuit. Si je n'aimais pas la maison, celle-ci avait au moins le mérite de me protéger des créatures sauvages qui rodaient dans les landes. Il fallait que je me trouve un quelconque abri, mais aucun arbre ne paraissait à l'horizon, pas plus qu'une grotte ou un village où une âme charitable m'aurait enfin accueilli sous son toit.
Bien trop épuisé pour juste passer la nuit à me reposer, sens en alerte, et à attendre le jour pour poursuivre ma route, je me suis effondré à même le chemin rocailleux que je suivais depuis mon départ. C'était loin d'être confortable, mais mon corps groggy ne s'en était sans doute même pas aperçu. Je me suis assoupi comme s'assoupit une marmotte sentant venir les premières gelées.
J'espérais être réveillé par les premiers rayons solaires, mais il n'en fut rien : ce qui me réveilla, ce fut les sabots d'un cheval qui menacèrent de briser mes côtes en milliers de morceaux.
- Et le marmot, t'as pas d'autre chose à faire que de traîner là ?
Mon interlocuteur n'était autre que le conducteur de la charrette, remplie à ras bord de pommes de terres, pareilles à celles que nous cultivions dans notre champ. Il semblait avoir atteint un âge canonique pour un paysan irlandais, âge que je n'avais jamais vu ailleurs que chez notre prêtre. Sous son chapeau décrépit, ses cheveux blanchissaient et tombaient un à un, sa barbe récupérant les poils perdus. Ses petits yeux verts me transperçaient de part en part, essayant d'évaluer s'il valait mieux m'écraser ou attendre que mon esprit embrumé se décide à se lever de lui-même. J'avais l'impression que sa vieillesse pourrait l'achever à tout moment.
A cet instant, aucun de nous deux ne se doutait que l'un immolerait l'autre cinq jours plus tard.
-Hé, petiot, pourquoi que t'es tout seul ? T'as pas l'air d'avoir huit ans.
Il semblait qu'il se fut décidé à attendre que je me redressasse pour passer. Je m’exécutais donc, mais il attendait une réponse à sa question, m'observant d'un œil circonspect. A bien y réfléchir, c'était la premier passant qui me témoignait un peu d'intérêt depuis mon départ. Et même si sa remarque me rajeunissant me vexait un peu - il est vrai que j'avais toujours eu tendance à faire plus jeune, mais tout de même, j'avais onze piges - quelque chose me disait que je ne devais pas laisser passer cette occasion. Peut-être que je pourrais monter à l'arrière, et ça me permettrait d'atteindre plus rapidement la mer. Qui plus est, il ne me restait rien à manger donc je n'avais rien à perdre.
- J'ai perdu ma famille, mentis-je, même si, dans le fond, ce n'était pas entièrement faux. Je sais pas où aller, j'ai froid et faim.
Prendre en pitié un vieillard. N'importe qui d'autre m'aurait sans doute laissé sur le bas côté de la route. Je n'étais pas le premier orphelin d'Irlande et je ne saurais sans doute pas le dernier que l'île connaîtrait. La plupart des autres paysans m'auraient sans doute vu comme mes parents me voyaient : une autre bouche à nourrir, un poids plus qu'autre chose. Mais le vieillard sur sa charrette devait sans doute vivre seul depuis un bout de temps parce qu'il n'a pas hésité une seconde à me faire grimper à l'arrière de son convoi quand je lui ai dit que je savais me rendre utile. Sans doute la seconde plus grande erreur qu'il est faite de ce qui lui restait à vivre, et la meilleure des opportunités de ma très longue vie.
Alystair (puisque tel était le nom du vieillard qui m'avait recueilli) n'était pas un très grand bavard, et le voyage se faisait plutôt dans le silence. Il m'apprit tout de même que nous atteindrions la mer six jours plus tard, la route jusqu'à Dungarvan n'étant pas la plus directe : nous devions traverser presque toute l'Irlande pour atteindre la ville. Alystair avait quelques commandes à remplir à gauche et à droite, sans que je comprenne réellement pourquoi il ne pouvait pas faire comme tout le monde en travaillant pour lui-même et en vendant un peu au village pour acheter ce qu'il ne produisait pas. Il faut croire que je n'aurais jamais l'occasion de lui demander plus d'informations sur sa vie privée - notamment parce que ça ne m'intéressait pas.
Inutile de préciser ici qu'Alystair n'a jamais atteint la mer, pas plus que moi d'ailleurs. Je ne l'ai pas vu avant mes seize ans, d'ailleurs, mais c'est un autre histoire. Je ne sais même pas si lui l'avait déjà vu, mais on va supposer que oui, il aurait tout de même manqué quelque chose d'assez exceptionnel pour quelqu'un qui voyageait autant sur une île. A vrai dire, je pense qu'on peut dire qu'Alystair s'est tué tout seul. C'est lui qui m'a armé pour le restant de mes jours, après tout. Avant lui, je n'avais jamais pris conscience d'à quel point les flammes pouvaient être destructrices.
La première nuit que nous avons passés, Alystair a allumé un feu de camp. Auparavant, je n'avais jamais vu de feu en-dehors de chez moi. Enfermées entre les murs de la cheminée, condamnées à dévorer les maigres morceaux de bois qui s'y trouvaient, les flammes n'avaient jamais rien eu d'exceptionnelles. Elles me réchauffaient en hiver et permettaient de cuire les ragoûts de ma mère, et c'était tout. Là, en plein milieu des bois, le brasier qui se dégageaient devant moi était d'une puissance incroyable. Je n'aurais jamais cru que les flammes pouvaient monter aussi haut dans le ciel, ou même qu'elles pouvaient dégager autant de chaleur et de fumée pour un si petit volume de combustibles. Insouciant face à mon jeune âge, Alystair ne s'était pas inquiété de me voir poser des dizaines de questions à propos du feu de camp que je n'ai pas cessé de contempler de toute la nuit, jusqu'à ce qu'il s'éteigne, délaissant derrière lui uniquement des braises brillantes. J'avais essayé d'en attraper une, et je m'étais brûlé : elle était encore brûlante. En soufflant dessus, je pouvais presque rallumer les flammes. J'avais l'impression de découvrir le sens de la vie.
Notre seconde journée de voyage me parut bien longue. Je ne pensais qu'au soir, lorsqu'Alystair allumerait le feu. Je le regarderais alors faire et j'apprendrais chacun de ses gestes, afin de pouvoir à mon tour voir jaillir de mes mains cette puissance infinie. Je trépignais d'impatience, et ma frustration fut sans faille lorsque je découvris que nous logions en ville pour la nuit. Mais je cachai mon dégoût. La nuit suivante serait la bonne. Dès qu'il avait le dos tourné, ou qu'il faisait une pause pour une quelconque envie pressante, je lorgnais les allumettes à friction qu'il laissait, insouciant, sous son banc de conduite. Elles avaient dû lui coûter une fortune, parce que les quelques allumettes que j'avais vu en action appartenaient toujours à des riches commerçants perdus dans notre bourg, et était souvent instables. Celles d'Alystair, en-dehors de l'odeur si particulière qu'elles avaient, brûlaient lentement et sûrement, d'un éclat qui m'attirait terriblement. Plus d'une fois au cours des deux jours qui suivirent mon arrivée dans sa charrette, il m'était arrivé d'en craquer juste pour voir la flamme dévorer le petit morceau de bois. C'était à la fois terrifiant et jouissif de sentir quelque chose d'aussi puissant obéir à son contrôle.
Le troisième soir, donc, j'appris à allumer un feu au côté d'Alystair. Ca n'avait rien d'extrêmement compliqué, cependant sa vieillesse et ses tremblements ne lui facilitaient pas la tâche. Je lui ai innocemment proposé d'allumer les suivants, et il a accepté sans trop hésiter : comme de nombreuses choses au cours des jours précédents, il était plus content d'avoir trouvé un assistant au milieu de sa route - littéralement. Alors qu'il s'était endormi, le feu encore en vie, j'avais voulu tester sa puissance sur d'autres êtres vivants. J'avais plongé une branche d'arbre dans les flammes, qui s'était à son tour embrasée. A la recherche d'un quelconque signe de vie entre les arbres où nous avions élu domicile pour la nuit, j'avais fini par tomber sur un terrier. Un sourire était apparu sur mon visage : ça promettait d'être amusant. Enflammant une seconde branche, je m'étais approché silencieusement du trou dans la terre, où j'avais déposé la première branche. Quelques mètres plus loin se trouvait un second trou, et il me restait plus qu'à attendre que la bête terrifiée en sorte, ce qui arriva une demie-minute plus tard. Le lapin gris qui se trouvait là tremblait de toute part et ce fut avec une tristesse que je regardai l'animal s'éteindre, incapable de déterminer s'il était mort d'une attaque cardiaque, asphyxié par la fumée dans son terrier ou bien à cause du bâton enflammé que j'avais enfoncé dans son pelage. Il me faudrait une bestiole plus grosse, les lapins étaient trop faibles.
J'ai enfin pu réaliser l'expérience voulue deux nuits plus tard. Je crois que, d'une certaine manière, le vieil Alystair s'était presque pris d'affection pour moi. J'avais beau ne pas beaucoup lui parler de moi, ma manie habituelle de toujours l'aider quelque soit les tâches à accomplir l'avait soulevé d'un poids énorme et il me percevait comme une source de bonté rare dans un monde aussi égoïste. A vrai dire, je n'avais pas spécialement quelque chose contre lui, mais les renards étaient trop difficiles à trouver dans notre coin et je me lassais de parcourir les landes et les bois la nuit en quête d'une proie. Et, d'un autre côté, je l'entendais tousser nuit et jour ; il agonisait lentement, mais sûrement, bien trop vieux pour parcourir ces terres : je l'aiderais en l'achevant d'avance. Pour ce qui était de la douleur ressentie, il ne pourrait s'en vouloir qu'à lui même de m'avoir donné aussi facilement sa confiance, je suppose.
Toujours était-il que les étoiles brillaient, la fumée de notre feu de camp s'estompait et mon regard faisait des allers-retours entre ce qui restait du brasier et la silhouette endormie de l'autre côté. Entre deux crachages de poumons, Alystair ronflait comme une bébé. J'avais déchiré un morceau du bas de mes guenilles, que j'avais enroulé au bout d'un épais morceau de bois. A peine avait-il effleuré une braise qu'il s'était aussitôt enflammé. Au vu du tissu que portait mon compagnon de voyage, semblable et sans doute aussi inflammable que le mien, ça ne devrait pas être trop difficile. Mais, au préalable, il fallait que je récupère les précieuses allumettes. En-dehors de ses excursions furtives, Alystair ne les quittait jamais, et elles me seraient bien trop utiles pour que je les laisse sur son corps brûlant.
J'aurais du m'attendre à ce que le vieux ne dorme que d'un oeil pour elles. A peine avait-il senti ma main se glisser dans sa poche gauche qu'il s'était redressé, dévoilant dans sa main droite un couteau effilé. Aucun de nous deux ne disaient mot, mais toutes nos émotions passaient dans nos regards. Alystair pensait que je le trahissais en m'enfuyant avec un de ses biens les plus précieux et moi je me surprenais à découvrir de la vivacité chez le cinquantenaire. Aucun de nous deux ne s'attendaient à ce que cette situation arrive, et nous nous retrouvions là, en chien de faïence, attendant de savoir qui dégainerait en premier.
Je n'avais aucune arme sur moi, la logique aurait donc voulu qu'il se jette sur moi avant que je ne puisse m'en dégoter une, mais il semblait désemparé. J'ignorais et j'ignore toujours si c'était parce qu'il était en train de se battre contre quelqu'un qui était au moins cinq fois plus jeune que lui ou s'il avait un honneur et ne pouvait se résoudre à attaquer un enfant désarmé. Toujours est-il qu'il aurait dû se décider plus rapidement. J'ai attrapé un des morceaux de bois qui se trouvait dans le feu, et je lui ai lancé au visage, du côté que les flammes avaient brûlé, le rendant aussi chaud que pointu. Alystair a lâché un râle de rage quand le tison lui a transpercé la joue et en a lâché son arme pour le retirer. Erreur fatale, car je lui en ai rapidement débarrassé. Le vieillard se roulait en boule par terre à cause de la douleur, ses yeux me jetant des regards assassins. C'était plus amusant de voir la plaie béante sur son visage : à cause de la chaleur, le sang qui aurait dû s'en échapper avait déjà coagulé. On ne voyait qu'un trou noir de suie, cerclé du rose caractéristique de la chair mise à vif. Alystair hurlait à la mort, et je remerciai intérieurement qu'il n'y ait personne à des lieues à la ronde. Le vieillard se roulait par terre, à la recherche de son arme dérobée pour contre-attaquer, et je réfléchissais à la meilleure manière de l'achever. Lorsqu'il se redressa de manière trop menaçante à mon goût, je feintai un coup vers l'avant, qui lui transperça les côtes et le ramena au sol.
Je n'avais qu'à opter pour la même technique que celle du lapin de l'avant-veille. Non sans une curiosité à peine dissimulée, j'ai replongé le tison suintant dans les flammes. A cause du mélange de sang et de chair qui se trouvait dessus, le bois ne prenait pas, alors je m'étais résolu à déchirer un nouveau morceau de vêtement. La flamme ne tarda pas à faire son apparition et j'entendis la plainte d'Alystair commencer à se lever, geignant, priant pour que j'épargne sa vie. C'était jouissif de voir à quel point une si petite étincelle rouge pouvait amener à une de terreur dans le regard d'autrui : à cet instant précis, Alystair était terrifié et aurait été prêt à faire n'importe quoi pour que je le garde de la mort. L'emprise que j'avais sur lui était totale. Je n'avais jamais rien connu d'aussi réjouissant de toute ma vie : pour une fois, j'étais au centre de l'attention, pour une fois on me regardait et, même s'il n'y avait plus aucune empathie dans le regard d'Alystair (plutôt proche du vide d'ailleurs, car la plaie s'agrandissait et menaçait de lui manger l’œil droit), il y planait du respect. C'était tout ce qui me fallait.
- Désolé, fis-je, plus pour la forme qu'autre chose, parce que je ne l'étais absolument pas, mais je te remercie, tu m'a permis d'y voir plus clair, j'ai de nouveaux plans. Au revoir, Alystair. C'était un bien sympathique voyage.
J'ai planté le tison enflammé à l'endroit où j'avais ouvert Alystair. Il aurait dû avoir la force suffisante pour le retirer et se traîner jusqu'à son cheval et tenter d'atteindre le village le plus proche, mais il n'en a rien fait. Je crois qu'il avait accepté son sort. Et je suis resté à le regarder agoniser, son corps s'enflammant peu à peu. C'était plaisant.
Ma main ne quittait jamais la boîte d'allumette de ma poche. Elles avaient été le bien le plus précieux d'Alystair, elles étaient désormais le mien. Au fond de moi, j'avais conscience que chacune d'entre elles jouerait un rôle essentiel au cours de ma vie. Chacune d'elle était inestimable à sa manière, et j'avais hâte de savoir à quels résultats elles amèneraient. Tandis que je cheminais sur le chemin du retour, j'y allais de mes petites hypothèses.
J'aurais sans doute du ressentir une pointe de remords d'avoir ôté la vie d'un voyageur qui ne me souhaitait à l'origine aucun mal. Après tout, c'est ce que ne cessait de répéter le prêtre de notre paroisse : le meurtre était le pire de tous les pêchés, il s'insinuait dans votre chair et brûlait chaque parcelle de votre âme, qui avait été tentée par le diable et devrait s'en repentir éternellement dans les flammes de l'Enfer. Tout autant de sermons censés nous faire culpabiliser le fait qu'un jour nous ayons pu envisager l'idée et bien pire au cas où nous passerions à l'action. Le diable m'avait sans doute fortement tenté car je n'avais qu'une seule envie, c'était de recommencer. Mais mes allumettes étaient rares, il fallait que je les économise et que je ne saute pas sur la première occasion de flamber des gens, peu importe à quel point cela pouvait être amusant.
Maintenant que j'y pense, je ne me reconnais absolument pas dans le Ethan qui a voulu rentrer chez lui ; même, j'ai honte de cette idée. Mais l'idée de pouvoir enfin être reconnu, admiré et aimé était trop forte pour moi. Désormais armé, je me savais capable de pouvoir parvenir à mes fins, et il fallait que je le fasse, que je puisse ressentir le même sentiment de plénitude que mon frère chaque fois que ses parents le félicitaient, fier de ce qu'il avait accompli. Il ne semblait pas y avoir plus grande satisfaction que de se sentir exister dans les yeux de ses géniteurs et, au vu de celle que j'avais ressenti en observant les flammes dévorer Alystair, le sentiment devait être immense. Si j'avais eu un minimum de jugeote, j'aurais su que j'en avais pas besoin et que je pouvais faire de bien plus grande chose, mais je n'avais qu'onze ans, soyons réaliste. Je cherchais autant à être aimé qu'à me venger de mon frère.
La paroisse entière était rassemblée sur la place du village à mon retour. Non pas pour se réjouir, mais pour témoigner de leur colère. Après huit jours de disparition, il avait été décidé que soit j'avais été tué par des loups, soit des britanniques m'avait enlevé et buté pour se passer les nerfs. Pour l'ensemble des villageois, soumis depuis leur naissance au despotisme de nos voisins insulaires, la seconde option était la seule envisageable : rien de mieux que des arguments supplémentaires pour charger la rancune portée à la couronne. De fait, même s'ils se réjouissaient de me voir en vie, ils étaient mitigés dans leur allégresse. Et c'était encore plus flagrant chez mes parents. Après tout, mon existence même, en-dehors de ma bouche à nourrir et de mes bras utiles, signifiait également que la parcelle de terre Hawking serait scindée en deux à leur mot, entre moi et Domnall, et qu'il faudrait encore plus manger de patates. Ils ne souhaitaient sans doute absolument pas ça pour leur fils. Sans le s.
Persuader mon frère que j'étais désormais le maître fut bien plus facile que je ne l'aurais cru. A peine avais-je craqué l'allumette qu'il s'était recroquevillé dans un coin, terrorisé. C'était amusant de voir son aîné de presque cinq ans, un jeune homme ayant presque achevé sa puberté - alors que je ne l'avais moi-même pas encore commencé - trembler entre deux planches de bois, suppliant pour que j'éteigne la flamme qui s'éteindrait de toute manière toute seule quelques secondes plus tard. Il paraîtrait qu'il s'était brûlé lorsqu'il avait trois ans en voulant toucher la crémaillère et que l'événement l'avait traumatisé. Incroyable de se dire à quel point nous étions opposés : lorsque j'avais craqué ma première allumette, dans le dos d'Alystair parti pisser, j'avais adoré ressentir la brûlure sur ma peau. Quoiqu'il en fut, j'avais désormais une emprise totale sur mon frère, que le simple bruit de la boîte d'allumettes remettait à sa place, dissimulé dans un coin. Je pouvais enfin à mon tour être le premier à réaliser les "exploits" de mon aîné, et enfin sortir de son ombre.
La vie poursuivait lentement son cours. Je m'étais fait une raison en me disant qu'il faudrait sans doute un certain moment avant que mes parents ne s'aperçoivent que leur fils chéri Domnall n'était plus que l'ombre de lui-même, que l'enfant qui faisait autrefois leur fierté était désormais aussi craintif qu'un lapin sortant de son terrier. Tous mes efforts passaient dans mon envie de prouver ma valeur à mes parents, en travaillant ardemment dans les champs, en les aidant au quotidien, en réalisant une quelconque oeuvre de charité à la paroisse,...Rien ne semblait prendre gloire à leurs yeux. Même avec le comportement d'un chien apeuré envers son cadet, Domnall avait toujours plus de valeur que moi. Je ne baissai pas les bras pour autant, parce que j'avais espoir qu'il daigne enfin m'apercevoir.
La vérité, je me la cachai à moi-même. Aucune de ses actions ne satisfaisait mes parents (après tout, en venant au monde, je volai la moitié des biens de leur fils aîné), mais aucune n'avait d'importance à mes yeux non plus. J'avais conscience que, tout ce que je faisais, c'était dans l'espoir naïf de plaire à mes géniteurs et que cette personne que je cherchais à devenir ne me correspondait pas, n'était même pas un idéal, juste une personnalité construite par moi-même dans le but d'obtenir quelque chose que je ne pourrais jamais avoir. Aujourd'hui, je comprends enfin mon comportement, mais c'est toujours difficile d'admettre à quel point mes espérances enfantines pouvaient me rendre idiot et aveugle.
Plusieurs fois, pour calmer mes nerfs et ma frustration, je sortais en pleine nuit de la maison et j'allais tuer des taupes et autres bestioles dans le jardin. Ca me détendait et me permettait de penser à autre chose. Mes cris de colère s'exprimaient par leurs cris d'agonie. Quand je ne trouvais pas d'animaux à me mettre sous la dent, je faisais juste des petits feux, ou je frappais sur des troncs d'arbres avec un bâton. Le bâton se brisait rapidement sous le choc, cependant les trente secondes me suffisaient. L'espace d'une journée...
Parce que, ce que je désirais le plus, c'était d'immoler d'autres gens. Les taupes, c'était amusant cinq minutes, mais je n'étais jamais parvenu à ressentir la même chose qu'avec le meurtre d'Alystair depuis deux ans. Néanmoins, peu importe mon envie d'aller faire un tour au village, je me devais de me retenir. Ca, c'était la partie qui voulait toujours plaire à mes parents qui parlaient. Quelque chose me disait qu'ils seraient peu enclin à apprécier leur fils s'ils découvraient qu'ils foutaient le feu à leurs voisins, peu importe l'estime qu'ils avaient pour eux. Sauf que j'ai fini par céder, un soir, au milieu de l'hiver. Je voulais pas blesser quelqu'un, juste brûler quelque chose, alors j'ai flambé une maison. Et, quand la paroisse a mis ça sur le coup des Anglais le lendemain, j'ai compris que rien ne pouvait m'arrêter.
J'ai continué à mettre le feu à tout ce dont j'avais envie la nuit, en cachette. Enfant bien sage le jour, bien qu'inexistant aux yeux paternels, pyromane enjoué le soleil envolé. Je dormais peu, mais ma situation me convenait. J'évacuai le frustration en incendiant des maisons, avec parfois leurs habitants à l'intérieur. J'aurais du deviner que la situation ne pouvait pas continuer ainsi, aussi bien pour moi que pour la paroisse. Car tout ça, que ce soit ma vie de jour ou de nuit, tout ça n'allait pas et finirait par imploser.
Début 1846, je suis passé à l'acte.
Cela faisait déjà un an que nous crevions tous de faim. Enfin non, on avait toujours crevé de faim, on s'imaginait juste que deux pommes de terres écrasées pouvaient nous faire la semaine. La plupart des habitants de la paroisse étaient morts de faim, d'autres s'étaient faits tués après avoir tenté de lancer une mini-révolte contre des les soldats britanniques, chose débile parce que 1) : ils étaient entraînés pour nous vaincre ; 2) : ils avaient des armes, pas nous. Certains d'entre eux avaient commencés à envisager de rejoindre la côte, comme beaucoup d'autres, dans l'espoir d'une meilleure vie par delà la mer qui cercle l'Irlande. Tous ces faits m'amenaient à m'ennuyer et à être plus insatisfait que jamais de ma vie. Mon ventre criait famine chaque seconde qui passait et je ne pouvais même pas envisager d'aller me passer les nerfs sur un quelconque malchanceux parce que tout le monde était parti.
Mon frère était plus que jamais au centre de l'attention familiale. Marié au printemps dernier avec beaucoup de joie pour mes parents et une haine non feinte de ma part - non pas que je jalouse son bonheur conjugal, très peu pour moi ces choses-là, mais l'union matrimoniale le ramenait à la lumière - il avait eu durant l'hiver une fille, Tuilelaith, qui pour le moment survivait mystérieusement aux neiges, résistante face au froid et face à la faim. J'en avais marre de me morfondre derrière le carreau de notre ferme, à regarder les flocons tomber et à entendre le bambin brailler au travers des planches. Plus que de mon frère et son nouveau-né, j'en avais également marre de la maison en elle-même. A vrai dire, je ne pensais qu'à me barrer d'ici, non pas sans leur avoir fait comprendre que mon départ n'était pas qu'un simple élément perturbateur dans leur vie.
Et je comptais bien commencer par Tuilelaith qui braillait bien trop fort pour mes douces oreilles. Comment n'importe qui de sain pouvait supporter de vivre sous le même toit qu'une chose pareille ? Qui plus est, en sourire ? Il ne semblait n'avoir rien de plus beau pour mes parents que leur petite fille gesticulant dans son berceau en bois. Et rien ne prend feu mieux que le bois, n'est-ce pas ? Et un accident est si vite arrivé quand on s'éclaire à la chandelle...
J'avais déjà entendu de nombreuses fois Tuilelaith crier, parce qu'elle avait faim, besoin d'attention ou une quelconque raison qui me donnait juste envie de courir loin me cacher de tout, mais je n'aurais imaginé que sa mère puisse émettre plus de décibels lorsqu'elle découvrirait le berceau en flammes, appelant et priant Dieu pour qu'elle aille au paradis, en larmes sur le sol, bientôt rejointe par Domnall. Moi, je jubilais dans leur dos. Néanmoins, j'avais oublié un détail : l'odeur caractéristique des allumettes d'Alystair, reconnaissable entre mille et à des lieues de celle de la cire d'une bougie. Passé le choc de l'information, mon frère à très rapidement repris ses moyens en combinant les indices. Moi qui avait cru pouvoir jouir d'un moment de paix avant de faire flamber la maison enfin silencieuse, j'ai dû faire face à la rage infinie de mon frère qui venait de voir sa paternité parti en flammes.
En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, il m'avait propulsé en bas des escaliers de la maison, presque assommé sous le choc. Des étoiles papillonnants encore dans mes yeux, j'avais vu la silhouette de mon frère se jeter sur mon corps étourdi, le regard brûlant d'une frénésie meurtrière - ma foi compréhensible, bien qu'aberrante selon moi. Ses deux mains s'étaient plaquées sur mon cou, et il serrait, sûr de ce que sa colère lui dictait de le faire. Je sentais l'air commencer à me manquer, mes poumons aussi bien oppressés que ma trachée. Je savais que j'aurais moins de force que mon frère et que je pourrais pas retirer ses mains de mon cou, peu importe la volonté que j'y mettrais - et puis, face à une telle fureur, difficile de rivaliser - alors il ne me restait qu'une seule option, arrêter de rejeter mon souhait le plus cher depuis que j'étais venu au monde : être le seul fils Hawking.
Ma main parvint, à tâtons, à atteindre ma poche droite. Avec insistance, et difficulté, notamment parce que je n'avais qu'une main et que j'étais incapable de voir ce que je faisais, je frottais l'allumette contre la surface rugueuse du plancher, priant pour qu'elle s'enflamme sans briser. J'avais l'impression que je n'y parviendrais jamais, de frotter dans le vide. Mon frère ne relâchai pas la pression, c'était limite s'il ne l'accentuait pas et que je ne sentais pas mes os sur le point de se briser, la vision floue non plus à cause du choc de la chute mais parce que mes nerfs optiques allaient imploser. Enfin, comme un air de délivrance, j'entendis le bruit caractéristique de l'embout qui s'enflamme, prêt à pousser un soupir si j'avais pu avoir de l'air dans les poumons. Quelques secondes plus tard, mon frère se roulait au sol, hurlant à la mort, un oeil explosé par la flamme et l'allumette qui s'y étaient trouvées quelques millièmes de secondes plus tôt. Toussant, j'avais repris mes esprits le plus vite possible, la gorge douloureuse et ensanglantée : certains vaisseaux avaient explosés.
Mon frère borgne dans un coin finit par se relever, tout comme moi, armé dans une main de ma prochaine allumette et dans l'autre du grattoir. Contrairement à Alystair, il ne se fit pas prier pour prendre un couteau qui traînait sur la table. On se regardait en chien de faïence lorsque Mary, la femme de Domnall, était descendue, en larmes, tenant ce qu'il restait de sa fille dans les bras. Ces quelques secondes suffirent à distraire mon frère et à lui rappeler pourquoi il venait de manquer de me tuer. Secondes qui suffirent à ce que j'enflamme mon allumette et à ce que je la lance sur le plafond de la pièce principale de notre maison, fait de chaume. Le temps qu'ils prennent - nos parents nous avaient finalement rejoint - conscience que je venais d'incendier notre propre foyer (et peut-être même certain de prendre conscience que j'avais probablement allumé la plupart des autres dans la région), j'avais désarmé mon frère borgne de son couteau avec une louche en bois bien placé sur son poignet et récupéré son arme, avant de le rendre complètement aveugle. Mary continuait de s'égosiller entre deux sanglots et le son me devenait insupportable. En un instant, elle s'effondra, gorge tranchée, incapable d'émettre un quelconque futur son.
A ces cris suivirent ceux de mes parents face à leur famille parfaite détruite dans le sang et bientôt dans les flammes, la maison commençant à tomber en ruine. Alors qu'ils tentaient de soulever leur fils qui criait lui aussi au désespoir, ils me lançaient des regards d'incompréhension totale, cherchant une explication raisonnable à ce qui avait bien pu se passer en leur absence. Je n'avais pas à me justifier auprès d'eux. Ni auprès de personne. J'aurais dû le savoir.
- Ne faites pas des enfants si c'est pour les abandonner. Et, si vous le faites, ne leur donnez pas de quoi se venger.
Et puis j'étais sorti de la maison sans un regard en arrière, sans vérifier si ma famille y mourrait ou non. Je n'en avais plus rien à faire et j'en ai toujours rien à faire. Ce n'était pas ma famille et ça ne l'avait jamais été. Je n'en avais pas et je ne comptais pas en avoir. Pour la première fois de ma vie je me sentais enfin libre. Délivré d'un poids porté durant seize ans, seul dans les terres enneigées d'une Irlande affamée.
J'étais loin d'être le seul Irlandais à vouloir quitter notre terre. Sur le chemin, j'ai croisé de nombreuses familles qui migraient vers le sud ou vers Dublin, espérant y trouver un navire et partir pour le nouveau monde. Moi, je suivais leur route sans vraiment savoir si c'était ce que je voulais. Plus rien ne me retenait ici, mais, en même temps, je ne cherchais pas à être retenu quelque part. J'étais libre d'aller où je voulais, et peut-être que ma liberté me menait de l'autre côté de l'Atlantique. Après tout, j'avais désormais tout le loisir de faire le tour du monde. De ce que disait les voyageurs, partir de Dublin s'avérait être de plus en plus difficile à cause des Anglais qui souhaitaient tout sauf que leurs "sujets" quittent leurs terres, peu importe s'ils fussent la source de notre famine (qui plus est, des rumeurs circulaient au sujet de la reine Victoria qui aurait pris pour décision de bloquer aussi bien les navires partants que ceux arrivants, chargés de denrées) alors je me décidai à changer de cap, plein sud.
Je savais l'île peuplée, voire même surpeuplée, mais je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse y avoir autant de monde rassemblé au sein d'un si petit espace. Comme de très nombreux migrants, l'accès à Cork me fut refusé, à la famine ne devant pas s'ajouter de potentielles épidémies. A la nuit tombée, nous étions laissés seuls en-dehors des murs, plusieurs centaines d'habitants affamés et inaptes à survivre en pleine nature. Beaucoup étaient terrifiés, d'autres pleuraient, mais la grande majorité gardait espoir de pouvoir embarquer prochainement à destination des Etats-Unis ou du Canada. Quant à moi, à tous les voir rassembler là, dans le froid d'hiver, le ventre creux, je n'avais absolument aucune envie d'attendre bien sagement qu'on daigne nous ouvrir la porte.
La lune était haut dans le ciel nocturne lorsque je m'étais décidé à quitter le camp de fortune qu'on nous avait installé, principalement composé de toiles décrépies tendues à même le sol (et c'était tout). La plupart grelottait ou se réchauffait vaguement auprès d'un feu, mais personne ne faisait attention à moi : il était certain que tous ne passerait pas la nuit. Si personne ne prenait garde au gosse de seize ans qui sortait du camp, ce ne serait sans doute pas le cas des sentinelles britanniques postées autour de la ville. Fort heureusement, il m'avait semblé remarqué un passage le matin même où je pourrais me glisser sans problème et sans me salir (parce que les "égouts", très peu pour moi).
Dissimulé derrière un arbre, j'observai au clair de lune les alentours, patientant jusqu'à ce que les deux soldats qui se trouvaient à dix mètres de moi regardent dans des directions opposées, révélant un immense angle mort entre deux maisons bordant Cork. Je suis rapide : je savais que je n'aurais aucun problème à m'y frayer un chemin l'espace de quelques secondes où ils distingueraient à peine mon ombre. Au bout de deux minutes d'attente, la voie se créé et je m'élançai, filant aussi silencieusement que le vent pour me cacher dans la pénombre avant qu'ils ne puissent me voir.
-Hé, toi, t'as cru que je te verrais pas ?
Je me figeai, n'osant pas lancer un regard en arrière. Après tout, peut-être qu'il ne s'adressait pas à moi, d'autres gosses pouvaient bien chercher à pénétrer illégalement dans l'enceinte de la ville, non ? Mon instinct me guide néanmoins de m'emparer au plus vite de mes allumettes pour ne pas me retrouver désarmé...Un violent coup vint heurter mon poignet et je laissai tomber la boîte, que le soldat ne manqua pas d'envoyer valser plus loin sans se poser plus de question.
- Tu veux jouer au plus malin avec moi, le gosse ? Je pourrais te tordre le bras en moins de deux secondes, brindille. poursuit la voix masculine, bizarrement absente de tout accent britannique ou irlandais.
La suite fait sans doute parti des moments les plus improbables et décisifs que j'ai eu à vivre de toute ma vie. Persuadé que j'allais mourir sous les coups d'un soldat peu scrupuleux au milieu d'une ruelle immonde de Cork, j'étais prêt à tout pour survivre, et, vu que j'étais désarmé, il fallait que je frappe vite, avant qu'il ne puisse tirer une quelconque balle ou me donner un coup de bâton bien placé et m'assommer. Lentement, je fis mine de me décoller du mur contre lequel j'étais plaqué, avant de prendre mon élan pour bondir derrière lui et récupérer mon bien - et surtout, lui cramer la gueule. D'un simple geste, bien plus rapide et agile que moi, il me bloque la route d'un bras en plein ventre, me coupant la respiration et me renvoyant deux mètres plus loin dans le caniveau. Le temps que je me remette debout, je serai sans doute déjà mort. Mais, bizarrement, rien ne vient.
- Dis, c'est quoi ton nom ? fit le soldat, dont la voix bourrue s'était radoucie.
Je haussai un sourcil surpris, mais nettement moins étonné que le visage qui me faisait face. Sous son uniforme ample, légèrement passé de mode et étrangement porté, un peu gauchement, on pouvait deviner le corps d'une femme. Certes extrêmement fine et facilement androgyne, mais j'avais pris l'habitude discerner ce que d'autre ne voyait pas. Elle me regardait comme si elle s'attendait à me voir mais qu'elle avait abandonné l'idée que je puisse un jour venir. Au vu du peu de gens que je connaissais en-dehors de notre village, ce n'était pas rassurant, parce que cela signifiait qu'elle avait un rapport avec Alystair, or je me voyais mal lui révéler que j'étais la personne qui avait tué par curiosité son mari/frère/père ou tout autre chose.
Au, et puis, je n'avais pas à m'en faire, ce n'était qu'une femme, je n'aurais sans doute aucun problème à la vaincre.
- Ecoute, fit-elle en se rapprochant de moi, sa véritable voix de retour, certes douce mais très menaçante, je te laisse le choix. Soit tu me réponds dans les cinq secondes et, si tu es bien celui que je pense, je t'offrirais l'opportunité de ta vie, soit j'attends plus longtemps, je te casse un membre, tu me dis qui tu es, je te fais la proposition et tu regretteras toute ta vie parce que personne ne prendra un matelot avec un bras en moins. Alors ?
- Et si je ne suis pas celui que vous pensez que je suis ?
- Je te renvois de là où tu viens. A la poussière. expliqua-t-elle en plaçant une arme à feu entre mes deux yeux.
Proposition fort alléchante. J'aurais aimé faire preuve de sarcasme comme à mon habitude, parce que me livrer ainsi ne me ressemblait absolument pas, mais je dois avouer que, dans la situation actuelle, ça aurait été lui tendre une perche pour qu'elle appuie sur la détente.
- Ethan Hawking.
- Parfait, Ethan, tu as le choix. Demain, deux navires quittent le port, l'un en partance pour les Amériques, l'autre pour une destination bien plus intéressante, mais potentiellement mortelle. A toi de voir laquelle tu préfères, mais, une fois embarqué, il n'y aura plus de retour arrière.
Elle fit quelque pas en arrière, ramassa mes allumettes avec un sourire avant de me tendre le paquet.
- Tu en auras besoin, crois-moi, me prévint-elle en me tendant une recharge. Une fois en mer, arrange-toi pour ne jamais arriver en destination.
Et elle me laissa au milieu de la ruelle, encore humide de l'eau du caniveau, pantois.
Je ne savais même pas que des femmes pouvaient être dans l'armée britannique.
Cork s'éveillait bien avant l'aurore. Il faisait encore nuit quand la ville commença à s'agiter autour de moi et, plus je m'approchai des docks, plus le brouhaha était violent. Les marins allaient et venaient, les bras chargés ou non, d'autres criaient des ordres au travers des quais, comme si quiconque pouvait les entendre par dessus le capharnaüm ambiant. En-dehors du bruit qui m'insupportait et me donnait encore plus envie d'embarquer au plus vite pour voir enfin cette fameuse mer, c'était l'odeur qui m'assaillait les narines, pestilentielle. Pas étonnant qu'ils craignent une épidémie avec ce relent permanent qui brûlait mes sens olfactifs.
Je n'avais pas dormi de toute la nuit pour réfléchir à ma rencontre impromptue de la veille. Je ne voyais même pas en quoi j'étais censé hésiter entre les deux propositions, sachant que j'allais à l'origine aux Etats-Unis sans grande conviction. Et puis, si l'autre navire partait pour un voyage plus passionnant et mortel, je pourrais potentiellement jouer un peu avec le feu et des gens : ça me manquait depuis dix jours. Néanmoins, quelque chose me disait que je devrais attendre avant de craquer une de mes précieuses allumettes : contrairement à la plupart des bateaux actuels, le nôtre semblait être encore fait entièrement de bois. Un train de retard qui concordait avec la femme que j'avais rencontré la veille. Je me demandais d'ailleurs si elle se trouverait à bord, j'avais tout de même bien envie de prendre ma revanche pour l’humiliation subie...
- Signez-là. meugla le quartier-maître de l'autre côté de sa chaise ; je m'exécutai. Tu serviras d'assistant au maître-coq, dépêche-toi de monter, on embarque dans une demi-heure !
Le navire était bien moins rempli que ces voisins sur le port, notamment parce qu'il était de taille bien plus modeste (compréhensible puisqu'il marchait encore au vent, en 1846, on aura tout vu). Le maître-coq devait approcher la quarantaine et ressemblait à tout sauf à un cuisiner sur un bateau, maigre comme un clou, un bouc absolument pas à la mode sur son visage, deux petits yeux bleus perçants qui semblait lire en vous comme dans un livre ouvert. Je faisais mon possible pour m'éviter mais il passait son temps à me surveiller, comme le reste de l'équipage. A se demander si c'était pas lui le véritable capitaine du navire !
Cela devait faire bientôt deux semaines que nous naviguions plein sud lorsqu'il daigna pour la première fois m'adresser la parole, quelques mots qui lancèrent la fin de ma vie et le début de ma nouvelle.
- Tu sais, moi non plus j'ai pas spécialement envie d'arriver à destination. Faudrait que quelqu'un trouve une solution pour que ça n'arrive jamais.
Le regard qu'il avait lancé à ma boîte d'allumettes était à peine appuyé. Bonjour le sous-entendu.
Le problème était bien là. Foutre le feu, je n'avais aucun problème avec. Mais je craignais l'eau. Si mon frère craignait le feu et moi je l'admirais, peut-être que l'eau était ma faiblesse : je n'avais jamais appris à nager, après tout. Je savais que j'aurais pu envoyer le bateau par le fond depuis longtemps, mais j'avais trop peur de me noyer. Ca m'aurait tout de même étonné que la grande aventure qu'on m'avait promise se finisse dans ma mort. Elle avait dit potentiellement mortel, il devait donc bien y avoir une solution.
Les bateaux de sauvetage.
L'ensemble du navire pouvait bien crever, tant que je gardais une relative position de sécurité au milieu des mers, je n'en avais rien à faire. Il fallait juste que je parvienne à faire flamber la coque et à m'échapper sans que le maître-coq ne s'aperçoive de rien : c'était le seul que je craignais réellement à bord, car, même si elles se voulaient conseillères, ces paroles signifiaient qu'il savait exactement ce que j'avais l'intention de faire. Et sa manie de surveiller tout le monde à bord ne me rassurait absolument pas sur ses intentions. Alors j'ai fait en sorte de le soûler à mort.
Ca n'avait rien de bien sorcier, il buvait presque tout le temps et le rafiot débordait de bouteilles d'alcools forts qui n'attendaient que qu'il les boive. Torché et ivre mort, il était hors d'état de nuire au moins pour le restant de la nuit, et ce fut presque aussi facile d'allumer les flammes avec les bouteilles que j'avais monté et qu'il n'avait pas eu le courage de descendre. Deux allumettes craquées et le navire partait en flammes, lentement mais sûrement. C'était toujours pareil avec le feu : insignifiant à a sa source, avant de devenir indomptable et incontrôlable dès qu'il avait trouvé de quoi se nourrir. Et, d'ici là, je serais déjà loin.
C'était très étrange d'observer l'incendie du navire. Auparavant, j'avais toujours enflammé quelque chose par curiosité, pour me passer les nerfs ou par envie de destruction. C'était la première fois que je brûlais quelque chose avec un but final, et c'était d'autant plus improbable que je n'avais aucune idée de ce qui allait se passer par la suite. J'avais suivi les directives d'une inconnue qui avait menacé de me tuer à la lettre, dans l'espoir de...de je ne sais pas vraiment quoi, à vrai dire. Qu'est-ce qui pouvait valoir le coup à ce point mais être en même temps si difficile à atteindre ? Je ne connaissais pas la carte du monde, mais l'être humain devait probablement connaître la surface entière du globe à cette heure, et on aurait su si quelque chose d'incroyable se cachait au milieu de l'Atlantique.
Ma barque heurta une bande de sable, manquant de me faire chavirer, bien trop concentré sur les flammes et les cris qui en parvenaient parfois. Une île se trouvait là, immense à priori, mais ce n'était pas là le plus surprenant. Le maître-coq attendait tranquillement sur la plage, complètement sobre et le regard contemplatif face à la catastrophe qui avait lieu deux cent mètres plus loin - je serais bientôt rejoint par ceux qui avaient sauté et nagé jusqu'ici. Pis que sa soudaine lucidité, il était entièrement sec. Même en ayant pris une barque, les embruns avaient mouillés mes vêtements, il n'y avait aucune explication à ce phénomène.
- Ne te pose pas encore trop de question, Ethan, me coupa-t-il avant que je n'ai pu le questionner à ce sujet. Tu en auras bien d'autres par la suite, crois-moi. Mais avant que j'y réponde, toi et tous tes camarades naufragés allaient participer à un jeu qui te plaira fortement, Joker.
Et puis, sur ces mots, il était parti.
Dix jours plus tard, j'étais devenu le plus jeune des Autres que l'Île ait connu.
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition Ethan
D'après Domnall, mon frère aîné, j'aurais toujours été un peu timbré. Personnellement, je n'y crois pas. Les gens me collent l'étiquette de fou sur le front pour se rassurer sur leur situation et leur monde, par peur de se remettre en question et de prendre conscience de qui ils sont. J'ai pleinement mesure de ce que j'entreprends, contrairement à ce que l'on peut penser, et toutes mes actions sont réfléchies et mesurées. Ce n'est pas que je dépasse les limites : je n'ai juste pas les même que vous. La plupart des êtres humains aiment à s'enfermer eux-mêmes entre des barreaux, par peur du regard des autres si jamais ils se pavanaient en-dehors des cages, devant ceux qui restent enfermés, mais moi, j'ai brûlé les barreaux dès que j'ai su tenir une allumette, et, plutôt que de rester à se lamenter avec les autres, j'ai décidé de sortir au grand air.
Je n'ai besoin de personne et personne n'a besoin de moi, ce qui me convient très bien. Je ne cherche des noises à personne et personne ne me pose des problèmes, je suis indépendant de tout. Pour certains, ça rajouterait un peu au grain de folie que l'on me trouve, cette envie perpétuelle de m'isoler du reste des autres. Je crois que ces "certains" n'ont jamais su se rendre à l'évidence que, les autres, c'est chiant. L'être humain, du moins ceux qui se contentent de vivre dans leur propre cage sont d'un ennui mortel, d'une débilité presque risible, d'une conversation à tuer un cadavre. Ils parlent sans savoir pourquoi, sans savoir dans quel but, juste errant dans leur présent.
Moi, je veux voir les choses en grand, je m'immerge dans le futur, dans les grands projets. Ça, le Maître et Adélaïde l'ont très bien compris, et c'est certainement pour ça qu'ils sont les seuls à réellement m'apprécier à ma juste valeur parmi les Autres. De la même manière que mon frère, mes compagnons quotidiens sont méfiants, inquiets par mon soi-disant côté imprévisible, et, même s'il feint l'indifférence, Esteban est certainement un de ceux qui maintient le plus une distance avec ma personne. Cela ne m'empêche pas pour autant de respecter son autorité.
En fait, je crois qu'on a très vite l'impression que je me sens supérieur au monde entier, parce que je me suis affranchi de toutes lois. Domnall s'amuse à dire que si l'orgueil devait s'incarner en quelqu'un, il n'oserait même pas me prendre en modèle tant je le suis supérieur, à croire qu'il a cherché ce qui lui est arrivé. Mon comportement solitaire et ma fâcheuse habitude à dire tout haut ce que je pense m'ont très rapidement valu d'être qualifié de personnage "méprisant", 'condescendant", "imbu de lui-même" et infréquentable". Je pourrais m'amuser à nier ces affirmations, mais, dès l'instant où vous me rencontrerez, vous vous rallierez au plus grand nombre qui ne cesse de voir ces étiquettes sur mon visage. Est-ce que ça me dérange ? Pas vraiment : en général, on évite les personnes qui correspondent à ces traits de caractères, et ça me convient pleinement.
L'avantage non négligeable de se débrouiller seul, c'est qu'on devient très vite doué pour le bricolage, l'observation et la déduction. Peut-être pour ça qu'un jour Adélaïde m'a qualifié de mélange étrange entre Holmes et Mac Gyver. Il m'est arrivé plus d'une fois de partir me promener seul pendant plus d'un mois sur l'Île sans qu'aucun Autre ne s'inquiète, bien conscient que leur aide ne m'était pas utile. J'ai appris à connaître la faune et la flore de l'île dès ma première année parmi les autres, ce qui a été plutôt utile à Esteban et Su, notre médecin, qui n'avait jamais pris le temps d'explorer de fond en comble les lieux.
Dû à ces facultés, j'ai rapidement été désigné comme informateur - ou espion, selon votre point de vue - auprès des autres sur les nouveaux arrivants et le déroulement des Jeux. Souvent silencieux, doué en mensonge, je recueille sans problème des informations utiles sans devoir trop me mouiller sur mes origines et potentiellement révéler ma traîtrise. Un travail qui me convient puisqu'il me permet de passer plus de temps avec Adélaïde, la seule Autre que j'apprécie réellement, ainsi que d'aider notre Maître. Et si cela peut impliquer de foutre le feu à deux ou trois personnes...
Il parait parfois que je surprends parce que, bien que ma voix soit grave et que j'ai le ton sérieux, j'ai toujours des traits très enfantins, bien trop rond pour mon âge. Je ne sais pas si c'est lié à mon immortalité nouvellement acquise ou non, mais ma puberté s'est achevée presque instantanément, avant que mon visage ne soit marqué par une quelconque acné. Avoir bientôt 200 ans et être enfermé dans le corps dans un adolescent de 16 ans ne me dérange pas plus que ça, contrairement à ce que la plupart des Autres pourraient penser de leur benjamin. Parfois, je me demande si j'aurais continué de grandir si je n'étais pas arrivé sur l'Île, mais je crois que ma taille actuelle me convient.
Je ne corresponds pas vraiment aux stéréotypes qu'on se fait des Irlandais, plutôt grand et carré des épaules, baraqué pour une raison qui m'échappe. Je suis encore moins roux comme certains Autres s'y attendaient en entendant parler de moi. A vrai dire, je n'ai jamais réellement croisé un nombre important de roux à la peau presque translucide en Irlande, le phénomène doit être plus récent. Comme beaucoup de mes anciens voisins fermiers, j'ai une peau qui prend facilement le soleil, les cheveux bruns et les yeux sombres. Je ressemble à un caucasien lambda, en fait. Mon meilleur atout pour me glisser dans la peau de l'individu pareil à tout le monde.
Ce que j'ai pu remarquer rapidement après mon arrivée parmi les Autres c'est que, contrairement à ce que je m'imaginais, presque aucun de nous n'a de carrures imposantes. En fait, nous avons tous gagné (ou presque) par la ruse et l'ingéniosité, et mon corps svelte ne s'est ainsi en rien démarqué de celui de mes futurs voisins de l'éternité. Bien sûr, au fur et à mesure du temps qui passait sur l'Île, à me débrouiller seul et à vivre parfois de pas grand chose, je me suis étoffé et j'ai gagné en agilité, mais je reste toujours une brindille en apparence, ce qui, en soit, m'a été d'une grande utilité dans les seuls Jeux auxquels j'ai participé : qui se méfierait d'un pauvre adolescent tout fin et au visage enfantin ? Personne : et pourtant, Dieu sait que vous devriez.
Dernière modification par Springbloom le mer. 04 déc., 2019 11:50 pm, modifié 1 fois.
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition [Inscriptions ouvertes]
Tout le monde: Dans la fiche qui va suivre, certains sujets qui peuvent perturbés sont mentionnés (viol, meurtre, etc.). Je ne suis pas entrée dans les détails, mais je préférais prévenir Ensuite, pendant les discussions avec ses différentes identités/personnalités, Ileana parlera de vive voix lorsque c'est comme ceci. Si ce n'est pas en gras, elle pense seulement ce qu'elle mentionne. La même consigne s'applique avec ses personnalités (Arzhela, Loeiza et Muriel). Si ce qu'elles disent est en gras, alors elles ont pris le dessus sur Ileana pour le dire de telle sorte que tout le monde les entendent (donc pas seulement une pensée).
P.S: Normalement, je devais mettre ça dans la même publication que ma fiche, mais ça faisait trop de caractères 415 de trop pour être exacte
P.S: Normalement, je devais mettre ça dans la même publication que ma fiche, mais ça faisait trop de caractères 415 de trop pour être exacte
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition [Inscriptions ouvertes]
\\ Femme // \\ 21 ans // \\ 1er mars 1998 // \\ Poisson // \\ 1m73 // \\ Jamais seule //
\\ Fluffy NoName // \\ Malédiction du Survivant //
- Pas. Mon. Nom! proteste-t-elle.
- Bien sûr que si! insiste-t-il en lui ébouriffant encore plus les cheveux.
- Vous avez fini de crier? Marmonne Gaia en leur jetant un regard mauvais.
- Non! s’écrient le frère et la sœur.
- Noon!
- C’est vraiment impossible d’être tranquille avec vous deux, grommelle Gaia avant de s’en aller en secouant la tête.
- C’est pas juste!
- C’est pas vrai!
- Si, c’est vrai! La contredit-il avec un sourire narquois.
- Oui?
- Est-ce que tu crois que Papa est là-haut?
- Je ne sais pas, mais je l’espère.
- Mais pourquoi?
- Parce que. De toute manière, je n’ai pas assez de bras pour ramener tous les sacs. Alors tu viens, point.
- Pourquoi elle a pas demandé à Sean d’y aller? Il a une voiture!
- Ily, tu ne vois pas que je discute? Grommelle sa sœur en offrant un sourire taquin à son interlocuteur.
- S’il-te-plaît?
- Oui…
- Tu sais que tu n’as pas à avoir peur de mes amis, hein?
- Je ne les connais pas! s’écrie Ileana et des larmes apparaissent immédiatement dans ses yeux.
- Ils ne te feront jamais de mal, Ily. Jamais. Ils ne sont pas comme… comme… (Gaia déglutit avec difficulté avant de réussir à compléter) comme l’autre. Et de toute manière… Je ne laisserai personne te faire du mal. Tu es ma petite sœur…
- Jamais?
- Jamais.
- Pour quoi faire?
- Tu l’as bousculée, espèce de crétin!
- Et qu’est-ce que ça change?
- Je ne crois pas, non… intervient l’homme.
- Qu’est-ce que tu as dit! s’énerve l’homme.
- Je demande à ma sœur de se coucher! Crache Gaia avec une dose de courage.
- Je… je… bégaie Ileana sans faire le moindre mouvement.
- Es-tu folle, la petite! Couche-toi!
- Il faut… il faut appeler une ambulance!
- Ily…
- Ça va aller… Ily… S’il-te-plaît… tu sais… tu sais que je… je vais toujours… être là pour… pour toi, dit Gaia d’une voix encore plus faible en tendant la main vers le visage de sa cadette.
- Moi non plus, souffle doucement Ileana en ramenant ses jambes contre son menton.
- Je sais, Loeiza. Mais j’ai peur quand même…
- Tu n’as plus à avoir peur, Ily. Je suis là. Et je suis forte là où vous êtes faibles.
- Oui, répond sa mère.
- Non…
- L’université, ça se passe comment?
- Ça… Ça peut aller, souffle Ileana d’une toute petite voix.
- Mon frère.
- Peu importe!
- Lo a raison, Ily. Il faut toujours dire la vérité.
- Ne dis pas ça! Ne dis jamais ça! Gronde son frère. Je n’ai rien contre aucune des deux. Tu le sais, pas vrai? Même si Loeiza devrait faire plus attention.
- Mais quel emm*rdeur!
- Loeiza aime s’amuser.
- Ça, c’est sûr! Écoute-moi, Ily…
- Quoi?
- Tu n’es pas folle, d’accord? Et crois-moi, ces personnes qui t’agacent à l’école vont bientôt entendre parler de moi. On ne s’attaque pas à ma petite sœur comme ça!
- Je… Non. Je… Tu… Non. Je ne… Je ne veux pas…
- Tout… tout va bien aller, assure ensuite Loeiza, sauf que voir dans quel état se trouve son frère et sa mère l’ébranle elle aussi.
- Non… non… tout ne va… ne va pas bien!
- Ily… murmure Sean. Reste… reste… calme… Ne… ne bouge… ne bouge surtout… pas.
- Sean!
- Il va s’en sortir… Ça… ça ne peut pas… tente de la rassurer Muriel, mais elle se coupe rapidement.
- Pas attaché comme ça, grommelle-t-elle.
- Ça, c’est clair qu’en étant attaché comme ça, ça va être dur. Et on sait qui remercier pour ça, pas vrai? Bravo à Miss-Je-Frappe-Tout-Le-Monde! Maintenant on est à l’étroit et en plus on ne peut plus bouger. Félicitation à Arzhy!
- Tu vas te la fermer?
- Non! Tu t’es foutue dans la m*rde toute seule en venant, alors assume la conséquence de tes choix!
- Tu t’entends parler? Une vraie gamine.
- Merci.
- Je ne te parlais pas, Muriel.
- Haha, tu crois peut-être que ça me fait quelque chose? Tu as autant de charme qu’une chaussette rapiécée qui put le fromage moisi. Tu peux pas aller ailleurs? Sérieusement, tu empoisonnes l’ambiance avec ton sérieux à ennuyer un mort…
- Je suis plus à même de protéger Ileana que toi, pauvre idiote!
- Peut-être… ou peut-être pas!
- Arrêtez… arrêtez, s’il-vous-plait! Je veux… je veux sortir d’ici! Laissez-moi sortir!
- Il ne reste plus qu’à apprendre à te taire!
- On n’a pas à se demander c’est qui la violente du groupe, pas vrai?
- Tu es…
- Vous pouvez vraiment pas vous arrêter, hein?
- Pour une fois, je suis d’accord.
- Alors je vais le noter au calendrier!
- Essaie donc pour voir!
- Ah, voilà la Arzhy que je connais!
- MAIS TU VAS ARRÊT…
- S’il. Vous. Plaît. Non.
- Parce qu’un coup de poing sur le nez c’est plus discret?
- Non, mais c’est plus direct. Et bien plus satisfaisant.
- Sauf si on t’en renvoie un!
- Tu l’évites et puis voilà!
- Non, mais…
- C’est vraiment trop vous demander que de vous entendre?
- Oui.
- Oui!
- Tu le serais moins si je pouvais te frapper!
- Tant de violence, tant de violence! Mais on sait toutes les deux que la seule manière de me frapper, c’est de frapper Ily, Arzhy.
- Je te jure que si tu n’arrêtes pas avec…
- Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça?
- Personne ne veut que Loeiza ou Arzhela soient en charge. Ne pas être candidat est la réponse la plus sage.
- Qu’est-ce que tu insinues par là, Muri? Ça fait mal, cette accusation!
- Personne ne voudrait de toi pour Maire, crois-moi!
- Arzhy, personne ne veut de grincheuse non plus. Et où est le mal avec l’idée de s’amuser un peu?
- MAIS TU VAS ARRÊTER AVEC CE SURNOM STUPIDE!
- Non.
- TU ES…
- Taisez-vous. Juste… Taisez-vous.
- Peu importe votre opinion sur le sujet, je n’ai pas envie non plus d’être Maire.
- Tu n’as pas tort, Muri! Elle devrait seulement se lâcher un peu et les autres l’approcheraient encore plus!
- Tu ne penses qu’à ça, ma parole!
- Non, mais ça ne lui ferait pas de mal d’avoir un peu plus d’interaction. Avec… Aydan, par exemple.
- On ne pourrait pas le laisser de côté?
- J’aime bien Aydan.
- C’est hors de question!
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition + SONDAGE [Inscriptions ouvertes]
Si la seconde option (clore les inscriptions) a la majorité, j'aurais besoin de la confirmation des personnes ayant réservé mais n'ayant pas encore fait leur fiche dans les plus brefs délais, que je puisse mettre à jour les rôles disponibles (par le sujet, message Booknode ou Discord, au choix)
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition + SONDAGE [Inscriptions bientôt closes]
Ca risque d'être parfois un peu difficile à suivre en RP', mais je sens qu'elle va faire des étincelles (ptet pas autant qu'Ethan, j'espère ) Je sais que c'est moyen cool de dire ça au vu de sa vie, de ce qu'elle a du enduré et de la raison pour laquelle ses personnalités ont jaillit, mais je pressens que ça peut amener quelque chose de fort sympathique sur l'Île. Croisons les doigts pour que la rencontre avec les autres passagers se passe bien ^^ (et pour que Fluffy et Ayden s'en sortent, aussi)
PS : moi aussi j'aime la confiture
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition + SONDAGE [Inscriptions bientôt closes]
Eh bien quelle histoire! Je trouve Ily très attachante et j'aime beaucoup ses personnalités son histoire est triste mais c'est toujours mieux les histoires tristes ^^
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition + SONDAGE [Inscriptions bientôt closes]
Elle ne fera certainement pas autant d'étincelles qu'Ethan (Après je ne dis pas concernant Loeiza, mais ce ne sera pas du tout dans le même genre xD). En tout cas, tant mieux si tu crois que ça peut apporter quelque chose de sympathique sur l'île, j'espère simplement que ça ne se retournera pas contre elle Je croise les doigts aussi Concernant Aydan, c'est mon PNJ, donc normalement il devrait survivre. Dans quel état, je l'ignore encoreMorgane_Chase a écrit :J'ai fini la fiche d'Ileana et elle est acceptée ^^
Ca risque d'être parfois un peu difficile à suivre en RP', mais je sens qu'elle va faire des étincelles (ptet pas autant qu'Ethan, j'espère ) Je sais que c'est moyen cool de dire ça au vu de sa vie, de ce qu'elle a du enduré et de la raison pour laquelle ses personnalités ont jaillit, mais je pressens que ça peut amener quelque chose de fort sympathique sur l'Île. Croisons les doigts pour que la rencontre avec les autres passagers se passe bien ^^ (et pour que Fluffy et Ayden s'en sortent, aussi)
PS : moi aussi j'aime la confiture
Merci, naji! Et je suis d'accord concernant les histoires tristes xD (quoique Wes...) En tout cas, tant mieux si tu apprécie bien Ily et ses personnalitésnaji2807 a écrit :Eh bien quelle histoire! Je trouve Ily très attachante et j'aime beaucoup ses personnalités son histoire est triste mais c'est toujours mieux les histoires tristes ^^
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition [Inscriptions ouvertes]
Elsa-Vercellino a écrit :
@Soragame: Coucouuuuuuuuuu toi, comment ça va? Je dois avouer que je sais pas trop comment aborder un personnage comme Alec, très réservé mais avec beaucoup de choses qui se passent à l'intérieur et un passé plutôt lourd, finalement. Enfin, y'avait pas de dramas trop majeurs non plus, mais il a tout de même eu une vie difficile. J'aime beaucoup le fait qu'il soit protecteur de sa petite sœur, on aurait pu croire qu'il aurait eu peur d'être remplacé, mais en fait non! Et chapeau aux grands-parents, je veux dire, sérieusement les parents are trash et again, pourquoi ils font des enfants certains! è-é D'ailleurs, petite question: pourquoi il a un tatouage en forme de Z, Alec? Nan, parce-que généralement les tatouages ont des significations, donc je me posais un peu la question...? :3
OK je te réponds avec un moi de retard je suis vraiment désolé Mais sinon ça va et toi ?
Et pour le tatouage je t’avoue que la première chose à laquelle j’ai pensée c’est que c’était le Z de zusammen (ensemble), cela lui correspond bien. C’est mon côté germanique qui revient, nan je déconne en vrai je ne sais pas parler allemand je suis contente d’en être débarrassé (désolé pour les amoureux de la langue )
Elsa-Vercellino a écrit :
@Soragame-bis: et bé, toi aussi tu postes tes histoires vite, dis-donc! ^^ Alors, déjà j'adore Raphaëlle comme prénom, mon frère s'appelle Rafael, je trouve ça vraiment super beau. Ensuite, elle est tellement le cliché de la Française un peu dépravée, mais je trouve ça cool que l'image qu'elle renvoie se balance avec son génie presque unique (seriously, avoir son BAC à 14 ans et arriver à Harvard, c'est tout de même pas mal badass! :p). J'imagine qu'elle doit être assez riche - enfin, que sa mère l'est - car faut pas mal de sous pour rentrer à Harvard, tout de même! Finalement, peut-être que sa mère n'était pas si terrible que cela. J'adore la relation avec sa sœur aussi, même si ça a l'air assez complexe! X) J'ai pas trop trop compris pourquoi elles détestaient autant leur mère par contre (sauf l'histoire de sa sœur enceinte et la mère qui est complètement mad, mais à part ça), m'enfin j'ai peut-être loupé un élément! Bref, pressée de voir comment elle va se débrouiller sur l'île - sans clopes ou alcool en plus, c'est pas comme si on allait en trouver dans les cocotiers!
J’avoue que j’aime beaucoup ce prénom, au masculin comme au féminin. Et oui c’est carrément un cliché, mais parfois ça fait pas de mal XD après pour la relation avec sa mère c’est un peu flou. Ahah oui ça va être un petit défis à relever, mais j’ai vu que ce n’était pas la seule, elle va pouvoir former un club avec Eloïse xD
Alors j’ai enfin finis de lire toutes les fiches (enfin je crois)
Cupcake: Eloïse est une fille super attachante, et j’espère que malgré tout elle ne va finir comme son père (enfin ça va elle a de la marge encore) mais bon peut-être que son passage sur l’île va calmer son addiction! Et qu’elle en profitera pour se faire de nouveau ami, parce que même si elle a rompu avec Alex, les autres n’ont pas l’air de l’aider beaucoup non plus (quoi que ce ne sera pas vraiment très utilise si elle ne s’en sort pas )
Elsa: J’adore ta fiche, et puis l’histoire est traité de manière original le fait que ce soit les deux filles qui aiment et même fassent carrière dans le foot alors que Santiago n’en a rien à faire. Ou que ce soit la Neo-Zelandaise qui se retrouve bloqué à l’aéroport (pour dieu sait au combien Trump déteste les mexicains). J’avoue avoir une petite préférence pour Amalia, mais je ne pourrais pas l’expliquer. Ou alors c’est parce que tu as pris Zendeya comme avatar et que c’est toute mon enfance :3
Morgane: Ethan est a la fois un être fascinant a qui on a quand envie de donner de l’affection parce que malgré tout, le pauvre, et en même temps on a pas vraiment envie de l’aimer. En tout cas je trouve que tu as très bien décrit la fascination d’Ethan pour le feu, on a vraiment l’impression d’être à côté de lui quand il fait brûler quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Sa personnalité est très interessante parce qu’on se rend bien compte qu’il ne brûle pas des gens pour le plaisir de commettre des meurtres (ou alors j’ai mal compris) mais plutôt pour assouvir sa curiosité et son admiration vis a vis du feu.
Mimie: J’aime beaucoup ta fiche, Ileana est un personnage très interessant. Et j’avoue que j’ai cru que cette série de decès n’allait jamais s’arrêter, à ce rythme là c’est à se demander si c’est toi qui n’est pas un peu sadique Mais en tout cas on comprends bien pourquoi toutes ses personnalités sont apparut et ça la rend vachement attachante.
Matt: Comme Elsa j’avoue au début avoir lu “je suis un pêcheur” mais bon on comprends vite que ce n’est pas vraiment ça xD que dire de Connor...c’est un c*nnard? Enfin en tout cas ça va être interessant de le voir évoluer sur l’ile.
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition + SONDAGE [Inscriptions bientôt closes]
Avant de pouvoir réduire la liste des rôles et de vous dévoiler la nouvelle, j'aurais besoin de la confirmation de participation des membres suivants, car ils n'ont pas encore fait leur fiche (par MP Booknode, Discord, ou sur le RPG)
- ➥ Nithael ✔
➥ Octasecret ✔
➥ Nagylan
➥ Xail ✔
➥ Mayossa ✔
➥ Tally ✔
Dernière modification par Springbloom le lun. 26 août, 2019 12:25 am, modifié 3 fois.
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition [Inscriptions ouvertes]
Soragame a écrit :Morgane: Ethan est a la fois un être fascinant a qui on a quand envie de donner de l’affection parce que malgré tout, le pauvre, et en même temps on a pas vraiment envie de l’aimer. En tout cas je trouve que tu as très bien décrit la fascination d’Ethan pour le feu, on a vraiment l’impression d’être à côté de lui quand il fait brûler quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Sa personnalité est très interessante parce qu’on se rend bien compte qu’il ne brûle pas des gens pour le plaisir de commettre des meurtres (ou alors j’ai mal compris) mais plutôt pour assouvir sa curiosité et son admiration vis a vis du feu.
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition + SONDAGE [Inscriptions bientôt closes]
Je confirme que je participe !
Je peux aussi vous poster le début de la fiche si vous voulez, c'est juste que j'ai du mal à écrire la fin de l'histoire... (Mais ça peut rajouter un peu de suspense !)
Je peux aussi vous poster le début de la fiche si vous voulez, c'est juste que j'ai du mal à écrire la fin de l'histoire... (Mais ça peut rajouter un peu de suspense !)
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition + SONDAGE [Inscriptions bientôt closes]
Xail a écrit :Je confirme que je participe !
Je peux aussi vous poster le début de la fiche si vous voulez, c'est juste que j'ai du mal à écrire la fin de l'histoire... (Mais ça peut rajouter un peu de suspense !)
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition + SONDAGE [Inscriptions bientôt closes]
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition [Inscriptions ouvertes]
Tant mieux, c'est le principal, (haha, je vois, et c'est ce qui m'attend au second semestre de l'année prochaine x)), et je te comprends. ^^ (J'aime beaucoup cette comparaison. ) Il n'a pas de frère jumeau, mais si tu es si sûre de toi, alors je te crois sur parole, et tu me diras ce qu'il en est à la fin. C'est une série géniale. *-* Et oui, tu as raison concernant l'acteur qui interprète Lincoln dans The 100! (GG. ) Ka et Kun font deux mètres. Mais je tiens à te préciser que Kun ne frappe pas et Ka ne frappe pas sans raison, et encore moins une jeune fille, donc il ne se battra jamais avec Amelia. Il a quand même quelques principes. ^^ Je pense que l'attitude de Santiago ferait rire Ka, qui ne serait pas dupe. XD Mdrrr, une Ligue des Gens Roux, tu m'as tuée, c'est excellent, et, en vrai, elle y arriverait comme ça. Encore merci. ♥ (Oui, et je m'en doute xp). J'ai réussi, dans ce cas. Je vois par rapport à Orphan Black, que je ne connais que de nom, et ça me fait encore plus plaisir de lire ça, merci beaucoup pour ces explications. ^^ Oui, tout est parfaitement compréhensible, ne t'en fais pas. Moi aussi, je l'espère, et oui, depuis le temps!Elsa-Vercellino a écrit :@Eparm: Yep, everything is fine, même si c'est toujours (enfin, je dis ça, c'était la première fois que je partais de chez-moi pendant cinq mois! XD) dur de retourner à la maison après avoir bougé autant (mes émotions = ROLLERCOASTER). Oh, ben faudra que je fasse mes petites recherches alors, mais je suis à peu près certaine que c'est le même gars (avec une barbe rousse en plus et une moustache en moins). Ou alors, ça pourrait être son frère jumeau, mdr! American Gods? Je regarde pas, mais j'en ai entendu beaucoup de bien et y'a celui qui jouait Lincoln dans The 100 qui joue dedans je crois! (vérification faite: OUI, c'est le même acteur, Pablo Schreiber! :p). Lalala, après Amelia n'est pas du genre à fuir ou à baisser les bras, même quand l'adversité fait 1m90 et probablement plus de 100 kg, mais j'avoue que ses chances de s'en sortir indemne seraient assez faibles. ToT Santiago essaierait probablement de la jouer cool, et d'éviter le conflit et Billie... euh, j'imagine qu'elle essaierait de l'amadouer en créant une Ligue des Gens Roux? X) Nan, mais j'ai beaucoup aimé toute la fiche (même si l'histoire est assez dure, et que ton perso n'est sans doute pas quelqu'un que j'apprécierais IRL! :p), et c'est ça le tour de force! C'est facile de lire et d'aimer une histoire où le perso est cool et le contexte sympa (ex: facile d'aimer Orphan Black, y'a des femmes badass, du LGBT+, de la science - BIOLOGIE!!! - et le scénario/ambiance est complexe, et ça se passe au Canada! *-*), mais c'est encore plus stylé de lire et d'aimer une histoire où le perso est moins cool (dans mes standards) et qui n'aborde pas forcément un contexte/atmosphère confortable - again, pour moi. Pfiou, mais je m'étale, j'espère que c'est compréhensible ce que je raconte! Et j'espère qu'on aura l'occasion de RP ensemble, ça fait un bail qu'on doit se faire un truc, je crois! ♥
@Tout le monde : Je lirai vos fiches et les commenterai plus tard.
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition + SONDAGE [Inscriptions ouvertes]
32 ans
۩ Candidate à la mairie ۩
La mer reflète ses premiers rayons de soleil. Le vent soulève des nuages de poussière ainsi que sa robe de petite fille. Assise sur un rocher, le foulard de sa mère sur ses genoux, Katya regard les vagues lécher ses petits pieds nus. Non, pas Katya. Elle se mord la langue en revoyant la mine sévère de son père lorsqu’elle s’est trompée la dernière fois. Derrière elle, Andrei sillonne la plage, son téléphone vissé à l’oreille. Il ne parle pratiquement pas, mais laisse échapper des “Haracho” secs de temps à autres. Il fait si chaud ici. Alors qu’en Russie, on la laissait à peine sortir à cause de la neige, ici la chaleur est telle qu’elle meure d’envie d’aller se baigner. Andreï a promit qu’ils iraient plus tard. Comme c’est la première fois qu’elle voit la mer, Katya ne peut plus en détourner le regard. Elle n’a jamais vu autant d’eau de sa vie. Même pas dans le lac qui bordait leur maison et qui était gelé en cette saison. Au bout d’une minute, le garde du corps revient vers elle avec un masque indéchiffrable plaqué sur le visage et lui tend la main. Elle se presse de remettre ses chaussures, puis après un dernier regard vers l’immensité d’azur, elle fait disparaître sa main minuscule dans la paume du géant. Le trajet n’est pas très long et Andreï ne tarde pas à ouvrir la portière sur une coquette maison en pierre. Sur le porche, se tient une femme souriante à la chevelure rousse qui porte un tablier bleu. Derrière elle, un petit garçon tout aussi roux, se cache en la défiant de son regard gris.
“ Bienvenue à Fairy Port, tu dois être Pippa. Je m’appelle Anna, je suis la sœur de ta mère et voici Shaun, ton cousin.”
Le petit Shaun en question n’a pas l’air ravi par sa présence. Elle n'a pas vraiment envie de le connaître non plus donc elle décide de s’en accommoder. Elle répéte son nouveau prénom dans sa tête pour être sûre de ne pas oublier et dodelina de la tête pour les saluer.
“Elle ne parle plus, je ne sais pas pourquoi, commenta doucement Andreï en poussant la petite vers la maison”.
Anna hocha la tête d’un air entendu et s'accroupit devant Katya avec une mine plus grave.
“Je suis désolé que tu ais perdu ta maman ma puce, je ne pourrais pas la remplacer, mais je vais bien m’occuper de toi. En attendant, tu parleras quand tu seras prête.”
Katya serre son foulard contre elle pour endiguer la douleur qui lui comprimait la poitrine. Elle ne sait pas comment réagir à cette situation. Pourtant, elle était une petite fille très intelligente. Elle se sent dépassée par les événements et préfère suivre le mouvement.
Avant qu’elle ne fasse un pas dans la maison, Andreï l’attrape à bout de bras et la lève jusqu’à son visage pour lui chuchoter : “Il va falloir être courageuse zaїtchik, tu dois oublier ta vie d’avant mais pas ce que tu es, tu comprends ? On se reverra, je te le promet.”
Les lèvres closes, elle se contente d'acquiescer en hochant la tête. Il embrasse son front d'un geste preste et la repose sur le sol.
“Si elle recommence à parler, faites-lui perdre son accent, ordonne-t-il avant de faire volte-face et de la laisser sur le pas de la porte pour rejoindre la voiture. Sans un dernier regard pour elle, il démarre et disparaît sous les vrombissement du moteur.
Je m’appelle Pippa Foster et comme mon nom ne l’indique pas, je suis née à Novossibirsk en Russie. Mon père, Azarov Ippolit Pavlovich et un puissant parrain de la Bratva, la mafia russe. Ma mère était une ballerine fraîchement arrivée d'Angleterre pour intégrer une prestigieuse école de danse à Saint-Pétersbourg. Ils se sont rencontrés après un spectacle alors qu’elle représentait le Lac des Signes et ils sont tombés fou d’amour l’un pour l’autre. Malgré les activités d’Azarov, Julia a accepté de le suivre jusqu’à sa ville natale, en laissant le ballet de côté. Ils ne se sont jamais mariés, mais ils ont donné naissance à une petite fille qu’ils ont appelé Katya.
J’ai, pour ainsi dire, vécu dans l’opulence toute mon enfance, dans une cage dorée érigée par mon père où chaque chose est à sa place. J’ai fréquenté les meilleures écoles privées, dormi tous les soirs dans des draps de satin, j’ai commencé les cours de danse classique très tôt, et, de manière générale, je me suis comportée comme la parfaite petite fille de riche que j’étais. Je n'avais pas vraiment d'amis parce que pour mes parents c'était une perte de temps et que ce n'était pas sûr étant donné notre situation. Azarov était un homme très discret, il ne laissait jamais rien au hasard, et prenait soin d’écarter sa fille de ses affaires et par conséquent de lui. Mais cette réalité a fini par me rattraper lorsque ma mère a été assassinée froidement une nuit en plein mois de décembre.
Aujourd'hui, j'ai dû mal à me rappeler les traits de son visage. Ils sont devenus flous et désuet. Je me souviens seulement qu’elle était très belle et qu’elle ne souriait pas beaucoup. Nous n’étions pas très proches, mais c’était quand même ma mère, et même si je ne l’ai pas beaucoup pleuré, sa mort m’a beaucoup affecté.
Après la perte de sa maîtresse, Azarov n’a pas mis longtemps pour décider qu’il devait m’éloigner de manière définitive de lui et de sa vie. J’ai quitté la Russie pour l’Australie avec une nouvelle identité et un nouveau foyer. C’est la soeur de ma mère, Anna, qui m’a recueilli et qui m’a élevé au même titre que son propre fils. Elle s’est montré aussi protectrice qu’une lionne avec nous, nous submergeant de son amour et de sa compassion. Elle avait bien du courage pour élever seule deux enfants plein d'énergie et dont une devait affronter un sévère syndrome de l’abandon. Mais elle s’en est sortie avec brio. Enfin me concernant surtout.
Au départ, je n’appréciais pas vraiment Shaun. Là où j’étais très calme et réfléchi, il était turbulent et bruyant. Je le trouvais aussi trop bête pour vouloir jouer avec lui. Lorsque l'idée que je n'allais plus jamais retourner chez moi s'est encré, J’ai dû revoir mes exigences à la baisse. Au final, c’est lui qui a provoqué mon premier rire, et plus tard, mes premiers mots depuis mon arrivée. C'est notre seul point commun à tous les deux. Je parles énormément. Toujours est-il que l'écart entre nos deux personnalités n'a pas fini de se creuser. Je ne comprend toujours pas aujourd'hui pourquoi on s'entend aussi bien. Une histoire d'équilibre certainement. Je faisais ses devoirs et il se chargeait de mes corvées à ma place. Anna était vétérinaire et sa maison ressemblait plus à une ferme qu'à une villa. Autant dire que le travail ne manquait pas. Cet endroit était un vrai paradis pour un enfant qui avait été couvé toute sa vie. Bien-sûr, je n'ai pas changé du jour au lendemain. Mais Anna s'est montré suffisamment patiente et aimante pour me faire faire sortir de ma carapace. Contrairement aux consignes d'Andreï, Anna n'a jamais essayé de me faire perdre mon accent. Même si en grandissant il s'est allégé, il n'a jamais totalement disparu. Je pense qu'elle ne voulait pas que je renonce complètement à mes origines.
Je ne lui ai jamais posé le moindre problème, contrairement à Shaun qui collectionnait les ennuis. Je ne me rappelle même plus de toutes les fois où j'ai du le couvrir ou l'aider à réparer ses bêtises. Heureusement, comme l'étiquette de première de la classe me collait à la peau, je n'ai jamais eu trop de problèmes. Et puis, je ne manquais jamais d'arguments pour plaider ma cause ou celle de mon frère d'adoption.
J'ai fini le lycée plus tôt que prévu, à l'âge de seize ans. J’étais déterminée à partir aux Etats-Unis pour y faire mes études de droits, mais comme j'étais trop jeune, Anna a insisté pour que reste au pays jusqu'à mes dix-huit ans. Avant de m’abandonner, mon père m’avait laissé une coquette somme, me permettant de suivre les études que je voulais, et de vivre confortablement jusqu’à la fins de mes jours. En attendant de pouvoir partir, j'ai été obligé d'intégrer une faculté locale et commencer mon cursus près de la ferme. Comme j'avais toujours eu de bon résultat tout au long de ma scolarité, je n'ai pas eu de problème pour rentrer à l'UCLA, une fois l'âge requis. De son côté, Shaun est parti étudier la cuisine en France pendant deux ans avant de venir me rejoindre en Californie pour travailler dans un célèbre restaurant. Ce n'est que lorsque nous avons emménagé ensemble à Los Angeles, que j'ai réalisé à quel il m'avait manqué.
Les études ont été longues et fastidieuse, ma première expérience du travail encore pire. J'ai dû me battre avec rage pour ne pas me faire marcher sur les pieds et honnêtement, les choses auraient été beaucoup moins supportable sans Shaun. Mais j'ai finalement réussi, je suis devenue procureur de Californie et j'en ai fait pleurer ma mère adoptive de fierté.
Andreï ne m'a pas menti. Peu avant mes vingt-huit ans, le fidèle garde du corps de mon père est venu me trouver un Noël alors que nous étions attablé chez Anna avec Shaun. Il m'a appris que mon père était mort d'un cancer du fumeur et qu'il me léguait tout. En dépit de mon imagination, jamais je n'aurais pu imaginer que les cigares d'un baron d'Azarov causerait sa perte. Une balle dans la poitrine, certainement, mais le tabac ? Comme quoi, la vie ne tient vraiment pas à grand chose, même si on s'entoure de gardes du corps.
D'un commun d'accord avec Anna, tout ce qui se trouvait sur le compte en banque a été reversé aux bonnes œuvres, quant à la maison et les meubles, j'ai tout revendu et j'ai partagé l'acompte entre nous trois. Cela a permis à ma mère adoptive de s'offrir de l'aide dont elle rêvait au refuge et de financer les rénovations. Shaun lui a décidé de quitter son travail pour ouvrir son propre restaurant. Quant à mon cachet, il dort tranquillement à la banque en attendant que je trouve une manière constructive de le dépenser.
“Si je te demandais de m'attendre dans la voiture et de fuir avec moi, tu le ferais ? ”
Je suspend mon geste, le bord de mon verre à quelques centimètres de mes lèvre, en me demandant ce qui peut bien sortir de la tête de mon frère. Reposant calmement mon martini sur la surface carrelé de la table basse, je concentre mon attention sur le rouquin qui me fait face. Son visage inspire le plus grand sérieux. Nous avons fêté son enterrement de vie de garçon toute la nuit et mon cerveau est bien trop embrumé pour le suivre.
“Je crois que tu as trop fumé mon pote. Tu veux déjà annuler ton mariage ?”
- Non Pip', je veux juste savoir si tu le ferais.”
Je me pince l’arrête du nez, sentant une migraine pointer le bout de son nez. Qu'il est agaçant ce gamin !
“ Bien sûr que je le ferais Shaun. Mais si tu commences à angoisser, sache que ton fiancé ma laissé des fiches au cas où tu voudrais changer d'avis. Ne m'oblige pas à te les lire s'il te plait.”
Le rouquin renifle dédaigneusement et plonge ses doigts dans sa boisson pour m’asperger.
“ Génial, la confiance règne...”
Sans pouvoir m’en empêcher, j’éclate de rire devant sa moue contrariée.
“Il te connait trop bien, il sait que tu panique lorsque tu te sens piégé, j'ajoute en remontant mes lunettes de soleil sur mon nez d’un doigt.
- Tu sais au moins que tu es sensé être de mon côté, hein ?
- Nikolaj m'a promit une boîte de ses délicieux cookies, tu ne fais pas le poids gamin."
Son fiancé était une vraie perle, un cœur tendre dans un corps de viking. Bien plus patient que moi pour supporter les lubies de Shaun, et elles étaient nombreuses. En bon comédien, il porte une main à son cœur et soupir avec exagération.
" Tu me brises le cœur cousine ! A quel heure décolle ton avion ?
- Déjà impatient de se débarrasser de moi ? Dans trois heures, je répond tout de même en consultant ma montre. Et d'ailleurs je vais devoir te laisser, j'ai du travail à finir.
- Maman va faire la tête en apprenant que tu es rentré sur LA plus tôt. Déjà qu'elle a accepté de prendre l'avion alors que ça lui fout la trouille.
- C'est le moyen de transport le plus sûr, dis-le lui. On se retrouve dans trois jours, embrasse-là pour moi et ne fais rien que je ne ferais pas ."
J'embrasse le sommet de sa tête rousse et ramasse mon sac à main à ses pieds.
" Donc pas grand chose... Fait-gaffe à tes fesses et appelle maman en arrivant."
Je le salue de deux doigts sur la tempe et me retourne définitivement.
" Soit sage Kationak !*"
*petit chat en russe
Je suis une Madame je sais tout. Celle-là même que tout le monde déteste et méprise en classe et qui a toujours la main levée. Je suis pourtant de bonne volonté, je n'ai aucun désire de rabaisser autrui, au contraire. C'est simplement que je me passionne pour un tas de chose et que je ressens le besoin de maîtriser parfaitement le sujet. Alors c'est certain, je n'ai pas eu beaucoup d'amis pendant l'adolescence et même après. A part mon frère, bien sûr.
Cela m'a rendu un peu revêche et solitaire, je ne suis pas très douée avec les gens. Mais d'un autre côté, j'ai gagné en pugnacité et cela a forgé l'adulte que je suis aujourd'hui. Avec le temps, j'ai appris à me contenir pour faire bonne figure, même si je brûle toujours de dispenser mon savoir comme des petits gâteaux. J'agace toujours les gens, mais maintenant je m'en accommode.
Mais ce qui me rend insupportable, fait également de moi une excellente avocate. Et en bonus, mon métier me permet d’assouvir mes besoins en savoirs. Et comme dans mon travail, tout dans ma vie doit être correctement rangé et organisé. J'y veille assidûment et c'est ce qui fait une bonne partie de ma réussite.
La seconde chose qui fait de moi une avocate réputée, c'est ma combativité. Si je suis assez calme de nature, lorsque la séance commence, j'ai un vrai cœur de lion. Je n'ai pas peur d'abattre un travail de titan pour parvenir à mes fins. Je n'ai aucune ferveur envers les sang de navets.
Passé mon impertinence et ma posture hautaine, je suis une jeune femme pleine de sensibilité et d'attention. Je travaille régulièrement avec des victimes touchées par un traumatisme profond, et je ne manque jamais de tact et de douceur pour les aider à obtenir justice.
La plus grande faille dans mon armure est l'humour. Peu de gens réussissent à me faire vraiment rire, mais cela reste le meilleur moyen pour m'atteindre.
Enfin, je suis franche comme l'or. Comprenez par là que j'ai tendance à énoncer les vérités même si elles sont douloureuses à entendre. Inversement, j'ai horreur du mensonge et de manière générale, je préfère les actes aux paroles. Paradoxalement, je peux être un vrai moulin à parole. Lorsque je suis mal à l'aise, je me cache derrière un diatribe de mots pour garder la face.
J'abhorre l'injustice. Je bats tous les jours de mon existence pour l'éradiquer et je cesserais uniquement lorsque je serais morte.
Pippa offre sa candidature à la mairie. Elle n'a pas peur des responsabilités et aime par dessus tout que justice soit faîte.
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Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition + SONDAGE [Inscriptions bientôt closes]
Tally j'aime beaucoup Pippa son histoire est un intéressante, et étant moi-même une madame-je-sais-tout, je ne pouvais que l'aimer
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Merci Marie, les madames-je-sais-tout sont les meilleures !
#TeamHermioneGranger
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@Mimie99 : même si sa fiche est moins développée (ce qui est logique puisque c'est un PNJ), j'aime beaucoup la fiche d'Aydan parce qu'elle complète plutôt bien celle d'Ileana et donne une bonne idée de leur duo. Après il mérite à être plus amplement développé parce que, en-dehors de ses études et ses difficultés parentales, on ne sait pas grand chose de sa psychologie mais l'avantage est qu'il ne peut pas mourir (du moins durant les Nuits ), alors on a le temps ^^ Ta fiche est acceptée ^^
@Tally : enfin vos fiches arrivent, il était temps x) Une nouvelle candidate à la mairie, super ^^ (en plus ça colle bien niveau caractère) Pippa a un caractère que j'aime bien, indépendant et réfléchi sans pour autant être trop sage, ce qui a mes yeux la rendrait un peu barbante. Si je pouvais voter, tu aurais ma voix ! Mais comme je ne peux pas, je vais me contenter d'accepter ta fiche ^^ (En plus j'apprends des mots en russe avec toi et en espagnol avec @Elsa, je vais finir par parler plusieurs langues à la fin du RPG)
Il me manque la confirmation de participation de Nagylan et on pourra décider d'une date de lancement pour le RPG (enfin)
PS : Je serais indisponible du 9 au 15 septembre.
@Tally : enfin vos fiches arrivent, il était temps x) Une nouvelle candidate à la mairie, super ^^ (en plus ça colle bien niveau caractère) Pippa a un caractère que j'aime bien, indépendant et réfléchi sans pour autant être trop sage, ce qui a mes yeux la rendrait un peu barbante. Si je pouvais voter, tu aurais ma voix ! Mais comme je ne peux pas, je vais me contenter d'accepter ta fiche ^^ (En plus j'apprends des mots en russe avec toi et en espagnol avec @Elsa, je vais finir par parler plusieurs langues à la fin du RPG)
PS : Je serais indisponible du 9 au 15 septembre.
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Mayossa j'aime beaucoup Karma aussi, ça m'a l'air d'être un personnage sympathique ^^
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Je lève les yeux de mon dessin et mon cœur rate un battement comme à chaque fois que je pose les yeux sur lui. Lùcio tend la main vers moi et je lui cède ma cigarette sans le quitter du regard.
" Du tabac, c'est réservé aux adultes."
Il tire dessus en riant puis s'installe à mes côtés sans prendre en considération sa stature imposante. J'adore son contact, mais juste pour la forme, je décide de râler un peu.
" Il te donne quoi à manger sérieux pour que tu sois aussi énorme ? Il faut arrêter les stéroïdes mon vieux.
- Moi aussi je suis content de te voir querido1, rétorque-t-il en écrasant ma cigarette sur le cendrier. Tu dessines quoi ?"
Je tourne ma feuille vers lui pour qu'il puisse la voir.
" Ta tête de nœud.
- Heureusement que le romantisme ne tue pas mon pote, on te pleurerait déjà."
Un reniflement dégoûté nous fais relever la tête de concert.
" Vous formez vraiment un coupe bizarre tous les deux.
- Si tu veux du romantisme, sors avec elle, je me renfrogne en pointant du doigt la blonde en treillis et bottes militaires.
- La ferme Gump, où je te fais faire cent pompes pour ton impertinence. Franchement Bubba, je ne sais pas ce que tu lui trouve.
- Je reste seulement pour son énorme se..."
Autant pour ma vivacité de l'avoir empêché de terminer sa phrase d'une main sur sa bouche. Son rire emplit à nouveau mes oreilles et me donne tout à coup très chaud.
" J'allais dire "sens de l'humour", mais maintenant qu'on en parle... ajoute-il, très fier de sa plaisanterie."
Avec une moue écœurée, notre supérieure tourne rapidement les talons pour quitter la pièce.
"On part à l'aube demain, reposez-vous soldats, ne faîtes pas des saletés dans les dortoirs ! "
Une fois le dragon parti, Lùcio se penche vers moi et pose sa main sur son visage crayonné pour retenir mon attention. Son ton sérieux pose une pierre dans mon estomac.
" J'ai envie de te faire rencontrer mes parents pendant notre prochaine permission."
La pointe de mon crayon s'arrête sur la ligne incurvée de ses lèvres. Je dégluti avec peine. Respire Mael, ne lui montre pas ta peur.
" Tu veux que je leur demande ta main, c'est ça ? je plaisante pour masquer mon malaise."
Manque de bol, mon amant est très perspicace en ce qui me concerne.
" Tudo bem2 Maelon, mes parents ne sont pas comme les tiens . Et puis on est pas obligé de leur expliquer quoi que ce soit. Enfin, sauf si tu tiens réellement à leur demander ma main, se moque-t-il pour détendre l'atmosphère. "
Sa tranquillité m'étonnera toujours. Même les pieds enfoncés dans les sables mouvants, Lùcio ne se départirait pas de son optimisme.
" Comme tu veux, je m'en fiche."
Il n'en est rien, bien entendu. Heureusement, avec Lùcio, je n'ai pas besoin de mettre des mots sur ce que je ressens pour qu'il comprenne.
" C'est notre dernière nuit de tranquilité avant un moment, alors, si tu le veux bien, j'aimerais qu'on fasse des saletés. Beija-me, meu amado3 !"
1 Chéri
2 Tout va bien
3 Embrasse-moi, mon amour
Pour un oeil non averti, je suis le portrait craché de mon père, le général James Goffman. J'ai servi comme lui dans l'US Army et en ai retiré des cicatrices qui couture mon corps. Je ne suis pas un grand bavard ni d'un naturel aimable. Mais la comparaison s'arrête là. Je suis certain que si on lui demandais son opinion, le général Goffman dirait de son fils qu'il n'est qu'un lâche, trop sot de n'avoir pas eu l'idée de mourir sous le drapeau. Parce que c'est exactement ce qu'il s'est passé dans le fond.
Je n'ai jamais vraiment voulu être un soldat. D'aussi loin que je me souvienne, je voulais juste ressembler au cliché du fils qui dédie sa vie à rendre son père fier de lui. Malheureusement, je n'ai compris que trop tard que cela était impossible. Peu importe les projets et les attentes que les autres fantasmaient sur moi, je ne serais jamais à la hauteur. Mais comme cette vérité m'est apparu seulement après avoir tout perdu, j'ai dû me réinventer.
L'image qu'on se fait de la vie d'un soldat est bien loin de ce qu'elle est en réalité. Loin des combats épiques, on passe la plupart de son temps à attendre. Et dans ces périodes d'immobilisation, je m'occupais les mains en dessinant tout et n'importe quoi, sur toute surface qui me semblaient approprié. Je n'ai jamais été quelqu'un de très populaire, mais c'est devenu une sorte de jeu pour moi et mes camarades. Je croquais tout ce que je trouvais digne d’intérêt. J'avais une fascination particulière pour les visages. Toute mon unité y est passée. Mais j'ai trouvé une fascination toute particulière pour un visage en particulier.
Lùcio Silveira était la plus magnifique et exaspérante personne que j'ai eu l'honneur de rencontrer. On était aussi divergent qu'il était humainement possible de l'être. D'origine brésilienne, ce garçon de cinq ans mon cadet ne s'arrêtait jamais de parler, de s'esclaffer. Et quel rire...
Me connaissant, cela aurait dû m'exaspérer. Au début j'étais très déstabilisé par sa présence constante auprès de moi. Il était comme un chien fou à toujours chercher mon affection et à montrer la sienne. Finalement, je l'ai laissé m'amadoué et c'est lui qui m'a adopté, plutôt que l'inverse. On était comme les revers d'une même pièce. Moi calme et flegmatique, lui enthousiaste et bruyant. Au camp militaire, tout le monde nous appelaient Bubba et Gump. Notre amitié s'est approfondi et à fini par évoluer sans que je puisse vraiment le contrôler. Du jour au lendemain, Lùcio a fini par devenir le centre de mon univers. Mon coeur était presque vide donc il s'y ait facilement fait une place. Lui seul pouvait supporter mon mauvais caractère et personne d'autre que moi ne savait l'écouter avec autant d'attention. Il n'était pas gêné par mon attitude rustre ou mon humour noir, au contraire. Je savais le faire hurler de rire comme personne d'autre. Et rien ne me rendait plus heureux. D'un naturel optimiste, peu de chose le perturbait. Dès qu'il me sentait nerveux ou tourmenté, il se contentait de lever le pouce et de lancer des « Tudo bem, Mael » avec un sourire renversant. Sa réponse à tous les maux de l'humanité ? La bouffe, la musique et une bonne partie de jambe en l'air et pas forcément dans cet ordre.
Il était ma seule motivation pour me lever le matin et ma raison de survivre pour m'endormir avec lui le soir. Avec du recul, je me dis que j'aurais pu tenir indéfiniment dans cet enfer si cela avait été avec lui. Mais l'oncle Sam l'a vu d'un autre oeil.
Mon unité comptait trente soldats, moi compris. Vingt-neuf d'entre nous sont retourné au pays les pieds devant après notre dernière mission. Lùcio y comprit. Mon calvaire a duré trois jours entier. Perdu en plein milieu d'un désert, j'ai largement le temps de réfléchir pendant que tous mes amis s'éteignaient autour de moi. J'ai bu le calice jusqu'à la lie, désireux qu'on y mette un terme. Puis un hélicoptère est arrivé pour ramasser les corps et sauver le mien. Je m'en suis seulement tiré avec une surdité partielle et une sérieuse blessure à la jambe. Enfin ce qu'on m'a dit lorsque je me suis réveillé à l'hôpital. Parce qu'en réalité, la perte était supérieur à tout ce que je pouvais imaginer.
C'est la mort dans l'âme que j'ai pris soin d'envoyer mes portraits à chacune des familles des soldats qui avaient trouvé la mort au combat. Aux parents de Lùcio, je leur ai remis mes dessins en mains propres. Je n'en avais pas besoin, je pouvais le crayonner les yeux fermés.
Mes séquelles m'ont valu d'être déclaré inapte au combat. A la différence de mon père, cette nouvelle ne m'a pas ébranlé plus que ça. Je ne comptais pas remettre les pieds dans une base militaire de toute façon.
Après ma sortie de l'hôpital militaire, j'ai immédiatement demandé l'asile à mes grands-parents maternels à Cardiff, au pays de Galles. Je n'imaginais pas une seule seconde devoir passer ma rémission à croiser le regard méprisant de mon père à chaque coin de mur. Ma mère l'a très bien compris et n'a même pas essayé de m'en dissuader. Fort heureusement, ma famille maternelle était très enthousiaste de mon retour aux sources, même à moitié cassé.
J'ai passé les première semaines dans un brouillard profond. Je n'avais de volonté que pour tenir un crayon. Ancienne professeur à la faculté d'art de Cardiff, ma grand-mère y a vu ma rédemption et mon salut. Elle m'a offert mes premiers carnets à croquis, de la peinture et des toiles vierges et tout ce dont j'avais besoin pour m'exprimer. Je ne savais pas quoi faire d'autre, alors je me suis mis à peindre. Des paysages cette fois-ci, les visages de mes camarades étaient encore trop frais dans ma mémoire.
La lande galloise regorgeait de panoramas bucoliques à souhait. Je ne pouvais pas encore très bien marcher, alors j'ai dû m’abreuver de la vue qu'offrait la fenêtre de ma chambre. Chaque nouvelle toile était un baume sur mes blessures. J'y imprimais toute ma douleur et ma frustration. Chaque nuit je faisais des cauchemars terrible qui réveillaient toute la maisonnée. Mais avec le temps, les cauchemars se sont espacés. Et puis je me suis reconnecté peu à peu à mon entourage. A la seconde où j'ai cessé d'être l'ombre de moi-même, ma grand-mère m'a soumis un formulaire d'inscription de la faculté d'art de Cardiff. Elle m'a aidé à confectionner un portfolio convenable et j'ai finalement été admis avec les respects du directeur.
Cela m'a paru très étrange d'entamer cette nouvelle vie. Cette liberté dont je jouissais pour la première fois était à la fois savoureuse et intimidante. Il y avait donc une vie en dehors de l'armée, et j'y goûtais pleinement. Aucune de mes relations intimes, que ce soit avec des hommes ou des femmes n'a tenu le coup dans le temps. En dépit de mon incapacité à me montrer aimable, j'ai quand même attrapé des amis. Du genre qui viennent te sortir de force de chez toi pour aller boire une bière. La pire espèce.
Pour assurer mes arrières, j'ai également suivi une formation en ébénisterie dans laquelle je me suis trouvé une nouvelle passion. J'adore travailler le bois, sentir son parfum tailler dans sa matière brute.
Il ne m'a pas fallu longtemps pour me créer une réputation. J'étais doué et personne ne travaillait aussi dur que moi. Je dédiais tout mon temps à mon art et me laissais peu distraire par autre chose. Ma carrière a vraiment décollé après avoir remporté le premier prix à un concours national et mes meubles et sculpture en bois brute se vendent à prix d'argent.
Aujourd'hui, je peux me targuer d'être un artiste mondialement reconnu, pour ce que ça vaut. Mes grands parents sont toujours en vie et j'ai acheté une petite maison de ferme à une heure de la ville. Elle n'est pas vraiment luxueuse mais le vaste terrain s'étend à perte de vue. J'y vis seul avec mon chien Lionel, et Margaret Tatcher -ou Maggie-, l'unique vache du domaine. Elle mange son poids en foin tous les jours, et c'est une vraie mégère, mais j'ai fini par m'y attacher. Je n'ai pas vraiment eu le choix, les anciens propriétaire du domaine ne savaient pas quoi en faire. Le grand avantage de cette maison est qu'elle dispose d'une grange à foin que j'ai retapé de mes mains et qui sert d'atelier et d’entrepôt. C'est là que la magie opère, je n'y ai jamais laissé entré personne d'autre que moi et une fois Maggie par mégarde.
Je mène une vie solitaire qui me plait bien. Je peux passer des semaines sans voir autre chose que l’intérieur de mon atelier. Bien sûr, ma famille galloise ne peut s'empêcher de troubler cette douce tranquillité en débarquant à l'improviste quand bon leur chante. Mais ce n'est pas comme si je pouvais leur en vouloir. Ils m'ont donné une raison de vivre et assez d'amour pour le restant de mes jours.
« Vous savez, lorsque j'ai postulé pour devenir votre assistante, je ne m'imaginais pas devoir battre la campagne pour accomplir mon travail ! Vous avez vu l'état de mes chaussures ? ».
Je descend le regard le long de ses jambes vers ses escarpins maculés de boues puis hausse les épaules en silence. Pour compléter le tableau, le Bobtail accoure, fourrure au vent vers la brune en tailleur. Elle n'a pas le temps de faire un pas sur le côté qu'il vient allègrement répandre sa bave sur son pantalon cigarette.
« Lionel, au pieds ! »
Vexé par le manque d'attention de la jeune femme, le molosse trottine gaiement vers moi toute langue dehors.
« Pourquoi vous me faîtes ça ? Vous savez très bien que je déteste venir ici, je vous appelle depuis hier après midi sans avoir de réponse, peste-t-elle en chassant ses cheveux de son visage d'un geste rageur ».
Maintenant qu'elle en parle, cela doit bien faire une semaine que je n'ai pas mi la main sur le-dit smartphone. L'engin a probablement dû finir oublié sous un meuble ou au beau milieu d'un champs, complètement déchargé. Je n'entretiens pas une bonne relation avec la technologie. Comme aucune excuse ne me fera sortir vivant de ses accusations, j'opte pour l’attitude flegmatique dont j'ai fait ma marque de fabrique. Je passe mes doigts sur ma joue râpeuse et me met à réfléchir intensément aux raison qui ont put pousser mon assistante à se lever un dimanche matin pour se perdre à une heure de la ville dans ma ferme. Une lumière s'allume dans mon esprit. L'exposition, Sydney, mes parents, tout me reviens à l'esprit. Cela fait plus d'un mois que je peint seul dans mon atelier, j'en aurais presque oublié mon prénom. Alors me souvenir d'une exposition ? Même si ce sont mes propres œuvres, mon travail est de peindre, pas de faire de la lèche à des clients. Je prend une mine faussement contrite. Peut-être avec un peu de chance, elle se rappellera que je suis son boss et qu'elle ne devrait probablement pas me parler ainsi. Bien entendu, elle n'en fait rien et me menace même d'un doigt sous le nez.
« Allez prendre une douche, tout de suite Goffman ! Vous sentez comme votre vache. Vous allez me faire le plaisir d'enfiler un costume à trois mille livres et prendre ce fichu avion pour Sydney ! Il décolle dans deux heures. J'ai déjà appelé les voisins pour qu'ils s'occupent de la ferme pendant la semaine, enchaîne-t-elle en me poussant vers le portillon.
Je suis impressionnée qu'elle puisse faire des phrases aussi longues sans même reprendre sa respiration.
« J'ai besoin de deux semaines supplémentaire, je vais voir mes parents en Californie, après l'exposition, je lui annonce d'un ton égal qui est loin de refléter mon état d'esprit.
- En Californie ? Bon, je voir ce que je peux faire pour vous avoir un billet. »
Puis après un instant, elle ajoute d'un ton hésitant :
« Je ne savais pas que vous entreteniez une relation avec eux.
- Ce n'est pas le cas. Maintenant, veuillez débarrasser le plancher. A moins que vous ne vouliez prendre le contrôle des opérations ici aussi ?"
Cette fois-ci, j'ai réussi à attiser autre chose que sa colère. Après s'être rendu compte qu'elle m'avait suivi jusque dans ma salle de bain, Claire s'empourpre et prend congé sans demander son reste.
« Cinq minute Goffman, et pas une de plus ! me crie-t-elle ».
Sans vraiment comprendre comment j'ai réussi cet exploit, j'ai réussi à me faire des amis malgré mon handicape social évident. Je ne sais jamais comment prendre les gens. Leurs réactions sont tellement ambivalentes et imprévisibles ! Lorsque je ne sais pas quoi répondre, je me résous au silence. On pourrait croire que cela a l'avantage de m'éviter bien des problèmes, mais au contraire, j'ai l'impression que cela les agacent plus qu'autre chose. J'ai tendance à énerver les gens sans le vouloir. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles je préfère m'enfermer seul dans mon atelier, là au moins, je suis certain de ne blesser personne, et encore...
J'imagine que mon humour particulier n'aide pas à arranger les choses. Très pince-sans-rire, et souvent noir. A part mon art, je prend peu de choses au sérieux. Ce n'est pas que je m'en fiche, mais j'ai dû récupérer un peu de l'optimisme de Lùcio car j'arrive à relativiser et à garder mon sang froid en toute situation. Généralement, les gens ne se sentent pas très à l'aise en ma présence, ou alors ils ont peur de mon visage dur cisaillé par les cicatrices. Pourtant je suis plein de bonnes intentions et je vaux vraiment le détour si on s'en donne la peine. Je peux être charmant, prévenant et même hilarant, pour peu qu'on aille par delà mon côté mal dégrossi et rustre.
Même si j'ai irrémédiablement quitté ma carrière de soldat, j'en garde toute de même les preuves sur ma peau. Ma plus vilaine cicatrice se trouve au niveau de mon oreille droite. J'ai eu la chance d'avoir pu bénéficier d'un chirurgie reconstructive mais les dégâts restent voyants. Du reste, j'ai le reste du corps parsemé par des stigmates plus ou moins voyants. Au fils des années, j'ai soigneusement tâché de les recouvrir par des tatouages imaginés par mes amis de fac. Cela couplé à mon visage dur et marqué, je n'ai pas vraiment le profil du prince charmant. Après ma rémission, j'ai très rapidement retrouvé ma condition physique de soldat appliqué. J'avais tellement de rage et d'énergie à dépenser de ces longs mois allongé dans un lit. Quand je ne passais pas mon temps à peindre, je m'occupais à fouler la campagne environnante.
De mon père j'ai hérité de sa peau mate et de sa bouche dure. Ma mère m'a donné son magnifique regard vert pistache et les tâches de rousseurs qui constellent mont nez.
Base militaire de Monroe, Etat de Virginie
" Tu fumes quoi princesa ? "Je lève les yeux de mon dessin et mon cœur rate un battement comme à chaque fois que je pose les yeux sur lui. Lùcio tend la main vers moi et je lui cède ma cigarette sans le quitter du regard.
" Du tabac, c'est réservé aux adultes."
Il tire dessus en riant puis s'installe à mes côtés sans prendre en considération sa stature imposante. J'adore son contact, mais juste pour la forme, je décide de râler un peu.
" Il te donne quoi à manger sérieux pour que tu sois aussi énorme ? Il faut arrêter les stéroïdes mon vieux.
- Moi aussi je suis content de te voir querido1, rétorque-t-il en écrasant ma cigarette sur le cendrier. Tu dessines quoi ?"
Je tourne ma feuille vers lui pour qu'il puisse la voir.
" Ta tête de nœud.
- Heureusement que le romantisme ne tue pas mon pote, on te pleurerait déjà."
Un reniflement dégoûté nous fais relever la tête de concert.
" Vous formez vraiment un coupe bizarre tous les deux.
- Si tu veux du romantisme, sors avec elle, je me renfrogne en pointant du doigt la blonde en treillis et bottes militaires.
- La ferme Gump, où je te fais faire cent pompes pour ton impertinence. Franchement Bubba, je ne sais pas ce que tu lui trouve.
- Je reste seulement pour son énorme se..."
Autant pour ma vivacité de l'avoir empêché de terminer sa phrase d'une main sur sa bouche. Son rire emplit à nouveau mes oreilles et me donne tout à coup très chaud.
" J'allais dire "sens de l'humour", mais maintenant qu'on en parle... ajoute-il, très fier de sa plaisanterie."
Avec une moue écœurée, notre supérieure tourne rapidement les talons pour quitter la pièce.
"On part à l'aube demain, reposez-vous soldats, ne faîtes pas des saletés dans les dortoirs ! "
Une fois le dragon parti, Lùcio se penche vers moi et pose sa main sur son visage crayonné pour retenir mon attention. Son ton sérieux pose une pierre dans mon estomac.
" J'ai envie de te faire rencontrer mes parents pendant notre prochaine permission."
La pointe de mon crayon s'arrête sur la ligne incurvée de ses lèvres. Je dégluti avec peine. Respire Mael, ne lui montre pas ta peur.
" Tu veux que je leur demande ta main, c'est ça ? je plaisante pour masquer mon malaise."
Manque de bol, mon amant est très perspicace en ce qui me concerne.
" Tudo bem2 Maelon, mes parents ne sont pas comme les tiens . Et puis on est pas obligé de leur expliquer quoi que ce soit. Enfin, sauf si tu tiens réellement à leur demander ma main, se moque-t-il pour détendre l'atmosphère. "
Sa tranquillité m'étonnera toujours. Même les pieds enfoncés dans les sables mouvants, Lùcio ne se départirait pas de son optimisme.
" Comme tu veux, je m'en fiche."
Il n'en est rien, bien entendu. Heureusement, avec Lùcio, je n'ai pas besoin de mettre des mots sur ce que je ressens pour qu'il comprenne.
" C'est notre dernière nuit de tranquilité avant un moment, alors, si tu le veux bien, j'aimerais qu'on fasse des saletés. Beija-me, meu amado3 !"
1 Chéri
2 Tout va bien
3 Embrasse-moi, mon amour
Pour un oeil non averti, je suis le portrait craché de mon père, le général James Goffman. J'ai servi comme lui dans l'US Army et en ai retiré des cicatrices qui couture mon corps. Je ne suis pas un grand bavard ni d'un naturel aimable. Mais la comparaison s'arrête là. Je suis certain que si on lui demandais son opinion, le général Goffman dirait de son fils qu'il n'est qu'un lâche, trop sot de n'avoir pas eu l'idée de mourir sous le drapeau. Parce que c'est exactement ce qu'il s'est passé dans le fond.
Je n'ai jamais vraiment voulu être un soldat. D'aussi loin que je me souvienne, je voulais juste ressembler au cliché du fils qui dédie sa vie à rendre son père fier de lui. Malheureusement, je n'ai compris que trop tard que cela était impossible. Peu importe les projets et les attentes que les autres fantasmaient sur moi, je ne serais jamais à la hauteur. Mais comme cette vérité m'est apparu seulement après avoir tout perdu, j'ai dû me réinventer.
L'image qu'on se fait de la vie d'un soldat est bien loin de ce qu'elle est en réalité. Loin des combats épiques, on passe la plupart de son temps à attendre. Et dans ces périodes d'immobilisation, je m'occupais les mains en dessinant tout et n'importe quoi, sur toute surface qui me semblaient approprié. Je n'ai jamais été quelqu'un de très populaire, mais c'est devenu une sorte de jeu pour moi et mes camarades. Je croquais tout ce que je trouvais digne d’intérêt. J'avais une fascination particulière pour les visages. Toute mon unité y est passée. Mais j'ai trouvé une fascination toute particulière pour un visage en particulier.
Lùcio Silveira était la plus magnifique et exaspérante personne que j'ai eu l'honneur de rencontrer. On était aussi divergent qu'il était humainement possible de l'être. D'origine brésilienne, ce garçon de cinq ans mon cadet ne s'arrêtait jamais de parler, de s'esclaffer. Et quel rire...
Me connaissant, cela aurait dû m'exaspérer. Au début j'étais très déstabilisé par sa présence constante auprès de moi. Il était comme un chien fou à toujours chercher mon affection et à montrer la sienne. Finalement, je l'ai laissé m'amadoué et c'est lui qui m'a adopté, plutôt que l'inverse. On était comme les revers d'une même pièce. Moi calme et flegmatique, lui enthousiaste et bruyant. Au camp militaire, tout le monde nous appelaient Bubba et Gump. Notre amitié s'est approfondi et à fini par évoluer sans que je puisse vraiment le contrôler. Du jour au lendemain, Lùcio a fini par devenir le centre de mon univers. Mon coeur était presque vide donc il s'y ait facilement fait une place. Lui seul pouvait supporter mon mauvais caractère et personne d'autre que moi ne savait l'écouter avec autant d'attention. Il n'était pas gêné par mon attitude rustre ou mon humour noir, au contraire. Je savais le faire hurler de rire comme personne d'autre. Et rien ne me rendait plus heureux. D'un naturel optimiste, peu de chose le perturbait. Dès qu'il me sentait nerveux ou tourmenté, il se contentait de lever le pouce et de lancer des « Tudo bem, Mael » avec un sourire renversant. Sa réponse à tous les maux de l'humanité ? La bouffe, la musique et une bonne partie de jambe en l'air et pas forcément dans cet ordre.
Il était ma seule motivation pour me lever le matin et ma raison de survivre pour m'endormir avec lui le soir. Avec du recul, je me dis que j'aurais pu tenir indéfiniment dans cet enfer si cela avait été avec lui. Mais l'oncle Sam l'a vu d'un autre oeil.
Mon unité comptait trente soldats, moi compris. Vingt-neuf d'entre nous sont retourné au pays les pieds devant après notre dernière mission. Lùcio y comprit. Mon calvaire a duré trois jours entier. Perdu en plein milieu d'un désert, j'ai largement le temps de réfléchir pendant que tous mes amis s'éteignaient autour de moi. J'ai bu le calice jusqu'à la lie, désireux qu'on y mette un terme. Puis un hélicoptère est arrivé pour ramasser les corps et sauver le mien. Je m'en suis seulement tiré avec une surdité partielle et une sérieuse blessure à la jambe. Enfin ce qu'on m'a dit lorsque je me suis réveillé à l'hôpital. Parce qu'en réalité, la perte était supérieur à tout ce que je pouvais imaginer.
C'est la mort dans l'âme que j'ai pris soin d'envoyer mes portraits à chacune des familles des soldats qui avaient trouvé la mort au combat. Aux parents de Lùcio, je leur ai remis mes dessins en mains propres. Je n'en avais pas besoin, je pouvais le crayonner les yeux fermés.
Mes séquelles m'ont valu d'être déclaré inapte au combat. A la différence de mon père, cette nouvelle ne m'a pas ébranlé plus que ça. Je ne comptais pas remettre les pieds dans une base militaire de toute façon.
Après ma sortie de l'hôpital militaire, j'ai immédiatement demandé l'asile à mes grands-parents maternels à Cardiff, au pays de Galles. Je n'imaginais pas une seule seconde devoir passer ma rémission à croiser le regard méprisant de mon père à chaque coin de mur. Ma mère l'a très bien compris et n'a même pas essayé de m'en dissuader. Fort heureusement, ma famille maternelle était très enthousiaste de mon retour aux sources, même à moitié cassé.
J'ai passé les première semaines dans un brouillard profond. Je n'avais de volonté que pour tenir un crayon. Ancienne professeur à la faculté d'art de Cardiff, ma grand-mère y a vu ma rédemption et mon salut. Elle m'a offert mes premiers carnets à croquis, de la peinture et des toiles vierges et tout ce dont j'avais besoin pour m'exprimer. Je ne savais pas quoi faire d'autre, alors je me suis mis à peindre. Des paysages cette fois-ci, les visages de mes camarades étaient encore trop frais dans ma mémoire.
La lande galloise regorgeait de panoramas bucoliques à souhait. Je ne pouvais pas encore très bien marcher, alors j'ai dû m’abreuver de la vue qu'offrait la fenêtre de ma chambre. Chaque nouvelle toile était un baume sur mes blessures. J'y imprimais toute ma douleur et ma frustration. Chaque nuit je faisais des cauchemars terrible qui réveillaient toute la maisonnée. Mais avec le temps, les cauchemars se sont espacés. Et puis je me suis reconnecté peu à peu à mon entourage. A la seconde où j'ai cessé d'être l'ombre de moi-même, ma grand-mère m'a soumis un formulaire d'inscription de la faculté d'art de Cardiff. Elle m'a aidé à confectionner un portfolio convenable et j'ai finalement été admis avec les respects du directeur.
Cela m'a paru très étrange d'entamer cette nouvelle vie. Cette liberté dont je jouissais pour la première fois était à la fois savoureuse et intimidante. Il y avait donc une vie en dehors de l'armée, et j'y goûtais pleinement. Aucune de mes relations intimes, que ce soit avec des hommes ou des femmes n'a tenu le coup dans le temps. En dépit de mon incapacité à me montrer aimable, j'ai quand même attrapé des amis. Du genre qui viennent te sortir de force de chez toi pour aller boire une bière. La pire espèce.
Pour assurer mes arrières, j'ai également suivi une formation en ébénisterie dans laquelle je me suis trouvé une nouvelle passion. J'adore travailler le bois, sentir son parfum tailler dans sa matière brute.
Il ne m'a pas fallu longtemps pour me créer une réputation. J'étais doué et personne ne travaillait aussi dur que moi. Je dédiais tout mon temps à mon art et me laissais peu distraire par autre chose. Ma carrière a vraiment décollé après avoir remporté le premier prix à un concours national et mes meubles et sculpture en bois brute se vendent à prix d'argent.
Aujourd'hui, je peux me targuer d'être un artiste mondialement reconnu, pour ce que ça vaut. Mes grands parents sont toujours en vie et j'ai acheté une petite maison de ferme à une heure de la ville. Elle n'est pas vraiment luxueuse mais le vaste terrain s'étend à perte de vue. J'y vis seul avec mon chien Lionel, et Margaret Tatcher -ou Maggie-, l'unique vache du domaine. Elle mange son poids en foin tous les jours, et c'est une vraie mégère, mais j'ai fini par m'y attacher. Je n'ai pas vraiment eu le choix, les anciens propriétaire du domaine ne savaient pas quoi en faire. Le grand avantage de cette maison est qu'elle dispose d'une grange à foin que j'ai retapé de mes mains et qui sert d'atelier et d’entrepôt. C'est là que la magie opère, je n'y ai jamais laissé entré personne d'autre que moi et une fois Maggie par mégarde.
Je mène une vie solitaire qui me plait bien. Je peux passer des semaines sans voir autre chose que l’intérieur de mon atelier. Bien sûr, ma famille galloise ne peut s'empêcher de troubler cette douce tranquillité en débarquant à l'improviste quand bon leur chante. Mais ce n'est pas comme si je pouvais leur en vouloir. Ils m'ont donné une raison de vivre et assez d'amour pour le restant de mes jours.
Cardiff, pays de Galles, Royaume Unis
Tout est paisible, les oiseaux chantent, Beth broute sans émotion l'herbe à nos pieds. Un peu plus loin, Lionel a la truffe dans un buisson à la recherche de la souris qu'il chasse depuis une demi heure. Je n'ai pas le cœur à lui dire que la pauvre bête s'est enfuit depuis bien longtemps. Tout est à sa place, et pourtant, j'ai la déplaisante sensation d'avoir manqué quelque chose. Soudain, en bon chien de berger, Lionel se met à aboyer et attire mon attention sur l'entrée du paddock. Je reconnais, dans un soupir, la posture raide de Claire, mon assistante. Je termine de répartir le fourrage pour Beth et attend calmement que ma visiteuse se résigne à me rejoindre. Je vois à son visage qu'elle se retient de se jeter sur moi pour m’étriper. « Vous savez, lorsque j'ai postulé pour devenir votre assistante, je ne m'imaginais pas devoir battre la campagne pour accomplir mon travail ! Vous avez vu l'état de mes chaussures ? ».
Je descend le regard le long de ses jambes vers ses escarpins maculés de boues puis hausse les épaules en silence. Pour compléter le tableau, le Bobtail accoure, fourrure au vent vers la brune en tailleur. Elle n'a pas le temps de faire un pas sur le côté qu'il vient allègrement répandre sa bave sur son pantalon cigarette.
« Lionel, au pieds ! »
Vexé par le manque d'attention de la jeune femme, le molosse trottine gaiement vers moi toute langue dehors.
« Pourquoi vous me faîtes ça ? Vous savez très bien que je déteste venir ici, je vous appelle depuis hier après midi sans avoir de réponse, peste-t-elle en chassant ses cheveux de son visage d'un geste rageur ».
Maintenant qu'elle en parle, cela doit bien faire une semaine que je n'ai pas mi la main sur le-dit smartphone. L'engin a probablement dû finir oublié sous un meuble ou au beau milieu d'un champs, complètement déchargé. Je n'entretiens pas une bonne relation avec la technologie. Comme aucune excuse ne me fera sortir vivant de ses accusations, j'opte pour l’attitude flegmatique dont j'ai fait ma marque de fabrique. Je passe mes doigts sur ma joue râpeuse et me met à réfléchir intensément aux raison qui ont put pousser mon assistante à se lever un dimanche matin pour se perdre à une heure de la ville dans ma ferme. Une lumière s'allume dans mon esprit. L'exposition, Sydney, mes parents, tout me reviens à l'esprit. Cela fait plus d'un mois que je peint seul dans mon atelier, j'en aurais presque oublié mon prénom. Alors me souvenir d'une exposition ? Même si ce sont mes propres œuvres, mon travail est de peindre, pas de faire de la lèche à des clients. Je prend une mine faussement contrite. Peut-être avec un peu de chance, elle se rappellera que je suis son boss et qu'elle ne devrait probablement pas me parler ainsi. Bien entendu, elle n'en fait rien et me menace même d'un doigt sous le nez.
« Allez prendre une douche, tout de suite Goffman ! Vous sentez comme votre vache. Vous allez me faire le plaisir d'enfiler un costume à trois mille livres et prendre ce fichu avion pour Sydney ! Il décolle dans deux heures. J'ai déjà appelé les voisins pour qu'ils s'occupent de la ferme pendant la semaine, enchaîne-t-elle en me poussant vers le portillon.
Je suis impressionnée qu'elle puisse faire des phrases aussi longues sans même reprendre sa respiration.
« J'ai besoin de deux semaines supplémentaire, je vais voir mes parents en Californie, après l'exposition, je lui annonce d'un ton égal qui est loin de refléter mon état d'esprit.
- En Californie ? Bon, je voir ce que je peux faire pour vous avoir un billet. »
Puis après un instant, elle ajoute d'un ton hésitant :
« Je ne savais pas que vous entreteniez une relation avec eux.
- Ce n'est pas le cas. Maintenant, veuillez débarrasser le plancher. A moins que vous ne vouliez prendre le contrôle des opérations ici aussi ?"
Cette fois-ci, j'ai réussi à attiser autre chose que sa colère. Après s'être rendu compte qu'elle m'avait suivi jusque dans ma salle de bain, Claire s'empourpre et prend congé sans demander son reste.
« Cinq minute Goffman, et pas une de plus ! me crie-t-elle ».
Sans vraiment comprendre comment j'ai réussi cet exploit, j'ai réussi à me faire des amis malgré mon handicape social évident. Je ne sais jamais comment prendre les gens. Leurs réactions sont tellement ambivalentes et imprévisibles ! Lorsque je ne sais pas quoi répondre, je me résous au silence. On pourrait croire que cela a l'avantage de m'éviter bien des problèmes, mais au contraire, j'ai l'impression que cela les agacent plus qu'autre chose. J'ai tendance à énerver les gens sans le vouloir. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles je préfère m'enfermer seul dans mon atelier, là au moins, je suis certain de ne blesser personne, et encore...
J'imagine que mon humour particulier n'aide pas à arranger les choses. Très pince-sans-rire, et souvent noir. A part mon art, je prend peu de choses au sérieux. Ce n'est pas que je m'en fiche, mais j'ai dû récupérer un peu de l'optimisme de Lùcio car j'arrive à relativiser et à garder mon sang froid en toute situation. Généralement, les gens ne se sentent pas très à l'aise en ma présence, ou alors ils ont peur de mon visage dur cisaillé par les cicatrices. Pourtant je suis plein de bonnes intentions et je vaux vraiment le détour si on s'en donne la peine. Je peux être charmant, prévenant et même hilarant, pour peu qu'on aille par delà mon côté mal dégrossi et rustre.
Même si j'ai irrémédiablement quitté ma carrière de soldat, j'en garde toute de même les preuves sur ma peau. Ma plus vilaine cicatrice se trouve au niveau de mon oreille droite. J'ai eu la chance d'avoir pu bénéficier d'un chirurgie reconstructive mais les dégâts restent voyants. Du reste, j'ai le reste du corps parsemé par des stigmates plus ou moins voyants. Au fils des années, j'ai soigneusement tâché de les recouvrir par des tatouages imaginés par mes amis de fac. Cela couplé à mon visage dur et marqué, je n'ai pas vraiment le profil du prince charmant. Après ma rémission, j'ai très rapidement retrouvé ma condition physique de soldat appliqué. J'avais tellement de rage et d'énergie à dépenser de ces longs mois allongé dans un lit. Quand je ne passais pas mon temps à peindre, je m'occupais à fouler la campagne environnante.
De mon père j'ai hérité de sa peau mate et de sa bouche dure. Ma mère m'a donné son magnifique regard vert pistache et les tâches de rousseurs qui constellent mont nez.
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- Inscription : lun. 27 mai, 2013 7:51 pm
Re: ☾ Wild Nights 4.0☽ LOST edition [Inscriptions ouvertes]
@Naji: je sais pas, pour certains, c'est peut-être plus facile d'écrire des persos avec une personnalité opposée à la nôtre, mais pour moi c'est plus complexe en général. ^^' Comme quoi, y'a des types d'auteurs différents! Et merci d'avoir lu ma fiche, ça fait toujours plaisir. ♥ Pour être tout à fait honnête, je ne savais pas et ne sais toujours pas si je veux une histoire d'amour entre Amelia & Billie, elles sont super proches mais aussi très jeunes, donc j'avais pas envie de tout développer trop vite... d'où le côté ambiguë. Elles font un peu un Korrasami dans le développement en fait - je sais pas si la référence fonctionne pour toi, mais wala. (aa) Pour Santiago, il est choupi, mais j'espère que j'aurais l'occasion de le développer un peu plus dans les RPs, il a pas mal de potentiel caché!naji2807 a écrit :Elsa : Brave carrément, c'est pas un peu beaucoup? ^^' Opposée c'est sûr, mais après tous mes persos ont des points communs avec moi ^^' et puis j'aime bien faire des personnages à la personnalité très exacerbée, je trouve au contraire ça beaucoup plus simple à jouer ^^ C'est vrai que Liam pourra peut être se débrouiller un peu, mieux qu'Envy en tous cas, ça c'est certain x) Et effectivement, ça va être une épreuve pour Envy, peut être de quoi lui remettre les pendules à l'heure! Et je viens de finir de lire ta fiche et j'adore ton trio tes filles sont super (au début j'ai cru qu'il y allait y avoir une histoire d'amour entre elles mais soit je suis passé à côté, soit je me faisais de fausses idées x) ) j'aime bien la façon dont tu as écrit ta fiche, avec leurs trois points de vue, ça rend bien et c'est sympa leur amitié est vraiment touchante et j'adore Santiago, je le trouve chou, et j'aurai trop eu envie de connaître la suite de son début d'histoire d'amour!
@Lumione: trop de chance d'y habiter, ça doit être trop intéressant - et en plus, t'es bilingue! *-* Bah écoute, on peut dire merci aux telenovelas pour mon aisance relative avec l'espagnol mexicain et Mexico City, car j'ai vraiment que ça comme bases pour mes écrits! X)Lumione a écrit :Elsa, j'habite au Mexique et je trouve que tu connais très bien le Mexique pour quelqu'un n'y vit pas/ n'y a jamais été. Tu connais aussi très bien le langage familier
@Eparm: Nan mais tu vas voir, la mobilité c'est tout de même une expérience qui change ta vie! *-* (tu pars dans quel pays, d'ailleurs?) Cool, bon alors j'imagine qu'Amelia sera pote avec Kun et connaissance joue-avec-le-feu avec Ka, ça me paraît être la combinaison la moins risquée. (aa) Ah mince, si tu n'as jamais vu Orphan Black, peut-être que mes explications font moins sens, mais bref, tu prends une série de grande qualité et tu remplaces, ça revient au même.Eparm12 a écrit :Tant mieux, c'est le principal, (haha, je vois, et c'est ce qui m'attend au second semestre de l'année prochaine x)), et je te comprends. ^^ (J'aime beaucoup cette comparaison. ) Il n'a pas de frère jumeau, mais si tu es si sûre de toi, alors je te crois sur parole, et tu me diras ce qu'il en est à la fin. C'est une série géniale. *-* Et oui, tu as raison concernant l'acteur qui interprète Lincoln dans The 100! (GG. ) Ka et Kun font deux mètres. Mais je tiens à te préciser que Kun ne frappe pas et Ka ne frappe pas sans raison, et encore moins une jeune fille, donc il ne se battra jamais avec Amelia. Il a quand même quelques principes. ^^ Je pense que l'attitude de Santiago ferait rire Ka, qui ne serait pas dupe. XD Mdrrr, une Ligue des Gens Roux, tu m'as tuée, c'est excellent, et, en vrai, elle y arriverait comme ça. Encore merci. ♥ (Oui, et je m'en doute xp). J'ai réussi, dans ce cas. Je vois par rapport à Orphan Black, que je ne connais que de nom, et ça me fait encore plus plaisir de lire ça, merci beaucoup pour ces explications. ^^ Oui, tout est parfaitement compréhensible, ne t'en fais pas. Moi aussi, je l'espère, et oui, depuis le temps!
@Soragame: Thank you d'avoir lu ma fiche! :3 Oui, j'avoue que l'ambiance de la Coupe du Monde de Foot féminine m'a pas mal emballée, donc je voulais absolument faire des joueuses, et pas un joueur. En plus, ça correspond tellement pas à la personnalité de Santiago de jouer au foot ("oh nan, y'a de la poussière sur mon pantalon, berk" XD). Et oui, je me suis dit que ça ferait des vacances (même fictives) aux Mexicains en bloquant Billie à l'aéroport. Après tout, Trump a été assez con pour proposer un ban sur les Français venant aux US après les attentats à Paris, donc il pourrait très bien bloquer les Néo-Zélandais de venir aux US après l'attentat de cette année. (c'est triste de penser que ça pourrait actuellement arriver, mais bon! :p) J'adore Zendaya comme personne, mais bizarrement, je ne l'ai pas vue dans beaucoup de films... ^^' Dernièrement, j'ai juste regardé Euphoria, une série dans laquelle elle a le rôle principal (et elle joue tellement bien), et elle est sublime, donc je ne regrette pas mon choix! ♥Soragame a écrit :J’avoue que j’aime beaucoup ce prénom, au masculin comme au féminin. Et oui c’est carrément un cliché, mais parfois ça fait pas de mal XD après pour la relation avec sa mère c’est un peu flou. Ahah oui ça va être un petit défis à relever, mais j’ai vu que ce n’était pas la seule, elle va pouvoir former un club avec Eloïse xD Elsa: J’adore ta fiche, et puis l’histoire est traité de manière original le fait que ce soit les deux filles qui aiment et même fassent carrière dans le foot alors que Santiago n’en a rien à faire. Ou que ce soit la Neo-Zelandaise qui se retrouve bloqué à l’aéroport (pour dieu sait au combien Trump déteste les mexicains). J’avoue avoir une petite préférence pour Amalia, mais je ne pourrais pas l’expliquer. Ou alors c’est parce que tu as pris Zendeya comme avatar et que c’est toute mon enfance :3
@Morgane: alors, alors, parlons d'Ethan... WHAT A CRAZY BOY!!!! è-é Omfg, mais sérieusement, il fallait vraiment qu'un mec comme lui se retrouve sur l'île, avec mes pauvres petits enfants innocents qui n'ont rien demandé? Je veux dire, j'adore le feu en général hein, c'est fascinant de regarder les flammes et de passer ses doigts dedans supervite, mais de là à cramer les autres??? ToT Franchement, je crois que j'ai été vraiment triste quand il a tué sa nièce, pauvre choupinette, elle a rien fait, rien demandé et y'a CET IDIOT (je reste polie, quand même) qui vient et qui brûle son berceau. Et quelle idée d'avoir que des matériaux qui s'enflamment en deux secondes aussi? Et d'où, une allumette, c'est aussi puissant que ça comme arme? (ma théorie, c'est que les allumettes d'avant étaient carrément plus grosses que celles qu'on a aujourd'hui, sinon je vois pas comment il fait pour gesticuler avec ses allumettes sans qu'elles s'éteignent avec le vent! XD). Bref, mais j'ai carrément kiffé lire ta fiche, d'une manière assez paradoxal, vu que ton perso est une tête-à-claques (mais qui me fait aussi peur, du coup je vais peut-être pas aller lui mettre une claque). Super bien écrit, et j'aime bien l'Irlande avec la grande famine comme contexte, c'est toujours une bonne base pour des récits dramatiques. B) Bref, maintenant j'attends de voir tes deux demoiselles, elles m'intriguent de plus en plus! *-*
@Mimie: Hola! Alors, pour être tout à fait honnête, quand tu as mis les trigger warnings avant ta fiche, je me suis dit que ton personnage serait aussi sanguinaire et taré que le Ethan de Morgane... mais en fait, pas du tout, elle est tellement gentille, et sage, et innocente et ARGH! pourquoi toutes ces tragédies lui arrivent les unes après les autres? ToT C'est trop trop triste, sérieusement, enfin au bout d'un moment, je savais que toute sa famille allait mourir pour créer les trois personnalités supplémentaires, mais quand même trop triste... Je pense à la pauvre mère, qui a perdu son mari, survécu à des tortures horribles, élève ses trois enfants malgré tout, et là BOUM! sa fille meurt dans une foutue fusillade (stupide US), et là BOUM! elle meurt dans un accident de voiture qu'elle ne provoque même pas. Parle de malchance, seriously. Mais bref, j'aime beaucoup ton perso, j'ai envie de lui faire pleins de câlins (♥) et j'espère qu'elle pourra s'entendre avec l'un de mes trois loupiots, peut-être Billie, vu qu'elle a la personnalité la plus calme et chaleureuse des trois. ^^
@Mimie-bis: me revoilà pour Aydan! Haha, j'adore l'idée de la faute de frappe dans le prénom, c'est vraiment pas quelque chose que l'on voit tous les jours. Bon, au moins, son prénom se prononce à peu près de la même façon! :3 Cette fois-ci, c'est plutôt apaisant de lire la vie de ce jeune homme, c'est carrément moins dramatique que celle d'Ily, c'est presque reposant en fait - malgré le conflit avec son père. J'ai l'impression qu'il va être l'homme de raison sur cette île, mais je suis pas sûre que ça lui serve à grand-chose de faire de la psychologie ou d'essayer d'établir des relations paisibles entre tous les participants, alors que tout le monde veut juste SURVIVRE et se barrer de l'île! X) M'enfin, je l'aime bien aussi!
@Tally: Hello! Premièrement, c'est trop choupie Peppa comme prénom (même si c'est pas vraiment son vrai prénom, mais pas grave! :p). Ensuite, j'ai beaucoup aimé voir des mots en russe dans ton récit, pas que j'ai envie d'apprendre le russe ni rien, mais j'ai voyagé avec une pote qui parle le russe couramment pendant un mois, et j'ai reconnu quelques petits mots par-ci par-là, donc c'est COOL! B) Mais je reviens à l'histoire en elle-même: elle est dramatique, mais sans trop l'être non plus car Peppa a trouvé une seconde famille aimante - et Anna & Shaun sont trop choupis aussi! ♥ et roux! ♥♥ - donc ça balance bien l'histoire. J'aime beaucoup sa personnalité, car je me reconnais pas mal dans son perso (enfin, certains aspects): du genre, le côté je-sais-tout qui énerve, mais où tu sais vraiment tout et qui parle beaucoup pour remplir les blancs parfois. Bref, j'aime vraiment bien la vibe de ton perso, et j'espère qu'on pourra RP prochainement même si je ne vois pas encore trop comment on pourrait les lier, ou quel type de relation ils pourraient avoir - en soit, survivre d'un crash d'avion ensemble, ça crée déjà des liens, pas vrai? :')
@Mayossa: Bonjourno! Après le russe, passons à l'hindoue! Pour le coup, vraiment une langue que je ne connais pas (le seul truc que je connais, c'est "gully" = rue, voilà c'est tout pour moi! :p), mais c'est super beau la calligraphie. Et ton personnage vit vraiment la vie indienne traditionnelle cliché - mais pourtant très vraie, ce qui est super triste. Je suis super contente qu'elle puisse s'en échapper sans trop de problèmes à un moment donné, et j'ai été surprise de voir que son futur mari la soutenait - voire même, la poussait, en fait - à voler de ses propres ailes. J'ai cru qu'il aurait eu un comportement plus possessif justement, qu'il aurait préféré fermer les yeux sur les rêves de Karma pour respecter la tradition, et les souhaits de leurs familles respectives. Mais tant mieux, Basheer fut une bonne surprise de cette histoire! Il est encore plus cool quand il continue de lui envoyer un peu d'argent pour qu'elle puisse voyager! :3 Enfin, je me demande si Karma va croire qu'elle a survécu au crash de l'avion grâce au karma (positif = elle a survécu, c'est une bonne chose ou négatif = elle a subi un crash d'avion, ce qui est vraiment pas de chance, et elle est dans une édition des Nuits Sauvages, ce qui est encore pire). Bref, je me demande comment son côté spirituel va réagir à toutes les épreuves que lui proposeront (sans possibilité de refus! :p) l'île et les Autres. Au moins, elle a pas mal de connaissances techniques pour essayer de survivre (et peut-être que mes loupiots pourraient apprendre deux ou trois trucs, en sa compagnie?? :3). Bref, voilà, bienvenue sur les Nuits!
@Mayossa-bis: daaaaaaaaaaaamn, c'est vrai qu'il est beau gosse, ton pompier! Et c'est aussi vrai qu'il n'a pas l'histoire de l'orphelin cliché, ce qui est assez plaisant, car j'avoue que j'en avais un peu marre de voir des personnages orphelins aux quatre coins de rue dans les RPs. C'est tout de même plus sympa quand l'histoire de l'abandon est plus réaliste, ou quand l'orphelin n'est ni trop cliché, ni pas assez. Aslan (j'adore le nom, comme dans le Monde de Narnia!! *-*) a reçu un peu d'amour de la part de Tom, mais il a aussi ses démons qu'il ne peut pas vraiment vaincre, donc je trouve que ça donne un certain équilibre à son personnage. Par contre, PAS TOUCHE A MES FILLES!!! è-é Nan mais dis-donc, elles sont encore mineures, donc il a pas intérêt à jouer le coup de la drague. Enfin, maintenant que j'y pense, Amelia est très gay, donc elle ne serait même pas sensible à ses charmes! X) Bref, mais ça va, j'ai quand même de la sympathie pour le perso, et j'espère que son expérience sur l'île (s'il survit, mouhahaha) lui sera bénéfique. (aa)
@Tally-bis: et enfin, Mael!! Enfin, Maelon, mais je préfère Mael, c'est plus mignon. J'ai adoré le premier dialogue avec Lucio, et aussi les traces de portugais (j'en ai fait seulement une année, mais c'est suffisant pour comprendre, yay! :p). Par contre, j'étais surprise de voir que toute sa team militaire serait tuée lors d'une mission, lui étant le seul survivant... quand même, dans quel pays ils se sont retrouvés pour tous se faire décimer, comme ça? ToT Enfin, trop triste, j'étais trop enthousiaste à l'idée de voir une romance entre les deux, et boum! tu leur coupes l'herbe sous le pied. La partie où il devient peintre est plus calme, et je n'arrêtais pas de me demander si la mort de Lucio continuait de le briser à l'intérieur - enfin, bien sûr que oui, mais je me demandais à quel point son calme et son silence venaient de sa nature, ou des horreurs qu'il avait traversé. Bref, mais je suis aussi de voir comment il va réagir à ses nouveaux défis sur l'île! B) Est-ce qu'il va se renfermer encore plus? Ou justement, sortir de sa coquille? En tous les cas, j'ai l'impression qu'il s'entendrait plutôt bien avec Amelia, elle est la plus extravertie et excitée des trois, ça balancerait bien avec son côté plus calme! :3
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Mayossa j'adore ton vava *.* et j'aime beaucoup ton perso, hâte de le voir réagir dans le jeu ^^
Tally même chose, j'aime beaucoup ton perso et sa personnalité, et son histoire est super triste...
Tally même chose, j'aime beaucoup ton perso et sa personnalité, et son histoire est super triste...
Et oui comme quoi ^^ moi je sais que j'adore ça ^^ et c'est normal, tu lis toutes les fiches, ce serait une honte de ne pas lire la tienne x) de toutes façons je lis toutes les fiches aussi ^^ et dac je vois pour Amelia et Billie, même si je t'avoue que non, je n'ai pas la référence ^^' Dac pour Santiago, hâte de voir cette face cachéeElsa-Vercellino a écrit : @Naji: je sais pas, pour certains, c'est peut-être plus facile d'écrire des persos avec une personnalité opposée à la nôtre, mais pour moi c'est plus complexe en général. ^^' Comme quoi, y'a des types d'auteurs différents! Et merci d'avoir lu ma fiche, ça fait toujours plaisir. ♥ Pour être tout à fait honnête, je ne savais pas et ne sais toujours pas si je veux une histoire d'amour entre Amelia & Billie, elles sont super proches mais aussi très jeunes, donc j'avais pas envie de tout développer trop vite... d'où le côté ambiguë. Elles font un peu un Korrasami dans le développement en fait - je sais pas si la référence fonctionne pour toi, mais wala. (aa) Pour Santiago, il est choupi, mais j'espère que j'aurais l'occasion de le développer un peu plus dans les RPs, il a pas mal de potentiel caché!